| Animateur de télévision | |
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| Rédacteur en chef |
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| Mère | Euphrosine Mourousi(d) |
| Conjoint | Véronique Mourousi(de à) |
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| A travaillé pour | France Inter(à partir de) TF1 RMC |
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| Distinctions |
Yves Mourousi, né le àSuresnes et mort le àParis 8e, est unjournalistefrançais detélévision et deradio.
Il a notamment été le présentateur pendant 13 ans, de 1975 à 1988, desjournaux d’informations télévisés surTF1 :IT1 13 Heures,TF1 Actualités 13 Heures et enfin leJournal de 13 heures de TF1 (avec sa consœurMarie-Laure Augry)[1].
Célèbre pour sonapostrophe « Bonjour ! » lancée à chaque début d'émission, ou bien pour ses clins d'œil complices à l'actualité à l'entame de ses journaux télévisés, Yves Mourousi est à l'origine d'un changement de style et d'innovations dans la présentation des informations télévisées enFrance.
Né de père inconnu, le jeune Yves Mourousi est élevé par sa grand-mère, Marie Figueira d'Almeida (1888-1971) et s'invente une mère parfaite[2].
En réalité, la princesse EuphrosineMourousi (1907-1965), émigréerusse de noblessephanariote[3] mais désargentée[4], était durant laSeconde Guerre mondiale[5] une intrigante, collaboratrice des Allemands, au point d'être considérée comme faisant partie des « comtesses de la Gestapo ». Pour gagner sa vie durant l'Occupation, cette trentenaire toxicomane profite dutrafic de cigarettes et dénonce des familles juives et d'immigrés russes. D'après l'historien Cyril Eder[6], elle aurait fait de la prison pour avoir escroqué lesnazis et en serait sortie pour accoucher en d'Yves Mourousi.
Durant sa jeunesse l'enfant se pose longtemps des questions sur sa filiation, sa mère ayant eu des aventures avec des Français et des officiers allemands ; elle lui annonce que son père serait un certain Richard Glorieux (1905-1954), collaborateur français. En avril 1947 elle est arrêtée et emprisonnée[7]. En 1950 elle est condamnée à trois ans de prison pourintelligence avec l'ennemi[2]. Elle meurt àAthènes (Grèce), en 1965[8].
Yves Mourousi effectue ses études secondaires aulycée Lakanal deSceaux[9],[10]. Il entre ensuite à lafaculté de droit de Paris et à l'École des langues orientales[11].
Devenu journaliste radio à l'ORTF en 1966 à la stationFrance Inter[12], Yves Mourousi effectue un stage d'été comme journaliste à laMaison de la radio en. Le il réalise son premier reportage radio lors d'unimportant séisme à Arette, dans leBéarn. Alors qu'il se trouve en vacances dans la région il impose ainsi à l'ORTF de rapporter l'événement en direct durant quatre jours de suite[13]. Il revient en triomphe à la maison ronde de la radio à l'été 1967[14],[15].
Lors des événements demai 1968 Mourousi réalise sa première interview télévisée en interrogeantAlain Peyrefitte,ministre de l’Éducation nationale. Le, il présente pour la première fois le journal de 13 heures deFrance Inter, après avoir été rédacteur puis rédacteur en chef d’Inter actualités magazine, la tranche d'information de la mi-journée[2].
En 1972 le rédacteur en chefChristian Bernadac sélectionne plusieurs de ses jeunes journalistes deFrance Inter pour qu'ils produisent et fournissent à la toute nouvelle troisième chaîne de l'ORTF des sujets d'actualités quotidiens intitulés « Inter 3 » ; Mourousi est choisi, ainsi que, parmi ses collègues journalistes,Jean-Claude Bourret etRégis Faucon[16].
Il anime en 1973 sur lapremière chaîne de l'ORTF l'émissionFeux croisés[17].
Fin 1974Christian Bernadac prend les commandes de lapremière chaîne ORTF, qui va devenirTF1, et entraîne son équipe de « la trois » vers « la une »[18].
En 1975, alors que depuis 1968 l'arrivée du Tour de France se déroule à la Cipale, dans lebois de Vincennes, Yves Mourousi etFélix Lévitan, codirecteur duTour de France, suggèrent l'idée d'une arrivée finale sur l'avenue des Champs-Élysées àParis[19]. Mourousi contacte personnellement le nouveau président de la RépubliqueValéry Giscard d'Estaing pour qu'il autorise l'administration à réaliser ce projet[20]. Ainsi, le 20 juillet1975 la premièrearrivée du Tour de France se tient sur l'avenue des Champs-Élysées.
