Pour l’article homonyme, voirZenata.

Cet article ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sourcessecondaires ou tertiaires().
| Zénètes الزناتة ⵉⵣⵏⴰⵜⵏ | |
| Période | Depuis l'Antiquité |
|---|---|
| Ethnie | Berbère |
| Langue(s) | Berbère zénète |
| Religion | •Islam • Autres (minoritaire) |
| Région d'origine | Afrique du Nord |
| Région actuelle | •Algérie •Égypte •Libye •Maroc •Tunisie |
| modifier | |
LesZénètes (enberbère :ⵉⵣⵏⴰⵜⵏIznaten ouIznyaten, sing.ⴰⵣⵏⴰⵜAznat ouⴰⵣⵏⵢⴰⵜAznyat, enarabe :الزناتةZnata ouالزنياتةZnyata, sing.Znati ouZnyati) sont l'un des trois grands groupesberbères (avec lesSanhadjas et lesMasmoudas[1]).
Des personnages historiques sont originaires de cette tribu berbère, tel queDihya ouTariq ibn Ziyad.Les Zénètes sont installés principalement dans lesAurès, dans laKabylie, dans leSahara et l'Ouest de l'Algérie, dans leRif oriental, à l'ouest deMoyen Atlas, et enTripolitaine.Durant la périoderomaine, ils sont des semi-nomades qui se déplacent entre leSahara lesHauts-Plateaux[2]. Ils attribuent à leur ancêtre Madghis, la construction duMedracen dans les Aurès[3].
Plus tard, auMoyen Âge, leurs descendants furent à l'origine de plusieurs dynasties auMaghreb, telles que lesMérinides, lesWattassides ou lesZianides. Initialementpolythéistes, les Zénètes furentconvertis à l'islam par lesArabes etarabisés à partir duVIIe siècle, aux débuts de laconquête musulmane du Maghreb[4], formant un contingent substantiel pour laconquête musulmane de l'Hispanie
L'historienIbn Khaldoun rapporte que les Zénètes étaient divisés en trois grandes tribus :Djerawa,Maghrawa etBanou Ifren. Occupant autrefois une grande partie duMaghreb, ils se sont déplacés vers le sud et l'ouest, entrant en conflit avec les tribus berbèresKetamas, au nord-est de l'Algérie, et lesHouaras, en Libye et en Égypte.
AuXe siècle, les Zénètes sont alliés aucalifat de Cordoue contre lesFatimides. Ils retrouvent un pouvoir politique au cours duXIIIe siècle avec la montée au pouvoir d'une dynastie zénète des Zianides auMaghreb central. Deux dynasties zénètes, les Mérinides et les Wattasides, gouvernent l'actuel Maroc du milieu duXIIIe siècle au milieu duXVIe siècle.
Le nom Iznaten est le pluriel de Aznat, qui est composé de « Azn », qui signifie « envoyer », "expédier" (dans le sens de l'offensive) et de « At » qui signifie « les Fils ». Dans d'autres types de dialectes berbères, « les Fils » se dit « Ayt » ou encore « Ag » (Sanhajas et Masmoudas). Iznaten signifie "Ceux qui envoient les Fils". Toutes les tribus berbères dont le nom commence par At (et non Ayt) sont des Berbères zénètes.
SelonIbn Khaldoun, Zenata dérive d'unnom propre :Djana (ancêtre berbère). Les Berbères, pour convertir un nom propre en nom générique, ajoutent un « t » à la fin, ce qui formeDjanat au singulier etDjanaten ouIdjanaten au pluriel. Le son « dj » qui se situe entre le « j » et le « ch » se prononce avec la lettre djim (« ج ») et se trouve remplacé par un « z » dans le cas des Zénètes, ce qui aurait donnéZanat pararabisation linguistique. Ensuite, par usage fréquent, un « a » est ajouté à la fin pour le rendre patronymique et un autre retiré au début pour faciliter la prononciation, obtenant ainsiznata[5]. Ce commentaire d'Ibn Khaldoun a pu être confirmé. C'est ainsi que dans l'est del'Algérie, la forme arabisée de l'antiqueDiana estZana, et que la fraction berbère desOudjana vivant dans lesAurès possède son douar éponyme dénommé Ouzana[6].
Le chercheuralgérienRachid Bellil cite Cuoq pour qui le mot « Zénète » a été arabisé et sa signification estIggen ouijjen qui signifie « un » enberbère[7].
Une deuxième explication est donnée, notamment par A. Sadki[8] : le mot serait composé de deux phonèmes (aznat etiznaten) signifiant en berbère « ceux qui envoient leur bétail aux pâturages »[7].
Une troisième explication du même auteur Rachid Bellil est : les phonèmes se décomposent en « azn,ezen,ehen (tente) etatn (être accru) ce qui donne le sens :tentes nombreuses, campements importants »[7]. Les Zénètes sont probablement issus desGétules[9] et une partie d'entre eux s'est jointe auxGaramantes[10] et auxMaures durant leur lutte contreRome[11].
