Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Zaydisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisZaïdisme)
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Cet articlene cite pas suffisamment ses sources().

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant lesréférences utiles à savérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».

En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?
Carte du monde musulman. À l'heure actuelle, le zaydisme est majoritaire au nord du Yémen et au sud-ouest de l'Arabie.
Zaydisme
Drapeau desHouthis, associé à la doctrine zaydite
Présentation
Nom original
arabe :زيدية ;Az-zaydiyyah
Nom français
Zaydisme
Nature
Branche duchiisme dans l’islam
Lien religieux
Apport dusunnisme avec changement majeurs disruptifs
Principales branches religieuses
Nom des pratiquants
Croyances
Type de croyance
Croyance surnaturelle
Principales divinités
Principaux prophètes
Personnages importants
Lieux importants
Principaux ouvrages
LeCoran, divers recueils dehadiths
Pratique religieuse
Date d'apparition
Lieu d'apparition
Aire de pratique actuelle
Nombre de pratiquants actuel
10 000 000 auYémen[1]
Quelques milliers auMaghreb et enAsie du Sud
Principaux rites
Divers rites suivant branches et mouvements religieux

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Lezaydisme, zaïdisme ouzaidiyyah (de l'arabeالزيدية,az-zaydiyyah), essentiellement présent auYémen, partiellement auMaghreb et enAsie du Sud est l'un des trois grands courants chiites avec lechiisme duodécimain et l'ismaélisme (ou chiisme septimain). Elle se veut de l'école de pensée desAhl al-bayt par excellence et se réclame de la conception duchiisme enseignée par l'imamZayd ibn Ali, petit-fils deHussein et fils d'Ali ibn Hussein, leur quatrième imam[2]. Les partisans dufiqh zaydite sont appelés zaydites et constituent près de la moitié de la population musulmane duYémen du Nord[3],[4], où ils ont fondé un premierÉtat dans lesannées 890. Tout comme lesmutazilites, les zaydites croient que le châtiment de l'Enfer est éternel, tant pour les musulmans que pour les non-musulmans, à l'opposé de la croyance répandue chez les sunnites que le châtiment de l'Enfer n'est éternel que pour les non-musulmans[5].

Histoire

[modifier |modifier le code]

Les origines du zaydisme

[modifier |modifier le code]

Sous les Omeyyades

[modifier |modifier le code]

Le chiisme zaydite trouve son origine enZayd ibn Ali, descendant deMahomet parFatima, arrière-petit-fils d'Ali et petit-fils deHussein dont lajurisprudence est proche de celles desécoles sunnites. Vers (122AH), il tente de renverser leCalifat omeyyade de Damas en lançant une insurrection depuisKoufa, créant ainsi un précédent pour la révolution contre les dirigeants corrompus. On peut dire que les zaydites ont du mal à rester passifs dans un monde injuste ou selon les mots du chef religieux zaydite contemporain,Hussein Badreddine al-Houthi, à« rester assis dans leur maison »[6].

Vers (122AH),Youssef ben Omar (en), gouverneur omeyyade d'Irak, voyant que les chiites commençaient à s'agiter à Koufa, demanda à Zayd ibn Ali de quitter la ville. Zayd finit par s'en aller àMédine. Comme pour Hussein, ses partisans le convainquirent que sa place était à Koufa où il revint. De Koufa, Zayd envoyait des lettres appelant la population de toutes les provinces à se rallier à lui contre lesOmeyyades corrompus. Zayd s'aliéna les chiites les plus extrêmes (ourâfidhites) en ne voulant pas récuser lescalifesAbou Bakr etOmar, que ses descendants finirent par considérer comme légitimes. Néanmoins Zayd crut avoir rassemblé des forces suffisantes pour se lancer au combat. Ne disposant en réalité que d'une dizaine de fidèles, il se bat héroïquement avec ces derniers contre les troupes omeyyades beaucoup plus nombreuses mais finit par être touché par uneflèche à latête. L'enlèvement de la flèche provoque son décès. Youssef ben Omar fit exhumer lecadavre de Zayd, le fitdécapiter puismettre en croix dans les rues de Koufa, les chefs de la conspiration furent mis à mort et brûlés. Après l’échec et la mort de Zayd, son filsYahya ben Zayd prit sa succession. Avant de mourir le califeHîcham a fait emprisonner Yahyâ àMerv[7].

