Au, Yvoire est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].Elle appartient à l'unité urbaine de Messery[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant quatre communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 3],[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[12]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[13],[14].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à1 000 hectares, leLéman, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (35,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (47,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34,3 %), zones urbanisées (30,1 %),terres arables (19,9 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), eaux continentales[Note 5] (0,3 %)[17].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
La première mention de la paroisse apparaît sous la formeEvyre (Ecclesia de Evyre), dans unebulle papale d'Innocent IV, du, attachant l'église à l'abbaye de Filly[18],[19]. Certains auteurs ont toutefois voulu faire le lien avec le port militaireEbrudunum Sapaudiæ, mentionné dans un texte romain de la fin de l'Empire, sans toutefois avoir de preuve à ce jour[20]. Le compte du bailli de Chablais, châtelain d'Evian, de 1291-1292 donne la graphie Yvery[21]. À partir de 1303, on la retrouve mentionnée sous les graphies médiévalesAquaria[19] et Akwaria, que l'on peut traduire par « lieu où il y a de l'eau ». On trouve finalement durant le Moyen Âge, la forme « becca d'Evère[19] » en référence à l'édification du village sur un promontoire[20].
Selon le site d'Henry Suter, cette forme ancienne d'Yvoire serait à rapprocher d'Evaire, qui désigne « Terrain humide, ou présence de sources », dérivant de l'ancien françaiséveux, « humide »[22].
Territoire desAllobroges, avec mention de Casuaria.
La rive gauche du Léman se trouve en territoireallobroge. Ceux-ci contrôlent l'avant-pays plat, entre leRhône et lesAlpes[24].
Les Romains interviennent dans la région à partir duIIe siècle av. J.-C. Des traces — tegulæ — d'une présence romaine ont été trouvées à Yvoire et ses alentours sans toutefois indiquer une implantation importante contrairement à d'anciens sites voisins (Nernier ouMessery)[20]. Des auteurs ont tenté de voir dans la mention du port militaireEbrudunum Sapaudiæ dans un texte romain de la fin de l'Empire le site d'Yvoire. Les différentes recherches tendent de lui préférer la ville suisse d'Yverdon[20].
LaChronica Gallica (452) décrit l'installation desBurgondes dans la province deSapaudia[27]. La présence burgonde est avérée sur le territoire de la commune par la découverte de tombes[20], sur le site nommé la nécropole des Combes[28]
En 1306, le comteAmédée V de Savoie acquiert auprès des héritiers d'Anthelme de Compey lechâteau et le fait « réaménager, reconstruire et fortifier »[20],[29],[31]. L'édifice devient une véritable forteresse à la suite des remaniements de 1307-1308, puis de 1325-1326[32]. Les fortifications de la ville, débutées peu auparavant, se poursuivent[20],[31]. La place devient un point stratégique pour le comte contre ses voisins le comte de Genève et son allié le baron du Faucigny[31]. L'année suivante il prend d'ailleurs lechâteau voisin de Rovorée et le fait raser[20].
Le bourg fortifié est accessible par deux portes créées en 1318[33]. Il s'agit de « tours quadrangulaires de 5 m sur 6 », appelées « tour de Nernier » orientée vers l'ouest et « tour de Rovorée », à l'est[33]. Le port de la ville est également défendu par des aménagements[33].
Le comteÉdouard de Savoie octroie unecharte de franchises à la ville en 1324, reprenant le contenu de la charte de la ville d'Aigle, dans le canton de Vaud[31],[33]. En 1339, la seigneurie est rattachée au bailliage de Chablais et Genevois[31]. La seigneurie est inféodée dans la seconde moitié duXIVe siècle à Antoinede Miolans d'Urtières[34]. Suivront une dizaine d'autres familles à la tête de la seigneurie au cours des trois siècles suivants[34].
Malgré l'annexion duFaucigny par la maison de Savoie, le château et le bourg fortifié gardent une importance stratégique dans le conflit qui continue d'opposer les Savoie aux Genève[33].
En 1536, la partie nord duduché de Savoie est annexée par les troupes bernoises protestantes. Yvoire est intégré au nouveaubailliage de Thonon. Le culte protestant se développe dans le bourg en raison de la conversion du seigneur, François de Saint-Jeoire-d'Antioche[30]. Le vieux château est brûlé[35].
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En 1615, la seigneurie passe à lafamille Bouvier, originaire du Bugey, toujours propriétaire du château de nos jours[34]. En 1772, la seigneurie est érigée en baronnie[34].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[42].