Du, jour marquant la naissance deTF1 à l'antenne en remplacement de lapremière chaîne de l'ORTF, à, Yves Mourousi est le présentateur etrédacteur en chef du journal « IT1 13 Heures ». Il devient ensuite le présentateur de « TF1 Actualités 13 Heures », avec à ses côtés successivementClaude Pierrard,Michel Denisot,Jean-Pierre Pernaut et, à partir de 1981 dujournal de 13 heures de TF1 avec à ses côtésMarie-Laure Augry, constituant ainsi un duo quotidien.
Mourousi apporte un changement radical aux journaux télévisés en France en étant le premier à faire sortir régulièrement le journal de son studio, avec au minimum un direct en extérieur chaque semaine. Il est également le premier aprèsLéon Zitrone en 1971[21] à faire l'interview, mais en direct, du secrétaire général duParti communiste soviétiqueLéonid Brejnev, depuis laplace Rouge àMoscou, époque de l'URSS. Il est également en direct dePologne en 1977 puis de laplace Tian'anmen àPékin en 1979.
Depuis les quatre coins du monde et chaque jour, il lance à l'antenne son célèbre « Bonjour ! »[22]. Cetteapostrophe est peu conforme aux usages conservateurs de l'époque ; il crée cegimmick, à la suite de sa première présentation à la radio, le, car tétanisé il oublie de saluer les auditeurs[2].
À cette époque, la durée dujournal télévisé de TF1 s'étend sur une heure, avec une première partie consacrée à l'actualité et une seconde partie plus tournée vers la culture, l'innovation et les arts. Mourousi présente certains de ses journaux dans des lieux insolites, par exemple un bloc opératoire d'où les téléspectateurs peuvent suivre en direct l'opération d'un malade à cœur ouvert, unecentrale nucléaire, unsous-marin en plongée, unporte-avions de la marine française, l'avion supersoniqueConcorde ou encore lestade Geoffroy-Guichard àSaint-Étienne, le jour du quart de finale de laCoupe d'Europe des clubs Champions contreLiverpool en 1977[23].
En 1985 il réalise enduplex et en direct l'interview du président de laCôte d'Ivoire,Félix Houphouët-Boigny, depuis le studio du journal de13 h, à la suite de l'élection de ce dernier pour un sixième mandat, avec une question audacieuse :« Un sixième mandat pour quoi faire, monsieur le président ? ».

Il se distingue aussi par ses facéties liées à l'actualité :
Le, après un an de conflit avec la nouvelle direction de TF1 (Francis Bouygues etPatrick Le Lay), il présente avec Marie-Laure Augry son dernier journal télévisé, cédant alors sa place àJean-Pierre Pernaut[2],[26],[27].
En 1976 Yves Mourousi crée avec Jacques Plaine, président de la Fédération française des syndicats des libraires, la Fête du livre auxTuileries.
En 1978 il est nommé « Monsieur Moto », chargé de mission auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports. À cette occasion, il est l'initiateur du projet de construction ducircuit Carole en région parisienne.
Du au il présente le magazine d'informationAventures inattendues surTF1[28]. Dans cette émission est abordée une thématique liée à la consommation, l'industrie ou la recherche. Le magazine est articulé autour d'un reportage, d'une rencontre et d'un débat.
En mai 1984 Yves Mourousi ouvre son bar « Le Look » dans lequartier des Halles, au 49rue Saint-Honoré, dans le centre de Paris alors en pleine mutation avec le « trou des Halles »[29].
En 1985 il enregistre un disque intitulé19 (dix-neuf), adaptation française de la chansonNineteen dePaul Hardcastle, un texte déclamé sur une musique pop, évoquant les faits relatifs à la guerre du Vietnam relatés sur un mode journalistique. L'âge moyen des soldats du Viet-Nam s'élève à 19 ans, expression répétée en boucle, le chiffre 19 devenant leleitmotiv du morceau. Il enregistre un second disque intitulé « ça va ? » en cette même année 1985[30].
En 1985 et 1986, ne craignant pas d'inviter pour son interview des personnes faisant partie des grands de ce monde[31], il conçoit et anime à trois reprises l'émissionÇa nous intéresse... Monsieur le Président avecFrançois Mitterrand. La1re émission est diffusée en direct le dimanche. Mourousi fait sensation lorsque, assis sur le coin du bureau présidentiel, il interroge le chef de l'État, en lui demandant s'il est « un présidentchébran ». Lors de l'émission suivante, le, Mourousi cède ensuite sa place à un jeuneprodige de14 ans et demi,Cyrille de Vignemont, surdoué de l'informatique, lequel questionne le président Mitterrand. La dernière émission est diffusée le, une quinzaine de jours avant le premier tour desélections législatives[32].
En Mourousi présente sur TF1Au nom du peuple français, émission de fiction historique avec notamment son collègueLéon Zitrone, dans laquelle il réécrit leprocès de Louis XVI et à la fin de laquelle les Français sont appelés à voter. Ainsi, 55 % des suffrages exprimés se prononcent pour l'acquittement.
