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Yaoi

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Dessin couleur de style manga, où deux jeunes hommes s'embrassent sous un parapluie.
Deuxbishōnen qui s'embrassent, situation typique dans une œuvreyaoi.
Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avecYayoi.

Leyaoi(やおい?), aussi appeléboys' love (BL), est dans la culture populairejaponaise un genre d'œuvres de fiction centré sur les relations sentimentales et/ou sexuelles entre personnages masculins. Le genre duyaoi concerne essentiellement lalittérature ainsi que le monde dumanga et de l’anime, mais se retrouve aussi à plus petite échelle dans le cadre desjeux vidéo, de latélévision et ducinéma, ainsi que d'autres types de supports. L'équivalent féminin duyaoi est leyuri.

Bien que centré sur les relations homosexuelles masculines, leyaoi est un genre qui est principalement supposément destiné au public féminin. Il cohabite avec lemen's love, un autre genre qui traite de l'homosexualité masculine, cette fois destiné à un public gay. Ces deux genres, bien que possédant des différences thématiques et stylistiques, possèdent aussi des points communs et s'inter-alimentent. La frontière entre les deux est donc parfois poreuse, et il arrive que les deux genres soient confondus. Le public est aussi partiellement partagé, avec des hommes gays qui lisent duyaoi et des femmes qui lisent dumen's love.

Leyaoi est réputé pour sa forte communauté amateur dans les cerclesdōjinshi. Ces productions amateurs peuvent être des créations originales ou bien des parodies d'œuvres ou de personnes existantes. Là encore la littérature et les mangas forment la majeure partie des créationsyaoi amateurs.

Des œuvres de typeyaoi ou approchant sont apparues tout au long duXXe siècle, mais il ne s'établit comme genre à part entière qu'au cours des années 1970 au sein desshōjo manga. Au fil des décennies qui suivent le genre se diversifie, et bien que toujours fortement lié aux démographies féminines, il touche un public de plus en plus large et diversifié en termes de sexes, degenres et de sexualités. Depuis les années 2000, la production tant professionnelle qu'amateur deyaoi s'est globalisée à l'international, se mêlant à la pratique occidentale duslash.

Définitions

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Au cours de l'histoire, différents termes ont été utilisés pour désigner tout ou partie du genre ainsi que ses sous-genres. Les universitaires spécialistes en manga Mark McLelland et James Welker considèrent qu'il y a eu quatre principaux termes historiques, qu'ils définissent ainsi[1] :

Shōnen'ai(少年愛?)
Ce terme a été largement utilisé pendant les années 1970 et 1980 pour désigner lesshōjo manga mettant en scène l'homosexualité masculine. Aujourd'hui il est parfois utilisé rétroactivement afin de désigner les œuvresyaoi de cette époque, mais dans le discours japonais actuel le terme a repris son sens premier, où il désigne lapédérastie.
JUNE
Ce terme est dérivé d'unmagazineyaoi éponyme qui était publié de la fin des années 1970 au milieu des années 1990, et a été utilisé pour nommer le type de mangas publié dans ce magazine. Il a aussi été utilisé pour désigner des créationsyaoi amateurs, essentiellement les créations originales et non les parodies.
Yaoi(やおい?)
Est un acronyme pouryama nashi, ochi nashi, imi nashi qui peut se traduire par« pas declimax [dans la narration], pas de chute [au récit], pas de sens [à l'histoire][2] ». Ce nom auto-dérisoire est établi en 1979 et a été diffusé par un cercledōjinshi influent. Il s'est popularisé au cours des années 1980 et désigne depuis les créations amateurs du genre, mais est aussi parfois utilisé comme terme-parapluie pour désigner l'ensemble des créations amateurs et professionnelles.
Boys' love(ボーイズラブ?)
Généralement écrit enkatakana ou par son acronyme« BL ». Ce terme apparaît au début des années 1990 pour désigner les productionsyaoi professionnelles, mais est aussi utilisé comme terme-parapluie pour désigner l'ensemble de la production amateur et professionnelle.

