L'Yonne est unerivière de la moitié nord de laFrance. Elle coule principalement à l'ouest de la régionBourgogne-Franche-Comté. Elle est le principal affluent gauche de laSeine. Elle a donné son nom au département de l'Yonne.
Par sa direction et son débit, supérieur à celui de la Seine àMontereau-Fault-Yonne, leur confluence, l'Yonne a joué un grand rôle dans le développement et l'approvisionnement de Paris, depuis leMoyen Âge jusqu'à l'époque des chemins de fer, notamment pour leflottage du bois de chauffage depuis leMorvan et la descente desvins de Basse-Bourgogne.
Vue panoramique de la tourbière d'où sort l'Yonne, sur lemont Préneley.
L'Yonne prend sa source dans unetourbière sur lemont Préneley à 738 mètres d'altitude, au cœur de la forêt de La Gravelle dans le massif duMorvan. Elle se situe sur le territoire de la commune deGlux-en-Glenne[4], au sud-est deChâteau-Chinon.
La pente moyenne de l'Yonne est de 2,38 pour mille. Son bassin-versant est estimé à 10 836 km2[1]. L'Yonne apporte à laSeine une moyenne de 93 m3/s (voir le module ci-dessous).
Plusieurs retenues ont une incidence sur l'Yonne :
Confluence de laSeine et de l'Yonne àMontereau-Fault-Yonne. LaSeine est à gauche (pont à deux arches), l'Yonne à droite (pont à trois arches).
L'Yonne est parfois présentée comme le véritablefleuve dubassin de la Seine. Dans cette perspective, ce ne serait pas l'Yonne qui se jetterait dans la Seine, mais l'inverse : la Seine qui se jetterait dans l'Yonne[5],[6].
Si on considère qu'un fleuve porte le nom du cours d'eau le plus important, la logique voudrait qu'on nomme « Yonne » le cours d'eau en aval du confluent. Cependant, leshydronymes sont plus affaire d'histoire que de données géographiques brutes : la Seine est décrite comme le cours d'eau principal depuis plusieurs millénaires (auIer siècle av. J.-C.,Jules César, dans sesCommentaires sur la guerre des Gaules, mentionne par exemple que Lutèce, la futureParis, est située dans une île de la Seine[10]).
L'Yonne en crue près des rochers de Basseville à Surgy.
Le débit de l'Yonne a été observé sur une période de 51 ans (1958–2008), àCourlon-sur-Yonne, localité du département de l'Yonne, située à peu de distance de son confluent avec la Seine àMontereau-Fault-Yonne[2].
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : H2721010 -Courlon-sur-Yonne pour un bassin versant de 10 700 km2[2] (données calculées sur 51 ans)
Lalame d'eau écoulée dans le bassin de l'Yonne est de 274 millimètres annuellement, ce qui reste modéré, quelque peu inférieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais assez supérieur à celle de l'ensemble du bassin versant de la Seine (220 millimètres). Ledébit spécifique (ou Qsp) se monte à 8,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Il faut enfin souligner que l'importance des débits de crue de l'Yonne en amont de Paris a une grande influence sur le niveau des crues de la Seine dans la capitale.
1 800 000 tonnes de marchandises sont transportées annuellement sur l'Yonne. Cela représentait, en 2005, 134 millions de tonnes-kilomètres. En 2006, les travaux d'élargissement à 10,50 mètres de l'écluse de Port-Renard à Courlon ont été menés à bien et inaugurés. Désormais des convois de 1 000 tonnes (contre 400 à 450 tonnes auparavant) peuvent naviguer sur l'Yonne depuis la Seine jusqu'à l'aval de Migennes (début ducanal de Bourgogne). Ces convois transportent surtout des céréales, du bois et des produits des carrières. Avec l'ouverture ducanal Seine-Nord-Europe, le trafic pourra s'étendre vers leNord-Pas-de-Calais et l'Europe du Nord. La capacité de transport de l'Yonne est encore sous-utilisée et pourrait facilement doubler.
Il existe trois ports de plaisance sur l'Yonne :Joigny,Villeneuve-sur-Yonne etAuxerre. AvecMigennes,Saint-Florentin etBrienon-sur-Armançon, situés non loin de la rivière sur les canaux adjacents, ces six ports de plaisance constituent le réseau départemental. Ces ports sont des endroits où les bateaux peuvent résider toute l’année. On y trouve du personnel portuaire et des professionnels dunautisme.
On constate une présence nettement plus importante de plaisanciers sur la partie méridionale de la rivière ainsi que sur son prolongement sud, lecanal du Nivernais. Selon les années, entre 45 et 60 % des plaisanciers sont Français. Ils proviennent surtout d'Île-de-France et de la régionRhône-Alpes. Parmi les étrangers, ce sont lesAllemands qui sont les plus nombreux, mais on note une présence importante d'Italiens et deBelges.
Outre ces ports de plaisance, douze haltes nautiques ont été établies sur l'Yonne. Il s'agit d'équipements légers offrant un service minimum. Ils permettent un arrêt de courte durée afin de se ravitailler dans une localité ou passer quelques heures sur la terre ferme (spectacle, restaurant, visite touristique, etc.).
P. Verdier de Pennery, « Les gués de la Seine et de l'Yonne de Nogent-sur-Seine et d'Auxerre à Paris »,Bulletin de la Société préhistorique française,vol. 56,nos 11-12,,p. 731-748(lire en ligne)