Mais le climat de tension populaire et politique ne se calme pas : lesmanifestations sont courantes, les séances parlementaires sont agitées et des émeutes raciales d'une grande violence débouchent sur unerévolution. Ces actions menées par un groupe armé de quelques centaines de paramilitaires dirigés parJohn Okello, originaire de l'île de Pemba, se déroulent dans la nuit du 11 au. Le lendemain, les infrastructures de communication de l'île et les trois casernes de police sont aux mains des rebelles qui renversent le sultan et installent unejuntemarxiste-léniniste. Le chef de « l'Afro Shirazi Party », lecheikAbeid Amani Karume, est alors nommé président de la république populaire et les autres dirigeants du parti constituent legouvernement révolutionnaire de Zanzibar.
Le coût humain de cette révolution est élevé puisqu'elle s'accompagne demassacres et depillages visant principalement les propriétaires terriens et les riches commerçants arabes ainsi que leurs relais indiens. Ces violences font plusieurs milliers de victimes (certaines sources parlent de cinq mille morts[1], d'autres de dix-sept mille[2]) et des milliers d’habitants sont chassés[3].
Ces troubles au Zanzibar manquent de déstabiliser le jeune État deTanganyika, indépendant depuis le : un coup d'État est proche de renverser le présidentJulius Nyerere. Ce dernier organise alors une rencontre avec le cheikh Abeid Amani Karume afin de trouver un accord politique. Selon les termes de cet accord, les deux pays fusionnent le pour donner naissance à la « république unie de Tanganyika et de Zanzibar », rebaptisée quelques mois plus tard « république unie de Tanzanie » ou plus simplement « Tanzanie » avec à sa tête les président Julius Nyerere et vice-président Abeid Amani Karume. L’accord stipule aussi qu'Abeid Amani Karume reste à la tête du gouvernement révolutionnaire de Zanzibar qui est chargé de gérer l'autonomie politique de Zanzibar.
Le, l'île de Pemba déclare sonindépendance vis-à-vis de la république populaire de Zanzibar et adopte son propre drapeau. Cette nouvelle république est éphémère : elle est réintégrée le même mois à Zanzibar[4],[5].