Zoonose | V/B/NC | Agent | Espèce(s) animale(s) impliquées | Expression chez l'homme | Particularités |
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•Brucellose[23] | B | Brucella spp. | Carnivores domestiques (B. canis). Bovins (B. abortus). Ovins, caprins (B. mellitensis). Équidés (B. abortus). Suidés (B. suis). | - Formes classiques- Phase septicémique : fièvre ondulante sudoroalgique + splénomégalie, adénopathies, hépatomégalie.
- Localisation viscérale (granulomes brucelliques de Bang). orchi-épididymite, hydarthrose inflammatoire, coxite mélitococcique, sacro-iléite, spondylite, poly ou périarthrite, méningite, névrite, myélite, encéphalite, hépatite, néphrite,endocardite, eczéma des vétérinaires, etc.
- Forme chronique apyrétique : asthénie, douleurs articulaires, spondylite , cirrhose chronique, méningo-myélo-radiculite, méningo-encéphalite. - Forme grave : aiguë ou suraiguë. Brucellose polyviscérale maligne, troubles cardiaques, hépatiques, rénaux ou pulmonaires. - Forme mineure : état pseudo-grippal passager. | Zoonose professionnelle ou accidentelle. Pas de transmission interhumaine (zoonose bornée). Contamination par contact avec des animaux brucelliques, consommation de produits laitiers frais, manipulation de fumier et produits souillés, inhalation de poussières infectées. |
Campylobactériose[24] (ouvibriose) | B | Campylobacter spp. | C. coli - Porcs, oiseaux, bovins, ovins. C. fetus subsp.fetus - Bovins, ovins.C. fetus subsp.venerealis - Bovins. C. hyointestinalis subsp.hyointestinalis - Porcs, bovins, hamster, daim. C. jejuni subsp.jejuni - Oiseaux, porcs, ruminants, chiens, chats, visons, lapins. C. lari - Oiseaux eau douce, chiens, chats, singes, ruminants, porcs, chevaux, otaries. C. upsaliensis - Chiens, chats. | Gastro-entérites, septicémies, abcès, méningites, avortements, rectites, syndrome de Guillain-Barré. | Le caractère zoonotique des campylobactérioses est bien établi pourCampylobacter jejuni,C. coli etC. fetus. En 2014, les campylobactérioses restaient la première cause de gastroentérite humaine bactérienne dans l’UE (et en France). |
•Tularémie[25] | B | Francisella tularensis- sbsp.tularensis
- sbsp.holartica
- sbsp.novicida
| 250 espèces animales sensibles : rongeurs, lagomorphes, chat, chien, gibier. | Céphalées, douleurs, hyperthermie, asthénie, sueurs nocturnes. Puis forme ulcéro-ganglionnaire (80 % des cas) localisée au bras. Existent également : forme oculo-ganglionnaire (3-5 % des cas), forme angineuse (15 % des cas) ; forme ganglionnaire pure ; forme fébrile isolée d'aspect grippal ; formes méningées ; érythème noueux ; formes pulmonaires. | Hémisphère nord : Amérique du Nord, Asie, Europe. Longtemps maladie saisonnière (hivernale) des chasseurs, aujourd’hui réémergente. En France, réservoir sauvage tiques + micromammifères. Contamination par manipulation d’un animal malade (chasseurs, braconniers, garde-chasses, gardes forestiers, vétérinaires, cuisiniers, marchands de gibier et de peaux). Zoonose professionnelle. |
•Charbon bactérien[26] ou fièvre charbonneuse | B | Bacillus anthracis | Bovins, ovins, caprins, équidés, suidés | - Charbon d'inoculation par piqûre (éleveur, vétérinaire, ouvrier d’abattoir, boucher, équarrisseur : charbon professionnel), manipulation de produits animaux contaminés (poils, laines, corne, os : ouvriers de tannerie, mégisserie, filature, dockers, utilisateurs de blaireaux, gants de crins, objets en cuir, en os). - Charbon d'ingestion : charbon alimentaire (au Liban : « maladie du foie cru »). - Charbon d'inhalation : ouvriers travaillant peaux, laines, cuirs, crins, aliments du bétail (« charbon des trieurs de laine », « charbon des chiffonniers »). | Zoonose bornée, accidentelle et surtout professionnelle. Entre 20 000 et 100,000 cas humains par an dans le monde. |
