Ministre des Affaires étrangères dans legouvernement de son successeurHerman Van Rompuy, il retrouve ses fonctions de Premier ministre le, mais démissionne à nouveau en avril 2010. Le roi acceptant cette démission « en suspens », Leterme dirige alors un gouvernement d'affaires courantes jusqu’à la prise de fonction de son successeur,Elio Di Rupo, le.
Du à, il est secrétaire général adjoint de l'OCDE[1]. Entre 2014 et 2019, il a occupé le poste de secrétaire-général de l'organisation intergouvernementaleIDEA pour la promotion de la démocratie et l'assistance electorale[2].
Chrétien-démocrate, il entame sa carrière politique dans sa province deFlandre-Occidentale, avant d’être élu auParlement fédéral en 1999. Il siège alors dans l’opposition. Son parti y reste après lesélections de 2003, et Yves Leterme en prend la direction. En 2004, après la victoire aux élections régionales, il devientministre-président et ministre de l’Agriculture et de la Pêche de laRégion flamande, menant une coalition qui regroupe aussi les socialistes, les libéraux et laNieuw-Vlaamse Alliantie, parti indépendantiste.
Le discours d’Yves Leterme séduit nombre d’électeurs et son parti, le CD&V, allié au parti indépendantiste flamandN-VA, gagne haut la main les élections, enlevant 30 sièges sur 150 à la Chambre[4] et 9 (+ 5 cooptés/de communauté) sur 71 au Sénat. Yves Leterme, candidat au Sénat, a obtenu 796 521 voix de préférence[5].
Le, le roi Albert II charge Yves Leterme deformer un gouvernement.
Le, il demande au roi d’être dessaisi de sa mission de formation du nouveau gouvernement belge, ce dernier accepte la démission[6].
Le, après la mission d’Herman Van Rompuy comme explorateur et la remise de son rapport au roi, Yves Leterme reprend la mission de formateur, secondé dans un premier temps par Herman Van Rompuy qui s’était chargé d’explorer les pistes de solution institutionnelle, nœud à l’origine de la première démission du formateur.
Le, Yves Leterme présente sa démission au roi de sa fonction de formateur à la suite du blocage des négociations. Le 21 décembre, il est nommé Vice-Premier ministre et ministre du Budget, de la Mobilité et des Réformes institutionnelles (il partage ce dernier dossier avec le francophoneDidier Reynders) au sein dugouvernementVerhofstadtIII, formé de manière transitoire en attendant qu’un accord de gouvernement soit trouvé entre les différents partis belges, et notamment entre francophones et néerlandophones.
Le, comme prévu, il devient le37ePremier ministre belge et forme ungouvernement basé sur une coalition pentapartite — mais sans comprendre ses alliés indépendantistes de laN-VA qui refusent de participer au gouvernement. Appeléecoalition arménienne car reprenant les couleurs dudrapeau arménien : l’orange (couleur de la famillechrétienne-humaniste duCD&V néerlandophone et ducdH francophone), lebleu (couleur de la famillelibérale duVLD néerlandophone et duMR francophone) et lerouge (couleur de la famillesocialiste ici uniquement représenté par lePS francophone). Cette composition vaut également à cette alliance le nom de « coalition lilas » (orange-bleu avec une nuance de rouge).
À la suite de l’échec des négociations gouvernementales sur le volet institutionnel, il présente sa démission au roi Albert II le[7]. Le, un communiqué du palais royal annonce que le Roi refuse cette démission et que trois émissaires royaux (Raymond Langendries,François-Xavier de Donnea etKarl-Heinz Lambertz) sont désignés pour « examiner de quelle manière des garanties peuvent être offertes pour entamer d’une manière crédible un dialogue institutionnel[8] ». Le, il présente la démission de son gouvernement à la suite de l'affaire Fortis. Le, Yves Leterme laisse la main augouvernement Van Rompuy.
Il fait finalement son retour au gouvernement le, lorsqu’il est choisi comme nouveau ministre des Affaires étrangères deBelgique, afin de remplacer le libéral néerlandophoneKarel De Gucht, promu à laCommission européenne du fait de l’élection du libéral francophoneLouis Michel auParlement européen.
Il présente la démission de son gouvernement le après que les Libéraux de l’Open VLD, parti de sa coalition, ont décidé de quitter le gouvernement, à la suite des difficiles négociations relatives à un règlement deBruxelles-Hal-Vilvorde. Après un weekend de tentatives de rétablissement de la confiance entre les communautés, le roi accepte la démission le. Le gouvernement reste néanmoins en fonction commegouvernement d’affaires courantes jusqu’à la nomination de son successeur.
À la suite des élections législatives anticipées de 2010, la Belgique se trouve à nouveau plongée dans une crise politique et dans l'impossibilité de former un nouveau gouvernement. Yves Leterme demeure en fonction pour gérer les affaires courantes durant plus d'un an : ce n'est que le qu'il passe les pouvoirs à son successeurElio Di Rupo, ce dernier étant enfin parvenu à former le nouveau gouvernement.
Le, lors d’une interview au quotidien françaisLibération, il déclare, à propos desfrancophones vivant dans lescommunes à facilités, qu’ils « ne sont pas en état intellectuel d’apprendre le néerlandais, d’où la prolongation de ce statut d’exception »[10].
Le président duParti socialiste,Elio Di Rupo, estime que ces propos sont insultants pour les francophones de la périphérie bruxelloise et doivent probablement découler soit d’une erreur de traduction, soit d’une mauvaise utilisation de la langue française[11].Isabelle Durant, secrétaire fédérale du partiEcolo, estime qu’Yves Leterme« ne se distingue plus guère duVlaams Belang[11] ». Plusieurs hommes politiques bruxellois néerlandophones s'insurgent contre ces déclarations, dontPascal Smet (ministre dusp.a),Guy Vanhengel (ministreVLD) et égalementGeorges De Smul etLieve Lippens (du CD&V comme Yves Leterme)[12]. Les éditorialistes de la presse francophone marquent également leur désapprobation alors que ceux de la presse néerlandophone se montrent, en général, moins indignés, certains qualifiant l’interview d’ironique[13].
Le, en réponse aux critiques des responsables francophones, Yves Leterme dit dans la presse néerlandophone[14] :
« Les personnalités politiques francophones qui ne connaissent pas le néerlandais mais qui défendent un discours pro-Belgique sont absolument peu crédibles. »
Marianne Leterme, sa cousine, tête de liste Ecolo à Mouscron, affirme qu’Yves Leterme ne pense pas vraiment ce qu’il dit des francophones, qu’il n’est pas séparatiste et n’a pas réellement des idées si radicales[15].
Le, alors occupé à essayer de former un gouvernement, il entonneLa Marseillaise, hymne national français, lorsqu’un journaliste de laRTBF lui demande de chanterLa Brabançonne[16],[17], suscitant de nombreuses réactions dans la classe politique.
↑« Savez-vous comment on appelle aussi la RTBF ? Radio Mille Collines », voirGazet van Antwerpen : « Leterme had in de Nederlandstalige media de openbare omroep RTBF vergeleken met Radio Mille Collines. » (Leterme a comparé dans les médias néerlandophones le groupe de radio-télévision public RTBF avec Radio Mille Collines).