Le nouveau califeAl-WalidII remit Yahya ben Zayd en liberté, à condition qu'il comparaisse devant le tribunal deDamas dans les meilleurs délais. Ce dernier quitta alorsMerv pourNishapur. Quand il arriva à Nishapur, le gouverneurNasr (en), le croyant en fuite, voulut le faire arrêter. Une bataille s'ensuivit à l'avantage des partisans de Yahya. Il crut prudent de ne pas continuer sa route vers l'Irak et revint vers leKhorassan àGorgan où lui et son frère furent tués. Sa tête fut envoyée au calife tandis que le reste du cadavre fut crucifié pour être exposé devant les portes de la capitale provinciale, Anbar. Ils restèrent ainsi jusqu'à l'insurrection d'Abû Muslim (). Ce dernier les fit ensevelir. Al-Walîd de son côté envoya l'ordre de les brûler en les enduisant de pétrole. Le gouverneur d'Irak exhuma les cadavres et exécuta cet ordre[8].

La mort de Yahyâ provoqua une émeute àDamas au cours de laquelle Al-Walîd fut tué, le.

Sous les Abbassides

[modifier |modifier le code]

En,Abû al-‘Abbâs as-Saffâh renverse le dernier calife omeyyade et installe ladynastie abbasside.

Il déçoit ses soutiens chiites qui espèrent que leur imam devienne calife. Son successeurAl-Mansûr mène une politique anti-chiites.

Voir la section :« Luttes contre les Alides » de l'article « Al-Mansûr ».

Doctrine

[modifier |modifier le code]

Croyances

[modifier |modifier le code]

La théologie zaydite est basée sur cinq règles qui sont :

Le libre arbitre et l'Enfer éternel

[modifier |modifier le code]

La théologie zaydite traditionnelle enseigne que l'Enfer est éternel pour les musulmans auteurs de péchés graves, tout comme pour les non-musulmans. Ceci est en opposition à ladoctrine acharite qui enseigne que la foi dans l'unicité d'Allah et dans la prophétie de Mahomet est suffisante pour offrir le salut aux croyants, c'est-à-dire pour les sortir de l'Enfer après un certain temps de punition[5].

Corollaire de la position zaydite sur le châtiment est l'idée que l'être humain est entièrement responsable de ses actes : unlibre arbitre complet fait que chacun crée ses propres actes hors de l'intervention d'Allah. Cette position est également à l'opposé de la vision sunnite traditionnelle, qui attribue les actions humaines à Allah[10]. Il faut noter toutefois que cette opinion, qui relève de la pensée zaydite classique, est absente voire contredite par les premiers penseurs zaydites, notamment Abu Khalid al-Wasiti et Sulayman ibn Jarir, et cette croyance en le libre arbitre absolu de l'homme date de la fin du IXe siècle[11].

Le raisonnement derrière la croyance en le libre arbitre est qu'Allah, étant sage et juste est dénué de mal et d'injustice. Ainsi, il ne peut pas vouloir des hommes qu'ils Lui désobéissent. Allah ne peut donc raisonnablement pas décider des actes des hommes pour les punir par la suite : les hommes sont donc les agents du bien et du mal qu'ils font, de leur foi et de leur mécréance[12]. En conséquence, puisque les hommes sont les seuls responsables de leurs actes, ils sont rétribués selon ces actes, et la punition qui correspond au péché grave non suivi de repentance est l'Enfer éternel. Le musulman qui pèche d'un péché grave n'est pas croyant au sens où l'entendentmutazilites et zaydites, puisque la croyance,imān, implique une série de bonnes actions et l'absence de péché grave.

