SENTIMENT RÉVOLUTIONNAIRE ET ESPRIT DE PARTI EN CORSE AU TEMPS DE LA RÉVOLUTION
La multiplicité des centres d’intérêt que présente la Corse au temps de la Révolution française est loin d’être épuisée, malgré les nombreuses études, ouvrages ou articles, consacrés à cette période. Il suffît de se départir quelque peu de l’histoire dite évémentielle pour s’en convaincre. Cette démarche, menée principalement en explorant la riche série L des Archives départementales, nous a conduit à nous attacher ici à l’étude des thèmes comparés du sentiment révolutionnaire et de la mentalité de clan. Encore ne saurait-il s’agir que d’un travail d’approche portant sur les quatre années qui vont de la réunion de l’assemblée électorale tenue à Bastia pour la désignation des députés aux Etats généraux, en mai-juin 1789, jusqu’au printemps 1793 où la Corse paoliste rompt avec la Convention nationale.
Cet angle de recherche qui incite à s’intéresser avant tout aux mentalités, pose en fait le problème de la spécificité de l’histoire corse et de son intégration dans les courants généraux de l’époque.
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Peut-on parler de sentiment révolutionnaire dans l’île en 1789, comme on le fait pour la France ? Oui, à condition d’en préciser la nature et la portée, et de dire que nous ne sommes véritablement renseignés que sur l’état d’esprit de la catégorie sociale que constituent les notables, tant parce qu’ils ont été les éléments moteurs des événements, que parce que c’est de leurs opinions, de leurs prises de position qu’il est surtout fait état dans les sources dont nous disposons.
Les principes latents ou explicites contenus dans les revendications formulées par les milieux éclairés de l’époque,



