L'histoire des Zénètes est difficile, selonIbn Khaldoun, car ils n'ont pas laissé d'écrits. Cela est le cas de tous lesBerbères. Les Zénètes étaient toujours vigilants lors des invasions au Maghreb, ils se retiraient toujours vers le Sud ou dans les montagnes en cas d'attaques ennemies, ce que rapportent plusieurs historiens dans leurs analyses. À l'époque de l'Afrique byzantine, laGétulie fut décrite par les historiens de l'époque comme étant habitée par des Zénètes. Cependant les Zénètes qui sont restés isolés des grands changements passés auMaghreb central (Sahara) restent les seuls témoins d'un passé assez complexe, ce qui rend difficile leur étude historique.
Le peuplegétule suit la civilisationcapsienne ayant émigré au Sahara vers 3000 av. J.-C. et « est certainement le peuple qui aura dominé de la façon la plus certaine l'Algérie durant les 1500 ans de son antiquité »[12].
Les Zénètes comme lesSanhadjas semblent avoir été présents enAfrique du Nord dès l'apparition des premières populationsberbères[5].Ibn Khaldoun les fait descendre du personnage deMedracen (Medghassen), issu de la branche deBotr dont l'auteur fait remonter l'ascendance jusqu'àMazigh, l'ancêtre des Zénètes[13]. Sonmausolée, situé dans lesAurès et daté de-300, est un monument de laNumidie antique (qui s'étendait du Nord-Ouest de l'actuelle Algérie au Nord-Ouest de l'actuelle Tunisie) et le plus ancien mausolée antique de l'Afrique du Nord[9]. Toutefois, les historiens Émile Félix Gautier et Gabriel Camps parlent uniquement d'une sépulture royale numide et en aucun cas n'en font celle du patriarche des Zénètes.

Au cours du règne desdynasties pharaoniques, lesGétules et lesGaramantes[14] auraient été hostiles aux souverains et ont installé la terreur dans cette région[15] à l'aide de leurs chevaux et de leurs chars de guerre[16].

L'on a longtemps pensé qu'à l'époque de l'Empire romain, les Botr, et parmi eux les Zénètes, étaient concentrés enTripolitaine, avant d’être emmenés vers l'est avec la conquête musulmane. Cependant, des études plus approfondies ont permis de démontrer que ces Zénètes n'étaient pas des chameliers néoberbères venus de l'est, mais vivaient bien dans les limes romains, dont la présence a été attestée notamment dans la région duHodna enNumidie (Algérie)[6]. Rattachés jusqu'alors à laNumidie sous les règnes deSyphax etMassinissa, ce dernier faisait partie des Afers[17]. Syphax s'était pour sa part réfugié chez les Garamantes lors de sa défaite face à Massinissa[9] et essaya d'intégrer les Garamantes de la Tripolitaine à son royaume mais ne réussira toutefois pas à contenir les habitants de laCyrénaïque.Juba prend finalement cette région qui est ensuite incorporée aux territoires romains[18].
Vers le début du premier siècle. LesMaghraouas auraient été très nombreux dans les environs d'Icosium (Alger) :Ptolémée de Maurétanie doit les contenir, et fait transférer une partie des Maghraoua vers lechlef[19].Les alentours deTlemcen auraient été composés des royaumes Zénètes dans l'antiquité. DesGétules (Zénètes) auraient vécu dans cette partie du Maghreb[20]. Plusieurs rois Gétules purent contrebalancer l'Empire Romain. L'exemple du hérosTacfarinas qui, vers17apr. J.-C., soulève tous les tribus Gétules (Zénètes)[21]. L'indomptableTacfarinas mourut àPomaria (Tlemcen actuellement)[22]Le TripolitainSeptime Sévère,empereur romain, serait peut être lui-même d'origine berbère[23],[24] car, à cette époque, lesmariages célébrés entre Romains et Berbères sont courants.Leptis Magna, capitale de l'Empire en Afrique, est peuplée de Berbères considérés commecitoyens de Rome.Plusieurs recherches montrent que les Berbères de Tripolitaine sont alors d'excellents cultivateurs devignoble et d'olivier. De plus, même si les Garamantes comme les Gétules restent pour beaucoup nomades, cela ne les empêche pas d'être pleinement citoyens romains[25].La religion des Zénètes est alors diversifiée : le pays compte deschrétiens, desjuifs et des adeptes des cultespolythéistes.À l'époque duBas-Empire romain, lesLaguatan (Levathae, Luwata), touchés par la sécheresse et les famines, se révèlent si offensifs que les Romains doivent élever unlimes pour arrêter leursrazzias, notamment sur la grande cité romaine deLeptis Magna qui décline.

Par ailleurs,Jacob Oliel[26] écrit que les Zénètes ont apporté le palmier-dattier et lechameau à leur arrivée au Maghreb durant leIVe siècle. Mais, selon Camps, cet arbre aurait été signalé cinq siècles av. J.-C. en Éthiopie : erreur d'historiens anciens confondant l'Éthiopie et Sahara algérien, déclarant que la Gétulie longeait tout le Niger qui séparait l'Afrique de l'Éthiopie[27].[source insuffisante]Pline etClaude Ptolémée ajoutent que la Gétulie comprend aussi le sud de laNumidie, lesAurès, leZibans et laHodna.Latable de Peutinger le confirme clairement : la Gétulie englobe leZab, les Aurès et leJérid, la Numidie s'arrête aux Aurès, et au pied du mont Aurès vivent lesMusulames.
