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HENRI DE ROHAN ET LES GUERRES DE RELIGION
D'APRÈS DES DOCUMENTS INÉDITS
(fl pflopos d'une histoire féeeftte de la fléfoflme française)*
I. La sédition de 1615-1616. — IL De 1617 à 1622. III. La révolte de 1625. — IV. Rohan et la crise de 1627-1629.
L'édit de Nantes avait sagement mis un terme aux ambitions politiques du parti protestant. Longtemps il a été de mode d'affirmer que cet édit, imposé par un roi vainqueur à des sujets vaincus, avait eu plutôt le caractère d'une paix hautaine que celui d'une réconciliation généreuse. Henri IV aurait fait bon marché des aspirations essentielles de ses anciens coreligionnaires, qu'il aurait d'autant plus sévèrement contenues qu'il avait à se faire davantage pardonner sa récente hérésie par le parti catholique. Les historiens modernes aboutissent à des conclusions fort différentes. Henri IV n'a pas imposé sa volonté. Il y eut des tractations, presque d'égal à égal; les protestants arrachèrent par lambeaux les avantages qu'un roi, soucieux de sa grandeur et de sa tranquillité, hésitait à leur accorder. Le protestantisme français reconquit ainsi dans la vie nationale une liberté d'allure qui jetait la plupart des catholiques dans la consternation1.
Il ne tarda pas néanmoins à montrer de l'humeur, à reprendre sa vie aventureuse, à courir la chance des armes. De
* II s'agit du tome II de l'Histoire de la Réforme française par M. le pasteur John Viénot. Voir ci-dessous le compte rendu de ce volume, auquel nous renverrons tout au long de cet article sans autre indication que la page. 1. M. John Viénot, da,ns son Histoire de la Réforme française, t. II (1934), p. 6, représente Henri IV comme un simple instrument entre les mains du pape, des Jésuites et des catholiques zélés. D'après lui, le roi aurait pris des « engagements graves » envers la papauté, sans donner aucune précision sur ces prétendues promesses. De même il écrit que les moines, furieux de voir paraître l'édit de Nantes; affirmèrent en chaire et ailleurs que c'était œuvre pie de tuer ce mal converti. On aimerait voir ces affirmations appuyées sur des textes.
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