L'unicité de Allâh et de Ses Attributs

[modifier |modifier le code]

Les zaydites rejettent tout anthropomorphisme. L'imâm Yahyâ al-Hâdî a dit :

« Il nous est religieusement obligatoire de croire que Allâh est Un et Unique. Il n'est semblable à rien [...] Il ne consiste pas en un corps situé à l'intérieur de limites spatiales. Il ne ressemble pas à quoi que ce soit. Il est en tout lieu dans le sens de ne pas être inconnu, mais il n'est pas un être situé dans un lieu[13]. »

Poursuivant cette croyance, ils réfutent la vision oculaire d'Allâh par les croyants au Paradis, chose à laquelle croient les sunnites. Yahyâ al-Hâdî a dit :

« Les yeux ne peuvent le percevoir ni dans ce monde, ni dans l'au-delà. [...] L'Exalté dit : "Les regards ne peuvent l'atteindre, c'est plutôt Lui qui voit tout. Il est le Très Subtil, Le Bien-Informé" [6:103]. Ceci est dû au fait que les choses perceptibles par la vision oculaire ne peuvent qu'exister à travers les limites d'un espace, ce qui indiquerait alors qu'Il est faible, et Allâh est bien au-dessus de telles choses[14] ! »

Ceci n'empêche cependant pas une vision du cœur, c'est-à-dire le profond ressenti de la Présence Divine. Les mu'tazilites, les ibadites et les autres courants chiites pensent également cela.

Le Coran

[modifier |modifier le code]

Le zaydisme considère leCoran comme la source principale de toute science, étant créé et préservé de toute altération. Opposés à l'idée sunnite d'un Coran incréé, ils rejettent également la croyance des sunnites en l'abrogation totale du sens de certains versets, ainsi que celle d'une partie deschiites duodécimains qui prétendent que le Coran actuel est altéré et qu'un exemplaire plus volumineux aurait existé auparavant[15]. Cette dernière prétention est considérée comme une mécréance faisant sortir son détenteur de la foi islamique.

L'imam Yahyâ al-Hâdî a dit :

« Il (Allâh) révéla le Coran à Son Prophète (que La Paix soit sur lui). Il est composé, créé, transmis, divisé, compilé et a une origine. Il est possible qu'il soit transmis et produit autrement que par cela. Il est protégé et Allâh est son Protecteur. Il est concevable que [Allâh] puisse le remplacer par ce qui est similaire à cela. Et les choses sont comme Le Glorifié le dit : "Tout verset que Nous abrogeons ou que Nous faisons oublier aux gens, Nous le remplaçons aussitôt par un autre verset meilleur ou équivalent." [2:106][13] »

Et l'imam Al-Qâsim ibn Ibrâhîm Ar-Rassî a dit :

« J'ai vu la copie du Coran écrite par 'Alî (que La Paix soit sur lui), ainsi que les copies manuscrites de Miqdâd et de Salmân. Elles sont telles qu'il fut révélé et en possession de la descendance de Al-Hasan. À l'époque de l'imâm, il récitait [le Coran à partir de ces copies que nous possédons]. Si quelqu'un les compare avec les copies du Coran qui existent actuellement, on n'y remarquera aucune addition ou allègement. La seule exception se trouverait par exemple avec "aqtalû" et "qâtalû", et ce qui est similaire (et normal selon les variantes de lecture). Et il n'y a non plus aucune différence dans l'ordonnancement des sourates[16]. »

L'Imamat

[modifier |modifier le code]

Les zaydites affirment la prééminence de 'Alî ibn Abî Tâlib sur tous les Compagnons et sur le fait qu'il fut ainsi désigné par le Prophète de l'Islam commeCalife afin de lui succéder, ainsi qu'après lui ses fils Al-Hasan, puis Al-Husayn. Ils affirment aussi qu'après eux, n'importe quel homme issu de leur descendance revêtant les qualités obligatoires d'un Imâm, qui se proclamait publiquement et combattait les oppresseurs, pouvait alors être un Imam, ce qui distingue le zaydisme duchiisme duodécimain et de l'ismaélisme qui affirment la désignation divine de leurs imams respectifs.