Dans l'Antiquité, le terme Zénète est mentionné une seule fois sur une statue provenant de Mauritanie césarienne enAlgérie et conservée au Musée deCherchellClavdivs Zenati[28]. Plusieurs anciens noms des tribus Zénètes sont mentionnés par les historiens romains, qui n'ont jamais pénétré le vaste territoire de laGétulie, alors l'État le plus ancien du Maghreb central (Algérie actuelle) concentré au Sud-Est de Constantine, c'est-à-dire lesAurès et ses alentours.« Les tout premiers habitants de ce territoire central d'Afrique du Nord étaient les Gétules, peuple nomade berbère concentré dans le Sud-Constantinois »[12].
Parmi lesNumides, une partie desMaghraouas participent de cet État, ce que révèleLéon l'Africain[29], présentant les conflits entre les différentes tribus Zénètes dans le désert de la Numidie.Mahfoud Kaddache écrit que les Zénètes des villes et des campagnes de la Numidie ont fait face à l'invasion arabe[30].
Les territoires et populations des Zénètes faisaient partie du territoire des Gétules situé derrière lelimes romain et faisaient l'objet d'attaques de la part desRomains. Plusieurs villes gétules étaient le théâtre de batailles entre les deux rivaux. Les historiens récents tendent à confirmer que les Zénètes du Sahara montaient vers le Nord en hiver et redescendaient vers le désert en été. La tradition est rompue à l'époque romaine, etMarcel Bénabou écrit dans son livre queSévère confisque les terres des nomades et les refoule, accordant les terres aux sédentaires en échange de récoltes, amputant le mode de vie des montagnards en leur interdisant la plaine qui est devenue la propriété des sédentaires.
Dans l'Antiquité tardive, lesVandales s'installent, un siècle durant, mais sont finalement soumis par lesRomains d'Orient assistés par les Banou Ifren (Ifuraces ou Iforen) et d'autres Berbères en533[31].Après la reconquête par les Romains d'Orient (dits « byzantins » par l'historiographie ouest-européenne depuisJerôme Wolf), ces BerbèresLevathae font l'objet d'une description de la part deCorippe dansLa Johannide. On les y découvre utilisant lecheval, lechameau et adorantGurzil (Agurzil), un dieu taureau, ainsi qu'une divinité martiale masculine nommée "Sinifer". Les Arabes les nomment Lwata etIbn Battûta, dans l'introduction de son récit de voyage, ne manque pas de signaler qu'il descend lui-même de cette tribu par son père.À l'époque byzantine, Corripe décrit aussi la tribu des Iforens (Banou Ifren) en rebellion contre l'exarque romain de Carthage. Ayant perdu plusieurs de leurs chefs, surtout dans la région des grands Aurès de l'époque (qui s'étale de l'Algérie à la Tunisie), ils reprennent par la suite leur indépendance et autonomie[31].Depuis544, lesRomains d'Orient administrent l'actuelle Tunisie et larégion algérienne de Constantine.Cependant, l'insurrection berbère contre l'exarque romain de Carthage aboutit à l'émergence des principautés desDjerawa, desBanou Ifren, desMaghraouas, desAwerbas et des Zénètes[32].
Madghis (Medracen) serait l'ancêtre et la capitale ancestrale des Zénètes durant l'Antiquité[33].Vers le début du premier siècle, LesMaghrawas auraient été très nombreux dans les environs d'Icosium (Alger) etPtolémée de Maurétanie aurait eu du mal à les contenir.Ptolémée de Maurétanie fera transférer une partie des Maghraoua vers lechlef[19].
À l'époque de l'Afrique byzantine, les Zénètes deGétulie sont restés isolés des grands changements du grand Maghreb central (Sahara), ce qui rend difficile l'étude historique de la région. Selon Jacque-Menier, il y aurait deux voies d'immigration juive vers le Nord de l'Afrique, l'une maritime à l'époquephénicienne et l'autre par la voie des oasis sahariennes. Plusieurs régions furent habitées par les Juifs (Cyrénaïque,Égypte,Tripolitaine,Fezzan).Paul Sebag affirme que la Berbérie orientale a accueilli plusieurs personnes qui professaient lejudaïsme au temps du roiSalomon et lors de la destruction dutemple. Alors, plusieurs autochtones se convertirent au judaïsme. Des Zénètes furent signalés dans la Cyrénaïque, comme lesLaguatans[14]. Et il y avait des populations Berbères judaïsées zénètes, selon plusieurs historiens, dont Ibn Khaldoun. Selon certains historiens les Luwatas côtoyaient les Juifs venus de l'est. D'autres indiquent des pratiques religieuses propres aux Zénètes. Certains historiens comme Camps contestent qu'il y ait eu des tribus berbères judaïsées chez les Zénètes, mais insistent sur le fait qu'elles étaient chrétiennes dans les régions caractérisées par l'influence duchristianisme dans l'Algérie et surtout dans la région desAurès, puisqueBaghaï a été la ville des Zénètes.

