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Le peuple zoulou (son nom vient de l’expressionamaZulu, « le peuple du ciel ») fut unifié par le roiChaka, qui fit de son clan de 1 500 personnes une nation redoutable par la conquête et l'assimilation. L'unification zouloue est en partie responsable dumfecane, la vague chaotique d'émigration de clans au-delà des rivièresTugela etPongola, nouvelles limites duKwaZulu.
Sur le plan politique, les Zoulous sont depuis 1980 profondément divisés entre partisans duCongrès national africain (ANC, fondé en 1912) et ceux duParti Inkatha de la liberté (IFP, fondé en 1975). De violentes émeutes éclatent entre ces partis, dans l'attente de la première élection de l'après-apartheid (Élections générales sud-africaines de 1994). L'IFP l'emporte (uniquement) au KwaZulu-Natal, mais son vote est légèrement en recul aux élections récentes. Depuis quelques années, l'IFP est en coalition avec l'ANC.
Femme en habits traditionnels et portant une calebasse.
La patrie d'origine des Zoulous semble se situer dans la région de laTanzanie moderne. Leur présence en Afrique du Sud remonte auXIVe siècle. Tout comme lesXhosa qui se sont installés en Afrique du Sud au cours des vagues migratoires bantoues antérieures, les Zoulous ont assimilé de nombreux sons des languessan etkhoï, celles des premiers habitants de la contrée. De ce fait, le zoulou et le xhosa ont préservé de nombreuses consonnes à clics (sons qu'on ne rencontre qu'en Afrique du Sud), en dépit de l'extinction de nombreuseslangues khoïsan.
Le zoulou, comme toutes les langues indigènes d'Afrique du Sud, était unlangage parlé jusqu'à l'arrivée de missionnaires européens, qui l'ont transcrit en utilisant l'alphabet latin. Le premier document rédigé en zoulou fut une traduction de la Bible, parue en1883[2]. En1901,John Dube, un zoulou duNatal, créa leOhlange Institute, le premier établissement d'enseignement indigène d'Afrique du Sud.
Les Zoulous étaient à l’origine un clan mineur, fondé en 1709 par kaNtombhela Zoulou, dans ce qui est aujourd’hui leKwaZulu-Natal. Ils appartenaient au groupe desNguni qui occupait la région. Les Nguni ont migré de la côte est de l’Afrique et se sont installés en Afrique du Sud aux alentours de 800apr. J.-C.
iZulu,iliZulu ouliTulu, selon les dialectesnguni, signifie « ciel ».
Les Zoulous créent en1816 un puissant royaume sous le conquérantChaka qui, doté comme ses prédécesseurs d'un large pouvoir sur la tribu, mène l'armée de la confédérationMthethwa, prend la suite de son mentorDingiswayo et fait d'une confédération de tribus hétérogènes un empire sous hégémonie zouloue.
Le, les Britanniques délivrèrent un ultimatum aux quatorze chefs représentantCetshwayo. Les clauses de l’ultimatum étaient inacceptables du point de vue du roi zoulou. Les forces britanniques traversèrent la rivièreThukela à la fin de. Le, les zoulous défirent les Britanniques à labataille d'Isandhlwana mais ils connurent plusieurs défaites les laissant dans une position inconfortable. La guerre se termina finalement par la défaite zouloue le après de grandes difficultés pour les Anglais, l'armée zouloue se révélant tenace.
Après la capture deCetshwayo kaMpande un mois après la défaite, les Britanniques divisent le royaume zoulou en treize potentats. Ces petits royaumes se combattent jusqu'à ce qu'en1883 Cetshwayo soit réinstallé comme roi duZululand. Les combats ne cessent pas et le roi se voit contraint de fuir son territoire sous les attaques victorieuses deZibhebhu, l'un des treize roitelets, soutenu par les mercenairesboers. Cetshwayo meurt en, peut-être empoisonné, et son fils de quinze ans,Dinuzulu kaCetshwayo, lui succède. Les guerres intestines se poursuivent pendant des années, jusqu'à l'absorption définitive du Zululand dans lacolonie du Cap.
Sous l’apartheid, lebantoustan du KwaZulu (Kwa signifiant « terre de ») fut créé en1970 sous le nom de Zululand (il prit son nom actuel en1977). On prévoyait que tous les Zoulous deviendraient citoyens du KwaZulu, perdant ainsi leur citoyenneté sud-africaine. La patrie ainsi créée était composée d’une multitude de terres éparses. Des centaines de milliers de Zoulous vivant en dehors du KwaZulu furent dépossédés et furent déplacés par la force dans de moins bonnes terres. En 1993, environ 5,2 millions de Zoulous vivaient dans le KwaZulu et environ 2 millions dans le reste de l’Afrique du Sud[3]. Le ministre en chef du KwaZulu fut, de sa création en 1970 jusqu’en 1994,Mangosuthu Buthelezi. En 1994, la province du Natal fut rattachée au KwaZulu, le tout formant désormais, leKwaZulu-Natal.
En 1975, Buthelezi recréa leInkatha YaKwaZulu, prédécesseur duParti Inkatha de la liberté (ou IFP). Cette organisation était théoriquement un mouvement de protestation contre l’apartheid, mais plus conservatrice que l’ANC. Par exemple,Inkatha était opposé à la lutte armée et aux sanctions contre l’Afrique du Sud.Inkatha était à l’origine en bons termes avec l’ANC, mais les deux organisations entrèrent en opposition en 1979 à la suite desémeutes de Soweto.