À l'origine, les zaydites contestent le choix du cinquièmeimam face auxismaéliens et aux duodécimains qui lui préfèrent son frèreMuhammad al-Baqir. Ils rejettent la notion d'imam caché des duodécimains et ne rejettent pas les trois premiers califes. Les zaydites considèrent que n’importe qui peut devenir imam du moment qu'il descende d'Ali etFatima et qu’il en ait la capacité. Il peut donc, au nom de cette capacité, être remis en cause si elle lui fait défaut. Les qualités que l'imam devrait avoir, d'après les zaydites, sont les suivantes : le fait d'appeler (daʕwa) les musulmans à la victoire contre les influents, c'est-à-dire qu'il doit être capable de faire se soulever une masse critique de militants, et il doit également prêter serment (bayʕa) et diriger une rébellion armée (khurūj)[17]. De manière secondaire, d'autres qualités sont aussi évoquées chez certains auteurs zaydites : l'éloquence et la grande connaissance, la bravoure au combat, la générosité, la piété, la recherche de la justice[18]. De fait, les zaydites sont une tendancechiite assez éloignée des autres branches, ces dernières insistant la plupart du temps sur la désignation divine de l'imam et son infaillibilité. Globalement, la théologie zaydite a de nombreuses accointances avec celles desibadites et desmu'tazilites. Sous l'influence de ces derniers (Zayd fut élève deWasil Ibn Ata), ils font une place à la raison à côté de la tradition[19].

Par la suite, les zaydites ont adopté la croyance en l'imam caché et rejeté les trois premiers califes[20]. Par ailleurs, ils se sont divisés en huit courants différents, plus ou moins proches alternativement des sunnites ou des autres chiites[20].

Le Sayyid Muhammad ibn Al-Hasan ibn Al-Qâsim a dit :

« Le seul qui méritait l'imamat après lui [à savoir le Prophète] (que la paix et les bénédictions soient sur lui ainsi que sur sa progéniture), était le Commandeur des Croyants et Maître des Désignés, 'Alî ibn Abî Tâlib, que Allâh ennoblisse son visage dans le Paradis ! Ceci est basé sur une désignation claire et explicite, ainsi que de nombreuses vertus qu'aucun des Compagnons ne peut partager. Si tel est ainsi le cas, alors il se trouve qu'il est le meilleur, et s'il est le meilleur, alors il est le plus digne du [califat] en raison du fait qu'il est le meilleur. Ceci est prouvé aussi bien rationnellement que par des textes[21]. »

Les zaydites considèrent que le verset 55 de la sourate 5,

« Vous n’avez pas de maître en dehors de Dieu et de son Envoyé et de ceux qui croient, qui accomplissent la prière et font l’aumône tout en étant inclinés »

se réfère spécifiquement à Ali[22], qui aurait, en position d'inclinaison pendant la prière, donné une bague en or à un pauvre qui mendiait dans la mosquée. Cette interprétation du verset est partagée par les duodécimains[23].


Les conditions pour prétendre à l'imamat sont :

  • Fils descendants d’al-Hassan ou d’al-Husayn ;
  • Être pieux ;
  • Être savant ;
  • Être courageux ;
  • Être réformateur ;
  • S'annoncer comme imam auprès de la population ;
  • Se révolter contre le pouvoir et combattre les injustes ;
  • Être ascète ;
  • Être généreux ;
  • Être juste ;
  • Avoir atteint le niveau de mudjtahid dont les opinions qui sont reconnues comme les plus justes.