•Peste zoonose[27] | B | Yersinia pestis | Rongeurs | - Peste bubonique : la plus fréquente. Bubon à l’aine (70 %), l’aisselle (20 %), cou. Létalité allant de 40 à 95 %. - Peste pulmonaire : complication de la forme bubonique ou primitive. Toux, crachats mousseux ensanglantés. Taux de létalité proche de 100 %. - Peste septicémique : sans bubon ni manifestation pulmonaire. Symptômes généraux nerveux. Taux de létalité proche de 100 %. | Maladie des rongeurs, d'origine asiatique, transmissible à l’Homme, . Levecteur est la puce du rat. Foyers invétérés (Népal, Java, Brésil, Mauritanie, Iran, États-Unis). Les changements climatiques pourraient influencer l’apparition des pandémies. |
Leptospirose[28] | B | Différentssérovars deLeptospira interrogans | Carnivores domestiques, bovins, rongeurs, équidés, suidés. | Symptômes pseudo-grippaux pouvant rapidement évoluer en septicémie avec atteintes viscérales. C'est unemaladie professionnelle | Transmise du rat, rongeur, ou autre mammifère (carnivores domestiques exceptionnellement) à l'homme, via l'environnement souillé par de l'urine contaminée. |
Pasteurellose[29] | B | Pasteurella spp.- P. multocida
- P. canis
- P. septica
- P. dagmatis
| Chien, chat, lapin, rat, singe. | - Forme aiguë : signes inflammatoires locaux, plaie chaude, rouge, très douloureuse, puis suppuration (ressemble à un panaris + douleur locale spontanée extrêmement vive). Œdème marqué, dur, chaud, rouge + lymphangite et adénopathie satellite. - Forme subaiguë locorégionale :idem, phase de rémission, puis ténosynovite douloureuse non suppurées, arthropathie + troubles vasomoteurs (lourdeur, cyanose ou pâleur, fourmillement, paresthésies) + décalcification osseuse (algodystrophie sympathique au voisinage du point d'inoculation). - Forme systémique (1/3 des cas) : infections des voies respiratoires, septicémie, infection urogénitale ou neuroméningée, digestive, ophtalmique. | Inoculée lors de morsures par des animaux, plus particulièrement le chien et le chat : 20 à 50 % des plaies infectées dues à une morsure de chien contiennent des pasteurelles (75 % pour le chat). |
Fièvre Q[30] | B | Coxiella burnetii | Bovins, ovins, caprins. | - Forme aiguë- Forme fébrile pseudo-grippale
- Forme pulmonaire
- Forme hépatique
- Forme chronique : fièvre isolée, hépatite, ostéomyélite, endocardite. - Chez la femme enceinte : avortement spontané, retard de croissance in utero, accouchement prématuré, avortements à répétition. | Répandue dans le monde entier. Animaux sauvages et tiques entretiennent l’agent et contribuent à sa diffusion ; ruminants domestiques (sécrétions génitales, excréments, urines, fumiers) responsables de la transmission à l’Homme (hôte accidentel). Contamination par inhalation de poussières virulentes. |
•Listériose[31] | B | Listeria monocytogenes | Bovins, ovins, caprins, oiseaux, rongeurs, lagomorphes. | Syndromes fébriles pseudo-grippaux, avortements et méningo-encéphalites. | Le réservoir est constitué par l'humain, les produits d'origine animale (lait et produits laitiers surtout), sol, eau, végétaux,ensilages pour ruminants. |
Rouget[32] Érysipéloïde de Baker-Rosenbach | B | Erysipelothrix rhusiopathiae | Suidés, ovins, caprins, oiseaux, rongeurs, lagomorphes, poissons, crustacés. | Inoculation cutanée accidentelle (autopsie, manipulation de viandes, viscères, peau, os de porc, mouton, oiseau, poissons, crustacés contaminés). - Rouget cutané localisé : macule érythémateuse prurigineuse, puis phlyctène sur la face dorsale de la main, le doigt, plus rarement sur l'avant-bras ou le visage. Extension en tache d'huile jusqu'au poignet, coloration lie de vin. Douleur locale parfois intense, aggravée par la chaleur. Évolution généralement favorable, mais complications possibles : localisation articulaire, endocardite, septicémie. - Rouget cutané généralisé : très rare. Adénopathies volumineuses, fièvre, multiples localisations cutanées, arthralgies. - Rouget septicémique : exceptionnel. Généralement associé à une endocardite. | Zoonose professionnelle universellement répandue et touchant le porc, les ovins et les oiseaux. Pas de transmission interhumaine (zoonose bornée). |
Maladie de Lyme[33] | B | Borrelia burgdorferi | Rongeurs, lagomorphes. | Érythèmes chroniques migrants, polyarthrites, neuropathies graves | Transmise par la morsure d'une tique infectée. Le réservoir principal de la maladie est constitué par les cervidés et les rongeurs. |
