Georgette Mottier, L'ambulance du DT Alexis Carrel, 1914-1919, Epalinges (Suisse), « La Concorde », 1977, 15x18 cm, 170 p., nombr. photogr.
Alexis Garrel (1873-1944), en vacances en France, est mobilisé le 1er août 1914 et affecté au triage des blessés arrivant en gare de Lyon, puis à l'Hôtel-Dieu de cette ville où il est confronté au redoutable problème de la vieille plaie infectée, génératrice de tant d'amputations inefficaces et de morts. Ce qui lui paraît essentiel, c'est d'intervenir aussi vite que possible après la blessure dans un hôpital placé près du front. Grâce à ses amis américains de la Rockefeller Foundation, il obtient d'être le médecin-chef de l'hôpital temporaire n° 21, installé au Rond-Royal en bordure de la forêt de Compiègne, à 14 km du front. Il ne commence à fonctionner qu'en mars 1915, a cause des lenteurs administratives et aussi parce que Carrel voulait des infirmières de haut niveau et les a fait venir, sur les conseils de son ami Th. Kocher, de l'Ecole d'Infirmières de la Source, fondée à Lausanne, en 1859, par le comte et la comtesse de Gasparin. Cette école est dirigée par le Dr Charles Kraft (1863-1921), pionnier européen des soins à donner aux malades et de Pappendicec- tomie puisque son maître César Roux voulait appeler l'appendicite « Krafftite ». Kraft envoya à Carrel 35 infirmières qui lui donnèrent entière satisfaction et c'est le journal intime de l'une d'elles, Marcelle Schmidt-Bregand, qui constitue la partie essentielle de l'ouvrage écrit par Georgette Mottier à l'aide des archives de la Source et des correspondances des « Sourciennes » de cette époque. L'hôpital de Rond-Royal, trop près du front, était exposé aux bombardements, malgré une signalisation indiquant, sans discussion possible, son existence. Il fut évacué en mars 1918 et réuni à Noisiel, à 22 km à l'est de Paris, dans un grand bâtiment appartenant à la fabrique de chocolat Menier. Le laboratoire fut hébergé à Saint-Cloud dans un terrain offert par le Dr Debat. Depuis octobre 1917, une

