Les imams zaydites

[modifier |modifier le code]
Les imams zaydites
  • Les numéros en gras sont ceux des cinq imams reconnus par les zaydites.
  • Les numéros en italique sont ceux de la dynastie des zaydites du Tabaristan.
  • Les dates sont celles des règnes.
1‘Alî (652-661)   ├2Hasan (661-669)   │ ├─┬ Al-Hasan   │ │ └─┬ ‘Abd Allah   │ │   ├── Muhammad al-Nafs al-Zakiya « al-Mahdî »   │ │   └─┬ Ibrâhîm « al-Hâdî »[24]   │ │     └─┬ Isma‘îl ad-Dibag   │ │       └─┬ Ibrâhîm Tabataba   │ │         └─┬ Tarjumân al-Qâsim ar-Rassi (860-893)zaydites du Yémen (Rassidites / Rassides)  │ │           └─┬ Al-Husayn (893-911)   │ │             └── Yahya al-Hadî al-Haqq (911-914)   │ └─┬ Zayd ibn al-Hasan[25]    │   └─┬ Al-Hasan   │     └─┬ Muhammad   │       └─┬ Zayd   │         ├1 ─ Al-Hasan ben Zayd (864-884)zaydites du Tabaristan  │         └2 ─ Muhammad ben Zayd (884-900)  └3Husayn (669-680)     └4‘Alî Zayn al-‘Âbidîn (680-712)       ├5Zayd ben‘Alî (712-740)zaydisme      │ └─┬6Yahyâ ben Zayd (740-744)       │   └ ....... ┐      │             └3 ─ An-Nâsir Ilâ al-Haqq al-Hasan ben ‘Alî « al-Utrûch » (914-917)      └──Muhammad al-Bâqir (712-743)
 

Jurisprudence

[modifier |modifier le code]

En matière dedroit, le zaydisme est unmadhhab semblable aufiqh des sunnites[19], plus précisément duhanafisme, ces deux écoles se réclamant essentiellement des avis juridiques de Alî ibn Abî Tâlib et de ses compagnons installés àKoufa. Certains présentent même le zaydisme comme une cinquième école du sunnisme (avec lemalékisme, lehanbalisme, leshafi'isme et lehanafisme)[26].. Par exemple, les sunnites Al-Hasan Al-Saqqâf et 'Adnân Ibrâhîm affirment que cette école contient des chaînes de transmission et des livres authentiques.

Les imams Zayd ibn 'Alî, son petit-filsAhmad Ibn 'Îsâ Ibn Zayd et son arrière petit-fils Al-Hasan ibn Yahyâ ibn Al-Husayn ibn Zayd, Muhammad al-Bâqir et son fils Ja'far as-Sâdiq, 'Abdu Llâh ibn Mûsâ ibn' Abdi Llâh al-Kâmil, 'Alî ar-Ridâ,Al-Qâsim ibn Ibrâhîm ar-Rassî[20] et son petit-fils Yahyâ al-Hâdî, ainsi qu'Al-Hasan an-Nâsir al-Utrûsh ou encore Muhammad ibn Mansûr al-Murâdî sont comptés parmi les grands juristes du zaydisme des premières générations qui laissèrent un solide et riche héritage scientifique.

Sur la question controversée de la « fermeture des portes de l'ijtihad », les zaydites considèrent que l'ijtihad, qui consiste dans l'effort pour inférer de nouvelles règles pour les cas inédits, est nécessaire à l'intérieur desmaḏâhib existants, bien qu'il ne soit pas permis de fonder de nouvelles écoles juridiques[19].

Opposition au soufisme

[modifier |modifier le code]

Les imams duroyaume du Yémen ont été opposés aux cultes deswalis et ausoufisme[27]. Dans les années 90, des Zaydites se rendaient dans des réunions soufies au Yémen, lesquelles se tenaient toujours chez des membres de la communauté soufie et pas dans les mosquées, et perturbaient les réunions en posant de nombreuses questions sur les rites pratiqués[28].

Les États zaydites

[modifier |modifier le code]

Plusieurs dynasties zaydites indépendantes du pouvoir califal central émergèrent en divers lieux, à diverses époques :

Zaydites du Maroc

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Idrissides.

Moulay Idriss al-Akbar, fuyant les Abbassides, se réfugie en 789 auMaroc, où il fonde la dynastieidrisside qui perdurera jusqu'en 985[29].

Zaydites du Tabaristan

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Alavides.