Ces termes représentent des concepts qui se chevauchent les uns les autres, il n'y a pas de frontière exacte entre chacun d'eux[3]. De plus en Occident le sens de ces termes a tendance à changer en fonction des pays[1], notamment le termeshōnen'ai est souvent utilisé en Occident pour désigner les amours suggérées ou platoniques[4].

D'autres termes sont régulièrement utilisés dans la cultureyaoi, sans toutefois être limités à cette dernière. Par exemple[5] :tanbi(耽美?,« esthète » ou« esthétique »),aniparo(アニパロ?,contraction de« anime parody »),sōsaku(創作?,création originale),niji sōsaku(二次創作?,création dérivée) etsanji sōsaku(三次創作?,création dérivée d'une création dérivée).

Concepts et thématiques

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Bishōnen

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Article détaillé :Bishōnen.

Les protagonistes deyaoi sont pour leur majorité desbishōnen(美少年?,beau garçon). Lesbishōnen deyaoi sont des adolescents ou des jeunes hommes plus ou moins androgynes, que James Welker décrit comme un mélange des« esthètes et décadents européens duXIXe siècle », despetits chanteurs de Vienne, des célébrités androgynes telles queDavid Bowie, et de la figure de labishōjo(美少女?,belle fille)[6]. Il ajoute que cesbishōnen ne sont — physiquement et mentalement — ni des hommes ni des femmes, ce sont des êtres qui vivent en dehors du« mondehétéro-patriarcal », ils appartiennent en quelque sorte à un troisième sexe. Ils sont essentiellement homosexuels, c'est-à-dire qu'ils sont romantiquement et sexuellement attirés par d'autresbishōnen, bien que ce ne soit pas toujours de façon exclusive ; ils peuvent aussi avoir des relations avec des hommes ou des femmes[6],[7].

Plusieurs mangakas et d'autres académiciens, telle Yukari Fujimoto de l'université Meiji, considèrent que lesbishōnen deyaoi sont des« femmes dans des corps d'hommes », et sont la continuation des femmes travesties en hommes desshōjo mangas telles que Saphir dePrincesse Saphir ou Oscar deLa Rose de Versailles[8],[9], directement inspirés desotokoyaku de larevue Takarazuka[10]. Ce« travestissement » permet aux femmes d'échapper à la relation hétérosexuelle qui est perçue comme violente[8] et effrayante, assimilable à unviol ou à dumasochisme, où la femme y est systématiquement la victime[11]. Les relations entrebishōnen sont au contraire« sans-danger » et« pures », ce qui permet aux femmes d'expérimenter le sexe en toute sécurité[12].

Cette vision desbishōnen comme étant des« femmes dans des corps d'hommes » fait que cesyaoi ne cherchent aucunement à décrire l'homosexualité masculine[8], et qu'au contraire, ils autorisent une lecture lesbienne[13]. James Welker compare ainsi lesbishōnen à la définition du mot« lesbienne » de la théoricienne lesbienneBonnie Zimmerman :« elles sont des perturbatrices de l'hétérosexualité, elles incarnent une figure en dehors du patriarcat, une faille dans la dualité dugenre[6]. »

Seme etuke

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Dessin manga couleur, ou deux hommes à moitié déshabillés se font face à face, l'homme de gauche étant dans une posture dominante par rapport à l'homme de droite.
Représentation d'un coupleseme (à gauche) etuke (à droite).

La dynamique entre la figure duseme et la figure duuke apparaît dans les œuvres amateursyaoi au cours des années 1980 avant d'être reprise et généralisée par les BL commerciaux, devenant un standard du genre[14]. Leseme désigne« l'attaquant », le membre qui domine le couple et qui lors du rapport sexuel pénètre l'autre. Leuke est quant à lui le« receveur », il est le membre dominé et qui lors du rapport sexuel est pénétré[15].