Shigellose[34] | B | Shigella spp. | Suidés, singe, chien. | Fièvre, nausées, douleurs abdominales, diarrhée muqueuse ou sanguinolente, déshydratation importante. Dysenterie bacillaire (Shigella dysenteriae sérotype 1) ou gastro-entérite (autres sérotypes deShigella dysenteriae,Sh. flexneri,Sh. boydii,Sh. sonnei). | La contamination de l’homme se réalise par contact direct ou indirect avec les fèces de singes infectés. Transmission inter-humaine directe ou indirecte par voie féco-orale. |
Sodoku[35] | B | Spirillum morsus suis ouSpirillum minus | Rongeurs. | Adénopathie satellite, épisodes fébriles récidivants, érythème (membres, tronc et/ou face). Fréquente au Japon d'où son nom (So = rat et Doku= poison). | Transmise principalement par morsure, griffure ou au travers d'une peau lésée. |
Fièvre de Haverhill[36], streptobacillose | B | Streptobacillus moniliformis) | Rongeurs | Température à40 °C, algies diffuses, fatigue générale. Syndrome d’infection générale + signes cutanés, symptômes articulaires, manifestations pharyngo-laryngées. | Constitue, avec le sodoku, les « maladies de la morsure du rat ». |
Maladie des griffes du chat[37], ou lymphoréticulose bénigne d’inoculation | B | Bartonella henselae | Chat | Papule, puis une vésico-pustule non prurigineuse au lieu d'inoculation, puis lymphadénopathie persistante, légère hyperthermie. Suppuration (10-30 % des cas). Régression spontanée, mais complication possible : suppuration chronique. Formes atypiques : syndrome oculo-glandulaire de Parinaud (conjonctivite granulomateuse + lymphadénopathie pré-auriculaire) ; endocardite, encéphalite, neurorétinite, septicémie, purpura ; angiomatose bacillaire (sujets immunodéprimés). | Maladie ubiquitaire, surtout enfants et jeunes adultes. Contamination par griffure ou par simple contact (caresse, embrassade). La puce du chat (Ctenocephalides felis) joue un rôle majeur dans la transmission de l’infection chez le chat. |
Pseudotuberculose[38], ou infection par le bacille de Malassez et Vignal | B | Yersinia pseudotuberculosis | Chat, chien, bovin, oiseaux, rongeurs. | - Formes généralisées septicémiques. - Formes localisées : adénite mésentérique (80 % des cas), simulant une crise appendiculaire aiguë. | Contamination par contact direct (chat, chien, lapin, vache) ou indirect (consommation d'aliments souillés du potager). Pas de contamination interhumaine directe. |
Infection parYersinia enterocolitica[39] | B | | | |
•Rickettsioses[40] | B | | - Carnivores domestiques :R. conorii (fièvre boutonneuse) - Rongeurs :R. conorii (fièvre boutonneuse),R. typhii (typhus murin). | | |
Salmonelloses[41] | B | Salmonella spp. | Bovins, ovins, caprins, équidés, suidés, oiseaux, rongeurs, lagomorphes, singes, reptiles. | | |
Staphylococcie[42] s | B | | | |
Tétanos[43] | B | Clostridium tetani | | | |
Tuberculose[5] | B | Mycobacterium bovis,M. tuberculosis,M. avium | - Carnivores domestiques (M. bovis,tuberculosis) - Bovins (M. bovis,caprae,tuberculosis) - Ovins et caprins (M. bovis) - Suidés (M. bovis), oiseaux (M. avium) - Singe (M. tuberculosis) | | |
Mélioïdose[44] Pseudo-morve | B | Burkholderia pseudomallei (bacille de Whitmore) | Tous les mammifères domestiques et sauvages, oiseaux, reptiles | - Forme septicémique ou septico-pyohémique mortelle (rare). - Forme localisée : lésions suppuratives à évolution lente, localisation variable, prédilection pulmonaire. Retentissement lymphatique (pseudo-tubercules ganglionnaires). Dépérissement progressif, cachexie, mort. - Forme latente ou inapparente. | Maladie exotique originaire d'Extrême-Orient. Transmission à partir du sol et des eaux souillées (maladie hydrotellurique). Les animaux infectés excrètentB. pseudomallei dans leur lait. |
