L'hagiographie desconquistadors fait venir le motYucatán d'une mauvaise interprétation des Espagnols à leur arrivée dans cette région peuplée deMayas. Une anecdote relatée comme une farce en1541 par lefranciscainToribio de Benavente dans sonHistoire des indiens de la Nouvelle Espagne[3] et reprise en1566 par l'archevêqueDiego de Landa dans saRelation des affaires du Yucatan[4] veut qu'ils aient créé cetoponyme en interprétant librement les paroles desAmérindiens :Ma c'ubah than (« Nous ne comprenons pas vos paroles »).
Une autre explication voit dansYucatán la combinaison de deux mots locaux,yuka (= tuer) etyetá (= beaucoup)[réf. nécessaire], allusion au fait que les Mayas y furent exterminés, par des bactéries et maladies multiples transmises par les animaux d'élevage et domestiques envoyés en masse par les conquistadors. Une troisième explication tiendrait dans la phrase « U Yu c-atan » qui signifie « les colliers de nos épouses » qui auraient été remis en cadeau à des colons en remerciement de leur sollicitude. Aucune de ces étymologies populaires ou littéraires n'est documentée, et toutes reposent sur des reconstitutionsa posteriori à partir dumaya, quitte à inventer une anecdote qui à force d'être reprise revêt l'apparence de la tradition.
En1890, dans sonÉtude philologique relative au nom d'Amérique et à celui de Yucatan, l'évêque de YucatanCrescencio Carrillo y Ancona (1837-1897), membre de laSociété mexicaine de géographie et statistiques, de laSociété d'ethnologie américaine deNew York et de l'Association de philosophie américaine dePhiladelphie, relève, dans lecodexChumayel duChilam Balam, l'homonymie deYucalpeten, qui désigne le territoire desItzá, et deYucatan. Il l'explique par l'équivalence entrepeten, qui signifie « territoire », et sa métaphoretan, qui signifie « épouse », la terre étant comparée à une mère et ses habitants à ses enfants[5]. L'élision du l devant le t serait typique dumaya ou une prononciation espagnole fautive, ou les deux.Yucal, deyu (« collier », « perle ») etcal (« gorge »), désigne ces colliers de prestige faits en perles dejade et deturquoise qui recouvrent la poitrine. Ainsi, le nom de Yucatan désigne un territoire de prestige, une sorte d'apanage, emphatiquement comparée à la dot d'une riche héritière.
Dans la région, la consommation du maïs est attestée vers -4 500 et sa culture, vers -3 600 ans, alors qu'on observe une migration en provenance de l'amérique centrale contribuant à 50% des lignées postérieures[9]. La migration est concommitante à la déforestation et la culture du maïs, et sa source est apparentée auxChibchas (enColombie)[9]. Lemanioc et les piments (Capsicum sp.) étaient transformés au cours de l'Holocène moyen, peut-être également dès 4 500 ans avant notre ère[9].
Les villesMayas d'Uxmal et deChichén Itzá se développent à partir duVIIIe siècleapr. J.-C., mais déclinent rapidement et brutalement au tournant duIer millénaire. L'ancienneTiho, ouIchcanziho, était l'une des principales villes de la province maya deChacán. Toutes ces villes ont perdu toute importance, et sont recouvertes par la forêt, mais les Mayas sont toujours là quand les conquistadors arrivent après avoir conquis le Mexique. Dans la péninsule, les Mayas étaient organisés en nombreuses chefferies rivales ou alliées, qui s'allièrent ou combattirent les Espagnols.
Le conquistadorFrancisco de Montejo fonde la ville deMérida le (cette ville possède unhomonyme enEspagne). Cette fondation marqua l'occupation définitive de la région par les Espagnols. Leurs alliés indiens (dont les Xiu, fondateurs d'Uxmal dont le site est 80 km au sud de Mérida) conservent des droits, les autres sont la proie de l'encomienda, un système servile. Au fil du temps se constitue une société créole, hispanisée, christianisée et stratifiée, et qui sera plus tard illustrée par laguerre des castes : en haut, lescriollos, en bas les indigènes, et entre les deux lesmestizos et lesladinos.
L'empire espagnol rattache la région au Mexique, et elle rejoint l'empire mexicain après laguerre d'indépendance du Mexique. Opposée aucentralisme de la réforme constitutionnelle de 1835, ellese déclare indépendante et forme laRépublique du Yucatán en 1841. Elle occupe alors la totalité de la péninsule. De nouveau rattachée au Mexique, mais avec une autonomie exceptionnelle, entre fin 1843 et fin 1845, puis de nouveau indépendante, elle finit par être définitivement réintégrée à sa demande pour faire face à la double guerre civile qui la déchire : le conflit entre Mérida et ledistrict de Campeche (qui fait même appel auxÉtats-Unis d'Amérique), et le conflit social appeléguerre des castes (qui durera jusqu'au début duXXe siècle). En 1858 Campeche se sépare (et sera reconnu comme état au sein du Mexique en 1863), et en 1902 c'est au tour duQuintana Roo d'être séparé.
Le nom autochtone de lapéninsule du Yucatán, et non du seul territoireItzá, étaitMayab qui signifie enmaya « pas beaucoup » (ma : négation,ya'ab : « beaucoup »)[10].
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La culture du Yucatan est illustrée par la culture maya ; LesMayas étaient une civilisation mésoaméricaine qui s'est développée au Mexique (dans les États du Yucatán, Campeche, Quintana Roo, Chiapas et Tabasco), au Guatemala, au Belize et dans la partie occidentale du Honduras et du Salvador[11].
Les Yucatèques ont été chargés de mettre en valeur leurs styles musicaux au niveau régional et national. Par exemple, lajarana est l'une des danses indigènes du territoire qui les accompagne parfois[12]. Le mélange entre l'influence hispanique et l'origine indigène caractérise ces représentations culturelles depuis plusieurs siècles[11].
↑G. Baudot,Mexico, la cité que l'on n'attendait pas dansDestins croisés, cinq siècles de rencontres avec les Amérindiens édités par l'Unesco et Albin Michel.
↑R. Casares G. Cantón ; J. Duch Colell ; M. Antochiw Kolpa ; S. Zavala Vallado et alii,Yucatan en el tiempo,Yucatán Enciclopedias y diccionarios, Mérida du Yucatan, 1998(ISBN978-970-9071-04-7).