Lors de l'invasion desArabes dans le territoire Gétule, ils ne trouvèrent face à eux que les Zénètes des Aurès pour les affronter. Plusieurs Zénètes ont dû quitter les Aurès et le Zab durant cette période, mais il reste encore des populations. Ces Zénètes étaient sédentaires et habitaient les villes commeBaghaï au cœur desAurès, territoire de laDihya. Ibn Khaldoun en fait, avec lesMasmouda et lesSanhadja, l'un des trois grands groupes berbères de l'ère musulmane[13]. À l'originenomades pour la plupart[9], ils habitaient les plaines duMaghreb. Il faut dire qu'Ibn Khaldoun fait des Zénètes un groupe distinct; selon lui, il y a les Berbères et les Zénètes deux races distinctes, mais ayant comme origine commune Mazigh pour ancêtre, et ayant la même langue. Ils fondèrent à travers tout leMaghreb, l'Espagne et l'Afrique plusieurs royaumes et États ayant notamment pourcapitales[34]Tlemcen,Fès,Marrakech,Sijilmassa,Kairouan, etc.
Les Zénètes sont cités dans l'histoire lorsqu'une reine zénète, la KahinaDihya, aidée par des tribus Zénètes (lesDjerawa, lesBanou Ifren, etc.) des Aurès, mène contre l'armée musulmane une guerre auVIIe siècle et prend tout l'Ifriqiya. Il est nécessaire de rappeler que lorsque Ibn Khaldoun parle des Aurès, il indique une zone géographique plus large que celle d'aujourd'hui ; de plus, les actuelles Aurès ont fait partie intégrante de l’histoire de l'ancienneGétulie,Numidie,Ifriqiya[35].
Au milieu duXIe siècle, lorsque lesHilaliens sont envoyés par lesFatimides pour réprimer lesSanhadja enTunisie, ils se confrontent en premier aux Zénètes[36].Il est surprenant de constater comment les Mérinides ont pu se multiplier rapidement dans la région du Za, de la Moulouya, et du désert, après avoir été chassés d'Algérie par leurs adversaires. Et par la suite, ils prennent le pouvoir dans presque tout le Maghreb. LesHafsides sont renversés par lesMérinides, et quelques provinces de l'Algérie actuelle sont vite prises, ce que souligne Ibn Khaldoun.[réf. nécessaire]
EnTunisie, la majorité des Tunisiens sont Zénètes et parlent uniquement l'arabe et n'ont aucune idée de leur passé à cause des grands changements subis dans cette partie du Maghreb, ce qu'Ibn Khaldoun confirme et que E.F. Gautier déclare.[réf. nécessaire]

La dynastie desAghlabides prend le pouvoir enIfriqiya alors que leMaroc actuel passe quant à lui sous la domination des ArabesIdrissides alliés à des zénètes du Maroc. La dernière rébellion des Zénètes kharidjites a lieu auXe siècle sous la conduite d'Abu Yazid des Banou Ifren[37].Les Zénètes étaient alors en grande partie alliés aucalifat de Cordoue et luttaient pour le contrôle du Maghreb occidental (Maroc). Abou Yazid fit réunir toutes les tribus berbères desAurès pour lancer une attaque contre lesFatimides. Vainqueur, il reprendra toute l'Ifriqiya et désigneraKairouan comme capitale kharidjite du Maghreb. Mais les Fatimides réussiront à le vaincre et une grande partie des Zénètes deviendront par la suite des alliés des Fatimides. LesOmeyyades essayent dans le même temps par tous les moyens de retrouver leur pouvoir, ce qui provoquera l'éclatement des tribus zénètes. LesFatimides, en guerre contre ces derniers[38], finissent par reprendre le pouvoir au nord du Maghreb central mais font face à la résistance des Zénètes jusqu'à la mort d'Abu Yazid. Certains chefs poursuivront même la guerre contre les Fatimides tandis que d'autres deviendront leurs alliés. Chassés par les Fatimides, les Zénètes se retranchent alors vers l'ouest du Maghreb (Maroc et ouest de l'Algérie), le reste du territoire algérien voyant l'avènement des dynastieshammadides etzirides. C'est dans ce contexte que les luttes entre tribus zénètes se poursuivaient et que les Omeyyades n'étaient plus en mesure de continuer à régner. Les tribus desHilaliens ravagèrent alors le Maghreb où le chaos s'installa.Les Zénètes sont ensuite défaits par lesAlmoravides deYoussef ben Tachfine et auraient été victimes d'un génocide tout comme lesBerghouatas du Maroc actuel. Les Almoravides reconfigurent la carte du Maghreb et construisent un État fort. Les Zénètes reprennent également une importance politique de premier plan auXIIIe siècle avec l'émergence de nouvelles dynasties au Maghreb et en Andalousie comme lesAlmohades avec le ZénèteAbd al-Mumin (premier calife Almohade et discipline deIbn Toumert le fondateur de la doctrineAlmohade et originaire du Maroc actuel) ou lesAbdalwadides au Maghreb central ou lesMérinides et lesWattassides (jusqu'auXIVe siècle) auMaroc[38]. Les Mérinides s'emparent de laTunisie et font tomber lesHafsides. En effet, Abou el-Hassen souverain mérinide deConstantine et deBéjaïa s'empare de la Tunisie, Ibrahim abou Fadhel sera le souverain de la Tunisie, mais l'histoire ne révèlera pas tous les noms des souverains mérinides en Tunisie[39].Toutefois, les luttes internes entre les dynasties zénètes durent jusqu'à l'arrivée desOttomans enAlgérie.