Morve[45] | B | Burkholderia mallei | Équidés | Grave, mais rare. - Forme isosymptomatique (identique à la maladie animale) : manifestations cutanées ou nasales à caractère ulcératif + retentissement lymphatique. - Forme cutanée : abcès cutanés et sous-cutanés à évolution lente, libérant un pus huileux. Chancre extensif + lymphangite de voisinage et adénite. - Forme nasale : rhinite rebelle avec sécrétions nasales muco-sanguinolentes puis mucopurulentes. Ulcérations de la pituitaire + réaction des ganglions sous-glossiens. - Stade avancé : bronchopneumonie, ostéoarthrites, ostéomyélites, orchivaginalites, méningoencéphalites ; fatigue générale, amaigrissement, fièvre. Évolution lente (6 mois - 3 ans) et fatale. | Une des premières zoonoses identifiées en tant que telle (Rayer, 1837). Éradiquée en Europe depuis 1925, persiste au Proche-Orient, en Amérique du Sud et en Asie. Transmission cutanée, muqueuse ou digestive par des équidés malades ou infectés (cavaliers, palefreniers, bouchers, vétérinaires). Contagion interhumaine possible. |
FHSR : fièvre hémorragique avec syndrome rénal[46] | V | Hantavirus Virus Puumala Virus Dobrava Virus Hantaan Virus Séoul Virus Prospect Hill Virus Sin nombre | Rongeurs | - Asie, FHSR à virus Hantaan (fièvre hémorragique de Corée) : syndrome pseudo-grippal, puis hypotension, protéinurie et hémorragies, puis oligurie sévère (parfois mortelle), enfin polyurie violente. - Europe de l’Ouest, FHSR bénigne à virus Puumala(nephropathia epidemica) : fièvre, maux de tête, douleurs diffuses, myopie aiguë caractéristique. Oligurie/polyurie + signes respiratoires et syndrome pseudo-grippal. Quelques cas d’encéphalite graves. - Balkans : formes graves à virus Dobrava. - Virus Séoul protéiforme : syndrome fébrile bénin ou forme sévère avec fièvre, vomissements, insuffisance rénale, hémorragies, splénomégalie, thrombocytopénie. | Infections à Hantavirus (famille des Bunyaviriadae) : 200 000 cas/an. Contamination par inhalation. |
Ornithose-psittacose[47] | B | Chlamydia psittaci | Oiseaux | | |
•Rage (zoonose)[48] | V | | Carnivores domestiques, bovins, ovins, caprins, équidés, suidés, rongeurs, lagomorphes, singe, chiroptères. | Encéphalite mortelle. | Transmise par morsure. |
Infection àStreptococcus suis[49] | B | Streptococcus suis | Suidés | Le plus souvent : infection inapparente. Formes graves : méningites, septicémies, surdité, diplopie, ataxie. Évolution fatale possible. Plus rarement : arthrite, spondylodiscite, gastro-entérite, endocardite, syndrome hémorragique cutanéo-muqueux,purpura fulminans, uvéite. | Asie, Europe, Amérique, Nouvelle-Zélande. Zoonose professionnelle rare, mais grave. Contamination par l'intermédiaire de plaies au contact de porcs ou de produits issus de porcs. Pas de transmission inter-humaine. |
Cow pox[5] (variole de la vache) | V | Virus du cow pox | Chat, bovins, rat, rongeurs sauvages. | Lésions cutanées (mains, face), œdème local, lymphangite, fièvre. Forme grave (personnes immunodéprimées) : éruption généralisée avec extension oculaire, buccale, génitale. Encéphalite démyélinisante parfois mortelle. | Le virus a été utilisé, dès 1796, par Jenner pour protéger l’homme contre la variole. Les virus de la variole, du cow-pox, de la vaccine et de la variole du singe sont très proches (orthopoxvirus). |
Pseudo cow pox[50] Paravaccineou nodule des trayeurs | V | Virus du groupe para-vaccine | Bovins | Nodules hémisphériques rosés ou rouges, prurigineux, de la grosseur d'un pois, sur les mains. Régression spontanée. | Transmission au cours de la traite |
Stomatite papuleuse bovine | V | Poxvirus | Bovins (veaux) | Affection bénigne : papules ou nodules cutanés aux points de pénétration (main, doigt) qui régressent, puis disparaissent en quelques jours. | Infection humaine accidentelle (blessures ou plaies souillées au contact des lésions animales). |
Stomatite vésiculeuse contagieuse | V | | Bovins, ovins, caprins, équidés, suidés. | Syndrome pseudo-grippal bénin : fièvre, céphalées et douleurs rétro-orbitaires, myalgies, nausées, vomissements, diarrhée ± symptômes locaux : vésicules dans la bouche, le pharynx ou sur les mains. | - Transmission naturelle (continent américain) : contact d'animaux infectés, ou piqûre d’un arthropode vecteur. - Contaminations de laboratoire (source la plus importante). |