Ces deux termes ont été empruntés au monde du sport japonais, avec les deux verbessemeru(攻める?,attaquer) etukeru(受ける?,recevoir, subir) employés dans lesarts martiaux japonais. L'usage d'un tel vocabulaire peut ainsi signifier que le rapport sexuel obéit à ses propres règles et codes[16].

Des critiques duyaoi tels que Keith Vincent de l'université de Boston voient dans cette dynamiqueseme/uke un écho à la dynamique hétérosexuelle, notant que leuke est généralement efféminé, naïf, et sujet aux attentions et aux désirs des hommes autour de lui, quand leseme apparaît comme une sorte de« prince ». Il considère ainsi que la seule différence entre les romances hétérosexuelles etyaoi vient du fait que puisque les deux protagonistes sont des hommes, aucun n'est socialement bridé, notamment dans le cadre du monde du travail[17].

D'autres critiques, telles que la spécialiste littéraire Yōko Nagakubo récusent cette lecture hétérosexuelle de la dynamiqueseme/uke. Nagakubo note que si leuke est essentiellement féminin, il conserve des traits masculins, et que leseme possède lui aussi des traits tant masculins que féminins[18]. De plus elle note que le rôle sexuel des deux membres du couple est déterminé par le contraste entre ces traits masculins et féminins, ce qui fait qu'un personnage peut être selon la situation un« prince » ou une« princesse », et que selon le partenaire, le personnage peut changer de rôle. Pour Nagabuko les caractéristiques masculines et féminines ne sont ainsi plus des contraintes imposées par le modèlepatriarcal, mais deviennent des libertés, qui peuvent être explorées de différentes façons.

L'essayiste Yumiko Watanabe considère que la répartition des rôles entre leseme et leuke est soumise à trois facteurs différents : le statut social, la stature physique et la spiritualité du personnage. Ces trois facteurs permettent de jouer avec les rôles, ce qui a permis de créer de nombreux archétypes et stéréotypes, tels que le« sasoi uke » (quelqu'un de mentalementseme mais physiquementuke), le« hetare zeme » (unsemeloser), le« jō uke » (unuke qui a le port d'une fière princesse), le« keigo zeme » (unseme qui s'adresse à son partenaire avec révérence), le« yancha uke » (unuke pervers), le« gekokujō » (lorsque leuke se met à dominer sonseme), et d'autres encore. Tous ces archétypes et stéréotypes sont construits pour être contradictoires[19].

Pour Yukari Fujimoto, cette fluidité entre lesgenres offerte par la dynamiqueseme/uke permet tant à l'auteur qu'au lecteur deyaoi de« jouer avec le genre », en combinant les facteurs du genre et les dynamiques de domination comme il l'entend. Comme l'histoire se passe entre hommes et qu'il n'y a plus de différence physique entre les partenaires, l'œuvreyaoi autorise au lecteur, tant féminin que masculin d'essayer de nouvelles possibilités vis-à-vis des caractéristiques genrées traditionnelles, en s'identifiant auseme, auuke, ou en adoptant une position voyeuriste[19].

Yaoi etslash

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Article détaillé :Slash.

Une part importante desyaoi amateurs consiste en desfanfictions où une relation amoureuse ou sexuelle entre deux personnages masculins est imaginée. Cette pratique de« mise en couple » duyaoi est l'équivalent duslash pratiquée en Occident, si bien que les deux pratiques sont aujourd'hui généralement confondues[20].

La création duyaoi commence par la recherche dumoe, une réponse affective pour un personnage fictionnel, ou dans le cas duyaoi, une réponse affective sur la relation partagée entre deux personnages. Le terme« personnage » est relativement large : il concerne aussi bien des personnages de fictions existantes, des personnalités réelles ou des personnes de l'entourage du créateur deyaoi qui ont été« fictionnalisées », ainsi que des représentationsanthropomorphiques d'objets, de plantes, d'animaux ou même de concepts[21]. Si à peu près n'importe quoi peut êtremoe, généralement seul ce qui est originaire d'une fiction ou ce qui est lié aux fictions est sujet aumoe, une personne réelle doit quant à elle être réappropriée par le créateur comme un personnage fictionnel avant de pouvoir êtremoe. Par ailleurs les personnages réellement gays sont généralement jugés peu intéressants et rarement sujet aumoe[22].

