Abstract

Qu'est-ce que la citoyenneté? La responsabilité des individus doit-elle être fondée sur la compétence ou sur la conscience? Comment peut-on intégrer de nouveaux arrivants dans une société qui a déjà ses règles? Les droits de l'homme doivent-ils être supérieurs à la souveraineté et aux Etats? Peut-on aliéner sa souveraineté dans une confédération plus large comme l'Europe? La parité homme-femme est-elle antirépublicaine? Faut-il donner un pouvoir indépendant aux juges? Toutes ces questions forment le pain quotidien de notre réflexion et pourtant elles n'ont pas, à ce jour, trouvé les réponses qu'elles méritent. Elles ne peuvent être trouvées que dans un ajustement occasionnel aux sollicitations de l'actualité. Elles reposent, que nous le voulions ou non - nous sommes tous des Monsieur Jourdain philosophes -, sur des conceptions philosophiques de la politique, de la citoyenneté, de l'Etat, et pour en finir de la République. C'est à ces questions que Blandine Kriegel se propose de donner ici, sinon une réponse définitive, au moins un échantillon de réponses par un dialogue ouvert et permanent avec le lecteur qui le met en contact avec toute une réflexion philosophique sans jamais quitter la confrontation avec l'actualité, parfois la pus brûlante. Dès 1979, Blandine Kriegel avait redécouvert la notion d'Etat de droit qui est aujourd'hui d'usage le plus courant. Elle a exploré dans son ouvrage, L'Histoire à l'âge classique, le parcours de la souveraineté en France. Dans de nombreux articles et interventions publiques, elle a défendu des conceptions, souvent très novatrices en matière de philosophie des droits de l'homme, de réforme de la justice, etc. Aujourd'hui, elle donne une synthèse à la fois historique et politique de la philosophie de la République. Au passage, elle ébranle bien des certitudes et des dogmes et elle remet en cause bien des idées reçues. Le droit politique républicain est à redécouvrir.