Les Zénètes étaient les plus proches desOmeyyades de l'Andalousie parmi les berbères. Après la chute des Omeyyades, quelques tribus zénètes fondent des États indépendants. LesBanou Ifren prennentRonda.Après la reconquête par les rois chrétiens, soitPierre III soitAlphonse III d'Aragon, la politique restait la même. Les Zénètes avaient le rôle de milice et le contrôle de l'Andalousie aux côtés des milices chrétiennes[40].Abd al-Mumin (Almohades) reprend la majorité des territoires en Andalousie notammentCordoue etGrenade.LesNasrides signent un traité de paix avec les souverains deTlemcen lesZianides[41]. LesZianides deviennent alliés desNasrides en1039[42].Les deux unis gagnent la bataille contreAragon,Mérinides, etc[42]. LesMérinides reprennent certains territoires de l'Andalousie et duPortugal après avoir évincé lesAlmohades.
Les descendants modernes des Zénètes sontnomades etsédentaires à la fois, et ces derniers sont les bâtisseurs des villes[43].Rachid Bellil déclare qu'« il serait une erreur de dire que les Zénètes sont uniquement nomades, car ils sont les fondateurs des villes »[4] ; propos que confirment les écrits d'Ibn Khaldoun. Ce peuple a opéré le plus grand changement du Maghreb, une grande partie des Zénètes s'identifie culturellement auxArabes comme le déclare G. Potiron[44] :« La disparition des Zénètes vers leVIIIe siècle, eux qui couvraient le quart de l'Afrique du Nord, est un des faits les plus extraordinaires qu'ait connus le Maghreb. La similitude de vie et de domaine amène une arabisation rapide, accélérée par le désir des Zenata de s’anoblir, de paraître Arabes »[4]. Ils sont à la foisarabophones etberbérophones.


AuMaghreb, la descendance actuelle des Zénètes est concentrée entreTanger etTripoli. Outre le Maghreb, on la retrouve autour du delta du Nil dans le Gouvernorat Al-Gharbeya, en Égypte. La majorité d'entre eux se dit aujourd'huiArabe. Ce qui représente une grande masse humaine sur l’échelle de la population maghrébine[45]. Les chercheurs n'ont pas fait d'études sérieuses sur les populations zénétes, ce qui a été signalé en 1978, lors des travaux de recherche en Algérie[46].
Les Zénètes sont localisés dans les anciennes villes de l’Algérie, mais aussi dans leSahara et plus précisément dans leTell,Hodna, haut plateau de l'Algérie (terre fertile du grand Maghreb central), leZibans et leNemencha.
EnAlgérie actuellement, les Zénètes seraient localisés àAin Beida, àSedrata, àKhenchela, àOum El Bouaghi, chez les Harakta[47]. LeTouat également renferme des tribus Zénètes qui ont été répertoriées parRachid Bellil, selon la localisation des Ksars[4],[48].
EnAlgérie aussi, dans l'ouest du pays, plus précisément lawilaya de Tlemcen et dans l'est, dans la région desAurès.
AuMaroc, les populations d'origine zénète sont principalement concentrées à l'est et dans le nord-est du pays. Il s'agit principalement desRifains, desBéni Iznassen, desZénètes de l'Oriental (dont une grande partie est actuellement arabophone), destribus berbérophones du Moyen Atlas oriental et des oasiens deFiguig et de sa région. On retrouve également des populations d'origine zénète, complètement arabisées, dans lecouloir de Taza (Ghiata, Meknassa, Maghraoua) et dans les plaines atlantiques, notamment au sein desChaouia et des Fahs (Tanger).
En1981,Gabriel Camps stipule que les Zénètes sont des néoberbères. Dans le Sahara, Rachid Bellil a côtoyé ces populations et il est formel : il s'agit bien d'une population berbère. Leur artisanat et leur expression sont bien basés sur le langage et la culture berbère. Les Zénètes n'ont pas laissé d'écrits sur l'histoire, ni de mémoire collective. Un Touatien déclare que « leTouat est habité par quatre peuples : lesNoirs (premiers habitants), les Zénètes, lesJuifs et lesArabes. Tous sont devenus musulmans, mais les Zénètes ont conservé leur langue »[49]. Des recherches approfondies ont été menées dans cette région ces dernières années pour connaître et comprendre les Zénètes.
La languezénètetaznant est parlée par 80 000 personnes auTouat en Algérie[50].Gabriel Camps souligne que le langage Zénète est paléoberbère.


La traduction ou l'emprunt latin nous donne Africa (Afrique), qui a été une déesse berbère avant la conquête des Romains.Dea Africa signifie « déesse Afrique » à l'époque romaine.Ifri désigne les populations locales des Afers ouAfridi. Ifru était une déesse solaire et également un dieu des cavernes et protecteur du foyer…[51].Par ailleurs, le nom de l'Afrique provient du radical berbèreifru,ifri etafer[52] employé par la tribu orientale des Banou Ifren[53] vivant en grande Kabylie (Djurdujra du nom de Faraoussen), enpetite Kabylie (ifri), enTunisie (afer) ou dans le Hoggar[54],[55]. Le mot « troglodytes » (homme des cavernes) correspond aux localités des berbères Ifren (Zénète) lorsque les premiers auteurs Arabes les décrivent.