Fièvre de la vallée du Rift | V | Phlebovirus | Bovins, ovins, caprins. | Maladie bénigne : fièvre élevée, nausées, vertiges, photophobie, courbatures, douleurs articulaires. Létalité 1 %. Formes graves : manifestations hémorragiques, hépatite, encéphalite, rétinite, cécité. Létalité 1 % (en Égypte, taux de létalité jusqu'à 14 %). | Zoonose décrite en 1931 (Kenya, vallée du Rift). Ouganda, Afrique du Sud, Namibie, Tanzanie, Kenya, Nigeria, Soudan, Égypte, Arabie Saoudite, Yémen, Mayotte, etc. En 1977, forme grave en Égypte : épizootie + 200 000 personnes infectées, 600 morts. |
Ecthyma contagieux[5] | V | Virus ORF (poxvirus) | Ovins, caprins. | Lésions sur mains : boutons ou papules de quelques millimètres, rougeâtres et prurigineuses. Régression ou formation de vésicules ou vésiculo-pustules + adénopathie satellite. Exceptionnellement : atteinte de la muqueuse oculaire. | Zoonose mineure (rare et bénigne) professionnelle (éleveurs, vétérinaires). |
Maladie vésiculeuse des suidés | V | | Suidés | | |
Encéphalomyocardite[51] | V | | Suidés, rongeurs, lagomorphes. | | |
Grippe[52] | V | | Suidés | | |
Hépatite E[53] | V | HEV Hepatitis E Viruses | Suidés, rat. | Dans 50 % des cas, anorexie, ictère, hépatomégalie, douleurs abdominales, nausées, vomissements, fièvre. Chez l’enfant, infection souvent asymptomatique. Létalité faible (sauf chez la femme enceinte, jusqu'à 25 %). | 5 génotypes viraux : - 1 et 2 strictement humains ; - 5 strictement aviaire ; - 3 et 4 communs aux humains et aux porcs, à l'origine d'une véritable zoonose. |
Infection à virus Nipah[54] | V | Virus Nipah | Suidés, chiroptères (roussettes du genrePteropus). | Encéphalite, fièvre , céphalées, pertes de conscience, vomissements, atteinte respiratoire. Létalité variable : 39 % en Malaisie, 73%-100 % au Bengladesh. Séquelles neurologiques modérés (convulsions, modifications de la personnalité). | Identifiée en Malaisie en 1999. En Malaisie, contamination des porcs par voie orale, à partir de fruits infectés par l'urine des chauve-souris. L'homme se contamine au contact des porcs excréteurs. Au Bengladesh, contamination directe par les fruits souillés. |
Hendra[55] | V | Virus Hendra (HeV) | Équidés, chiroptères (roussettes du genrePteropus). | Symptômes respiratoires aigus, symptômes nerveux. | Virus proche du virus Nipah (NiV). Isolé en 1994 sur des chevaux et des hommes au haras de Hendra (Australie). En 1994, 80 cas équins, 7 cas humains dont 4 mortels. Contamination au contact du cheval. Aucun cas de transmission interhumaine n’a été signalé. |
Grippe zoonotique | V | Virus IAHP H5N1, IAFP H7N9 | Oiseaux | | |
Virus IAFP H10N8 | V | | Oiseaux | | |
Maladie de Newcastle[56](pseudo peste aviaire) | V | Virus de lamaladie de Newcastle | Oiseaux | Infection généralement bénigne : conjonctivite, œdème des paupières, hémorragies sous conjonctivales. Complications : suppurations, réaction fébrile, maux de tête, douleurs musculaires, adénopathie satellite. | Occasionnellement transmissible à l’homme, par inhalation de poussières ou infection oculaire (aviculteurs, personnel des abattoirs de volailles, vétérinaires, techniciens de laboratoire). |
Chorioméningite lymphocytaire[57] | V | Virus de la chorioméningite lymphocytaire | Rongeurs | - Forme bénigne grippale. - Forme méningée : phase grippale, puis vomissements, maux de tête, raideur de la nuque, modification des réflexes (méningite lymphocytaire avec guérison spontanée en quelques semaines). Quelques cas mortels. - Infections congénitales : secondaires à l’infection de mère pendant la grossesse (choriorétinite, atrophie du nerf optique, atteinte neurologique avec séquelles graves chez l'enfant). | Ubiquitaire. Le plus souvent inapparente. |
Variole du singe[58] ou Monkey-pox | V | Virus de lavariole du singe | Rongeurs (écureuils, chiens de prairie), singe, oiseaux. | Symptômes de la variole. | Identifiée en 1959, virus isolé chez l'homme en 1970 au Zaïre. Zaïre, Liberia, Nigeria, Côte d’Ivoire, Cameroun, Sierra Leone. Atteint principalement les enfants. Parfois mortelle chez les plus jeunes. Contaminations secondaires interhumaines rares. |
Herpès virus B[59] | V | | Singe | | Transmission par morsure |
•Maladie à virus Ebola[60] | V | - Souches africaines :- Zaire ;
- Forêt de Taï (TAFV) ;
- Bundibugyo (BDBV).
