Il peut aussi s’employer encore seulaveccertainsverbes commecesser,oser,pouvoir,savoir dans un langage soutenu, mais le langage courant ajoute presque systématiquement la particulepas (la seule conservée dans le langage familier) :
Ilne cesse de parler. (pour :Ilne cesse pas de parler.)
Jen’ose(Soutenu) (pour : J’oserais bien si jene craignais pas que cela puisse déplaire etJen’ose pas)
Jen’ose vous promettre. (pour :Jen’ose pas vous promettre.)
Jene pourrai achever mon travail avant ce soir. (pour :Jene pourrai pas achever mon travail avant ce soir.)
Ilne sait que faire. (pour :Ilne sait pas quoi faire.)
À moins que la particulene soit employée seule, dans des tournures anciennes ou figée par la langue, celle-ci ne marque plus réellement la négation en français, mais s’emploie comme une simple marque (optionnelle) de la réduction de la portée du verbe, et constitue donc unarchaïsme conservé dans la langue française uniquement par tradition, bien qu’elle soit encore nécessaire dans tout discours soigné.
La négation (ou la réduction de portée) est effectivement portée ailleurs par un autremot (souligné dans les exemples de cette note), que ce soit par la particule de négationpas, ou par l’adverbe de négationjamais, ou par les pronoms et locutions nominales de négationrien,personne,nulle part, etc., ou par la conjonction de négationni, tous ces mots étant généralement prononcés avec un ton nettement plus prononcé que le verbe ou les autres éléments de la phrase.
Être ounepas être.
Jene veuxpas le faire.
Jene veuxrien savoir.
Jene veux voirpersonne.
Jene veux allernulle part.
Jene faisjamais ça.
Jene m’en souviensplus.
Jene veuxque ça.
Jene veuxni l’unni l’autre.
Iln’aaucun souci.
Iln’anul souci. (ou plus souvent l’exemple précédent)
Cette mèrene s’occupeguère d’ses enfants.(Vieilli) (en français courant, on utilise plutôtpeu, sans négation)
Ni l’orni les grandeursne nous rendent heureux.
La véritable particule de négationpas s’omet totalement dans toutes les propositions niées, en cas d’utilisation de la conjonction de coordination négativeni qui absorbe aussi le sujet mais n’absorbe normalement pas la particule réductrice verbalene :
Jene veuxnine peux le faire. signifie :Jene veuxpas et jene peuxpas le faire.
Dans le langage familier, chaque fois que la négation (ou toute autre réduction de portée du verbe) est portée sur un autremot, la particule réductrice verbalene est très fréquemment omise car elle n’est pas nécessaire à la compréhension de la négation (ou de la réduction de portée du verbe) et a perdu toute valeur sémantique par elle-même (les autres emplois dene seul, par exemple explétifs, y sont devenus très rares), et d’autres élisions, notamment des e muets résiduels, peuvent s’ajouter à cette omission (si le groupe de consonnes reste prononçable comme une seule syllabe dans la phonologie française usuelle) :
Être oupas être.
J’veuxpas l’faire.
J’veuxrien savoir.
J’veux voirpersonne.
J’veux allernulle part.
J’faisjamais ça.
J’m’en souviensplus.
J’veuxqu’ça.
Il aaucun souci. (ouL’aaucun souci. )
Il anul souci. (ou plus souventIl apas d’souci. ou encore l’exemple précédent)
Cette mère s’occupe guère d’ses enfants. (ou plus souventCette mère s’occupe peu d’ses enfants., sans négation)
J’veuxpas et j’peuxpas l’faire. (l’usage deni est évité entre deux propositions si les verbes sont différents.)
J’veuxni l’unni l’autre. (l’usage deni est conservé, plutôt queJ’veuxpas l’un et j’veuxpas l’autre. avec deux propositions coordonnées de même sujet et de même verbe.)
Ni l’orni les grandeurs nous rendent heureux. (ou plus souventL’or et les grandeurs nous rendentpas heureux.)
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François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage
ne se place directement devant le mot que frappe la négation, ce qui évite l'ambiguïté du français :
ne ĉio brilanta estas diamanto = tout ce qui brille n'est pas diamant (litt. pas tout objet brillant est diamant).
ĉio brilanta ne estas diamanto = tout ce qui brille n'est pas diamant (signifiant littéralement qu'un diamant ne peut pas être brillant).
Ne affirme fausse la phrase interrogative, donc la négation d'une interro-négative est l'affirmation positive :
ĉu li ne venos ? = ne viendra-t-il pas ? =ĉu ( li ne venos ) ? —Ne = ne ( li ne venos) = li venos = il viendra —(ou)Ja = li ne venos = Il ne viendra pas.