AinsiIfren est le pluriel du motIfri[56]. qui signifie « caverne », ainsi que la racine berbère « fr » qui signifie « cacher » ou « se cacher » et a pour sens « caverne ». Le motIfren existe dans la toponymie, par exemple près d'Ighzer Amokrane, dans lawilaya deBéjaïa enKabylie.
Le mot latinAfrica contientIfri[57].Ifri veut dire en langue berbère Zénète : "caverne"[58].
Gurzil (ou Agurzil) est une divinité à la tête detaureau, fils d'Ammon.Corippe mentionne un certain Laguatan (la tribu desLaguatan (Luwata), qui sont Zénètes), grand prêtre de Gurzil, combattant lesByzantins, qui l'auraient tué alors qu'il tentait de s'enfuir avec les icônes de Gurzil[59].Parmi les ruines de Ghirza, enLibye, se trouve un temple qui est peut-être dédié à Gurzil — d'où par ailleurs pourrait provenir le nom de la cité.[réf. nécessaire] Une partie des Zénètes a étéchristianisée, notamment à l'époque romaine tardive et à l'époque de l'exarchat de Carthage.Augustin d'Hippone, unnoble berbère, est un des pères de l'église chrétienne dupremier millénaire.
Par ailleurs, les Zénètes ont connu unprophète[60] du nom deMoussa Ibn Salih, de la tribu desBanou Ifren ou desMaghrawas ou desGhoumari[61],[60].Selon l'historienIbn Khaldoun, à la veille de laconquête musulmane du Maghreb, plusieurs tribus berbères pratiquaient le judaïsme[62]. Il rapporte : « Une partie des Berbères professait le judaïsme.Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l'Auras et à laquelle appartenait la Kahena/Dihya, reine qui a résisté à l'invasion musulmane et fut tuée au cours d'un des nombreux combats qu'elle avait livrés. Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l'Ifrikïa, les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb-el-acsa[63] ».Ibn Khaldoun distinguait donc :
Les tribus citées sont donc originaires de l'actuelleTunisie (ancienneIfriqiya), desAurès et de l'actuelMaroc. MaisIbn Khaldoun ne donne pas plus de précisions sur ces tribus. Dans d'autres chapitres de son "Histoire des Berbères", Ibn Khaldoun traite de la résistance de la Kahena à la conquête arabe ou de l'histoire des tribus citées mais sans plus mentionner leur religion[64].
Mais d'aprèsGabriel Camps, au moins deux tribus berbères,Djerawa etNefzaouas, étaient de confession chrétienne avant l'arrivée de l'islam[65]. Avant l'islamisation, lesBanou Ifren étaientpaïens[66].
Selon Ibn Khaldoun, peu avant la période islamique, certaines tribus Zénètes auraient fondé des royaumes et dynasties (plus ou moins importantes et puissantes) régnant entre leMaroc et l'Ifriqiya et regroupant plusieurs tribus : lesMaghraoua, lesMeknassas, lesBanou Ifren, lesDjerawa[38], etc. Alors nomades, ils se consacraient essentiellement aux activités pastorales. À l'arrivée des premiers musulmans, le premier ambassadeur berbère à être honoré par lecalifeOthmân ibn Affân (Uthman ben Affan) estOuezmar Ibn Saclab de la tribu desMaghraouas qui est désigné gouverneur de sa tribu. Plus tard,Koceïla est désigné pour représenter les Berbères mais le général omeyyadeOqba Ibn Nafi al-Fihri s'oppose farouchement à lui.
À la mort deKoceïla, auVIIe siècle, des Zénètes, et plus particulièrement les Banou Ifren, se soulèvent, à l'image desDjerawa sous la direction de laDihya (Kahena), en opposant une longue et sérieuse résistance aux nouveaux conquérants. L'islam se répand toutefois peu à peu, notamment grâce à l'action deTariq ibn Ziyad issu selon Ibn Khaldoun de la tribu desNefzaouas et deMoussa Ibn Noçaïr (Musa ben Nusayr)[5]. En711, des Berbères migrent vers l'Andalousie et y laisseront une trace de leur talent encavalerie, de même que leurs chevaux.
Dès leVIIIe siècle, la plupart des Zénètes adoptent ladoctrine sufrite[67] alors que d'autres deviennentkharidjites voirenekkarites, c'est-à-dire rigoristes mais égalitaires en opposition au système ducalifat desOmeyyades. Ils tenteront d'expulser tous lesArabes du Maghreb sous la direction d'Abou Qurra[68] venu deTlemcen[5]. Le premier État berbère est même proclamé au Maghreb par ce dernier mais sera vite brisé par les luttes internes entre tribus et dynasties musulmanes berbères[23]. Les Zénètes ont observé après l'orthodoxie le ritemalékite notamment au Touat[48].
La fondation desksours a été liée par la tradition orale des habitants deGourara aux actions des saints. Le saint peut rassembler les familles dispersées ou engagées dans des rivalités permanente. Il établit et délimite le territoire de la cité, il trace des frontières autour de la communauté pour les prendre sous sa protection et le reste du territoire devient un espace ennemi et il est le président de la fondation de la cité[69].
Au Touat, il existe plusieursksours où figurent plusieurs tribus Zénètes comme At Aïssa, Charwin, Ajdir, Tinkram, Zwa, At Sâïd, Badriyan,Timimoun, Tin Ziri, Talmin, etc. Rachid Bellil énumère la totalité des tribus Zénètes lors de ses recherches sur place[48].

