Zaporijjia[a] (enukrainien :Запоріжжя,Zaporížžja,/zɐpoˈr⁽ʲ⁾iʒːɐ/), anciennementZaporojié en français (enrusse :Запоро́жье,Zaporóžʹje,/zəpɐˈroʐje/), littéralement « terre au-delà des rapides » (en ukrainien,za « au-delà » etporohy « rapides »), anciennementAlexandrovsk (enrusse :Алекса́ндровск,/ɐlʲɪˈksandrəfsk/), est une ville d'Ukraine et la capitale administrative de l'oblast de Zaporijjia. Arrosée par le fleuveDniepr, elle se situe à 50 km des rives de lamer d'Azov au sud et environ 200 km de lamer Noire. Zaporijjia comprend l'île deKhortytsia, la plus grande île du Dniepr. Sa population s'élevait à 500 000 habitants en2024[1].
Zaporijjia est un important centre industriel de l'Ukraine comprenant plusieurs usines électriques :centrale nucléaire de Zaporijjia,centrale thermique et usinehydro-électrique du Dniepr. La production industrielle locale fournit notamment desindustries lourdes (acier, aluminium), des moteurs d'avion, des automobiles et des transformateurs de puissance.
Il n'y a pas de consensus scientifique sur la date de fondation de Zaporijjia. Le fait est que la première mention des « colonies de "Kraria" existant sur les deux rives du Dniepr autour de l'île de Saint-Grégoire (Khortytsya) » remonte à 952, dans leTraité sur la gestion de l'empire[2] de l'empereur byzantinConstantin VII Porphyrogénète (905-959).
En 1552, le prince cosaque deVolhynie, Dmitri Vichnevetski érige sonchâteau fort sur l'île de Khortytsya, considéré comme le Setch initial. L'Hetmanat desCosaques fonctionne selon un mode parlementaire quasi-républicain semi-indépendant et centré sur leur centre politique, leSetch de Zaporoguie[3],[4].
En 1709, l'empereurPierre le Grand force lesCosaques zaporogues à fuir versOlechky sur la mer Noire, sur le territoire ottoman. Cependant, en 1734, les Russes autorisent les Cosaques à rétablir leur république en tant que « terres libres de l'Ost de Zaporoguie » ; mais ils invitent également de nombreux colons étrangers à s'y établir. Les Cosaques pourtant autonomes, voient affluer de nouveaux venus, mais s'en accommodent.
Sous l'administration de ce dernier, le fort d'Alexandrovsk est érigé en 1770 sur la rive orientale du Dniepr. Il n'est pas clairement établi en l'honneur de quelle personnalité la forteresse a été baptisée. Sa construction a été achevée en 1775. Elle faisait partie de la ligne de fortification établie de la vallée du Dniepr à l'embouchure de laBerdiansk pour protéger l'Ukraine contre les incursionstatares etturques. Dès le début de l'existence de la forteresse, la « fourchtat » (de l'allemand Vorstadt, « banlieue ») commence à se former à proximité. Elle est peuplée de bâtisseurs et de forçats, de soldats à la retraite et de l'une des 23 colonies de paysansallemands mennonites attirés dans la région par l'allocation de terres arables.
Avec le développement du rôle commercial d'Odessa et le changement de direction des principales routes commerciales de la région, Alexandrovsk commence à décliner. De plus, en 1797, la ligne fortifiée du Dniepr est supprimée en raison de la perte d'importance militaire. En 1806, Alexandrovsk reçoit le statut de chef-lieu pour devenir l'une des nombreuses villes dugouvernement d'Iekaterinoslav.
Dans la première moitié duXIXe siècle, Alexandrovsk était une ville provinciale typique de l'Empire russe avec trois usines de briques et une usine de séchage au feu. La plupart des habitants étaient engagés dans le commerce, l'agriculture et l'artisanat lié à l'agriculture. Mais le commerce s'est développé plus activement àNikopol, situé plus loin sur le Dniepr.
À la veille de laPremière Guerre mondiale, la population de la ville atteignait 63 600 habitants disposant d'un système d'approvisionnement en eau potable et d'une centrale électrique. On ne comptait pas moins de 47 usines et une bonne cinquantaine de métiers d'artisanat.
