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Zazen

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Pour l’article homonyme, voirRinspeed Zazen.

Zazen(座禅?) désigne à la fois la pratique de laméditation dubouddhisme zen et laposture assise qui l'accompagne, particulièrement dans les écolesSōtō etRinzai qui sont les plus connues en Occident.

Za signifie « assis » etzen « méditation ».Zazen est donc la méditation assise et renvoie à la posture ainsi qu'à la pratique qu'aurait adoptées leBouddha pendant ses méditations.

Formel d'une séance

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Zazen est la pratique de la méditation zen — quotidienne pour lesmoines et lesnonnes. Une période dezazen est en général constituée de deux périodes qui vont de 30 à 50 minutes, entrecoupées d'une marche méditative d'une dizaine de minutes appeléekinhin. Au quotidien, dans un temple, on pratique en principezazen sous cette forme le matin et le soir.

En fonction du type de temple, on pratiquezazen dans une salle appeléesodo (salle des moines), dans laquelle les moines dorment, mangent et fontzazen[1], ou encore dans un bâtiment réservé à la méditation, appelézendo[1]. En Occident, on parle plus souvent dedojo (lieu d'éveil). Ces lieux sont utilisés par des groupes dezen qui n'ont pas le statut de temple[2].

Avant et après la séance sur lezafu (coussin de méditation), le pratiquant effectue ungassho (salut mains jointes), en s'inclinant devant sonzafu afin de saluer les personnes qui sont de chaque côté ; après quoi, on effectue un demi-tour sur la droite (lezafu est alors derrière le pratiquant), les mains toujours engassho, et on s'incline à nouveau pour saluer les personnes qui sont de l'autre côté de la salle[1].

Le début d'une période dezazen est traditionnellement annoncé par trois coups de cloche (shijosho), la fin d'une période dezazen suivi d'unkinhin étant annoncée par deux coups (kinhinsho). La fin d'un cyclezazen -kinhin -zazen est marquée par un coup de cloche (hozensho)[1].

Différences entre les écoles

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La pratique diffère sur certains points selon les écoles[3]. Dans l'école Rinzaï, l'assise se pratique face à l'allée centrale etkinhin s'effectue à vitesse rapide ; de plus, le méditant se concentre sur unkōan durant l'assise. Dans le zen Sōtō, l'assise se pratique face au mur duzendo et la marche de kinhin s'effectue très lentement ; l'assise est sans but (shikantaza) : il s'agit de « juste s'asseoir » et d'observer les phénomènes. Durantzazen, l'emploi dukyosaku, (bâton avec lequel on frappe les épaules du méditant en cas de somnolence ou d'esprit agité), n'est pas systématique.

Taisen Deshimaru a introduit une nouveauté dans sa lignée, en décidant de faire des commentaires durant une partie du zazen. Il les a appeléskusen, deku signifiant bouche« » etsen, « enseignement »[4].

  • Zazen dans la tradition Rinzaï : pratique face à face
    Zazen dans la traditionRinzaï : pratique face à face
  • Zazen dans la tradition Sōtō : pratique face à un mur
    Zazen dans la traditionSōtō : pratique face à un mur

Pratique intensive

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Zazen peut se pratiquer quelques heures ou une journée, auquel cas on parlera dezazenkai. Certaines retraites de méditation sont l'occasion de pratiquerzazen environ de six à dix heures par jour, voire plus : on parle alors desesshin[5].

Pratique

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Posture

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Statue deTaisen Deshimaru enzazen

Les positions communes pour s'asseoir sur lezafu sont[6] :

  • Si ces différentes postures sont trop problématiques pour le pratiquant,zazen peut se pratiquer assis sur une chaise, en plaçant éventuellement un coussin carré derrière le bas du dos pour aider à maintenir la courbure naturelle de la colonne vertébrale.

Assis au centre d'unzafu, les jambes sont croisées en lotus ou en demi-lotus, voire en tailleur, si c'est trop difficile. Lesgenoux « poussent » le sol. Lacolonne vertébrale doit être bien droite, ce qui exige un menton rentré et donc une nuque étirée. Les épaules sont détendues. Leregard est posé à environ un mètre de distance sur le sol sans rien fixer de précis. Les yeux doivent simplement être « posés » sur un point et le regard ne doit pas se troubler[6]. Les mains sont posées sur les jambes au niveau du bassin.