Avec laconquête musulmane de l'Hispanie, l'Andalousie accueille un énorme contingent de Zénètes qui peuplent des régions entières et laissera des traces dans la toponymie et dans la culture. De plus, les Zénètes règnent enAndalousie durant des siècles. Le savoir, l'art et la musique peuvent alors s'y développer. De grands savants ont aussi émergé durant les règnes des dynasties zénètes commeAverroès ,Ibn Battûta,Ibn Khaldoun, etc. La civilisation berbère était alors à son apogée sur une partie de l'Europe et enAfrique du Nord. AuXVIe s., Cheikh Abou Mohammed el Zenati compose son traité degéomancie[70].
L'Ahellil est une poésie musicale des Zénètes duGourara lors des cérémonies religieuses ou de mariage ou de festivités[71]. Il est étroitement lié au mode de vie des Zénètes et à l’agricultureoasienne[72].
L’Ahellil du Gourara a été inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative dupatrimoine culturel immatériel de l’humanité[72].
La musiquereggada est issue d'un ancien folklore marocain nomméAarfa en arabe marocain et Imdiazen enberbère. Il s'agit d'une danse guerrière folklorique répandue au sein des tribus Zénètes.

LesTouaregs qui seraient issus des Zénètes auraient laissé desfresques dans le massif duHoggar où l'on voit les Garamantes accompagnés de leurs animaux et de leurs chars. Lesfoggaras (ifeli en zénète), lesksours sont gardés précieusement au sud.Les Zénètes construisirent plusieurs monuments ayant des points de ressemblance avec lespyramides d'Égypte, comme le tombeau deMedracen (Medghassen) ou lesDjeddars.Issus selon Ibn Khaldoun pour leur majorité des trois grandes tribus berbères desMaghrawas, desDjerawa et desBanou Ifren, les Zénètes ont laissé des vestiges antiques au nord de l'Algérie comme la cité dans la vallée du Saf Saf (près deTlemcen)[73].Les dynasties zénètes ont laissé derrière elles des routes et fondé de nombreuses villes dontTlemcen, fondée parAbou Qurra desBanou Ifren en790 et qui devint la première capitale des Berbères musulmans[74]. Rachid Bellil a pour sa part effectué un travail important sur les traces archéologiques et anthropologiques des Zénètes enAlgérie[75],[76]. Parmi les sites principaux, on peut citer :

Les Zénètes sont les premiers à monter un cheval avec une selle et des étriers. Ils fournissaient les meilleurs cavaliers auMaghreb. La selle était toujours recouverte de soie brodée minutieusement par les femmes et attachée à l'aide d'une sangle de satin[81].
« Va demander à B. Abi Amer si l'onagre se laisse mener chez les dompteurs de chevaux »

L'histoire des Zénètes est difficile à cerner et a fait l'objet d'une controverse de la part de différents historiens. Tout ce que l'on connaît vient essentiellement des textes d'Ibn Khaldoun et des historiensromains qui font l'objet de désaccords ou de discussions. En effet ni Ibn Hazm, ni Salluste, ni Hérodote, ni Gabriel Camps, ni Emile Félix Gauthier (pour ne citer que les plus connus) ne partagent l'avis d'Ibn Khaldoun sur l'origine des berbères et des Zénètes. Pour les historiens contemporains tel queGabriel Camps etÉmile-Félix Gautier les Zénètes sont des tribus nomades de chameliers non originaires du Maghreb où ils vont se disperser[85].
La confédération desNefzaouas avait pour ancêtre un personnage originaire duYémen dont l'épouse était berbère[5]. Selon Ibn Hazem, cet ancêtre appelé Luwata serait d'originecopte, ce que dément Ibn Khaldoun. Les Zénètes auraient occupé à l'origine laLibye, lesAurès, l'ouest de l'Algérie, la région deTlemcen, leMzab, laMoulouya (fleuve de la région d'Oujda auMaroc), leMali, leNiger, etc.
Même si la majorité des Zénètes était nomade, une partie était sédentaire, dont les Chaouis des Aurès et les Zénètes de l'ouest et du sud du Maghreb. Les Zénètes n'avaient pas de culture écrite et ils n'ont pas laissé de trace écrite de leur histoire. Néanmoins, les Zénètes des oasis duTouat ont su protégé leur langue et leur culture[4].
L'histoire des Zénètes du Maghreb est très complexe. En effet, selonRachid Bellil, la thèse fondée par les historiens arabes et occidentaux qui stipule que les Zénètes ont fait une immigration d'est en ouest s'inscrit dans un tropisme oriental[86]. Il est difficile d'établir des liens entre les tribus zénètes qui sont dispersées dans différents endroits du Maghreb. Aussi, les Zénètes gardent toujours le nom commun de leur nom de tribu, malgré la séparation de distance de deux tribus qui ont le même nom[87].
Selon Leroux, le parcours desLaguatan (ouLuwata) peut être éclairant ; ces tribus zénètes avaient pour prêtre Lerna (lié au dieuGurzil)[88] avant l'Antiquité. Cette tribu désignée sous le terme de «Libous » par les Égyptiens et « Loubim » dans laGenèse aurait donné son nom à laLibye antique.