Lorsque lemoe est établi entre deux personnages, la fantaisie peut commencer. Cette fantaisie consiste principalement à« jouer avec la sexualité » et« jouer avec le genre » selon les modalités de la dynamique entreseme etuke[23].

Thématique du viol

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Lors du premier rapport sexuel entre unseme et unuke, il n'est pas rare que ce dernier soit relativement violent, leseme forçant leuke, ce qui s'apparente à unviol[24]. Pour autant leuke finit par répondre positivement au rapport sexuel et atteint la jouissance. Aux yeux des auteurs et des lecteurs japonais ce« viol apparent » est en fait l'expression la« plus brute du désir et des sentiments » que leseme a pour leuke. Cette dynamique et cet acte du viol est similaire aux situations que l'on retrouve dans lesshōjo mangas érotiques et pornographiques hétérosexuels, où le personnage féminin est elle aussi régulièrement violée par le personnage masculin[25]. Rare est l'apparition de scènes de viol "réalistes" où les victimes ont des répercussions psychologiques suivant les actes qu'elles ont subis. Under Grand Hotel, une histoire qui se passe dans une prison, est une des œuvres qui mettent en scène l'acte violent qu'est le viol. La victime/leuke s'y fait violer à maintes reprises par son "amoureux"/seme.

Histoire

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Avant 1970 : les prémices duyaoi

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La pratique de l'homosexualité tant masculine que féminine ainsi que la mise en valeur de l'androgynie ont été historiquement et traditionnellement acceptées au Japon, notamment dans la classe dessamouraïs, au sein des établissementsbouddhistes ou encore dans l'environnement autour du théâtrekabuki[26],[27]. Mais au cours de l'ère Meiji (1868-1912) le pays s'ouvre au monde occidental, et entre autres choses il importe lasexologie hollandaise qui considère l'homosexualité comme une pathologie[11], ainsi que le concept de« l'amour romantique » (attraction spirituelle entre un homme et une femme) qui n'existait jusqu'à présent pas dans la conscience japonaise. Cette nouvelle notion de l'amour, nomméeren'ai, remplace rapidement les autres formes d'amour qui existaient jusqu'à présent au Japon. Ces autres formes d'amour (dont l'amour homosexuel) sont alors considérées comme« barbares » et« féodales »[28].

Bien que l'homosexualité devienne de plus en plus mal perçue dans la société japonaise, certains artistes continuent d'exploiter le thème, mais de façon détournée[29]. Le plus célèbre d'entre eux dans le Japon d'avant-guerre est le peintre lyriqueKashō Takabatake qui travaille notamment pour les magazinesshōnen de l'époque. Les illustrations de garçons qu'il publie pour le magazineNihon shōnen deviennent rapidement l'image du« garçon idéal du Japon », oubishōnen. Cebishōnen est notamment caractérisé par ses« ambivalentes passivité, fragilité, fugacité et douceur »[30], et est généralement représenté dans un mondehomosocial, où règne une certaine tensionhomoérotique. La large diffusion des illustrations de Takabatake au sein du public masculin (et dans une moindre mesure féminin[31]) homoérotisent sensiblement des environnements masculins, notamment la marine japonaise et quelques établissements scolaires, dont certains sont réputés pour leur« chasse auxéphèbes »[32]. À leur tour ces environnements masculins homoérotiques inspirent des écrivains, dont le célèbre écrivainMori Ōgai[8],[33].

