Pour les articles homonymes, voirJouffa.
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Archives conservées par | Fondation nationale des sciences politiques (Fonds Yves Jouffa, YJ, Département archives, DRIS, Sciences Po)[1] ![]() |
Yves Jouffa, né le àParis et mort le dans la même ville, est un militant desdroits de l'homme,résistant, avocat engagé en politique[2],[3].
La vie et la carrière d'Yves Jouffa sont marquées par ses origines juives et ses convictions laïques, par les compétences juridiques qu'il a tôt acquises et par la constance d'un militantisme de gauche, longtemps « dissident » par rapport aux grands partis, qui le porta, de 1984 à 1991, à la présidence de laLigue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen.
Son père Yankel était né àJitomir en Ukraine, alors Russie[4] ; sa mère Rebecca en Roumanie.
Né en 1920, Yves Jouffa adhère à 16 ans auxJeunesses socialistes et devient, deux ans après, l'un des dirigeants des Étudiants socialistes de Paris. Il milite ensuite auParti socialiste ouvrier et paysan[5].
Il est mobilisé en, démobilisé en août puis affecté auxchantiers de jeunesse, créés par le gouvernement de Vichy. Arrêté le par des policiers français lors de l'une des premièresrafles deJuifs opérées dans Paris, il est incarcéré aucamp de Drancy jusqu'au. Réfractaire auSTO, il passe dans la clandestinité et rejoint larésistance : il s'engage dans lesFFI et prend part aux combats pour la libération de la Normandie.
Dès la fin de la guerre, il reprend ses activités militantes et devient, en 1957, l'un des fondateurs de l'Union de la gauche socialiste (UGS) puis duParti socialiste unifié (PSU) en 1960, qu'il quitte le pour créer, avec d'autres, l'Union des groupes et clubs socialistes (UGCS). Il en est cependant exclu, en même temps queJean-Pierre Biondi etGilles Desson, du fait de son opposition à la fusion de l'UGCS avec laSFIO pour créer un "nouveau" Parti socialiste.
Parallèlement à ses activités politiques, il poursuit sa carrière d'avocat et plaide devant les tribunauxalgériens. Avocat politique, il défend notamment les membres duMouvement national algérien (MNA). Spécialiste du droit de la construction, il est également membre de la commission de la procédure pénale et du conseil de l'Ordre des avocats au barreau de Paris.
Membre puis vice-président de laLigue des droits de l'homme, il en devient le président en 1984. Sous sa houlette, la Ligue s'engage notamment en faveur du droit de vote, aux élections locales, des résidents étrangers non communautaires. En 1988, il devient expert de laFédération internationale des droits de l'homme, membre de la Commission nationale consultative des droits de l'homme auprès du premier ministre et vice-président deDroit et démocratie.
Outre ces différentes activités, Yves Jouffa publie de nombreux articles et collabore à plusieurs revues dontHommes et liberté. Il a été un des témoins de l'accusation lors des procès deKlaus Barbie et deMaurice Papon, sous forme d'enregistrement du procès Barbie pour le second procès, Yves Jouffa étant alors gravement malade.
Il meurt le à l'âge de 78 ans, àParis, et est inhumé aucimetière du Montparnasse (division 2) dans la même ville.
Il est le père du journalisteFrançois Jouffa.