- souche Ebola-Reston (REBOV) | Singe, chiroptères. | Symptômes de fièvre hémorragique grave, mortelle dans 25-90 % des cas. | Identifié en 1976 au Soudan (59 morts), et en République Démocratique du Congo (259 morts). Les souches africaines sont redoutables, l'infection par la souche Reston est inapparente. |
Fièvre hémorragique de Marbourg[61] | V | Filovirus | Singe vert (Cercopithecus aethiops), chiroptères. | Malaise général, céphalées, fièvre à40 °C. Vomissements intenses, débâcle diarrhéique, exanthème, énanthème des muqueuses buccales. Conjonctivite (50 % des cas), troubles nerveux. Létalité élevée. | Apparue en 1967 en Europe : 23 cas àMarburg, 6 à Francfort, 1 à Belgrade. Originaire d'Angola. Transmission au contact de cadavres de singe (chasse, dépeçage) Transmission interhumaine possible. |
Maladie de Yaba | V | Poxvirus | Macaque | Maladie bénigne : épaississements cutanés de 2-3 cm de diamètre, sur la face ou les bras. Évolution : chute de l’épiderme, infection, croûte brunâtre. Aucun signe général. | Identifiée pour la première fois à Yaba, près de Lagos (Nigeria). |
SRAS[62] Syndrome respiratoire aigu sévère | V | Coronavirus enzootique | Civette (amplificateur), chauve-sourisrhinolophe (réservoir). | Pneumopathie sévère, fébrile, malaise général, parfois diarrhée. | Apparu en 2003 à Hong-Kong. Diffusion mondiale. 8 000 cas et 800 morts déclarés. Transmission initiale d’origine animale suivie d'une transmission interhumaine. |
MERS[62] Middle East respiratory syndrome | V | Coronavirus enzootique | Dromadaire (hôte-relais). | Fièvre, toux, dyspnée, pneumonie. Parfois symptômes gastro-intestinaux (diarrhée). | Apparu en 2012 en Jordanie, Arabie Saoudite. Diffusion mondiale, mais tous les cas sont originaires, directement ou indirectement, du Moyen-Orient. Transmission interhumaine. |
Syndrome pulmonaire àHantavirus[63] | V | Hantavirus- Juquitiba (JUQV)
- Araraquara (ARAV)
- Laguna Negra–like
- Castelo dos Sonhos
- Anajatuba
| Rongeurs | Forme aiguë, fièvre, myalgies, céphalées, toux, insuffisance respiratoire. Létalité 35-50 %. Formes moins sévères en Amérique du Sud. | Identifié en 1993, aux États-Unis : États-Unis, Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Paraguay, Pérou, Uruguay. |
Tahyna[64] | V | Virus Tahyna Bunyavirus | Cheval, lapin sauvage, lièvre. | En Camargue, affections fébriles traînantes et mal définies. En Alsace, encéphalites. | Virus isolé pour la première fois en Tchécoslovaquie, puis en Yougoslavie, en Australie et en France (en Camargue, séropositivité humaine de 60-80 % dans certaines localités, chevaux infectés à 100 %). |
Typhus murin[5] | B | Rickettsia typhi | Rat, rongeurs sauvage. | Proche du typhus épidémique, mais moins grave. | Transmise par les déjections de puces, ou par les urines de rongeurs. Entre rats, transmission par voie digestive (cannibalisme), par les parasites. |
Typhus épidémique[5] | B | Rickettsia prowazecki | Équidés ou ruminants. | Tuphos (torpeur et dépression) profond accompagné d'une éruption pétéchiale (sauf sur la face et le cou). Issue fatale fréquente (9e -12e jour). | Transmission inter-humaine par l’intermédiaire du pou. Cycle extra-humain d’entretien animal à bas bruit. La maladie est aujourd'hui observée surtout en Afrique et en Amérique. |
Vaccine[5] | V | Virus vaccinal | Bovins, rongeurs sauvages (campagnol roussâtre, campagnol agreste, mulot sylvestre, gerbille, écureuil, rat), chat (contaminé au contact des rongeurs). | - Forme bénigne : lésions sur les mains ou la face à la suite de griffures, parfois sans que l’origine de la contamination soit reconnue. Papules, vésicules + adénopathie. Parfois œdème, lymphangite, fièvre. - Forme grave (sujets immunodéprimés) : éruption généralisée, fièvre, atteinte oculaire, buccale, génitale, encéphalite démyélinisante parfois mortelle. | Contamination par contact cutané. Virus utilisé par Jenner pourvacciner contre la variole. Le virus pourrait être une recombinaison ancienne entre virus de la variole humaine et virus du cow-pox, (ou un parapox virus équin). Il pourrait également être une nouvelle variété virale dérivée du virus du cow-pox ou de la variole, ou le reliquat d’un virus naturel disparu. Variole, cow-pox, vaccine et variole du singe sont étroitement apparentées (orthopoxvirus). |
