Frontalier duViêt Nam, duLaos et de laBirmanie, il regroupe des populations de diverses appartenancesethniques (25 minorités nationales). Région essentiellement montagneuse, le Yunnan reste une des provinces les moins riches de Chine, malgré le développement de la production deriz,cacao,café,thé, de laspiruline et dutourisme. Le PIB est passé de 400 milliards de yuans en 2006 à 1486 milliards de yuans en 2016.
La province du Yunnan se situe au sud-est duTibet, au sud duSichuan, au sud-ouest duGuizhou et à l'ouest duGuangxi, ainsi qu'au nord-ouest duViêt Nam, nord duLaos et nord-est de laBirmanie.
Le Yunnan possède des paysages d'une très grande diversité, séparé des plateaux arides duTibet au nord par le col du Hong-La (4 220 m) jusqu'aux forêts tropicales duXishuangbanna et comprenant la chaîne montagneuse desmonts de Cangshan. Province essentiellement agricole dotée de terres très fertiles (la « terre rouge » du Yunnan) et d'un climat généralement clément, le Yunnan exporte une très grande variété de fruits et légumes.
Plusieursfleuves importants traversent le Yunnan dont :
leYangzi Jiang (扬子江 / 揚子江, yángzǐ jiāng ou le fleuve bleu) ;
Voisin de la forêt pluviale, le Yunnan se caractérise par sa grande diversité biogéographique et spécifique avec du paléoendémisme. Le Yunnan abrite plus de 200 bassins sédimentaires fossilifères documentant l'histoire évolutive de la biodiversité, le développement de la mousson et les changements d'altitude régionaux et comprend une forêt subtropicale de conifères à feuilles persistantes, classée comme l'un des centres endémiques les plus floristiques de la Chine[1].
La province est connue comme le paradis des plantes et des animaux. Elle compte plus d'espèces de plantes d'originetropicale, subtropicale,tempérée et froide que n'importe quelle autre province chinoise. Il s'agit aussi bien d'anciennes espèces locales que d'espèces importées. Parmi les 30 000 espèces de plantes supérieures chinoises, 18 000 peuvent être trouvées au Yunnan.
Le climat du plateau du Tibet dans le district de Xianggelila, au nord de la province, ne permet pas la production de fruits ou de riz, ils sont donc amenés depuis d'autres régions de la province. Au contraire, dans le sud-ouest, dans le district de Xishuangbanna, le climat tropical est propice à une importante production denoix de coco,bananes et de nombreux autresfruits tropicaux. Lemaïs est produit dans toute la province. Les champs sont généralement de petite taille et la culture peu mécanisée.
Le climat tempéré et humide de cette province permet à de nombreuxchampignons d'y pousser dont certains ont de nombreuses vertus médicinales. À Kunming par exemple, vers le mois de septembre, de nombreux restaurants proposent des spécialités de fondues aux champignons, composées de différents champignons de la région.
Laspiruline y est également massivement cultivée et vendue à très bon prix dans les boutiques de thé ou de plantes médicinales (entre 150 et 200 yuans les 500 g).
Situé à l'intersection duplateau tibétain, du sud de la Chine et de l'Asie du Sud-Est, le Yunnan peut être globalement divisé en trois grandes régions géographiques, chacune ayant des caractéristiques culturelles distinctes. Les régions du nord et de l'ouest, s'étendant du plateau tibétain, ont démontré des liens culturels avec le plateau tibétain, leSichuan, leGansu et leQinghai depuis la périodenéolithique. La région centrale est associée à la culture Dian distincte de l'âge du bronze, une culture indigène régionale centrée autour dulac Dian connue pour son travail du métal sophistiqué et sa complexité sociale. Les régions de l'est et du sud du Yunnan ont été influencées par les populations côtières du sud-est de la Chine dès le Néolithique, par l'intermédiaire des voies navigables du bassin de larivière des Perles[2].