Mari Mori, fille de Mori Ōgai et romancière, rédige une trilogie mettant en scène une histoire homosexuelle entre hommes dont le premier volume,A Lovers' Forest, est publié en 1961. Cette trilogie est généralement considérée comme l'œuvre fondatrice duyaoi[34], même si Mori refuse d'être considérée comme la précurseur du genre[35]. L'auteur deyaoiKaoru Kurimoto confesse ainsi avoir été directement inspirée par l'œuvre de Mori[36]. L'œuvre de Mori est influencée par la littérature européenne et notamment lalittérature gothique[37], et pose les bases de ce qui plus tard deviendra deslieux communs duyaoi, tels que l'exotisme occidental, la haute éducation et richesse des protagonistes, la différence d'âge relativement importante entre les deux membres du couple, ou encore le caractère fantaisiste voire surréaliste de l'environnement[38].

Du côté des mangas, des changements s'opèrent avec la naissance du genregekiga en 1957, qui se veut plus réaliste et plus ancré dans la société japonaise. Legekiga inspire une recherche de rapports humains plus réalistes dans le manga, ce qui ouvre la voie au traitement de la sexualité dans les œuvres non-érotiques et pornographiques[39]. Notamment la mangakaHideko Mizuno débute en 1969 leshōjo mangaFire! qui met en scène l'amour homosexuel masculin dans le milieu durock américain et qui érotise ses protagonistes masculins. La même année une autre mangaka, Hiromi Minegishi, publie le mangaJūjika qui est très similaire àFire![40]. Toutes les pièces sont désormais en place pour l'établissement duyaoi en tant que genre à part entière.

1970-90 : dushōnen'ai auyaoi

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Les années 1970 voient l'arrivée d'une nouvelle génération de femmes mangakas deshōjo mangas. Les plus célèbres d'entre elles sont collectivement connues sous le nom duGroupe de l'an 24. Ces dernières introduisent dans lesshōjo mangas une plus grande diversité de thèmes ainsi que des intrigues et personnages plus profonds. Pour arriver à un tel résultat elles s'inspirent de la littérature, du cinéma, de l'histoire, et des mythes, qui viennent autant du Japon que de l'étranger[41]. Deux d'entre elles,Moto Hagio etKeiko Takemiya commencent à travailler sur des histoires mettant en scène l'homosexualité masculine : le mangaIn the Sunroom de Takemiya est publié en 1970, suivit en 1971 parLe pensionnat de novembre de Hagio. Ces deux mangas sont considérés comme les premiers d'un nouveau genre ; leshōnen'ai[42].

Hagio et Takemiya continuent par la suite à créer de nouveaux mangasshōnen'ai et sont rejointes par d'autres mangakas, telles queToshie Kihara ou encoreRyōko Yamagishi[43]. Les deux œuvresshōnen'ai de cette époque les plus populaires sontLe Cœur de Thomas (1974-75) de Hagio etKaze to Ki no Uta (1976-84) de Takemiya[43]. Ces mangasshōnen'ai mettent en scène des romances tragiques entre jeunesbishōnen particulièrement androgynes et se déroulent le plus souvent dans une Europe historique et romantique[40],[6]. Bien que normalement destinés aux adolescentes et jeunes femmes, ces premiersshōnen'ai attirent aussi un public masculin[44], ainsi que gay et lesbien[45],[13].

C'est aussi pendant les années 1970 qu'apparaissent les premiers magazines gays, dits« homo ». Le premier d'entre eux est le magazineBarazoku[46], publié pour la première fois en 1971. Ces magazines contiennent de nombreuses illustrations, fictions littéraires et mangas d'artistes tels queGengoroh Tagame ouSadao Hasegawa[47]. Ces fictions partagent des points communs avec lesshōnen'ai : les histoires sont des fantaisies peu réalistes, généralement tragiques[47]. Mais si certaines d'entre elles reprennent le stéréotype dubishōnen similaire auxshōnen'ai, les fictions« homo » offrent une large variété de stéréotypes, avec par exemple des personnages plus virils ou plus âgés. Les fictions gays sont aussi généralement moins romantiques et plus érotiques ou pornographiques que peuvent l'être lesshōnen'ai[48]. Si ces magazines« homo » sont principalement à destination des hommes homosexuels ou bisexuels, ils attirent aussi un lectorat féminin[49],[50], notamment Takemiya s'inspire du contenu du magazineBarazoku pour créer ses mangasshōnen'ai[51].