Répondant à une interro-négative, certains locuteurs considèrent cependant qu'ils doivent répondentne (non) pour nier l'interrogation elle-même, indépendamment de la tournure interro-négative :
ĉu li venos ? = viendra-t-il ? —Ne (li venos) = il ne viendra pas
ĉu li ne venos ? = ne viendra-t-il pas ? —Ne, li ne venos = il ne viendra pas
Symétriquement, ils infirment la négation, en répondantja = oui, il va venir. Pour éviter tout malentendu au moins dans la conversation, il est donc prudent de répéter le verbe interrogatif :
ĉu li ne venos? = ne viendra-t-il pas ? —Li venos = Il viendra (ou)Li ne venos = Il ne viendra pas.
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, préf. de Pierre-Yves Lambert, Errance, Paris, 2003, 2e édition,ISBN978-2-87772237-7, page 232
(Remplaçant un nom sansdéterminant ou un nom indéfini duCOD ou du sujet de lacopule) Personne, chose de cette espèce, d’entre eux, d’entre elles.Note d’usage : Utilisé tout seul ou avec une quantification.
¹ Les formes atones (non emphatiques) se placent devant le verbe. ² Les formes toniques (emphatiques) se placent après le verbe. ³ Les points de suspension « … » remplacent ici la préposition qui peut être :da,di,con,in,per,su,tra oufra. ⁴ Grammaticalement de la troisième personne du féminin mais sémantiquement de la deuxième personne de politesse. ⁵ « loro » contrairement aux autres pronoms se place après le verbe. Il appartient alors au registre soutenu. On utilise « gli » pour un registre moins formel, mais il sera placé devant le verbe.
(Adverbe 2) De l’indo-européen commun*h₂en-, apparenté au premier : comme en français, une affirmation forte, « certes », conduit à la négation forte ou… au doute.
La négation s’est successivement exprimée en latin parne,nec etnon.Ne est la forme la plus ancienne : c’est cette forme que nous avons encore dans les composésne-queo,ne-fas. Il s’est changé enni sous l’influence de la syllabe suivante, dansni-si,ni-hil,ni-mis ; il s'est contracté dansnemo, pour*ne-homo,nullus pour*ne-ullus,nunquam pour*ne-unquam,nusquam pour*ne-usquam. Dene est venune-que oune-c, qui est la négation ordinaire au temps de la Loi des Douze Tables. De même dans les vieilles formules de rituel citées par CatonMars pater, si quid tibi illisce suovetaurilibus neque satis factum est. Cet emploi denec s’est continué jusqu’au temps d'Auguste. C’est cette négation qui est restée en composition dansneg-otium,neg-lego,nec-opinus, ainsi que dans le verbenegare (→ voir l’allemandver-nein-en « nier »). Enfin, en troisième lieu, vient la négationnoenum, qui s’abrège ennoenu etnon.Noenum est un compose dene et deoinom,unum. Nous avons ici un exemple d’un fait qui s’est continué dans les langues romanes : la négation s’appuyant sur un mot positif, comme en françaisje n'avance pas, je ne sais point, je n’ai rien. La seconde syllabe denoenum a été d’abord mutilée, puis supprimée : → voirni-hilum devenuni-hil. La conjonctionne est pournei. On la trouve aussi sous la formeni. Cette particulene ouni se trouve en composition dansne-ve,ne-quiquam,ne-dum,ni-mirum,quid-ni. La locutionquidni hoc fiat équivaut àquid impedit ne hoc fiat.
Conjonction de subordination suivie d’un verbe ausubjonctif (nē) introduisant une proposition complétive, négation deut pour marquer la volonté, l’intention (parfoisut ne), ou pour marquer l’effort et l’activité (parfoisut ne), ou qui s’emploie après les verbes exprimant un empêchement, une opposition, un refus.
Suadeone legas.
Je te conseille de ne pas lire.
Imperone quis exeat.
J’ordonne que personne ne sorte.
Cave ne cadas.
Veille à ne pas tomber, prends garde de tomber.
Resistone.
Je m’oppose à ce que.
Impedione proficiscatur.
Je l’empêche de partir.
Note :
Ces verbes ont pour complément une complétive introduite parne si la principale est affirmative, sinon ils se construisent avecquin ouquominus. Le verbe de la complétive est toujours au subjonctif.
Léon Fleuriot, « La découverte de nouvelles gloses en vieux-breton », dansComptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,1959
Florian Vernet,Dictionnaire grammatical de l'occitan moderne selon les parlers languedociens, Centre d’Estudis Occitans, Montpelhièr, 2000,ISBN978-2-8426-9589-7
« ne » (fréquence : 16 ; pronom) dans Yeşin Aksan, Mustafa Aksan, Ümit Mersinli et Umut Ufuk Demirhan,A Frequency Dictionary of Turkish, Routledge, 2017,ISBN978-1-138-83965-6, page 21
Un,une.Note d’usage :ne s’utilise devant un substantif masculin. Si le substantif commence par une voyelle, unh, und, unt ou unb, l’article défini seranen.
Léon Fleuriot, « La découverte de nouvelles gloses en vieux-breton », dansComptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,1959