Après lachute des Han en 220, une révolte éclate dans le sud de la région au début de la période desTrois Royaumes (220 - 280), maisZhuge Liang, le premier ministre duShu,réprime la révolte en 225. Le Yunnan reste chinois jusqu'au début de ladynastie Jin (265 - 420), où les troubles consécutifs à laguerre des huit princes (291 - 306), puis à la chute desJin de l'ouest en 317, permettent aux tribus locales de reprendre leur indépendance.
À partir de 649, la région est à nouveau unifiée par leroyaume de Nanzhao (南诏, 649 — 902) puis leRoyaume de Dali (937 — 1253), dont les élites étaient de languebai. Le Royaume de Dali a connu deux périodes, de 937 à 1095, avant son renversement par Gao Shengtai, qui forme le royaume de Dazhong, puis de retour, de 1096 à 1253, date laconquête par les Mongols.
C'est sous la gouvernance mongole de la région queMarco Polo a voyagé dans le Yunnan et a décrit son émerveillement dans le récit de son voyage.
Les Mongols créent le système detusi basé sur lesystème Jimi (羁縻制 / 羈縻制, jīmí zhì, « contrôle jimi ») de ladynastie Tang qu'ils installent dans les régions comportant d'importantes minorités à la périphérie de l'empire. Les mongols créent leTusi de Lijiang (丽江土司, également connu sous le nom tibétain deJang yultibétain :ལྗང་ཡུལ, Wylie :ljang yul,THL :jang yul) àLijiang, gouvernant la région de populationNaxi, il perdure jusqu'en 1723. Le premier tusi en estA-tsung A-liang(zh) (translittération chinoise,chinois :阿琮阿良 ; pinyin :ācóng āliáng).
AuXVIIe siècle, sous le règne des Mongolsqoshots auTibet, le roi qoshotDalaï-Khan, basé dans le Kokonor (Qinghai) est le protecteur duDalaï-Lama. Ce dernier incite en 1667 le roi à se soumettre aux ordres de la courmandchoue de laDynastie Qing. En 1670,Wu Sangui (ou Wou San-Kwai), alors prince du Yunnan, remet le territoire de Zhongdian (中甸, Zhōngdiàn, Tchong-Tyen, aujourd'huiShangri-La), qui obéissait jusqu'alors au rois deLijiang (Li-Kyang), au roi qoshot. Il y installe alors une garnison delamas et un marché ouvert aux Mongols et Tibétains. 12 ans plus tard (1682), la cour de Chine y envoie des troupes pour prendre possession des territoires. Le dalaï-lama allié desMandchous, se plaignait des actions du prince à l'Empereur de Chine, tandis que les lamas empêchaient la progression des Qoshots sur le territoire. Une enquête secrète est alors commanditée par l'Empire en 1680, à la mort de Wu Sangui, à la11e lune de 1678, la paix revient sur la région[3].
Paysannes du Yunnan repiquant du riz à 2 000 m d'altitude.
Le Yunnan est une région où l'activité agricole est très forte et très diversifiée du fait de ses climats très contrastés. La province produit, des fruits tropicaux, tels quenoix de coco (Cocos nucifera[10]),banane (Musa yunnanensis(en) est une espèce sauvage de la région),ananas[11] etcacao[12]. Elle produit également beaucoup dethé, notamment les célèbresPu-erh et tuocha, duriz, de l'hévéa, ducafé.
Le Yunnan est le premier producteur mondial despiruline. Il en est produit également sur l'île deHainan, dans la province duGuangdong, ce qui fait de La Chine le premier producteur mondial avec 50 % de la production en 2013[13]. La production de la marque Green-A, dudistrict de Chenghai, dans la province du Guangdong, a connu, avec celle desÉtats-Unis la marque Cont-healthy un épisode de production contenant duplomb, les autorités sanitaires chinoises ont alors immédiatement fermé la production pour remise en norme, les tests on démontrés que la production du Yunnan n'est pas concernée[14].
