La présente invention a trait à un perfectionnement aux dispositifs de perfusion du type de ceux généralement utilisés pour la perfusion d'artères et/ou de veines d'organes à greffer.
 Elle a plus particulièrement pour objet un cathéter de perfusion destiné à relier un dispositif de perfusion à une artère et/ou une veine à perfuser.
 Elle concerne également un procédé permettant la perfusion d'une artère et/ou d'une veine d'un organe à greffer mettant en oeuvre ledit cathéter.
 On sait que tout organe prélevé sur un "donneur" doit être, avant d'être greffé sur un "receveur", totalement débarassé du sang qu'il contient et refroidi à 40C pour éviter les effets néfastes de l'anoxie. A cet effet, on le soumet à une perfusion par un soluté d'Eurocollins jusqu a élimination complète du sang.
 Cette perfusion est généralement réalisée en utilisant une installation de perfusion de type classique comportant un réservoir contenant un soluté, une chambre compte-goutte, un tuyau souple d'écoulement et un moyen de clampage monté sur ledit tuyau permettant de régler la vitesse d'écoulement du soluté.
 Le raccordement de l'artère et/ou de la veine à perfuser au perfuseur est jusqu'ici obtenu en plaçant à l'extrémité dudit perfuseur un embout rigide généralement en téflon.
 A cet effet, le chirurgien dispose de toute une série d'embouts de sections différentes placés sous conditionnement stérile. Il choisit l'embout qui lui semble pouvoir le plus facilement s'adapter aux diamètres de l'artère et/ou de la veine à perfuser.
 Cette façon de procéder présente de nombreux inconvénients:
 - il est toujours difficile de trouver un embout correspondant
 aux diamètres de l'artère et/ou de la veine à perfuser,
 - l'embout qui est rigide peut endommager l'artère et/ou la
 veine lors de sa fixation à l'extrémité de ladite artère et/ou
 de ladite veine et est traumatisant,
 - le chirurgien est souvent amené à recouper l'artère et/ou la
 veine pour avoir une section franche lui permettant d'intro
 duire plus facilement l'embout à l'intérieur de ladite artère
 et/ou de ladite veine,
 - la pose de tels embouts suppose de la part du chirurgien de
 nombreuses manipulations.
 La présente invention vise à remédier à ces inconvénients en proposant un nouveau cathéter de perfusion permettant de relier de façon instantanée et atraumatique à une artère et/ou une veine à perfuser.
 La demanderesse s'est attachée à concevoir un élément de raccordement susceptible d'être très facilement adapté à la lumière de l'artère et/ou de la veine et atraumatique.
 Le procédé de perfusion d'une artère et/ou d'une veine conforme à l'invention est caractérisé en ce qu'il consiste
 - à relier un dispositif de perfusion à l'artère ou à la veine à
 perfuser par l'intermédiaire d'un tube conique,
 - à sectionner ledit tube pour l'adapter à la lumière de l'artère
 et/ou de la veine,
 - à introduire ledit tube à l'intérieur de l'artère et/ou de la
 veine,
 - à maintenir en place ledit tube par pression digitale.
 Le cathéter de perfusion conforme à l'invention est caractérisé par le fait qu'il est constitué par un tube conique souple dont l'une des extrémités est reliée au dispositif de perfusion tandis que l'autre extrémité est sectionnée au diamètre désiré pour s'adapter à la lumière de l'artère et/ou de la veine à perfuser.
 Un tel tube trouve une application particulièrement avantageuse chaque fois que l'on a à effectuer la perfusion d'une artère et/ou d'une veine d'un organe prélevé sur un individu avant transplantation dudit organe.
 La très grande facilité de mise en oeuvre du cathéter conforme à l'invention confère à celui-ci un intérêt tout particulier dans le cas où l'organe à greffer est prélevé sur un cadavre ou sur une personne en coma avancé ou sur un donneur vivant et où une première perfusion doit être effectuée immédiatement après le prélèvement de l'organe.
 Dans les deux cas, il est généralement procédé aux opérations suivantes
 L'organe prélevé est immédiatement placé dans un bac stérile contenant du soluté d'Eurocollins à plus 40C et soumis à une perfusion avec ce même soluté. Dans le cas où l'organe doit être transporté, il sera soumis à une deuxième perfusion avant la greffe.
 En cas de prélèvement en bloc (aorte et deux reins), il suffira de couper totalement le tube conique et d'arrimer l'aorte à l'embout rigide  par simple ligature au niveau du renflement de l'embout.
 Chez les donneurs vivants, une seule perfusion est effectuée au moment de la greffe.
 Bien entendu, on aura avantageusement recours à l'élément de raccordement conforme à l'invention.
 L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, donnée à titre non limitatif, se référant aux dessins ci-annexés.
 La figure 1 représente d'une façon schématique un dispositif de perfusion muni d'un cathéter conforme à l'invention.
 La figure 2 représente une vue de face du cathéter muni à l'une de ses extrémités d'un embout renflé permettant de le relier au dispositif de perfusion.
