| Naissance | |
|---|---|
| Décès | |
| Sépulture | The cemetery of Dahdah(d) |
| Nom de naissance | Zaki Najib Ibrahim al-Arsuzi |
| Nationalité | |
| Allégeance | |
| Formation | |
| Activités |
| Religion | |
|---|---|
| Parti politique | Ligue d'action nationaliste (1933-1939) Baas arabe (1940-1947) Parti baas unitaire (1947-1966) Parti Baas syrien (1966-1968) |
| Idéologie | |
| Mouvement |
Zaki al-Arsouzi (enarabeزكي الأرسوزي), né àLattaquié en juin1900[1] et mort àDamas en juillet1968, est un homme politique, écrivain et philosophesyrien nationaliste etsocialiste. Il était un théoricien important dunationalisme arabe. Pour beaucoup d'historiens, il a joué un rôle direct dans la création duparti Baas.
Né dans une famille de classe moyenne à Lattaquié , en Syrie, al-Arsuzi a étudié à la Sorbonne , où il s'est intéressé au nationalisme. En 1930, il retourne en Syrie, où il devient membre de laLigue d'action nationaliste (LAN) en 1933. En 1938, il s'installe àDamas en raison de sa désillusion à l'égard du travail du parti et en 1939, il quitte la LNA. ÀDamas, al-Arsouzi a créé et dirigé un groupe composé principalement d'élèves du secondaire qui discutaient souvent de l'histoire européenne, du nationalisme et de la philosophie. Peu de temps après avoir quitté la LAN, al-Arsouzi a créé le Parti national arabe, un parti nationaliste arabe avec un « credo défini ». Ce ne fut pas un succès et, à son retour enSyrie en novembre 1940 après un bref séjour àBagdad, al-Arsouzi fonda un nouveau parti, le Baas arabe, en 1944, cependant, la plupart de ses membres avaient quitté et rejoint leMouvement Baas arabe deMichel Aflak etSalah Eddine Bitar, qui souscrivaient à une doctrine presque identique.
Zaki al-Arsouzi est issu d'une famille nosaïrites (alaouite) aisée originaire de Lattaquié, et plus précisément du village d'Arsouz, avant de partir vivre àHatay. Il a reçu une éducation religieuse dès son enfance, et il étudie leturc et lefrançais dans une école religieuse et une école primaire àAntakya, et a suivi ses études secondaires àKonya.Très jeune il a été marqué par la philosophie nosaïrite, et par lesoufisme.Après la fin de ses études, il est nommé professeur dans une école secondaire à Antakya, puis il devient responsable de l'éducation dans la province d'Arsuz.
En1926, il obtient une bourse et voyage àParis pour étudier laphilosophie à laSorbonne. Pendant ses études à la Sorbonne il découvre des intellectuels français qui l'influenceront, commeHenri Bergson etRené Descartes, il sera également influencé par les idéalistes allemands commeKant,Fichte etNietzsche ainsi que par des intellectuels arabes médiévaux commeIbn Arabî etIbn Khaldoun, ce qui le pousse à montrer du goût pour le mysticisme. Il nourrit un amour, qu'il veut humaniste de la langue, et de la culture arabe.
Son doctorat de philosophie en poche, il fait son retour enSyrie en1930, où il trouve un travail en tant que professeur à Antakya,Alep et àDayr az-Zawr. Puis il devient professeur de philosophie à l'Université deDamas. C'est en 1930 qu'il entre en politique et en1934 il est démis de ses fonctions par lesFrançais et revient dans la province d'Hatay où il fonde le journalAl Liam. Dans cette province, la minorité turque voulait que la province d'Hatay revienne à laTurquie.Al-Arsouzi a créé son premier parti politique, laLigue d'action nationaliste (‘Usbat Al-Amal al-Qawmî) qui s'oppose aux demandes des minorités turques, et auBloc National qui est plus porté au compromis avec la puissance coloniale. Le parti était particulièrement actif de1936 à1938, quand les autorités françaises ont accordé la région d'Hatay à la Turquie.