En 2022, la commune comptait 1 052 habitants[Note 6], en évolution de +7,24 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Plusieurs animations ponctuelles ainsi que des artistes de rue s'installent dans le village pour la période estivale :
mai : parade vénitienne (l'association Rêveries Vénitiennes offre un spectacle d'élégance et de magie au sein du bourg médiéval durant tout un weekend) ;
juin : fête de la Musique ;
juillet : Yvoire Jazz Festival; Harley Days;
14 juillet : fête du sauvetage ;
octobre : fête de l'âne et marché bio (pour terminer la saison, l'office de tourisme en collaboration avec les associations locales, organise la fête des Ânes.
La principale activité économique de la commune est liée à l'artisanat local et aux activités touristiques : croisière à bord de la navette solaire, traversées et croisières avec laCGN (ligne entre Nyon et Yvoire), chemin des Vaudois (à la découverte deNernier, petitvillage de pêcheurs).
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organismeSavoie Mont Blanc, est de990 lits touristiques répartis dans92 établissements[Note 7]. Les hébergements se répartissent comme suit :3meublés ;5hôtels et deux établissements d'hôtellerie de plein air[47].
La Châtaignière-Rovorée, domaine départemental d'art et de culture, est une maison de maître édifiée au début duXXe siècle par des soyeux lyonnais. Elle est située en plein cœur du domaine de Rovorée, espace naturel sensible cogéré par leConservatoire du littoral et leconseil départemental de la Haute-Savoie. Chaque année, de juin à octobre, une exposition temporaire sur le patrimoine alpin y est présentée. En 2015, « Pourpoint, mantel et chaperon... Se vêtir à la cour de Savoie (1300-1450) ».
Le château de Rovorée est un château savoyard[55].
L'église paroissiale est dédiée àsaint Pancrace[30] et porteuse d'un passé chargé d'histoire. Elle a été transformée à plusieurs reprises. Le clocher actuel est unclocher à bulbe, typique de l'architecture religieuse savoyarde et piémontaise[30]. Il a été construit entre 1856[30]. Au départ, il était recouvert d'écailles en fer étamé. Au fil du temps, le clocher a rouillé ; il est maintenant recouvert d'acier inoxydable ; la flèche et le coq à son faîte sont recouverts d'or.
Village médiéval fortifié situé sur les rives du Léman, adhérente de l'association desplus beaux villages de France[45], c'est l'une des destinations touristiques les plus prisées duChablais français.
Au fil des années, il figure parmi les lauréats aux concours nationaux de fleurissement (1992, 1995, 1998, 2001, 2007). Yvoire est aussi classée au « Grand prix national du fleurissement » depuis1995 et a reçu la médaille d'argent à l'édition de 2002 du concours européen du fleurissement.
Alfred de Bougy (1814-1874) visita le village. Voici comment il le décrit :« un ramassis de laides cahutes élevées sur un terrain en pente, tourmenté, rocailleux, qui descend au lac ; les rues, — si l'on peut donner ce nom à des passages nauséabonds, à peu près impraticables, — servent de rigoles à l'eau des fumiers ; les plusapparentes de ces masures ressemblent à des loges à porcs, la fumée en sort par des portes basses ; bêtes et gens vivent pêle-mêle, mangent et boivent au même pot, grouillent dans d'étroits et fétides réduits ; là, toute chose est repoussante, difforme, et pue la misère. » Entrant dans l'auberge dont« une branche de sapin pendait en guise d'enseigne, suivant l'usage campagnard au toit dont le bord était très large », il rapporte« Dès que j'eus mis les pieds dans ce lieu étroit, peu aéré, affreusement malpropre, je sentis des fourmilières de puces faire l'ascension de mes jambes, et des nuées de mouches vinrent bourdonner à mes oreilles. » (...)« Je m'assis au bout d'une table occupée par quelques buveurs qui ressemblaient plutôt à des animaux qu'à des êtres humains, dont le langage était une sorte de grognement inintelligible, le patois un idiome des plus barbares. »[58]
Les Armes de " Yvoire " seblasonnent ainsi :D'azur à une croix d'or, à une rivière d'argent brochant en pointe, sur laquelle nagent deux cygnes aux ailes éployées, un dans chaque canton.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Messery comprend deux villes-centres (Chens-sur-Léman etMessery) et deux communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑La structureSavoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme lesrésidences secondaires[47].
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Joël Serralongue,Cécile Treffort. « Inhumations secondaires et ossements erratiques de la nécropole des Combes, à Yvoire (Haute-Savoie). Analyse archéologique et questions historiques. », pp.105-118,in Jean-Michel Poisson.Actes de la2e Rencontre Rhône-Alpes d'archéologie médiévale, décembre 1994, Lyon, France. Centre interuniversitaire d'histoire et d'archéologie médiévales, Centre rhônalpin de documentation sur le château médiéval, 1995, N°spécial de Pages d'archéologie en Rhône-Alpes(ISSN1265-9983).