De 1987 à 1989 Yves Mourousi est le directeur des opérations spéciales deTF1[33]. Il occupe cette fonction après son éviction du journal de 13 heures, en. De 1989 à 1991, il devient conseiller d'Hervé Bourges, directeur général deRMC et anime deLa Politique autrement, une interview politique quotidienne.
En 1990, surAntenne 2, il assure une interview dans l'émissionTélé Zèbre deThierry Ardisson[34].

De 1991 à 1994 il est le directeur des programmes et des opérations extérieures de RMC.
En 1995 l’institut national des sports et de l’éducation physique (INSEP) lui confie la charge d'organiser son cinquantenaire. Dans ce cadre, Yves Mourousi organise du 17 au le1er Sommet des géants du sport, plus grand événement sportif jamais organisé en France, hors compétitions, lequel réunit sur le site du célèbre institut plus de 600 champions et stars du sport, toutes générations confondues, et près de 350 000 personnes.
De 1996 à 1998 il est nommé responsable de la mission Paris 2000 de laMairie de Paris, chargée d'organiser les festivités de l'an 2000, sur proposition du maire de ParisJean Tiberi.
En 1997 il annonce dans le quotidienLa Marseillaise son intention de poser sa candidature à la mairie deCannes auxélections municipales de 2001. Dans cette perspective il souhaite« réunir, sans exclusive, et en dehors des habituels clivages politiques habituels ». Mourousi ne concrétisera pas ce projet électoral et ne pourra mener sa tâche à son terme dans la capitale.

Yves Mourousi, habitué de la vie nocturne parisienne avec ses excès (drogue, alcool et sexe)[2], a une réputation de célibataire endurci. Il mène jusqu'en 1985 une vie essentiellementhomosexuelle[35], à l'insu du grand public bien que lui-même n'en fasse pas un grand secret dans son milieu professionnel.Danièle Gilbert évoque en 2018 dans son autobiographie une relation entre le journaliste etDavid Bowie[36].
En 1976 le journalistePhilippe Bouvard évoque « ses goûts » pour les hommes, dans son livre journal de bordDu vinaigre sur les Huiles, dans une chronique sur sa fausse idylle avecMireille Mathieu, mise en scène pour la presse[37].
En 1984 Yves Mourousi fait allusion à son homosexualité dans un entretien accordé au journal gayMagazine[38] mais, en raison de la faible circulation de ce périodique, l'entretien passe alors inaperçu auprès du grand public[39].
Le il épouseVéronique Audemard d'Alançon (1961-1992), et le mariage religieux est célébré à l'église Saint-Paul de Nîmes, à deux pas desarènes. Ce mariage est l'événement mondain de l'année 1985. Des milliers de personnes, dont de nombreux médias, sont présents àNîmes, le marié ayant convié leTout-Paris : acteurs, réalisateurs, artistes, journalistes.
Selon divers témoignages, l'union d'Yves Mourousi avec Véronique Audemard d'Alançon est, contrairement aux rumeurs qui la veulent « bidon », un véritable mariage d'amour[2] : le journaliste aurait mal vécu de voir ses noces tournées en dérision parColuche etThierry Le Luron lors d'un mariage parodique quelques jours avant la véritable cérémonie[40],[41],[42],[37],[2].
De leur union naît une fille,Sophie, le (soit lors du quarante-quatrième anniversaire d'Yves Mourousi).En 1987, Véronique, enceinte, perd leur deuxième enfant dans un grave accident de voiture[réf. nécessaire].
Son épouse meurt en, à 31 ans, d'uneméningite foudroyante[43],[44].
Yves Mourousi meurt le des suites d'un malaise cardiaque[45],[46],[47]. Sa dépouille repose aucimetière du Montparnasse, auprès de son épouse Véronique[48],[49],[50].
Le Yves Mourousi échappe à un attentat à l'explosif à son domicile. Une bombe fait exploser son appartement et une partie de l'immeuble situé au 126boulevard Suchet, dans le16e arrondissement de Paris. L'attentat est revendiqué par un certain « Front uni arabe », une organisation qui n'a jamais existé. Un mystère entoure toujours cette affaire : Yves Mourousi a-t-il été réellement visé ou serait-ce son compagnon,Éric Yung, lequel, avant d'être journaliste et écrivain, a fait partie d'un service de la police judiciaire du36, quai des Orfèvres ? Pour autant, le jour même Mourousi tient à présenter le journal de 13 heures deTF1.
L'affaire est relayée dans le journal télévisé, mais Mourousi laisse le soin àMichel Denisot de l'annoncer. Mourousi ne veut faire aucun commentaire, d’autant plus que cela pourrait impliquer son compagnon à l'antenne et dévoiler ainsi sa vie intime. Le présentateur remercie toutefois les personnes qui l'ont soutenu lors de cette épreuve.
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