Fièvre du Nil occidental[65] | V | Virus du Nil occidental | Oiseaux sauvages et domestiques : moineau, pigeon de roche, tourterelle, corneille, héron garde-bœuf, rapaces, poule, canard, oie, pigeon domestique. | - Portage asymptomatique, formes bénignes. - Syndrome fébrile : frissons, céphalées, vertiges, sueurs profuses. Exanthème discret, polyadénie, irritation de la gorge. - Rarement, atteinte du système nerveux central, formes neuro-invasives pouvant être mortelles. | Zoonose saisonnière (mai-novembre en climat tempéré).Vecteurs : moustiques des genresCulex, Mansonia, Argas. Les mammifères sont des cul-de-sac épidémiologiques. Transmission interhumaine par greffe d’organe. |
Maladie de Creutzfeldt-Jakob atypique[66](nvMCJ) | NC | Prion | Bovins, petits ruminants. | Troubles psychiatriques, ataxie cérébelleuse, évolution clinique sur plus d’une année | Décrite en 1996. Induite par l’agent de l’ESB. Encéphalopathie spongiforme subaiguë transmissible (la seule du groupe des ESST à être considérée comme une zoonose). Tansmission par ingestion d’aliments contenant des tissus nerveux bovins infectés. 177 cas au Royaume-Uni, 27 en France (+ 25 autres cas entre Espagne Irlande, États-Unis, Pays-Bas, Canada, Italie, Portugal, Arabie Saoudite, Japon et Taiwan |
Fièvre de Lassa[67] | V | Arenavirus | Rongeurs (Mastomys natalensis). | Fièvre hémorragique. Forte hyperthermie, douleurs articulaires, éruption cutanée, ulcérations bucco-laryngées, tuphos. Mortalité 36-67 % des malades. | Identifiée en 1969 en Afrique, à Lassa (Nigeria). Maladie localisée au Nigeria, en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia (+Mali et Côte d’Ivoire). Au moins 100 000 à 300 000 cas/an, dont 5 000 cas mortels. Cas primaires infectés par contact avec des rongeurs. Haute fréquence de transmission interhumaine entraînant des cas secondaires nosocomiaux. |
Fièvre jaune[68] | V | Flavivirus | Singes, marsupiaux, fourmilier arboricole, rongeurs. | De l'infection inapparente à la maladie mortelle. - Première phase : fièvre, frissons, céphalées, rachialgie dorso-lombaire, exanthème thoracique. - Rémission. - Seconde phase : hépatonéphrite avec nausées, vomissements (« vomito negro ») albuminurie, ictère (fièvre « jaune »), ecchymoses. | Afrique (Ouganda, Soudan, Kenya, Nigeria, Éthiopie, Zaïre, Sénégal). Amérique Centrale (Panama, Costa Rica, Honduras, Guatemala, Trinidad). Amérique du Sud (Bolivie, Brésil, Colombie, Pérou, Venezuela). En Amérique du Sud, réservoir animal selvatique, avec transmission par des moustiques (Aedes spp.,Hemagogus spp.) (« fièvre jaune selvatique »). Transmission interhumaine parAedes aegypti (épidémies urbaines ou rurales). En Afrique transmission parAedes africanus (cycle animal) ouA. simsponi etA. aegypti (transmission à l'homme). |
Fièvre hémorragique de Congo-Crimée[69] FCC | V | Bunyavirus | Rongeurs, bovins. | Symptômes généralement discrets. Possibilité d'une fièvre hémorragique sévère : malaise, céphalée, gastro-entérite, hémorragies en phase finale de la maladie (mortalité 2-6 %). | Endémique en Europe de l’Est, saisonnière, en extension (Albanie, Bulgarie, Chypre, France, Grèce, Italie, Kosovo, Moldavie, Portugal, Roumanie, Russie, Serbie, Espagne, Turquie, Ukraine, Pays-Bas, Allemagne). Arbovirus transmise par des tiques (Hyalomma marginatum,Amblyomma). Transmission inter-humaine possible. |
Fièvre boutonneuse[70] | B | Rickettsia conorii | Chien, rongeurs, lapin. | Frissons, fièvre (100 % des cas), courbatures, céphalées, arthralgies, myalgies. Escarre rouge ou noire de 0,5-2 cm de diamètre au point de morsure de la tique (72 % des cas) + adénopathie satellite. Contamination oculaire : réaction conjonctivale + ganglion satellite. À 3-4 jours : éruption généralisée maculo-papuleuse (97 % des cas) ± pétéchies. Pronostic bénin, mais 6-7 % de cas sévères (sujets immunodéprimés) et 2-5 % mortalité. | Contamination saisonnière par morsure de tique (en France :Rhipicephalus sanguineus , la tique du chien) ; voie oculaire, voie respiratoire. Littoral méditerranéen, Afrique, Inde |
