Zone hadale | |
Étagement bathymétrique | |
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![]() Un spécimen d’Hirondellea gigas, hôte de la fosse des Mariannes. | |
Étage supérieur | |
Plaine abyssale | |
Limite supérieure | -6000m |
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Lazone hadale (du dieu grecHadès, maître des Enfers[1]), ouzone hadopélagique[2],[3], correspond auxfosses océaniques desubduction.
Les cartesbathymétriques ou « cartes marines », distinguent usuellement cinq zones. Chacune de ces zones correspond à des structuresgéomorphologiques bien précises de l'océan.
On compte un total de quarante-six zones hadales dans le monde, dont trente-trois fosses ; au moins cinq de ces fosses océaniques dépassent les 10 km de profondeur (Mariannes, Tonga, Kuril-Kamchatka, Philippines, Kermadec)[1]. La plus profonde connue est lafosse des Mariannes dans l'océan Pacifique, dont le point le plus bas se situe selon les relevés entre un peu moins de −10 900 mètres (Challenger Deep) et un peu plus de −11 000 mètres.
La zone hadale constitue moins de 0,2 % de la surface des océans, mais 45 % de sa profondeur totale. Elle forme unpatchwork discontinu[1], alors que la zone abyssale est caractérisée par une grande homogénéité et continuité (il s'agit dubiome le plus vaste et le plus homogène au monde[4]). La faune connaît donc une diversité assez importante d'une fosse à l'autre, alors que lafaune abyssale qui les entoure est moins variable.
L'adjectifhadal s'applique aux espècesextrêmophiles vivant à une profondeur supérieure à 6 000 mètres. Cette faune est principalement constituée de quelques filtreurs (notamment deséponges,coraux d'eau profonde,crinoïdes), mais surtout de détritivores extrêmes, comme deséchinodermes et en particulier desholothuries[5]. Les espèces de cet étage sont encore peu connues et beaucoup d'endroits restent à explorer.
Une étude de 2017 montre que la zone hadale est fortement contaminée par lespolluants organiques persistants issus de l'activité humaine[6]. Sur trois espèces de petits crustacésamphipodes,Hirondellea dubia,Hirondellea gigas etBathycallisoma schellenbergi, prélevés dans la fosse des Mariannes et dans celle desKermadec, des taux dePCB extrêmement élevés ont été analysés (entre autres polluants). Ces taux sont comparables à ceux observables dans les zones les plus polluées par l'industrie humaine, comme labaie de Suruga au Japon[6], ou labaie de Seine en France d'après l'écotoxicologue François Galgani[7].