BORDEAUX
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Préfecture de la Gironde et capitale administrative de la régionAquitaine jusqu’en 2015, Bordeaux est le chef-lieu de la grande région Nouvelle-Aquitaine. La ville de Bordeaux, installée sur laGaronne, à 100 kilomètres de l'océan Atlantique, comptait, en 2022, 268 800 habitants. Depuis 1968, elle est le centre d'une Communauté urbaine de vingt-huit communes, devenue en 2015 Bordeaux Métropole, qui rassemblait 843 700 habitants. Ce grand port de commerce, dont l'histoire est liée principalement au négoce du vin, est devenu une métropole régionale de premier plan.
Histoire
D'abordemporium des Bituriges où transitait l'étain britannique, Burdigala doit sa première fortune à la création auier siècle d'un vignoble atlantique. La cité gallo-romaine, « petite Rome » cultivée et aristocratique, étendait son quadrillage de rues et ses monuments sur une vaste étendue urbaine. La civilisation antique s'y est perpétuée jusqu'aux invasions franques et normandes, malgré le resserrement de la ville dans lecastrum duiiie siècle.
Le renouveau médiéval auxiie siècle est encore venu de la terre, par l'immigration des campagnes vers la ville et par la restauration d'un vignoble désormais épiscopal, monastique et bientôt bourgeois. C'est entre 1150 et 1227 que le bourg Saint-Éloi s'est développé au sud ducastrum. Puis, l'union politique du duché d'Aquitaine avec le royaume d'Angleterre, qui a duré de 1154 à 1443, a favorisé un grand commerce d'exportation des vins bordelais et gascons vers les îles Britanniques, et, au début duxive siècle, la ville a englobé dans une troisième enceinte une population d'environ 30 000 habitants, chiffre élevé pour l'époque.
Le troisième temps fort de la prospérité bordelaise a été lexviiie siècle. C'est une fois de plus la viticulture de qualité, notamment en Médoc, qui a sous-tendu ce « siècle d'or ». Cependant, Bordeaux est alors surtout devenu le grand port du commerce colonial, redistributeur du sucre et du café des Isles. Avec son aristocratie parlementaire, ses négociants, son élite intellectuelle, que symbolise Montesquieu, sous l'administration d'intendants éclairés comme Tourny, la ville a atteint le maximum de sa richesse et s'est donné un urbanisme et une parure monumentale classiques (place Royale, façade des quais, cours, allées, Grand-Théâtre) qui subsistent encore malgré la menace que constitue la circulation.
Plus que le marasme issu de la Révolution et de l'Empire, c'est l'éloignement de Bordeaux et de son port des grands centres industriels et énergétiques de l'Europe qui a amorcé son recul auxixe siècle. Pourtant, sous Napoléon III et sous la IIIe République, le commerce des vins et le commerce colonial lui ont donné des regains de prospérité qui se sont traduits par des travaux d'urbanisme non négligeables (boulevards, percées nouvelles, quais). En 1914, pour pallier le déclin du port, de premières installations industrielles annonçaient une volonté de redressement. La ville avait alors 260 000 habitants.
Le Bordeaux d'aujourd'hui reflète, certes, ces étapes de son histoire, mais il s'insère aussi dans une vaste agglomération dont l'existence a été reconnue et organisée par la création de la Communauté urbaine de Bordeaux (loi du 31 décembre 1966).
— Charles HIGOUNET
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Écrit par
- Jean DUMAS: professeur des Universités à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
- Charles HIGOUNET: professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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