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Marc Garneau (1949-2025) La mort d’un pionnier

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Garneau en 2023

(Ottawa) Premier astronaute canadien à aller dans l’espace en 1984 à bord de la navetteChallenger, Marc Garneau, ex-ministre des Affaires étrangères et des Transports dans le gouvernement de Justin Trudeau, s’est éteint mercredi à l’âge de 76 ans, emporté par un cancer.

Mis à jour le

M. Garneau est mort entouré de sa femme, Pamela, et de ses quatre enfants à l’hôpital Glen (Centre universitaire de santé McGill).

« C’est avec une profonde tristesse que je vous annonce le décès de mon mari, Marc Garneau. Marc a affronté ses derniers jours avec la même force, la même lucidité et la même grâce qui ont marqué sa vie. Il s’est éteint paisiblement, entouré de l’amour de sa famille. Nous tenons à exprimer nos plus sincères remerciements pour le soutien, l’attention et les mots gentils reçus ces derniers jours », a témoigné Pamela Garneau dans une déclaration écrite transmise àLa Presse.

Nous sommes particulièrement reconnaissants envers l’équipe médicale qui a prodigué des soins dévoués et compatissants pendant sa courte maladie. Nous vous demandons de bien vouloir respecter notre intimité pendant que nous pleurons cette profonde perte et prenons le temps de réfléchir et de guérir.

Extrait de la déclaration de Pamela Garneau

La Chambre des communes a observé un moment de silence en hommage à l’ancien ministre mercredi peu après 18 h, à la demande du député libéral et whip du gouvernement Mark Gerretsen, dès que la triste nouvelle a été diffusée.

En étant le premier astronaute canadien à aller dans l’espace, Marc Garneau est devenu le héros d’une génération entière au pays. En tout, il a participé à trois missions de la navette spatiale, inspirant des jeunes à suivre ses traces, comme les astronautes Chris Hadfield et David Saint-Jacques. Plus tard, il a su transmettre sa fascination pour l’espace en dirigeant les destinées de l’Agence spatiale canadienne de 2001 à 2005.

« Quand il est parti dans l’espace de sa première mission en 1984, j’avais 14 ans, j’étais encore un ado assez impressionnable, raconte en entrevue David Saint-Jacques, qui a connu sa première mission en 2018. Ç’a eu un drôle d’effet sur moi, c’est comme si ça m’avait donné le droit de rêver à ça, moi aussi […] Il a “ouvert latrail”. »

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

David Saint-Jacques

M. Saint-Jacques a eu de nombreuses occasions de côtoyer Marc Garneau par la suite, notamment lors de réunions informelles de la petite confrérie des astronautes canadiens. Il en a surtout retenu son extraordinaire humilité et sa gentillesse. « C’est un géant qui avait tout fait, donc c’est un peu intimidant de le rencontrer. Mais immédiatement, j’ai réalisé que sa plus grande force, c’est qu’il est facile d’accès, à quel point il est humble et à quel point, malgré son incroyable compétence, il est vraiment là pour les autres […] Il est passé de héros à grand frère. »

M. Saint-Jacques a tenu à transmettre ses condoléances aux proches de Marc Garneau de façon touchante. « Merci de nous avoir prêté Marc, de nous avoir prêté un peu de son précieux temps sur Terre. Il est vraiment parti trop tôt. »

Dans une réaction écrite, Chris Hadfield a d’ailleurs salué le riche parcours de Marc Garneau, mercredi soir. « Marc était mon modèle, mon mentor, un ami proche pendant plus de 30 ans et un Canadien exemplaire pour nous tous, a-t-il écrit. Mes pensées vont à sa famille. Le monde vient de perdre un grand homme. »

PHOTO FRED CHARTRAND, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Marc Garneau, le premier ministre de l’époque Jean Chrétien et l’astronaute Chris Hadfield à l’Agence spatiale canadienne en 1999

Le goût de l’aventure avait mené Marc Garneau à répondre en 1983 à une annonce du Conseil national de recherches qui invitait les Canadiens à postuler pour devenir astronaute et participer à de futures missions spatiales. Il avait été l’un des six candidats retenus parmi les quelque 4300 Canadiens qui avaient manifesté un intérêt.

Son parcours lui a valu de nombreux doctorats honorifiques et des distinctions spéciales de la NASA. En 2001, il a été intronisé au Temple de la renommée de l’air et de l’espace du Québec.

  • Marc Garneau et l’équipage de la mission STS 41-G sortent de la navette spatiale Challenger après l’atterrissage, le 13 octobre 1984

    PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’AGENCE SPATIALE CANADIENNE

    Marc Garneau et l’équipage de la mission STS 41-G sortent de la navette spatialeChallenger après l’atterrissage, le 13 octobre 1984

  • Marc Garneau lors de sa première mission spatiale, à bord de la navette Challenger, en octobre 1984

    PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’AGENCE SPATIALE CANADIENNE

    Marc Garneau lors de sa première mission spatiale, à bord de la navetteChallenger, en octobre 1984

  • Marc Garneau lors de la mission STS-77 de la navette Endeavour, en 1996

    PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’AGENCE SPATIALE CANADIENNE

    Marc Garneau lors de la mission STS-77 de la navetteEndeavour, en 1996

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Au service de son pays

Avant de devenir astronaute, M. Garneau a fait carrière dans la Marine royale canadienne. Il a rapidement grimpé les échelons au sein de cette organisation en devenant notamment commandant et capitaine.