Une dynastie zaydite régna de 864 à 928 sur les bords de la rive sud de laMer Caspienne, auTabarestan (actuel Iran). Elle fut inaugurée par l'ImâmAl Hasan Ibn Zayd Ibn Muhammad Ibn Ismâ'îl Ibn Al Hasan Ibn Zayd Ibn Al Hasan Ibn 'Alî Ibn Abî Tâlib. Elle prit fin lorsque cette dernière sera défaite par lesSamanides qui intégrèrent le territoire dans leur empire en 928.

Zaydites d'Arabie

[modifier |modifier le code]

La tribu desBanu al-Ukhaïdhir règne dans la région d'Al-Yamâma (actuelles provinces deRiyadh et deNajran enArabie saoudite). Elle contrôle la région de 867 jusqu'à la fin duXIe siècle et pratique le zaydisme.

Zaydites d'Algérie

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Sulaymanides.

Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil est le fondateur du zaydisme en Algérie, fondateur de la dynastie desSulaymanides en814 qui perdure jusqu'à l'an922[29].

Zaydites du Yémen

[modifier |modifier le code]
Articles connexes :Qasimides etRoyaume mutawakkilite du Yémen.

Le fondateur du zaydisme auYémen,Al-Hâdi Yahya Ibn al-Hussein, petit-fils d'al-Qâsim ar-Rassî[20], fut invité à arbitrer les conflits tribaux au Nord-Yémen, où il convertit les tribus des montagnes. Il s'installa en898 de l'ère chrétienne àSa'dah, une grande ville du Nord (actuelgouvernorat de Sa'dah), et y régna jusqu'en911.

Il fonda ainsi le régime politico-religieux dit « imamat zaydite », qui perdura jusqu'à la révolution républicaine de1962 et qui essaye de se réimplanter depuis 2004 via l'insurrection houthiste[30].

Zaydites d'Espagne

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Hammudites.

Une dynastie fondée par l'imam idrissideAli ben Hammud al-Nasir, s'implanta enAl-Andalus à l'Époque des taïfas, de 1016 à 1058.

Ouvrages de référence

[modifier |modifier le code]

L'une des particularités du zaydisme est d'être une école de pensée dont les ouvrages de référence sont très majoritairement écrits directement par les imams détenteurs du pouvoir politique et religieux, ce qui donne un certain crédit à la littérature zaydite auprès des non-chiites, contrairement aux autres courants chiites dont les livres sont écrits par des théologiens partisans des imams dont ils se réclament, rapportant et commentant leurs propos.[réf. nécessaire]

Exégèse coranique

[modifier |modifier le code]
  • Tafsîr Gharîb Il Qur’ân, de l'Imâm Zayd Ibn 'Alî.
  • Tafsîr Al Hîbarî, du Shaykh Husayn Al Hîbarî.
  • Masâbih Us Sâtiyyah Il Anwâr, de l'Imâm Abdu Llâh Ibn Ahmed Ash Sharafî.
  • Taysîr Ut Tafsîr, de l'Imâm Badr Ud Dîn Al Hûthî.

Hadîth

[modifier |modifier le code]
  • Al Majmû' de l'Imâm Zayd Ibn 'Alî.
  • Al Amâlî du Sayyid Ahmad Ibn 'Îsâ Ibn Zayd.
  • Sahîfat Ur Radawiyyah de l'Imam 'Alî Ar Ridâ.
  • Al Amâlî Abî Tâlib de l'Imâm Abû Tâlib Yahyâ An Nâtiq.
  • Musnad Shams Al Akhbâr du Shaykh 'Alî Ibn Hamîd Al Qurashî.

Crédo

[modifier |modifier le code]
  • Al-Basât de l'Imâm An-Nâsir Al-Hasan ibn 'Alî Al-Utrûsh.
  • Sabîl ur-Rashad du Sayyid Muhammad ibn Al-Hasan ibn Al-Qâsim.
  • Ash-Shâmi fî Usûl Id-Dîn de l'ImâmYahyâ ibn Hamzah Al-Mu’ayyad.
  • Ar-Raddu 'ala-r-Râfidah de l'Imâm Al-Qâsim ibn Ibrâhîm Ar-Rassî.
  • Al-'Iqd uth-Thamîn de l'Imâm 'Abdu Llâh ibn Hamzah Al-Mansûr.