École Sōtō

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Le maître sôtôKodo Sawaki en zazen

La méditation s'effectue face à un mur. La main gauche est posée sur la droite, les paumes vers le haut, les pouces exerçant une légère pression (« tenir une fourmi entre les pouces sans l'écraser et sans la laisser s'échapper ») l'un sur l'autre tout en formant une ligne droite. Cette position des mains est appelée « mudra cosmique » (hokkai-join). Les mains ainsi disposées reposent sur les cuisses, en appui sur le bas du ventre, là où se trouverait lekikaï tanden, ouhara (« océan d'énergie »)[6].

École Rinzai

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Le pratiquant place sa main droite sur la main gauche pouces imbriqués, paumes vers le bassin[7].

La respiration

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Larespiration conscientezen n'est atteinte que si la posture est correcte. Elle permet de rétablir le rythme respiratoire naturel : calme et puissant, basé sur une expiration douce et longue. Dans l'écoleSōtō, il n'est pas nécessaire de compter ou contrôler spécialement la respiration[8]. La consigne est d'inspirer et d'expirer silencieusement par le nez, en laissant la bouche fermée et la langue contre le palais, sans forcer la respiration. À la fin de l'expiration, l'inspiration se fait naturellement[9]. L'école Rinzaï préconise la technique du décompte des respirations :sussokan[7].

Le termesanskrit équivalent estanapanasati dans le bouddhismetheravada.

L'attitude de l'esprit

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L'attitude consiste à laisser les images et les pensées qui apparaissent dans l'esprit passer comme des « nuages dans le ciel » : le méditant ne s'y attache pas, il ne cherche pas à les analyser, pas plus qu'il ne s'en préoccupe. En maintenant un tel état, le pratiquant peut atteindre un état de la pensée « au-delà de toute pensée » (hishiryo), sorte de vacuité de l'esprit[10].

Un tel état d'esprit résulterait de la profonde concentration sur la posture et la respiration, permettant le contrôle de l'activité mentale résultant de l'amélioration de la circulation cérébrale[11].

Dans l'école Sōtō, la pratique dezazen ne consiste pas à chercher quelque chose en particulier, mais à seulement s'asseoir (shikantaza), sans autre but que la pratique en elle-même[12]. Dans l'école Rinzaï la pratique est axée sur lekōan[3].

Une analogie est parfois utilisée, en ce qui concerne « l'esprit du débutant » (shoshin) à conserver au cours des années de pratique : un bol plein d'une substance ne peut plus contenir autre chose. Un bol vide est disposé à recevoir (l'enseignement).

Effets de la pratique

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Hors de tout contexte religieux (la méditation commesatori),zazen est présenté comme une pratique bénéfique pour la santé. Plusieurs études ont été menées par l'académie de médecine du Japon dans les années 1960 sur Taisen Deshimaru[11].

Il a été prouvé[réf. nécessaire] que la méditation déclenchait, comme dans un sommeil profond, lesondes cérébrales alpha et thêta, dues à l'afflux de sang dans les couches supérieures du cerveau, qui est alors très bien irrigué. Certains moines et laïcs tentent de faire connaîtrezazen comme un bon exercice de concentration qui apporterait sérénité, calme et bien-être[13].

La méditationzazen fait d'abord l'objet de recherches médicales de Kazamatsu et Hirai[14],[15], puis dePierre Etevenon lequel, en 1972, avec Henrotte et Verdeaux, enregistre enEEG Taisen Deshimaru au Centre Hospitalier Sainte Anne à Paris[16],[17]. Taisen Deshimaru est assis en posture de méditationzazen et enregistré en EEG pendant trente minutes enélectroencéphalographie quantitative. Son tracé EEG en occipital ainsi que l'analyse spectrale sur ordinateur qui est associée indiquent un rythme alpha hypovariable et stable de grande amplitude, auquel correspond un spectre de puissance qui est aussi stable et qui présente une résonance aiguë pour un rythme alpha ralenti en fréquence et élevé en amplitude. Ces résultats confirment et complètent les articles japonais précédents et ils sont caractéristiques des effets de cette méditationzazen qui est unétat modifié de conscience[18].

En 2015, on a montré que le nombre d'heures de pratique dezazen était corrélé à l'attention dans la vie quotidienne, grâce à une modification duréseau neuronal du mode par défaut[19].

  • Enregistrement électroencéphalographie|EEG de Taisen Deshimaru pratiquant la méditation zazen, par Pierre Etevenon (Paris, 1972).