Pendant la Grande Guerre, un certain nombre d'industries des territoires en première ligne ont été évacuées vers Aleksandrovsk: les ateliers de réparation automobile deVarsovie, l'usine de la société "Borman, Schwede and Co" dePétrograd, l'usine de moteurs d'avions deRiga, une usine de fils et de clous. Avec la croissance de la production militaire et l'arrivée d'un grand nombre de réfugiés, la population augmente - à la fin de 1916, elle était de 72 900 habitants. Après larévolution de février 1917, les élections aux assemblées constituantes russes et ukrainiennes prouvent la popularité des socialistes ukrainiens et des bolcheviks russes dans le territoire de Zaporijjia. L'influence des autres partis a considérablement diminué.
En 1921, Alexandrovsk prend le nom officiel de Zaporojié (Zaporijjia en ukrainien).
Pendant les années des plans quinquennaux d'avant-guerre, Zaporojié s'est transformée en une grande ville industrielle. LePremier plan quinquennal est appliqué de 1929 à 1932. Un plan directeur est élaboré pour développer le« Grand Zaporojié » avec la formation de sept districts: Alexandrovsk, Voskresenka, le Dnieprokombinat, Pavlo-Kichkas, Kichkas, l'île de Khortitsa et la réserve de Babourka.
Le symbole de l'industrialisation non seulement de Zaporojié, mais de toute l'URSS fut la construction du barrageDnieproGES, célèbre centrale hydraulique du Dniepr entrée en activité en 1932. Parallèlement à la construction dela gare, plusieurs grandes usines ont été construites dans la ville, en particulier une usine de tôlerie,Zaporojstal, une usine decoke, une d'aluminium, une de magnésium, une de ferroalliage, une d'acier à outils, Dnieprospetsstal. Motor Sich, l'usine de construction de moteurs située à Zaporojié, joue un rôle énorme dans le développement de l'industrie aéronautique soviétique, y compris militaire, a été joué par l'usine de construction de moteurs située à Zaporojié. La ville est ainsi devenue l'un des foyers les plus importants de la production de métaux ferreux et non ferreux, de l'industrie lourde et de l'industrie de l'énergie électrique. Elle produisait 100 % de magnésium, 60 % d'aluminium, 60 % de ferroalliages, 20 % d'acier laminé - à partir de la production totale de l'URSS.
En 1939, la ville devint le chef-lieu de l'oblast de Zaporojié nouvellement formé.
Pendant laGrande Guerre patriotique, la ville a souffert d'importantes pertes humaines et de destructions.
Le, deux mois après le début de l’opérationBarbarossa, alors que les troupes allemandes sont sur le point d'entrer dans la ville, le barrage sur le Dniepr est dynamité sans que la population ne soit prévenue. Le 4 octobre 1941, l'Armée rouge perd Zaporojié, environ 44 000 civils et prisonniers de guerre sont morts dans la ville.
Les Allemands occupent la ville pendant deux ans. Six mois après laBataille de Stalingrad, en, ils commencent la construction du« mur » défensif dufront de l'Est, nomméligne Panther-Wotan, dont Zaporojié est l'un des points stratégiques. Des combats avec l'Armée rouge s'engagent dès l'automne et se terminent en par un retrait total des Allemands.
Après laSeconde Guerre mondiale, la reconstruction de l'ancienne partie de la ville et la restauration puis la croissance de la nouvelle (Sotsgorod) ont conduit à leur fusion dans les années 1960.
Zaporojié prend le nom officiel ukrainisé de Zaporijjia. Le, la statue deLénine, la plus grande d'Ukraine, d'une hauteur de vingt mètres, est retirée de son emplacement après avis favorable du conseil municipal[5],[6].
Le,une bataille débute dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. Le flot de réfugiés venus essentiellement duDonbass passe par la gare de Zaporijjia. Le matin du 16 mars, cette gare est la cible de tirs de missiles russes.
Zaporijjia est un centre industriel important depuis la mise en service de la centrale électrique du Dniepr, en1932. Ses principaux sites industriels sont :
Khortytsia est la plus grande île duDniepr : deux mille personnes y vivent, dans neuf villages ; y est aussi installé le musée d'Histoire des Cosaques zaporogues.
↑cf Πρὸς τὸν ἴδιον ὑιὸν Ρωμανόν,De Administrando Imperio
↑Charles-LouisLesur,Histoire des Kosaques : précédée d'une introduction, ou coup-d'oeil sur les peuples qui ont habité le pays des Kosaques, avant l'invasion des Tartares, Tome 2, H. Nicolle,(lire en ligne), p. 39