Il s'agissait probablement d'une grande confédération peuplant laCyrénaïque, laTripolitaine ainsi que la partie du Sahara située au sud de ces régions.

Les Zénètes sont un ancien peuple berbère. Ils vivent au Maghreb depuis des milliers d'années[91].
Pendant l'époque romaine, les Zénètes auraient été de confession chrétienne et en partie juive.Ibn Khaldoun rapporte que les Zénètes étaient nomades et que chaque tribu avait son territoire avant et pendant l'ère musulmane en Afrique du Nord. Ils ont appris l'arabe (lecture et écriture) pendant la période islamique, ce qui leur a permis de réaliser des transformations dans la vie bédouine et montagnarde dans leTell, et auSahara.
D'après lui, les Zénètes du premier temps se divisent en trois grandes tribus. LesDjerawa, tribu de laKahena. LesMaghraouas vont aussi subir beaucoup de pertes humaines[92]. LesBanou Ifren qui eux aussi vont perdre beaucoup des leurs[93]. Selon Ibn Khaldoun, la première branche initiale Zénète formée par les deux tribus desMaghraouas et desBanou Ifren ont bâti une dynastie. La deuxième, lesMérinides et lesAbdelwadides, ont été deux grandes dynasties. Pour lui, l'esprit de corps était plus fort chez lesSanhadja, lesKetamas et lesHouaras que les Zénètes. Leur nombre aussi était plus important dans ces trois tribus que chez les Zénètes[5]. Nomades dispersés avant la période préislamique à travers tout le Maghreb comme le confirment les écrits de l'historienarabe duXIVe siècleIbn Khaldoun dans son ouvrage sur "histoire des berbères" et aussi, ils sont sédentaires d'après le même auteur, car ils sont les constructeurs de villages dans le Sahara et dans les Montagnes.Ibn Khaldoun révèle que le déplacement des Zénètes au Sud et vers l'Ouest est le produit de la défaite des Zénètes face auxKetamas et auxHouaras.
Et Ibn Khaldoun souligne que toutes les tribus, qu'elles soient Kutamas ou Houaras ou Zénètes ouSanhadja, vivaient ensemble au Nord dans les temps reculés.
Selon Ibn Khaldoun, les principales confédérations zénètes sont les suivantes :Maghraouas,Banou Ifren,Djerawa,Nefzaouas,Laguatan/Luwata,Mérinides,Abdalwadides,Wattassides,Ghoumari,Matmata,Laghouat,Sedrata,Ouaergla, Ancha,Mzab,Ouled Sidi Yahia,Maghila, Yala,Faten, Rached, Matghara, Wasul,Berzal, Lemaya et Afya[5], etc. LesZouaoua (Zwawas), actuellement appelés lesKabyles, tribu issue desKetamas auraient également un lien avec les Zénètes tout comme lesSanhadja du Sénégal ou du Nord du Maghreb[90]. Par la suite, plusieurs assimilations auraient eu lieu entre les différentes confédérations zénètes (Houaras,Lemtouna,Masmouda, etc.)[5]. Selon la généalogie d'Ibn Khaldoun qu'il a fondé en reprenant les généalogistes berbères, la majorité des actuelsChaouis,Touaregs et desMzab, etc. descendraient directement des Zénètes[94]. Le motchaouis désigne une partie des tribus zénètes des actuellesAurès, mais il n'a été utilisé qu'une seule fois.
Plusieurs nations sont venues partager le mode de vie des berbères. SelonSalluste, les Maures faisaient partie de l'armée d'Héraclès (Hercule) venue d'Espagne[95] composée desPerses, d'Arméniens, et deMèdes[96]. Quoi qu'il en soit, les tribus zénètes, comme les autres berbères, se sont constamment mêlées auxGétules, auxRomains, auxVandales, auxJuifs, auxByzantins, auxArabes, aux peuples d'Afrique, auxTurcs et auxEuropéens[97],[98].
Gabriel Camps dira que les Zénètes sont venus auVe siècle. Il parlera d'une immigration de chameliers[7].Gabriel Camps dit que les Zénètes prennent la place desGétules[99]. Ce chercheur sépare les Gétules desNumides et desMaures, en des entités distinctes.
Ernest Mercier désigne les Gétules par les deux confédérations Berbères Zénètes[100] etSanhadja[100]. Selon Ernest Mercier,Léon l'Africain ajoute aux Zénètes et auxSanhadja lesHouaras, lesGhomaras, lesMasmoudas dans la liste des tribus Gétules[101].Les historiensÉmile-Félix Gautier etGabriel Camps les désignent seulement nomades.Gabriel Camps commeÉmile-Félix Gautier parlent d'immigration de certains chameliers venus de l'Est.Pour Émile Félix Gautier, ces derniers seraient les Zénètes, qui ont introduit le chameau au Maghreb.Émile Félix Gautier établit une différence entre Berbères et Zénètes[102].
Mais, les historiens du Moyen Âge observent chez les Zénètes le cheval et le dromadaire. Les Zénètes nomades habitaient sous des tentes; les historiens les signalent en Kabylie, au Sahara et dans les Aurès.
| Histoire | |
|---|---|
| Géographie | |
| Culture | |
| Patrimoine | |