La ligue est dissoute en 1938, et Al-Arsouzi fondeNadi al ‘uruba (Club de l'Arabisme), avec qui il organisa des manifestations à Antioche contre l'occupation française et les visées turques surIskandaroun. Il ouvre également une librairie "Al-Ba'th al-Arabi" (La résurrection arabe), qui sert de bibliothèque à son club. Après s'être installé à Damas, il fonde leParti arabe nationaliste.Chez les nationalistes il était très populaire, à la fois parce qu'il connaissait la pensée européenne contemporaine mais aussi parce qu'il connaissait leCoran par cœur.Arsouzi était hanté par la figure deMahomet, et il reçut parfois le titre denabî al-‘urûba (prophète de l'arabisme).
Arsouzi part àBagdad en1940 où il prend un nouveau travail, mais il est rapidement contraint de revenir à Damas. Avec l'aide de six étudiants, il crée un groupe qui porte le nom de "La résurrection arabe" (al-ba'th al-'arabi). En un peu plus d'un an, le groupe quadruple ses effectifs et intensifie ses actions anti-françaises. Mais en 1941, les autorités françaises le poussent à quitter Damas ce qui entraine la fin du mouvement.Il est rejoint en1945 par le groupe deMichel Aflak et deSalah Eddine Bitar, qui compte égalementSami Al-Joundi. C'est en rencontrant Arsouzi qu'Aflak dit avoir découvert le« philosophe de l’arabisme » et le chemin nationaliste. Arsouzi fait accéder Aflak et Bitar aux milieux nationalistes.Le journal du Baas porte la devise inventée par Arsouzi, s'inspirant du philosophe allemandFichte,« Nation arabe une, porteuse d'une mission éternelle. »D'après l'historienpalestinienHanna Batatu (en), Arsouzi apporta deux choses à Bitar et à Aflak : sa contribution intellectuelle, et la mobilisation de militants qui sont pour bon nombre des réfugiés d'Hatay, qui forment le noyau dur du parti Baas.
D'autres historiens estiment qu'Arsouzi a joué un rôle direct dans la formation du parti Baas.
Arsouzi prête une attention particulière aux sujets culturels, il écrit ou traduit un livre sur larésurrection (ba'th) et sur l'héritage arabe. Il est décrit comme un partisan d'une image linguistique du nationalisme arabe, et a écrit en1942 l'un de ses livres les plus importants,Al abkaria al arabia fi lisaniha (Le génie arabe est dans sa langue).Arsouzi explique dans son livre que les racines de l'unité arabe remontent à l'époque préislamique. Il expliquait également que la langue n'est pas qu'un moyen de communication mais qu'elle est la structure générant les pensées, et la base du système culturel.
Il a écrit un autre livre,Al umma al arabia, muhimatuha, risalatuha, mashakiliha (la nation arabe, ses priorités, son message, ses problèmes) où il explique que« Les Arabes sont le seul groupe humain qui reste fidèle aux valeurs spirituelles qui nous ont été confiées en héritage par le père de l'humanité, Adam ». Il pensait que grâce à leur langue et leurs racines spirituelles les Arabes seraient les seuls à pouvoir guider l’humanité entière vers une renaissance.
Pour Arsouzi, la culture arabe est la culture humaine primordiale grâce à sa langue. Pour lui, la nation se définit avant tout par la culture. La nation arabe est ainsi une terre habitée par des hommes se reconnaissant lié par la langue et l'histoire arabes.
Il se fait remarquer par ses approches philosophiques, et par ses travaux sur les problèmes des États modernes, les questions de la démocratie et de la séparation des pouvoirs.Il affirme que le peuple doit pleinement participer à la vie politique arabe. Le peuple doit participer à la marche de l'État par des assemblées locales, nationales, par la liberté de la presse etc. Arsouzi justifie cette envie démocratique par le fait que pour lui,« tout homme arabe est baasiste par nature. » Il affirme que le Baath ne devrait pas craindre un débat parlementaire, car pour lui, c'est par le débat que le socialisme réel commence.
Il encourageait par ailleurs l'emploi massif de paysans et d'ouvriers dans l'armée plutôt que de diplômés, car pour lui« l'Arabe authentique, non frelaté par les influences impérialistes, c'est l'ouvrier et le paysan. »
Batatu le décrit comme unracialiste, ce qui n'est pas partagé par tous les historiens.
De1945 à1952, il travaille en tant que professeur d'école secondaire, d'abord àHama, puis à Alep, puis de 1952 jusqu'à sa retraite en1959, il enseigne dans une université de formation de professeurs.