Jurisprudence

[modifier |modifier le code]
  • Al Ahkâm Fi-l-Halâl wa-l-Harâm de l'Imâm Yahyâ Al Hâdi et son commentaire réalisé par l'Imâm Ahmad Ibn Sulaymân Al Mutawakkil.
  • Al Muntakhâb de l'Imâm Yahyâ Al Hâdi.
  • Mukhtasar Ul Mufîd du Qâdî Ahmad Al Qurashî.
  • Tajrîd Madh-hab Il Imâmayn de l'Imâm Ahmad Ibn Al Husayn Ibn Hârûn Al Mu’ayyad.
  • At Tahrîr de l'Imâm Abû Tâlib Yahyâ An Nâtiq.

Le zaydisme aujourd'hui

[modifier |modifier le code]

Au Yémen

[modifier |modifier le code]

Les zaydites sont principalement implantés auYémen où c'est le courant zaydite de Yahyâ al-Hâdî, celui qui a fortement marqué la théologiemu'tazilite, qui fait office de zaydisme officiel de nos jours (les autres courants ayant à chaque fois disparu peu de temps après que les dynasties qui les représentaient soient tombées). Ceci vaut ainsi régulièrement aux zaydites d'être surnommés « hadawites » (suiveurs de al-Hâdî), plutôt que « zaydites » (suiveurs de Zayd ibn 'Alî). Les zaydites du Yémen constituent environ la moitié de la population locale. Ils y sont concentrés dans le nord-ouest montagneux. Le zaydisme y fonctionne non seulement comme une appartenance religieuse, mais aussi, dans les faits, comme un lien social communautaire pour les montagnards, qui ont toujours été réticents à subir la loi des sunnites des plaines, d'autant plus que le zaydisme prône un grand rigorisme moral en matière de gouvernance, ce qui explique en partie l'insurrection houthiste au Yémen qui dure depuis 2004.

Au Maghreb

[modifier |modifier le code]

Parallèlement, un zaydisme plus marqué par le sunnisme et orienté vers le soufisme s'est développé auMaghreb sous l'appellation de « zaydisme idrisside » (en référence à Moulay Idrîs), ou à « zaydismealmohade » en référence à la doctrine almohade élaborée parIbn Toumert qui a fortement été influencé par le zaydisme.