À cause de ses positions de plus en plus en faveur du gouvernement de l’apartheid,Inkatha fut la seule grande organisation reconnue comme représentative des opinions des noirs sud-africains par le gouvernement de l’apartheid ; l’ANC et les autres mouvements furent bannis. À la différence des leaders duTranskei, duCiskei, duBophuthatswana et duVenda, Buthelezi n’a jamais accepté la pseudo-indépendance offerte lors de la politique duSeparate Development, en dépit de fortes pressions de la part du gouvernement blanc.[réf. nécessaire]
Dès 1985, des membres de mouvements d’opposition s’engagèrent dans des luttes sanglantes. La violence politique apparut d’abord entre les membres d'Inkatha et de l’ANC, ce qui donna lieu à des atrocités commises des deux côtés. On suppose qu’elles furent alimentées par le gouvernement de l’apartheid à travers une aide plus ou moins directe à l’Inkatha[4]. Les violences continuèrent tout au long des années 1980 et s’accentuèrent dans les années 1990 lors des premières élections nationales de 1994.
Le départ des hommes, obligés de s'en aller à la recherche d'un travail, a provoqué l'éclatement de la cellule familiale, sur laquelle reposait l'organisation sociale zouloue. Et la polygamie, qui était naguère la règle[5],[6], est devenue l'exception : il est difficile dans les conditions économiques d'aujourd'hui d'entretenir plusieurs épouses.
La langue des Zoulous est la langue zoulou (ou encoreisiZulu, unelangue bantoue), plus exactement un sous-groupeNguni. Le zoulou est la langue la plus parlée en Afrique du Sud où elle est unelangue officielle. Plus de la moitié de la population est capable de la comprendre, avec plus de 9 millions de personnes dont c'est la langue maternelle et plus de 15 millions qui la parlent couramment[7]. Beaucoup de Zoulous parlent aussi l'anglais, leportugais, letsonga, lesotho et d'autreslangues en Afrique du Sud.
Certains affirment que les Zoulous ont développé une tradition vocale extraordinaire parce que, faute d'arbres de grande taille, ils ne pouvaient fabriquer d'instruments.[réf. nécessaire] Cette tradition a évolué, intégrant les chants religieux à quatre voix apportés par les colonisateurs européens. Siyahamba, un chant traditionnel zoulou, s'inscrit dans le courant des chants de dévotion a cappella. Ses paroles signifient « Nous marchons dans la lumière de Dieu ».
La musique et la danse zouloues ont été mondialement diffusées notamment grâce aux reprises de chansons traditionnelles (commeThe Lion Sleeps Tonight) et l'artiste internationalJohnny Clegg.
L'habillement traditionnel de l'homme est habituellement léger : un tablier en deux parties (semblable à unpagne) qui recouvre les parties génitales et les fesses. La pièce de devant est appeléeumutsha, et est habituellement fait en peau despringbok ou d'un autre animal torsadé en bandes qui recouvre les parties génitales. La partie arrière qui est appeléeibheshu, est faite d'une pièce unique en peau despringbok ou d'unbovin. Sa longueur est habituellement un indicateur de l'âge et de la position sociale : lesamabheshu (pluriel deibheshu) les plus longs sont portés par les hommes âgés. Les hommes mariés portent aussi un bandeau, appelé leumqhele, qui est aussi fait en peau de springbok ou en cuir deléopard pour les hommes de haut rang social, comme les chefs. Les hommes portent aussi des bracelets et des chaînes aux chevilles appelésimishokobezi pendant les cérémonies, rituels, comme les mariages et les danses.
La religion zouloue possède undieu créateur,Nkulunkulu, qui interagit aussi dans la vie quotidienne des humains, bien que cette croyance se révèle être le résultat des efforts des premiers missionnaires pour adapter le dieu chrétien à la culture zouloue[8]. Traditionnellement, la croyance la plus forte chez les Zoulous sont les esprits des ancêtres (Amatongo ouAmadhlozi), qui ont le pouvoir d'intervenir en bien ou en mal dans la vie des gens[9]. Cette croyance perdure parmi la population zouloue[10].
Pour communiquer avec le monde spirituel, le sorcier (sangoma) doit invoquer les ancêtres à travers un rituel dedivination. Alors, unherboriste (inyanga) prépare une mixture à consommer (muti) pour influencer les ancêtres. Les sorciers et les herboristes jouent un rôle important dans la vie quotidienne des Zoulous. Néanmoins, il existe une différence entre lemuti blanc (umuthi omhlope), qui a des effets positifs, comme la guérison, la prévention ou la fin de la malchance, et lemuti noir (umuthi omnyama), qui peut apporter maladies et mort aux autres, ou une santé mal acquise à celui qui en use[10]. Les pratiquants dumuti noir sont considérés comme des sorciers du mal et sont rejetés par la société.
Le christianisme a eu du mal à s'implanter dans la population zouloue, et l'a fait de manière syncrétique.Isaiah Shembe, considéré comme lemessie zoulou, présente une forme dechristianisme mélangé aux traditions locales[11].
Ubuhle Bembali (La beauté des fleurs), film documentaire musical français d'Emmanuelle Bidou, Ministère de la culture et de la communication,Centre national de la cinématographie, Paris, 2002, 57 min (VHS)
Amours zoulous, film documentaire français d'Emmanuelle Bidou, 2004 ?, 52 min