
Les convives étaient placés à une table qui pliait sous le poids des mets. De nombreux cuisiniers, qui suivaient le prince dans ses voyages et qui avaient mis en oeuvre toute leur science pour multiplier les formes sous lesquelles les provisions ordinaires étaient servies, avaient réussi, presque aussi bien que nos professeurs actuels dans lart culinaire, à les rendre complètement méconnaissables à la vue.
Outre les produits indiqués, il y avait là une foule de friandises venues de létranger, et une grande quantité de pâtisseries de luxe, ainsi que des pains et des gâteaux savoureux employés seulement sur les tables de la haute noblesse. Des vins exquis, tant indigènes quétrangers, mettaient le comble au luxe du festin.
Mais, bien quadonnés au luxe, les seigneurs, en général, nétaient pas dune race intempérante. En se livrant aux plaisirs de la table, ils recherchaient la délicatesse et évitaient les excès, et avaient lhabitude de reprocher livrognerie et la gloutonnerie aux Saxons vaincus, comme des vices inhérents à leur basse condition.