(Xe siècle)[1](Linguistique) Du latinmuttum (« grognement,son »)[2] dérivé de l’onomatopéemutmut (« murmure, son à peine distinct ») qui elle même vient de l’onomatopéemu (« murmure »). Il est passé du sens de « son » à « son qui décrit une parole, un verbe », puis « parole,discours ».
(Informatique) Calque de l’anglais word (« mot »).
Il fit une seconde halte pour lire cesmots :À la Belle-Étoile, écrits en légende sous une peinture qui représentait le simulacre le plus flatteur pour un voyageur affamé : c’était une volaille rôtissant au milieu d’un ciel noir.— (Alexandre Dumas,La Reine Margot, 1845,volume I, chapitre IV)
On n’a pas évoqué une chose quand on l’a appelée par son nom. Lesmots, lesmots, on a beau les connaître depuis son enfance, on ne sait pas ce que c’est.— (Henri Barbusse,L’Enfer,Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
Les hommes ont forgé desmots pour expliquer cet inexplicable. Ils ont dit : audace, confiance en soi, absence de scrupules.— (Victor Méric,Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
Ce que j'écoutais, ce que je guettais, c'était lesmots : car j'avais la passion desmots ; en secret, sur un petit carnet, j'en faisais une collection, comme d'autres font pour les timbres. J'adoraisgrenade,fumée,bourru,vermoulu et surtoutmanivelle : et je me les répétais souvent, quand j'étais seul, pour le plaisir de les entendre.— (Marcel Pagnol,La gloire de mon père, 1957, Le Livre de Poche, page 197)
Karl Kraus « démasque la société à l’aide de la langue », écrit le philosophe et sociologue Max Horkheimer, car « c’est le massacre desmots et des phrases qui lui révèle la déshumanisation des hommes et des relations entre eux, la destruction de l’esprit par la valeur marchande ».— (Ousama Bouiss,Karl Kraus : comment le langage nous rend bêtes, The Conversation, Publié: 23 septembre 2024, 17:10 CEST)
On étudiera également les possibilités d’épelation du malade pour desmots en rapport avec son niveau scolaire.— (Julián de Ajuriaguerra & Henry Hécaen,Le cortex cérébral; étude neuro-psycho-pathologique, Masson, 1960, page 170)
(Typographie) Groupement delettres de l’alphabet juxtaposées, et séparés des autres tels groupements par des espaces, des signes de ponctuation ou d’autres caractères hors de l’alphabet.
Pour un typographe,presqu’île est formé de deuxmots, alors que pour un linguiste, c’est un mot.
La Marquise. – Ceux qui mettent lesmots sur leur enclume, et qui les tordent avec un marteau et une lime, ne réfléchissent pas toujours que cesmots représentent des pensées, et ces pensées des actions.— (Alfred de Musset,Lorenzaccio, acte I, scène 3, 1834)
Il s’interrompit net et nous fit un sourire plutôt torve et en coin, comme s’il désespérait d’arriver à traduire enmots sa pensée.— (Henry Miller,L’Ancien Combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dansMax et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
Le soudain tutoiement, la violence desmots, enlaidissent Hugues aussitôt. Ce n'est plus qu'un petit voyou, plein de haine.— (Laure Angélis,Le lys écarlate, Editions Pierre Téqui, 1998, page 130)
En 2016, il avait réussi à peser sur le débat en formulant des problèmes importants qui étaient dans l’air du temps. La suite dira si l’on peut changer l’industrie de la tech avec desmots. Cela peut en tout cas y contribuer.— (Alexandre Piquard, Tristan Harris, l’ex-ingénieur qui veut empêcher la technologie de « dégrader l’humain »,Le Monde. Mis en ligne le 24 avril 2019)
Malraux, fait prisonnier, adresse à Josette desmots signés d'une tête de chat. Enceinte, elle lui rend visite en prison, à Collemiers, suscitant l’émotion des villageois.— (Anissa Benzakour-Chami,Clotis Josette (1910-1944), dans leDictionnaire Malraux, CNRS Éditions, 2011)
Mais rassurez-vous, on nous attend dans le Louvre, et quant aumot qui demain sera donné à tous les postes, je le connais. C'est : CAPESTANG..— (Michel Zévaco,Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
Il eut tort de citer lemot de Voltaire, qui est beaucoup trop décisif et immodéré : « L’écriture est la peinture de la voix ; plus elle est ressemblante, meilleure elle est », et qui conduirait à l’orthographe individuelle, c’est-à-dire à une confusion telle qu’on ne se comprendrait jamais quand on s’écrirait les uns aux autres.— (Émile Faguet,Simplification simple de l’orthographe, 1905)
Les gens d'esprit se consolent plus facilement que d'autres : ils appliquent une épigramme sur leurs chagrins et soulagent leurs douleurs avec un bonmot.— (Louis Énault,Alba, 1860)
Il aimerait mieux perdre un ami qu’un bonmot.
Il a toujours lemot pour rire.
Échange verbal dans unequerelle ; menaces, paroles offensantes.
En venir auxmots.
Avoir desmots.
Parole vaine, par opposition ausérieux d’uneidée ou à laréalité d’un fait.
Cette démarche, que l’on peut traduire par « une seule santé », considère que la santé des écosystèmes et celle des humains sont liées. La pandémie de Covid-19 l’a popularisée, y compris chez les gouvernants. Mais pour l’instant cela reste desmots, constate dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».— (Stéphane Foucart, « Dans le monde politique, l’approche “One Health” demeure incantatoire »,Le Monde. Mis en ligne le 25 avril 2021)
Il lui tardait de connaitre enfin lemot de la sombre énigme qu'il n'avait pu deviner depuis dix-huit mois […].— (Fortuné du Boisgobey,Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 246)
Dans la devise de Louis XII, le corps était un porc-épic, et lemotCominus et eminus ; dans celle de Louis XIV, le corps était un soleil, et lemotNec pluribus impar.
La taille d’unmot mémoire dépend du type de processeur ; elle est de 1 octet (8 bits) dans les processeurs 8 bits (par exemple Motorola 6502) ; 2 octets dans les processeurs 16 bits (par exemple Intel 8086) ; 4 octets dans les processeurs 32 bits (par ex. Intel 80486 ou Motorola 68030).— (Emmanuel Viennet,1.3 Architecture de base d’un ordinateur, dansCours Architecture des Ordinateurs, 2001)
Du proto-albanais *māti « temps (chronologique) », issu de l’indo-européen commun *méh₁-ti- « mesure », duquel procèdent le vieil anglaismǣþ « mesure », lituanienmẽtas « temps » et sanskritá-sa-māti « sans égal, hors pair ». Le glissement de sens est sans doute calqué sur le latintempus.
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes duIXe auXVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Quand elle ouvrit la fenêtre pour appeler Alexandre pour son goûter, elle resta immobile devant le spectacle des chiens multicolores assis sur leur arrière-train, leurs regards perçants dirigés vers elle.
N’em eus nerzh ebet da strivañ: dicʼhoant, divlaz, dinerzh,mot kazi evel ur cʼhelan.— (Marsel ar Barzh,An ercʼh du, An alarcʼh embannadurioù, 2004, page 27)
Je n’ai plus aucune force pour faire des efforts : sans envie, sans goût, sans force, presque aussi immobile qu’un cadavre.
↑Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens,Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. →[lire en ligne]