On peut citer la culture maraîchère que l'on retrouve un peu partout enChine, mais surtout la culture et la transformation dutabac sous forme decigares vendus principalement dans la province, et de cigarettes de la marqueHongmei (红梅) deHongtashan (groupe Hongda(zh)), dont le siège est situé àYuxi, vendues dans l'ensemble de la Chine.
L'élevage tient lui aussi une place relativement importante, la production laitière permet la commercialisation dans la province de produits tels le rubing (乳饼 / 乳餅, rǔbǐng), sorte de fromage qui se déguste revenu à la poêle.
ÀKunming a régulièrement lieu l'exposition horticole internationale. L'activitéhorticole s'est développée et ce même pour des roses produites sous licence.
Le PIB de la province à une importante croissance, il passe de 400 milliards de yuans en 2006 à 1 200 milliards en 2013, et est de 1 486 milliards de yuans en 2016.
Répartition des minorités ethniques dans la province du Yunnan.
La géographie complexe de la province du Yunnan englobant des chaînes de montagnes, des gorges et des vallées fluviales, a donné naissance à de multiples cultures diverses et abrite le plus grand nombre de minorités ethniques de Chine[2].
Le Yunnan se distingue ainsi par une grande diversité ethnique et culturelle. LesHan représentent plus de 60 % de la population et de nombreuses autresnationalités sont présentes dans la province. Elles ont parfois des particularités marquées, ainsi lesNaxi, environ 320 000 personnes, possèdent une langue et une écriture propres. LesMosuo (80 000 personnes) et lesAini[réf. nécessaire] (30 000) ont une structure socialematriarcale. Les Mosuo sont connus pour la liberté sexuelle dont jouissent les hommes comme les femmes, et qui est comparable à celle desZhaba dans leSichuan.
Dans le district deLijiang, la culturedongba des Naxi (écriture pictographique, religionanimiste ettotemiste, mêlée de bouddhisme) est très présente. La musique purement acoustique reste très importante dans la culture naxi, alors qu'elle est plus souvent mêlée à de la musique électrique ou électronique dans les autres cultures chinoises. On peut entendre différentes formations orchestrales composées d'une vingtaine d'instrumentistes.
Dans le district deDali, les Bai sont majoritaires, vêtus de costumes composés de blanc et d'autres couleurs selon les branches de la culture bai.
Dans le Sud du Yunnan, àXishuangbanna, près de 75 % de la population est de la minorité dai, d'originethaïlandaise ; lehulusi, instrument de musique dai, est très répandu dans cette région. La production d'argenterie et de bijoux composés d'argenterie et des pierres précieuses est une spécialité des hommes dai. Ils doivent dans leur culture trouver les matériaux et produire les bijoux pour leurs futures ou actuelles épouses.
On trouve généralement localement les écritures de ces minorités sur les panneaux au côté du chinois mandarin ; tibétain àXianggelila, thaïlandais àXishuangbanna ou dongba àLijiang.
Le Yunnan est unemosaïque linguistique. En plus dumandarin, la langue officielle de laChine, les langues parlées au Yunnan appartiennent à plusieurs familles linguistiques :
Boucle en bronze doré. Deux léopards attaquant un sanglier. Même localisation que les précédentes.
Boucle en bronze doré. Deux loups attaquant un cerf. Même localisation que les précédentes.
Coffre de bronze du royaume de Dian destiné à contenir la monnaie locale, des coquillages « porcelaines » ou cauri (Cypraea moneta). Musée national de Chine, Pékin.
Le musée deDali conserve aussi des pièces de cette qualité parmi de nombreux bronzes duroyaume de Dali, datant de l'époque desSong. Trois splendides pagodes témoignent avec grâce de l'architecture bouddhiste interprétée par les constructeurs de ce royaume indépendant de 937 à 1253, jusqu'à l'invasion mongole.
Deux figures deGuanyin provenant du royaume deDali. Bronze et bronze doré[N 1].