En 1975 a lieu la premièreComic Market, un rassemblement d'artistes amateurs, organisés en cerclesdōjinshi qui produisent mangas, fictions littéraires, animes et jeux vidéo. Les adolescentes constituent la majorité des participants des premières éditions de laComic Market[52], ces dernières sont surtout fans des productions (shōnen'ai ou non) du Groupe de l'an 24, mais aussi des groupes deglam rock et dehard rock occidentaux, devenus populaires chez les adolescentes à la suite des mangas tels queFire!. Les premières productionsdōjinshi sont surtout des parodies des mangas du Groupe de l'an 24 ou d'artistes et de groupes de rock tels queDavid Bowie,Led Zepplin ouQueen[52]. Sous l'influence desshōnen'ai et des magazines« homo », certainsdōjinshi deviennent de plus en plus homoérotiques puis ouvertement homosexuels. Par exemple undōjinshi nomméIsland publié en 1979 représente les deux membres deLed ZepplinJimmy Page etRobert Plant en train de s'embrasser[53]. Le termeyaoi, d'abord utilisé par certains cercles pour qualifier de façon ironique leur créations, devient associé à l'homosexualité masculine en 1979 par le cercleRavuri qui produit ledōjinshi homoérotique nomméRAPPORI: yaoi tokushū gō[54].

Face au succès desshōnen'ai et premiersyaoi, des éditeurs veulent exploiter le marché en créant des magazines consacrés au genre. L'éditeur San shuppan, qui publiait déjà le magazine« homo »Sabu lance en 1978 le magazineJune[55], suivit par le magazineAllan en 1980[56]. Ces deux magazines se spécialisent dans la publication deshōnen'ai, qu'ils décrivent comme étant« à mi-chemin entre la littératuretanbi et la pornographie »[57]. Ces magazines parlent dans leurs articles à la fois de l'homosexualité masculine et du rock et publient des mangas, fictions littéraires et illustrations produits à la fois par des membres du Groupe de l'an 24, des auteurs deyaoi amateurs et des artistes débauchés de magazines« homo »[58]. Le succès du magazineJune est tel que le termeJune-mono ou plus simplementJune commence à concurrencer le termeshōnen'ai pour décrire les fictions homosexuelles masculines[51],[59].

Deux changements majeurs s'opèrent dans le cours des années 1980 dans lesshōnen'ai etyaoi : dans la scèneyaoi lesshōnen mangas sont de plus en plus souvent parodiés, principalement ceux du magazineShōnen Jump. Le manga/animeCaptain Tsubasa devient extrêmement populaire et illustre un changement de paradigme dans leyaoi ; l'action se déroule désormais majoritairement au Japon, et non plus en Occident[60]. Du côté dushōnen'ai on note aussi une dé-occidentalisation des intrigues, qui deviennent plus réalistes et positives tant dans leurs contextes que leurs graphismes, avec des protagonistes plus âgés que précédemment.Banana Fish (1985-1994) d'Akimi Yoshida etTomoi (1986) de Wakuni Akisato marquent ce changement[43],[61].

