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«Les Républicains», un hold-up sémantique

L'UMP de Nicolas Sarkozy va changer de nom.

Nicolas Sarkozy, à Dammarie-les-Lys, le 20 mars, lors du meeting de soutien aux candidats UMP et UDI aux élections départementales de Seine-et-Marne.(Photo François Guillot. AFP)
Publié le 14/04/2015 à 15h35

Ainsi donc, il faudrait désormais écrire «les Républicains» pour parler de la droite. Nous devrions écrire que «les sénateurs républicains» corrigent la loi Macron, que les «députés républicains» veulent amender le texte sur le renseignement ou même que «le Républicain Brice Hortefeux» n’a aucun doute sur la victoire de Sarkozy en 2017. Il faudrait affirmer, aussi, que ce sont «les Républicains» qui refusent le voile à l’université et les menus de substitution dans les cantines scolaires. Ce serait beaucoup nous demander.

Certes, la majuscule devrait en principe suffire à suggérer que nous parlons du parti sarkozyste et non pas de tous les républicains, c'est-à-dire ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de la République, par opposition aux antirépublicains de tous bords, extrémistes religieux ou lepénistes purs et durs. Mais à l'évidence, ce hold-up sémantique vise à entretenir l'ambiguïté. A semer la confusion en faisant du mot «républicain» le nouveau synonyme de sarkozyste.«Il est des nôtres», s'amusera-t-on sur les bancs de la droite, quand un Manuel Valls se lancera dans l'une de ses envolées lyriques à la gloire des républicains et de leurs valeurs.

Sarkozy n'ignore pas les difficultés techniques qui vont accompagner ce changement de nom. L'opération coûte cher. Et les élus des vagues bleues aux dernières municipales et départementales ne sont pas spécialement demandeurs. Les Républicains ? Ce n'était d'ailleurs pas son premier choix.
La première option étudiée, «le Rassemblement», a longtemps tenu la corde, avant d'être abandonnée parce que trop connotée avec le «Rassemblement bleu Marine» de la présidente du FN et le «Rassemblement pour la République» de Jacques Chirac. Sarkozy a longtemps hésité. Sans doute aurait-il fini par renoncer s'il n'y avait la nécessité de faire oublier le sigle UMP, associé à l'affaire Bygmalion, scandale explosif qui n'a pas fini de produire ses effets. Avec «les Républicains», Nicolas Sarkozy donne l'illusion de mettre en œuvre sa promesse de créer un«vaste rassemblement qui s'adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd'hui à la moindre réalité».

Quant à nous, pour lever toute ambiguïté, nous nous ferons un devoir de préciser «ex-UMP» ou d’ajouter le qualificatif «sarkozyste» chaque fois qu’il sera question du parti de l’ancien chef de l’Etat.

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