Empesé
Par Annie Coppermann
Un premier film terriblement décevant... Tiré d'une nouvelle de Pascal Quignard, qui signe l'adaptation et les dialogues, réalisé par l'un des photographes de plateau les plus réputés _ Benoît Barbier _, interprété par un duo séduisant, Caroline Sihol, élégante comédienne de théâtre, et Sami Frey, cet « Amour conjugal » est une belle histoire de vengeance et d'amour. Nous sommes au XVIIe siècle. Fou de douleur après la mort de sa femme, le chevalier Nathan le Cerf s'engage pour combattre aux côtés du comte d'Anchire dans les guerres d'Italie. Mais Anchire l'humilie et le trahit en lui demandant de tuer un homme et en l'envoyant ensuite pour cela à la décapitation. Nathan s'évade, rejoint son frère de lait, fabricant de pastels, qu'il aide à vendre ses crayons en échange d'une modeste cabane. Trop seul, il épouse sans amour une aristocrate sans dot, qui cache elle aussi un lourd passé. Au coeur d'une nature riante, ils vivent de souvenirs et d'eau claire jusqu'à ce que l'amour fasse irruption entre eux. C'est qu'ils sont, l'un et l'autre, mus par un impérieux désir de vengeance. Qu'ils accompliront, pour vivre ensuite heureux avec beaucoup d'enfants...
Un conte amoral tourné dans de somptueux paysages, mais avec une sorte de maniérisme dans le dépouillement qui coupe court à toute émotion. D'autant que les dialogues sont empesés, terriblement littéraires. Même le beau Sami Frey, c'est dire, ne parvient pas à s'en dépêtrer. Mathieu Carrière en méchant seigneur, Pierre Richard en peintre mal marié et Caroline Sihol en orpheline traumatisée mais digne, et finalement très sensuelle, non plus. Dommage, il y avait là tous les ingrédients d'un beau film...
A. C.

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