On a, sur la figure 1, représenté une installation de perfusion comportant d'une façon classique une poche souple 1 constituée par exemple en éthyl-vinyl-acétate contenant un soluté nutritif 2 qui peut être par exemple de l'Eurocollins.
 Cette poche 1 est munie à son extrémité inférieure d'une tubulure 3 présentant une extrémité 4 de forme conique dite de conicité Luer.
 Le perfuseur 5 est lui-même constitué d'un tuyau souple 6, généralement constitué en polychlorure de vinyle, portant à son extrémité un embout conique Luer 7 verrouillable permettant le raccordement avec l'embout femelle 4 de la poche 1, d'une chambre compte-goutte 8, d'une pince 9 permettant de contrôler la vitesse d'écoulement du soluté.
 Le perfuseur peut éventuellement disposer d'une bague repère permettant de régler la hauteur de la poche par rapport à l'organe à greffer.
 Le perfuseur se termine par un embout conique Luer 10 sur lequel vient s'adapter le tube conique souple 11 conforme à l'invention par l'intermédiaire d'un embout renflé 12 dans lequel vient s'engager l'embout mâle 10.
 Il va maintenant être décrit comment s'effectue la mise en oeuvre du dispositif de perfusion et plus particulièrement le raccordement du perfuseur 5 à l'artère et/ou à la veine à perfuser à l'aide du cathéter 11.
 On prendra l'exemple d'un rein à greffer, restant naturellement entendu que la mise en oeuvre du dispositif s'effectue de façon rigoureusement identique pour tout autre organe à greffer.
 La poche 1 remplie d'un soluté nutritif est reliée au perfuseur 5  en dirigeant la tubulure 3 vers le haut puis elle est suspendue à la potence 13 en réglant sa hauteur par rapport à l'organe à greffer grâce à la bague repère. La pince 9 montée sur le tuyau souple 6 permet de purger l'ensemble et de régler la vitesse d'écoulement du soluté.
 Le greffon sorti de l'organisme est immergé dans le soluté nutritif (par exemple "Eurocollins") généralement contenu dans un récipient en acier inoxydable et maintenu à une température de l'ordre de 40C.
 Le chirurgien apprécie le diamètre de l'artère (ou de la veine) à perfuser et sectionne le tube conique 11, qui a été monté à l'extrémité du perfuseur 5 par l'intermédiaire de l'embout 12, à l'endroit voulu pour que son diamètre externe s'adapte à la lumière de l'artère (ou de la veine).
 Le chirurgien sort alors du bain le rein qu'il place dans sa main gauche en tenant entre le pouce et l'index l'artère rénale à perfuser tandis qu'il introduit avec sa main droite l'extrémité 14 du tube conique, sectionné au diamètre désiré, dans l'artère.
 Le tube conique est maintenu en place par simple pression digitale. Celle-ci suffit à assurer l'étanchéité qui n'a pas besoin d'ailleurs d'être totale.
 Un perfuseur équipé d'un cathéter conforme à l'invention permet d'obtenir des débits de perfusion élevés. A titre indicatif, on peut atteindre des débits de l'ordre de 370 ml/minute pour une hauteur poche-rein de 1,20 m (débit à l'extrémité 10, figure 1).
 Une perfusion efficace sera donc réalisée rapidement.
 Le rein à perfuser, qui est de couleur rouge lorsqu'on le sort du bain de soluté, devient rosé puis chamois indiquant que la perfusion peut être arrêtée. Le rein est alors prêt à être greffé sur l'organisme receveur.
 Dans le cas de perfusion d'artères polaires, il suffira d'immerger à nouveau le rein dans le bain de soluté nutritif ("Eurocollins") maintenu à une température de l'ordre de 40C, d'enlever le cathéter conforme à l'invention et de le remplacer par un nouveau cathéter qu'il sectionne au diamètre de l'artère polaire à perfuser.
 il faut noter que le cathéter conforme à l'invention sera désolida- risé de façon instantanée du perfuseur pour libérer l'embout 10 en exerçant simplement un effort de traction sur le cathéter 11 permettant ainsi le changement rapide de l'embout conique.
 Dans le cas d'un prélèvement en bloc, le chirurgien désirant perfuser l'artère aortique introduira directement l'embout renflé 12 dans l'aorte après section totale du tube conique.
 Le tube conique conforme à l'invention est avantageusement réalisé en polychlorure de vinyle plastifié (phtalate de di(éthyl-2 hexyle) ou adipate de di(éthyl-2 hexyle)).
 Sa longueur est généralement comprise entre 25 et 30 cm et son diamètre entre 1,8 et 5,5 mm.
 Le cathéter de perfusion conforme à l'invention est présenté monté sur la tubulure du perfuseur. Un deuxième cathéter souple est joint sous sachet individuel. L'ensemble est présenté sous double emballage stérile. En général, la poche qui contiendra le soluté (remplissage extemporané) est fournie avec le dispositif.
 L'invention ayant maintenant été exposée et son intérêt justifié sur un exemple détaillé, la demanderesse s'en réserve l'exclusivité, pendant toute la durée du brevet, sans limitation autre que celle des termes des revendications ci-après.