En 1963, à la suite du sixième congrès national du parti Baas et de l'aliénation progressive du parti par rapport à ses fondateurs Aflak et Bitar,Hafez al-Assad a fait en sorte qu'Arsouzi aide à la formation idéologique baasiste dans l'armée, et s'est assuré plus tard qu'il obtenait une pension de l'État. Al-Arsouzi a été élu à un siège au commandement national du parti Baas en 1965.Salah Jedid, l'homme fort du parti Baas à l'époque, s'est opposé à la direction du parti par Aflak et Bitar et, parce que de celui-ci (?), voulait qu'al-Arsouzi les remplace en tant que fondateur original de la pensée baasiste. À la suite de la scission duParti Baas en 1966 (le parti s'est scindé en deux branches, Leparti Baas irakien et unparti Baas syrien) al-Arsouzi est devenu le principal idéologue du parti Baas de Syrie, tandis qu'Aflak était l'idéologue de jure du parti Baas dirigé par l'Irak. De 1966 à 1968, al-Arsouzi a agi comme le mentor idéologique personnel d'Assad et de Jedid.
Arsouzi meurt à Damas en1968.
Le travail et la pensée d'Al-Arsouzi sont presque inconnus et à peine mentionnés dans les études occidentales sur lenationalisme arabe. Lorsqu’il est mentionné dans un texte, c’est principalement en raison de ses vues irrédentistes sur la nation arabe unifiée. Bien que ses œuvres complètes aient été publiées depuis le milieu des années 1970, les travaux d'al-Arsouzi sur la langue arabe, qui sont au cœur de la penséenationaliste d'al-Arsouzi, sont rarement mentionnés. L'étude des idées d'al-Arsuzi dans l'érudition arabe fait également défaut. L'universitaire Yasser Souleimane en donne la principale raison comme la similitude des œuvres d'al-Arsouzi avec celles deSati al Housri, un contemporain[2].
Souleimane poursuit en expliquant l'héritage éclipsé d'Al-Arsouzi comme la combinaison d'un certain nombre de facteurs : premièrement, contrairement à l'idée du langage d'al-Housri, la théorie d'al-Arsouzi est vouée à l'échec car elle exclut d'autres théories au lieu de les inclure. Deuxièmement, son œuvre a été écrite dans un espritélitiste plutôt quepopuliste, celui qu’al-Housri a réussi à transmettre. Troisièmement, et contrairement au travail d'al-Housri, celui d'al-Arsouzi semblait démodé, en raison de son utilisation de mots anciens et de textes historiques. De plus, alors qu’al-Arsouzi écrivait sur le besoin symbolique d’une nation arabe, al-Houstri écrivait sur le rôle pratique d’une nation arabe – al-Arsouzi était obscur là où al-Husri était transparent. Alors qu’Al-Housri a pu prouver ses arguments avec des données empiriques, al-Arsouzi n’en a pas été capable. Ainsi, écrit Suleiman, al-Housri semblait plus informé qu’al-Arsouzi, alors qu’en réalité il ne l’était pas. Le manque de données empiriques dans le travail d'al-Arsouzi lui donnait parfois un aspect paroissial, tandis qu'à d'autres moments ses conclusions frôlaient le nationalismemachiste, qui à son tour pouvait être interprété comme duracisme[3].
Une autre raison de son impact « négligeable », selon Souleimane, était l'idée d'al-Arsouzi sur la nécessité de remplacer le système de grammaire arabe traditionnel par un nouveau.
Plusieurs baasistes, pour la plupart issus du parti Baas dirigé par la Syrie, ont dénoncé Aflak comme un « voleur », ces critiques affirment qu'Aflak avait volé l'idéologie baasiste à al-Arsuzi et l'avait proclamée comme la sienne. Al-Arsouzi a été salué parHafez al-Assad, le leader baasiste deSyrie, comme le principal fondateur de la pensée baasiste, après la scission duparti Baas en 1966. Cependant, la branche irakienne continue de proclamer Aflak comme le fondateur duBaasisme[4]. Assad a qualifié al-Arsouzi de «plus grand Syrien de son époque» et a affirmé qu'il était « le premier à concevoir le Baas comme un mouvement politique»[5]. Les baasistes syriens ont érigé une statue en l'honneur d'al-Arsouzi, il a été érigé à la suite du coup d'État de 1966[6].