Escherichia coli entéro-hémorragiques[71] | B | Eche Sérotypes majeurs - O26:H11
- O103:H2
- O111:H8
- O145:H28
- O157:H7
Atypiques Émergent | Bovins, ovins, chèvre, porc, cheval, poule, pigeon, lapin, chien, chat. | - Infection asymptomatique. - Diarrhée passagère. - Diarrhée hémorragique. - Complications rares mais graves : micro-angiopathie thrombotique (MAT), syndrome hémolytique et urémique (SHU). | E. coli producteurs de shigatoxines STX. Consommation de viande bovine crue ou de lait contaminés. |
Escherichia coli extra-intestinaux[72] | B | Expec | Bovins, ovins, porc | Infection des voies urinaires, septicémie, infections extra-intestinales. | Aliments d’origine animale. |
Encéphalites à tiquesouméningo-encéphalite verno-estivale (Meve) | V | Flavivirus | Campagnol, écureuil, lièvre, taupe, oiseaux, cheval, bovins, mouton et chèvre. | - Première phase septicémique (80 % des cas) : fièvre et frissons. - Seconde phase : méningo-encéphalite. Paralysie des dorsaux et des membres. Si le coma s'installe, 40 % de létalité. Formes simulant la poliomyélite. - En Russie d'Europe, fièvre à rechute - Fièvre hémorragique (fièvre d’Omsk et maladie de la forêt de Kyasanur). | Meve : maladie saisonnière (printemps-été) en extension. Vecteur principal en Europe :Ixodes persulcatus, mais aussiIxodes ricinus (pour le louping ill) ou des moustiques. Maladies proches : • louping ill (Royaume-Uni) ; • encéphalite verno-estivale russe (Russie, Corée) ; • fièvre hémorragique d’Omsk (Sibérie) ; • maladie de la forêt de Kyasanur (Inde). |
Encéphalite équine de l'Est[73] | V | Alphavirus type Est | Très nombreuses espèces animales infectées sans symptômes. Les oiseaux jouent un rôle majeur pour les types Est et Ouest, comme les mammifères pour le type Venezuela. Le cheval est un amplificateur. | Encéphalite sans participation médullaire. 70 % des cas chez des enfants. Fièvre élevée, céphalées, vomissements, puis abolition des réflexes cutanés, tremblements, convulsions, rigidité de la nuque. Virus Est et Venezuela 65 % de létalité. (virus Ouest : 15 %). Séquelles paralytiques fréquentes.||États-Unis, à l’est des Appalaches, Mexique, Canada (Ontario), Panama, Cuba, République Dominicaine, Jamaïque, Brésil, Guyana, Trinité, Argentine, Philippines. Vecteurs : moustiques (Culiseta melanura, Aedes spp.). |
Encéphalite équine de l'Ouest[73] | V | Alphavirus type Ouest | États-Unis, Canada, Argentine, Pérou, Chili, Colombie, Guyana, Brésil. Vecteurs :Culex tarsalis, mais aussiCulex spp. etAnopheles spp. ; tiques (Triatoma) de rongeurs sauvages (chien de prairie, écureuil) ; acariens de certains oiseaux (Dermanyssus etBdellonyssus). Homme et cheval sont un « cul-de-sac » épidémiologique. |
Encéphalite équine du Venezuela[5] | V | Alphavirus type Venezuela | Venezuela, Colombie, Trinité, Équateur, Panama, Mexique, Brésil. En 1971, épisode aux sud-est des États -Unis. Vecteurs : arthropodes (Mansonia titillans,Aedes triseriatus,A. taeniorhynchus). |
Botulisme[74] | B | Clostridium botulinum | Conserve de viande de bœuf, produits laitiers. Jambon non cuit, salé et séché, charcuteries/saucisses, pâtés, miel. Poulet. Poisson salé et séché, fermenté, marinades. | Paralysies flasques, symétriques. Atteinte oculaire (vision floue, diplopie, mydriase), puis sécheresse de la bouche, troubles de la déglutition et de l’élocution. Parfois vomissements et diarrhée. Forme grave : paralysie des membres et des muscles respiratoires. Mort par insuffisance respiratoire. | Zoonose accidentelle liée à la consommation de conserves familiales ou artisanales. Pas de transmission interhumaine (zoonose bornée). |
Infection parBordetella bronchiseptica[75] | B | Bordetella bronchiseptica très proche de l'agent de la coqueluche,B. pertussis | Nombreuses espèces animales : chien, lapin, chat. | L’infection humaine est rare (sujets immunodéprimés). Bronchite, bronchopneumonie récidivantes, avec toux, dyspnée, sécrétions bronchiques mucopurulentes. | L’homme se contamine à partir des animaux excréteurs et de leur environnement souillé. |