| ![]() ![]() ![]() ![]() ABADIE, ABBADIE,subst. fém.,ABADIS,subst. masc. ou fém. Arg.Grand rassemblement de badauds, foule, multitude :1. ... j'ai rembroqué unabadis du raboin, [= ... j'ai remarqué un rassemblement du diable. Narration d'un malfaiteur.]F. Vidocq,Les Voleurs,t. 1, 1836, p. XIV. 2.abadie, abadis.Foule; argot des voleurs.France1907. 3. On rencontrait de loin en loin uneabbadie autour d'une tourelle arabe.J. Audiberti,Abraxas,1938, p. 76 (Rheims 1969). Rem. Sur la forme et la prononc. La formeabadis prévaut dans les dict. A. Dauzat la juge incorrecte (cf. Les Argots, Caractères-Évolution-Influence, 1929, p. 72). La formeabbadie (ex. 3) est exceptionnelle. La formeabadie est toujours considérée comme fém. (cf.Esn.); de même la formeabbadie (cf. ex. 3). La formeabadis est tantôt donnée comme masc. (ex. 1;Esn.), tantôt comme fém. (cf.F. Vidocq,Les Voleurs, t. 1, 1836, p. 3;F. Michel,Étude de philologie comparée sur l'argot, 1856;Lar. 19e;La Châtret. 1 1865); Lar. 19edonne comme prononc.abadiss. ÉTYMOL. ET HIST. − 1836abadis, arg. « foule, rassemblement » (Vidocq,Voleurs, I, 3,cf. sup. ex. 1; 1847,abadie, id. Dict. d'argot anonyme ou la langue des voleurs dévoiléed'apr.Esn.s.v.). Se rattache prob. aux représentants mérid. du lat.batare « être ouvert » : a. prov.badar « être ouvert, s'ouvrir, ouvrir la bouche, regarder bouche bée » (voirbadaud), franco-prov.abada « donner le large au bétail en le faisant sortir des étables pour le mener paître » (voirabader) avec suff.-is, -ie marquant une formation dév. et exprimant une idée de rassemblement, le premier avec une nuance péjor. L'étymon ital.ab(b)adia « abbaye » (Dauzat,Et. de ling. fr., 268,FEW, I 3 b,Sain.Sources arg. t. 2, 1912, II, 264) n'est pas acceptable, le sens de « foule » n'étant pas attesté en ital., ni même en prov. (Guir.Étymol. 1967, 62-63). BBG. −Dauzat (Al.). Études de linguistique française. Paris, 1946, p. 268. −Garnier-Del. 1961 [1958]. |