Comme bon nombre d'italiens (même si son père est allemand), Siegfried Stohr a débuté par le karting. En 1976, il est promu en Formule Italia. Dès la première année, il finit à la deuxième place du championnat avant de l'emporter l'année suivante. Il passe ensuite logiquement en F3 et glane le titre de Champion d'Italie dès sa première saison en 1978. Sa propulsion météorique fait qu'on retrouve Siegfried en F2 en 1979. Malgré sa Chevron officielle, il ne récolte que deux deuxièmes places. En 1980, il est transféré sur une Toleman et termine à la quatrième place du championnat d'Europe, signant au passage une belle victoire à Enna.
Aidé par ses sponsors, Siegfried parvient à trouver un volant en Formule 1, chez Arrows. Sa saison commence avec une non-qualification aux Etats-Unis. Il connaît la joie d'un premier départ lors du Grand Prix suivant au Brésil. Joie de courte durée, puisqu'il sera contraint à l'abandon dès le vingtième tour. Quelques temps après a lieu le Grand Prix de Belgique. Qualifié en treizième position, Siegfried prend un bon départ. Malheureusement, devant, son équipier, Ricardo Patrese, a calé sur la grille. Un des mécaniciens d'Arrows se précipite sur la piste pour tenter de redémarrer la voiture. Masqué par les autres concurrents, Siegfried arrive lancé, et percute de plein fouet la voiture de son équipier, prenant le malheureux mécanicien en sandwich. Par miracle, le mécanicien s'en sort avec quelques blessures, mais il est vivant. Siegfried, lui, est totalement traumatisé par cet incident... Devant désormais lutter contre cette appréhension, la saison de Stohr est compromise. Il finit bien septième aux Pays-Bas, mais il échoue à se qualifier en Italie.
Déçu par le petit monde de la Formule 1 et toujours sous le choc de son accident, il jette l'éponge juste avant le Grand Prix du Canada, où il est remplacé par Jacques Villeneuve Sr. Il abandonne alors la compétition automobile pour retourner à ses études. Une fois son diplôme de psychologue obtenu, il mènera de front des cours de pilotage et des séances de médecine psychologique.
Alex Mondin