Ce courant est également présent en tant que minorité enArabie saoudite, enIran, auPakistan et enInde.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. https://www.state.gov/reports/2020-report-on-international-religious-freedom/yemen/
  2. Regional Surveys of the World : The Middle East and North Africa 2003, London, England, Europa Publications,(ISBN 978-1-85743-132-2,lire en ligne),p. 149
  3. (en) Stephen W. Day,Regionalism and Rebellion in Yemen : A Troubled National Union, New York (N.Y.),Cambridge University Press,, 336 p.(ISBN 978-1-107-02215-7,lire en ligne),p. 31
  4. http://gulf2000.columbia.edu/images/maps/Yemen_Ethno_Religious_summary_lg.png
  5. a etbHoover, Jon (2016). "Withholding Judgment on Islamic Universalism. Ibn al-Wazīr (d. 840/1436) on the Duration and Purpose of Hell-Fire" in Christian Lange (ed.)Locating Hell in Islamic Traditions p. 222
  6. LuxAbdullah, « Yemen's last Zaydi Imam: theshabab al-mu'min, theMalazim, andhizb allah in the thought of Husayn Badr al-Din al-Huthi »,Contemporary Arab Affairs,vol. 2,no 3,‎,p. 369–434(DOI 10.1080/17550910903106084)
  7. Tabari,Les Chroniques (VolumeII, Les Omayyades), Actes-Sud(ISBN 2-7427-3318-3),p. 265-266
  8. Tabari,Les Chroniques (VolumeII, Les Omayyades), Actes-Sud(ISBN 2-7427-3318-3),p. 267-268
  9. (en) Yahyâ Al HâdîIla-l-Haqq,The Etablishment Of Clear Exposition - A Commentary On Al-Hadi's The Fundamentals Of The Religion, The Imam Rassi Society(ISBN 9781257786626), p.9.
  10. Hoover, Jon (2016). "Withholding Judgment on Islamic Universalism. Ibn al-Wazīr (d. 840/1436) on the Duration and Purpose of Hell-Fire" in Christian Lange (ed.)Locating Hell in Islamic Traditions p. 234 note 96
  11. Jolivet, Monnot.Shahrastani, Livre des Religions et des Sectes, volume I. Peeters, p. 458 note 9
  12. Jolivet, Monnot.Shahrastani, Livre des Religions et des Sectes, volume I. Peeters, p. 185
  13. a etbIla-l-Haqq,p. 24.
  14. Ila-l-Haqq,p. 25.
  15. « Falsification du Coran : "C'était la croyance de la majorité des savants postérieurs..." - al-Taqiya », sural-Taqiya,(consulté le).
  16. Al-Qâsim ibn Ibrâhîm ar-Rassî,One Hundred Eighty Issues of Imam al-Qāsim (translation of Masa'il Al-Qasim), The Imam Rassi Society,p. 28
  17. Haider, Najam. 2024. "Zaydi Reports on the Revolt of Ṣāḥib Fakhlh Ḥusayn b. ʿAlī".Journal of the American Oriental Society 144, 1-22. p. 3
  18. Haider, Najam. 2024. "Zaydi Reports on the Revolt of Ṣāḥib Fakhlh Ḥusayn b. ʿAlī".Journal of the American Oriental Society 144, 1-22. p. 18-19
  19. ab etcHervé Bleuchot,Droit musulman. Chap. II, section I, §4, Presses universitaires d’Aix-Marseille,(lire en ligne)
  20. abc etdHervéBleuchot,Droit musulman : Tome 1, Chap. II, Section II, §3, 88, Presses universitaires d’Aix-Marseille,coll. « Droit et religions »,(ISBN 978-2-8218-5332-4,lire en ligne)
  21. Muhammad ibn Al-Hasan ibn Al-Qâsim,The Right Path Towards Gnosis of the Lord of Creation (translation of Sabîl Ur Rashad), Imam Rassi Society,p. 19.
  22. Amir-Moezzi, Muhammad Ali "ʿAlī et le Coran (aspects de l'imamologie duodécimaine XIV)"Revue des Sciences philologiques et théologiques 98, 669-704, p. 682
  23. https://academyofislam.com/reflexion-no-79-ayat-555-verset-de-la-wilayah/ ,https://al-islam.org/imam-ali-noble-quran/surah-al-maidah-table-5-55 both accessed on the 5th of January 2025
  24. « Yémen »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le). Surweb.genealogie.free.fr.
  25. « Dynastie des Alides — Troisième branche »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le). Surweb.genealogie.free.fr.
  26. (en) « Legal Thought and Jurisprudence », Oxford Islamic Studies
  27. « Le Yémen contemporain », surGoogle Books(consulté le),p. 13.
  28. Adams, Mogamat 2006.A Salafi critique of the Sufi concept of wilāya (sainthood) University of Western Cape: PhD dissertation p. 61
  29. a etb(en) AbdallahLaroui,The History of the Maghrib : An Interpretive Essay,Princeton University Press,,p. 109-110
  30. (en) Jacqueline Lopour,Spotlight on Yemen's Forgotten War and Humanitarian Disaster : Preventing the Next Syrian Refugee Crisis, CIGI Papers,.

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Dogme
Cinq piliers
Histoire
Droit
Lieux saints
Civilisation
Courants religieux
Culture
Articles liés
v ·m
Sunnites
Écoles dejurisprudence
Écoles théologiques
Soufisme
Mouvements et nouveaux courants
Chiites
Mouvements et courants
Écoles théologiques
Kharidjites
Écoles dejurisprudence
Autres
Autres courants
Courants non reconnus par l’orthodoxie
Religions kurdes
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Zaydisme&oldid=228601514 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp