Réalisées dans le cadre des activités de l’Équipe d’Explorations Spéléologiques de Villefranche (EESV), les
recherches archéologiques sont soutenues depuis 2005 par la société Arkemine et par la DRAC Auvergne-Rhône-
Alpes. Y consacrant une grande partie de leur temps libre, des amateur(e)s et professionnel(le)s de l’archéologie,
des spéléologues et des naturalistes de l’EESV collaborent et interviennent sur le terrain. Passionnés, ces derniers
connaissent les cavités artificielles des monts du Lyonnais et du Beaujolais. Les recherches sur le terrain ont été
effectuées en collaboration avec d’autres associations et acteurs du patrimoine et de l’environnement (Patrimoine
en Haut Sornin, FRAPNA / FNE). Des laboratoires d’analyse sont aussi régulièrement sollicités pour des analyses
spécifiques (datations absolues, analyses de minerais...) en fonction des découvertes réalisées lors des fouilles
archéologiques. Les vestiges miniers se trouvent sur des terrains privés. Cet article est donc aussi l’occasion de
remercier les propriétaires qui ont autorisé la réalisation des fouilles archéologiques.
Au sein du Lyonnais et du Beaujolais, le patrimoine minier souterrain accessible concerne principalement les
gisements en contexte filonien. Toutefois, d’autres types de gisement ont été exploités, par exemple à Chessy et
Vaux-en-Beaujolais pour le cuivre et la pyrite où à Sainte- Paule pour la houille. La quasi-totalité des vestiges miniers
n’avait avant 2005 jamais fait l’objet d’une inspection à caractère archéologique. Beaucoup de vestiges sont liés à
des phases d’exploitation de la période contemporaine. C’est donc tout naturellement que les recherches se sont
aussi inscrites dans la diachronie en étudiant l’activité minière du Moyen-Âge à l’Ère industrielle. Toutefois, depuis
2020, nous développons nos recherches sur l’exploitation du cuivre associé à des amas stratiformes.
Les territoires des Monts du Lyonnais et du Beaujolais constituent un ensemble géologique dont le sous-sol est
principalement composé de roches métamorphiques et plutoniques. La mise en place des roches plutoniques, du
magma qui va cristalliser en granite après un refroidissement lent, favorise la circulation de fluides hydrothermaux
chargés en éléments chimiques, notamment en métaux. Ces fluides vont pénétrer dans les fracturations, créées par
l’orogénèse hercynienne et la mise en place des plutons, qui traversent les roches environnantes (
www.geopark-beaujolais.com/histoire-geologique.html). En remontant, ces fluides refroidissent et, la pression diminuant, les
éléments chimiques vont cristalliser sous la forme de composés minéraux en colmatant les fissures. Dans l’emprise du
Géoparc Beaujolais, les filons sont principalement constitués de quartz ainsi que de baryte et de fluorine (Mazenot,
1936, p.150). Ils intègrent des éléments plus rares, tels que des minerais métallifères sulfurés, en particulier de la galène,
un sulfure de plomb plus ou moins riche en argent, mais aussi plus rarement des minerais de cuivre et de l’antimoine.
Isolés ou formant des faisceaux, les filons subverticaux situés dans l’emprise du Géoparc Beaujolais ont été exploités
depuis la surface et en profondeur dès le Moyen-Âge. Ils ont ensuite été reconnus aux XVIIIe et début du XIXe siècles.
Après la période révolutionnaire, certains filons ont fait l’objet de permis de recherche et des concessions ont été
attribuées. De nombreuses sources historiques, archives et publications, permettent de documenter une activité
minière attestée dès la fin du Moyen Âge. Dans un premier temps, les filons ont été explorés pour trouver des métaux
non ferreux, en particulier de l’argent et du plomb. Durant l’ère industrielle, des minerais utilisés dans l’industrie
chimique ont principalement été exploités, tels que la baryte et la fluorine. Dans l’emprise du Géoparc Beaujolais
circonscrit au sein du département du Rhône, de nombreux vestiges témoignent donc des activités minières passées.