À propos dezazen

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  • Dogen :
    • « Qu'on pense le fond de cette non-pensée. Comment cela ? Sans penser. »
    • « Penser du tréfonds de la non pensée » (Hishiryo).
    • « Puisque la réalisation est incluse dans la pratique, elle est illimitée ; puisque la pratique est incluse dans la réalisation, elle n'a pas de commencement. »[20]
  • Taisen Deshimaru : « Le secret du zen consiste à s'asseoir, simplement, sans but, ni esprit de profit, dans cette posture de grande concentration[21]. »
  • Shunryu Suzuki Roshi : « Pratique formelle, esprit informel ».
  • Ekiho Miyazaki :« Zazen signifie être droit. C’est redresser sa colonne vertébrale et son cou, ne pas pencher à droite, ne pas pencher à gauche. Si votre corps est droit, votre esprit le sera aussi. Le corps et l’esprit sont liés. Un corps droit reflète un esprit droit. »[22]

Bibliographie

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  • Dogen,Fukanzazengi, 1227.
  • Jacques Brosse,Pratique du zen vivant. Éd. Albin Michel, Paris, 2007.(ISBN 9782226290687)
  • Taisen Deshimaru,Vrai zen, Le Courrier du Livre, 1969.
  • Taïkan Jyoji,Zen et zazen. Éd. Le Courrier du Livre, 1991.(ISBN 978-7539800028)
  • Shunryu Suzuki,Esprit zen, esprit neuf, Paris, Éd. du Seuil, Coll. Points Sagesse, 2014 [1970].

Notes et références

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  1. abc etd« Les manières dans le zendo », sursotozen.com(consulté le)
  2. « Fonctionnement d'un lieu de pratique », surzen-azi.org(consulté le)
  3. a etbJacques Brosse,Zen et Occident,Albin Michel,(lire en ligne),p. 99
  4. Guy Faure, « Introduction » inPhilippe Coupey,Zazen, simple assise. Le Fukanzazengide Maître Dôgen, Désiris, 2009, p. 9(ISBN 978-2-915-41839-2)
  5. Philippe Cornu,Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Paris, Seuil, 2006, p. 735.
  6. ab etc« Comment pratiquer zazen » sursotozen-net, site de l'ÉcoleSoto Sôtôshû.
  7. a etbTaïkan Jyoji,Zen et zazen, Le Courrier du Livre, 1991
  8. Eidô Michael Luetchford« Introduction au bouddhisme et au principe du Zazen. Les enseignements de Gudô Nishijima Rôshi ».
  9. « Petit manuel de méditation zen ».
  10. Dogen,Fukanzazengi.
  11. a etbTaisen Deshimaru,Vrai zen, Le Courrier du Livre, 1969.
  12. Jacques Brosse,Pratique du zen vivant,p. 90 (extrait en ligne).
  13. Yūjirō Ikemi, Taisen DeshimaruZen et self-control, Paris, Albin Michel, 1991 (voir la partie « Self-control et médecine psychosomatique »).(ISBN 9782226051721)
  14. Kasamatsu A., Okuma T., Takenaka S., Koga E., Ikeda K. and Sugiyama H.The E.E.G. of Zen and Yoga practitioners. Electroenceph. Clin. Neurophysiol., 1958,10, 193
  15. Kasamatsu A. and Hirai T.An electroencephalographic study on the Zen meditation (Za-Zen). Folia Psych. Neurol., Japon, 1966, 20, 315-336
  16. J.G. Henrotte, P. Etevenon, G. Verdeaux.Les états de conscience modifiés volontairement. 3, 29, 1100-1102, La Recherche, Paris, 1972
  17. P. Etevenon, J.G. Henrotte, G. Verdeaux.Approche méthodologique des états de conscience modifiés volontairement. Rev. EEG Neurophysiol. clin., Paris, 3, 2, 232-237, 1973
  18. Pierre Etevenon, « Un fil d'Ariane vers les états modifiés de conscience »,3e millénaire, N°127, 14-23, printemps 2018[lire en ligne (page consultée le 19 août 2021)]
  19. (en) AnneHauswald, TeresaÜbelacker, SabineLeske et NathanWeisz, « What it means to be Zen: Marked modulations of local and interareal synchronization during open monitoring meditation »,NeuroImage,vol. 108,‎,p. 265–273(DOI 10.1016/j.neuroimage.2014.12.065)
  20. Dôgen, Polir la lune et labourer les nuages. Œuvres philosohiques et poétiques, présentées et traduites parJacques Brosse, Paris, Albin Michel, 1998.
  21. Taisen Deshimaru,La pratique du Zen. Paris, Albin Michel, p. 26.(ISBN 2-226-01287-7)
  22. « Une vie de moine zen », suryoutube.com,(consulté le)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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