PHOTO ROBERT NADON, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Garneau, en 1983

Né à Québec, M. Garneau a par la suite choisi de servir son pays ailleurs, à la Chambre des communes. Il a été élu pour la première fois comme député libéral dans la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce – Westmount en 2008. Il a ensuite été réélu sans interruption aux élections fédérales de 2011, 2015, 2019 et 2021.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Marc Garneau sur la colline du Parlement, en 2009

Il a été nommé ministre des Transports par l’ancien premier ministre Justin Trudeau dès le retour au pouvoir des libéraux, en 2015. Il est demeuré à la barre de ce ministère jusqu’en janvier 2021, quand M. Trudeau lui a confié le ministère des Affaires étrangères. Il a été le ministre responsable de la diplomatie canadienne jusqu’en octobre de la même année. Justin Trudeau l’a alors écarté de son cabinet après les élections fédérales, sans lui donner d’explication.

Auprès de ses collègues ministres, M. Garneau s’était forgé une réputation de travailleur infatigable à la table du cabinet. Il a quitté la politique en 2023.

Dans son discours d’adieu à ses collègues aux Communes, prononcé le 8 mars 2023, Marc Garneau avait notamment lancé un appel au respect. « Le défi que je lance à tous est de faire appel à vos meilleurs sentiments et de mettre de côté la colère et la fausse indignation. Critiquez, bien sûr, mais faites-le avec respect et peut-être même avec humour. Faites en sorte que les Canadiens soient fiers de cette Chambre et des gens qui y siègent. »

Dans une entrevue avecLa Presse avant d’annoncer sa démission, M. Garneau avait affirmé qu’il avait adoré son passage en politique.

J’ai vraiment aimé la politique. C’était ma troisième carrière après mes années dans la marine et ensuite comme astronaute. Toute mon expérience en politique – que ce soit dans l’opposition, comme ministre ou comme président d’un comité parlementaire –, j’ai trouvé cela très satisfaisant.

Marc Garneau lors d’une entrevue avecLa Presseen 2023

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DU GOUVERNEMENT DU CANADA

Marc Garneau avant le lancement de la mission STS-97, sa troisième, en 2000

Marc Garneau a publié son autobiographie l’an dernier, dont le titre estLe plus extraordinaire des voyages. Dans le livre, il raconte sa carrière et ses nombreux accomplissements tout en abordant les épreuves qui ont marqué sa vie personnelle.

« Quand j’ai écrit le livre, j’ai été moi-même surpris de constater combien de choses j’ai faites dans ma vie. Je suis très content et très chanceux d’avoir eu une vie comme la mienne. À l’âge de 12 ans, j’avais déjà déménagé sept fois puisque mon père était militaire. J’aimais ça, c’était une nouvelle aventure chaque fois. Je pense que ça en dit beaucoup à propos de mon caractère, j’aimais ça le nouveau, l’aventure et faire de nouvelles expériences », avait affirmé M. Garneau dans une entrevue à Radio-Canada l’automne dernier.

« Une force tranquille »

Les hommages à Marc Garneau ont plu sur les réseaux sociaux, tout particulièrement de la part de personnalités politiques canadiennes.

Le premier ministre du Canada, Mark Carney, a déploré la perte de Marc Garneau dans une déclaration sur X. « Avec les services qu’il a rendus à la population, l’excellence et les valeurs canadiennes qu’il incarnait, Marc nous laisse un héritage formidable. Souvenons-nous de la fierté et des possibilités qu’il a incarnées pour chacun de nous », a-t-il ajouté.

https://x.com/MarkJCarney/status/1930442306408329590

Justin Trudeau a dit accueillir la nouvelle de la mort de M. Garneau avec « beaucoup de tristesse », dans une déclaration sur X. « J’ai rencontré Marc pour la première fois lorsque j’étais à l’école, au début des années 1980. J’étais alors en admiration devant son service et son courage, et j’ai continué à l’être lorsque j’ai eu le privilège de servir à ses côtés au Parlement et au gouvernement », a-t-il poursuivi.

https://x.com/JustinTrudeau/status/1930416736492499149

« Marc était un homme d’une intégrité rare, d’une humilité touchante et d’une force tranquille », a écrit la ministre de l’Industrie, Mélanie Joly, dans une publication sur X. « J’ai eu le privilège de travailler à ses côtés et d’apprendre de lui. Je garderai toujours en mémoire sa sagesse, sa générosité et son dévouement indéfectible à l’intérêt public. »

Le candidat à la direction du Parti libéral du Québec et ancien ministre libéral Pablo Rodriguez s’est dit « bouleversé » d’apprendre le décès de son ancien collègue, dans une publication sur BlueSky. « Il avait cette capacité unique d’inspirer confiance et de rassembler, toujours avec calme, toujours avec classe », a-t-il ajouté.

Marc Garneau « dépassait toutes les attentes », selon le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, qui l’a décrit, dans une publication sur X, comme « un homme humble, authentique, profondément généreux ». « Le Canada perd un homme d’exception – pas seulement un astronaute, mais un modèle de service et de dévouement. »

Avec Karim Benessaieh,La Presse

Marc Garneau en huit dates

  • 1949 : Marc Garneau naît à Québec.
  • 1974 : Il se joint à la marine canadienne en tant qu’ingénieur.
  • 1984 : Il devient le premier astronaute canadien à aller dans l’espace, à bord du vol Challenger-STS-41-G.
  • 2001 : Marc Garneau est nommé président de l’Agence spatiale canadienne.
  • 2008 : Il est élu comme député libéral dans la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount.
  • 2015 : Marc Garneau est nommé ministre des Transports au sein du cabinet de Justin Trudeau.
  • 2023 : Il quitte la politique après cinq mandats consécutifs.
  • 2025 : Il s’éteint à l’âge de 76 ans.
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