L'enfant de la balle qui fit école
Annie Fratellini est morte à Paris, dans la nuit de lundi à mardi, des suites d’un cancer. Elle avait soixante-quatre ans. Ses obsèques doivent avoir lieu vendredi, à 15 heures, au cimetière de Montmartre.

CE fut une femme-courage. Malgré le mal, la douleur insupportable, c’est elle qui apportait aux autres les paroles de réconfort toujours exprimées avec son doux sourire. Elle avait des projets plein la tête. Plusieurs ont été couronnés de succès. Je pense notamment à ses spectacles magnifiques au théâtre des Bouffes du Nord, puis récemment à la Cité de la musique, où eut lieu sa dernière réalisation: «Concerto pour un clown». Les numéros se déroulaient sur des musiques inhabituelles au cirque. On y entendait, par exemple, Bach et Debussy, Piazzolla et Nino Rota, Mozart et Trenet. Une sorte d’hommage à son ami Jean Wiener, l’initiateur des célèbres «concerts-salades». Avec Jean, qui a beaucoup compté pour elle, il y eut cet enregistrement au temps du Boeuf sur le toit. Elle à la clarinette, lui au piano, bien sûr. C’est dans les coulisses de la Cité de la musique que je l’ai embrassée en la félicitant pour cette nouvelle performance, à laquelle étaient associés quelques-uns des meilleurs éléments de son école du cirque.
Annie Fratellini avait de qui tenir, comme on dit. Elle faisait partie d’une dynastie de véritables gens du voyage. Cette expression fort utilisée prenait avec cette famille d’envergure toute sa signification.
Annie Fratellini a vu le jour à Alger, en 1932, au cours d’une tournée. Son père, Victor Fratellini, était trapéziste et clown. Il était le fils de...
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