Le Yunnan est une province très touristique, du fait de sa grande diversité de paysages et de cultures. Parmi les hauts-lieux touristiques, on trouve :
Lijiang (丽江), sans doute la plus belle ville du Yunnan, est une cité ancienne, à la culturedongba desNaxi qui a conservé tout son charme, tout en se dotant d'un aérodrome (atterrissage à sensation en altitude) et d'infrastructures modernes (Guan Fang Hôtel, 5 étoiles), entouré par quelques anciens villages et notamment un site de préservation de la culture dongba.
Kunming (昆明), le chef-lieu de la province, avec ses maisons anciennes, ses nombreux parcs et ses grottes somptueuses et bien aménagées,Expo99, une expositionbotanique permanente et anciennement internationale.
Shilin (石林) Laforêt de pierre, un parc de plus de huit hectares où l'on peut se promener dans des formations naturelles vertigineuses.
La ville deDali (大理), capitale historique d'une des minoritésBai, avec ses troispagodes (les « tours » de Dali), son temple bouddhiste surplombant la ville et sa jolie ville ancienne.
La jolie ville traditionnelle deJianshui au sud de Kunming.
Encore plus au Sud, les superbes rizières en terrasses deYuanyang et ses marchés colorés de la minoritéYi etHani.
Le parc des minorités, à proximité de Kunming, présente diverses minorités ethniques et leurs spécificités culturelles.
LeXishuangbanna (西双版纳), habité à 75 % par la minoritéDai région bordant laBirmanie et leLaos. Le climat y est tropical, les cocotiers, bananiers et le Mékong rappellent l'Asie du Sud-Est. On peut y visiter un parc botanique de classe internationale ouvert au public, un parc abritant une forêt tropicale primaire et la présentation de cultures de différentes minorités dont lesaini. Un lac abrite un spectacle présentant la culture des minoritésdai. Région productrice d'argenterie et de bijoux en argent et pierres précieuses, de noix de coco et de bananes. Lehulusi,flûte à hanche composée d'une gourde et de bambou, de culture dai, est très développé dans cette région, mais s'est répandu dans toute la Chine.
La ville deRuili, où vit une importante communautémusulmane (pakistanaise). En émane une ambiance très particulière. En pleinTriangle d'or, c'est aussi le siège d'un important commerce et trafic derubis, dejade et autres pierres précieuses.
Principalement chinois, les touristes rapportent des milliards d'euros au Yunnan[18][réf. nécessaire].
Politique de transit sans visa de 72 heures à Kunming
Kunming offre le transit sans visa de 72 heures pour les visiteurs étrangers munis de visas de pays tiers et de transit à Kunming[19].
Les visiteurs étrangers, titulaires de passeports délivrés par un des pays inclus dans la liste des politiques des 72 heures de transit sans visa, permet le séjour à Kunming jusqu'à 72 heures, et pourrait s'appliquer pour un transit sans visa lors des séjours en Chine à l'autorité de contrôle de l'immigration de l'aéroport international de Kunming-Changshui. Cette politique n'est applicable que pour les visiteurs étrangers qui entrent et partent par Kunming lors de leur séjour.
Selon les règlements du ministère de la Sécurité publique de la république populaire de Chine, les visiteurs étrangers qui remplissent toutes les exigences suivantes pourraient s'appliquer pour le transit sans visa :
Titulaires de passeports délivrés par les 51 pays suivants, titulaires de documents de voyage internationaux valides, qualifiés pour l'entrée dans le pays de destination finale, qui détiennent des billets d'avion valides pour une escale de 72 heures à l'aéroport international de Kunming-Changshui avant de rejoindre le pays tiers.
La politique des 72 heures de transit sans visa est valable pour les détenteurs de passeports des pays suivants :
↑Danielle Elisseeff,Manuels de l'École du Louvre : Art et archéologie : La Chine du Néolithique à la fin des Cinq Dynasties, 2008, pages 228-229. Avec la notice correspondant à un coffret à couvercle montrant une réunion de villageois autour d'une demeure semblable à celle reproduite ci-dessus.