1990-2000 : explosion duboys' love et controverse

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Le succès de plus en plus grandissant desyaoi intéresse les éditeurs de magazines, qui recrutent plusieurs auteurs deyaoi dōjinshi[62]. Les années 1990 voient l'explosion des magazines consacrés auyaoi, ainsi entre 1990 et 1995, ce n'est pas moins d'une trentaine de magazines consacrés auyaoi qui voient le jour[63]. Si certains magazines ont une courte existence, d'autres s'imposent, telBExBOY qui devient l'un des principaux magazinesyaoi des années 1990[50]. Les mangas de ces magazines sont essentiellement influencés par lesyaoi et les mangas tels queBanana Fish, ils s'éloignent de plus en plus des standardsshōnen'ai des années 1970 et début 1980[63],[64]. Ces magazines disent publier du« yaoi » ou du« boys' love », le terme« shōnen'ai » qui était déjà concurrencé par le terme« June » tombe définitivement en désuétude, notamment à cause de sa connotation pédophile, le terme« June » est lui aussi petit à petit remplacé du fait qu'il est lié au magazine éponyme. Finalement les deux termes« yaoi » et« boys' love » s'imposent sur le marché et deviennent plus ou moins synonymes[65],[64]. En plus des mangas, on assiste à la multiplication des œuvresyaoi sur d'autres supports, tels que lesanime, lesdrama CD et leslight novels. C'est aussi durant cette période que les librairies japonaises commencent à créer des rayons consacrés intégralement au genre[66].

Dans la continuité deBanana Fish etTomoi, de plus en plus deshōjo mangas intègrent des élémentsyaoi dans leurs intrigues sans en faire le cœur de l'histoire, avec par exemple le collectifCLAMP qui publie plusieurs mangas contenant des élémentsyaoi, tels queRG Veda (1990-95),Tokyo Babylon (1991-94) ou encoreCardcaptor Sakura (1996-2000). Lesshōjo mangas de CLAMP font partie des premiers mangas plus ou moinsyaoi à s'exporter en Occident, et notamment en France. Si auxÉtats-Unis les élémentsyaoi deCardcaptor Sakura ont été censurés, cela n'a pas été le cas en France[67].

Entre 1992 et 1996 a lieu la controverse duyaoi(やおい論争,yaoi ronsō?), un important débat par essais interposés dans le magazine féministeChoisir[68]. Ce débat oppose d'une part des militants gays et des militantes féministes, qui accusent leyaoi d'êtrehomophobe en donnant une vision viciée de l'homosexualité masculine[69],[70], et d'êtrehétérosexiste en renforçant lamisogynie de la société japonaise[71]. D'autres part se trouvent des auteurs et éditeurs deyaoi, soutenus par des militants féministes et lesbiennes[72], qui estiment que leyaoi est une fantaisie féminine qui n'a pas pour but de décrire l'homosexualité masculine ni d'être réaliste[73], et présentent cette fantaisie comme un refuge face à la misogynie de la société[74], par ailleurs ils adoptent un discoursqueer de confusion des genres, sexes et sexualités[75] et considèrent que ce sont leurs opposants qui font preuve d'hétérosexisme[76].

Cette controverse fait partie des premières« études du BL », un champ d'étude des sciences humaines sur le BL, qui est désormais considéré comme un pan important de la culture japonaise[77]. Les premières études débutent en 1991 et se focalisent sur l'étudepsychanalytique de la psyché féminine et sur le rapport entre les femmes et laféminité dans la société japonaise[78]. La controverse ouvre quant à elle la voie sur l'étude du traitement des minorités dans les BL[79]. La controverse a un impact certain sur les créateurs deyaoi : par exemple l'écrivaine Kurihara Chiyo abandonne leyaoi pour se réorienter vers la pornographie hétérosexuelle pour femme, quand d'autres autrices, comme Takamatsu Hisako ont pris en compte les arguments de leurs contradicteurs gays, afin de rendre leurs fictions plus admissibles pour un public gay[72].

Depuis les années 2000 : mondialisation duyaoi

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La crise économique de ladécennie perdue commence à toucher le secteur du manga tout à la fin des années 1990 et au début des années 2000, mais leyaoi n'est pas affecté par le phénomène de récession globale du marché, au contraire les magazines BL continuent de se développer[64]. Les rayonnages et étages des librairies intégralement consacrés auyaoi sont eux aussi en progression[80], avec notamment la naissance de laotome road(乙女ロード,otome rōdo?,route des filles) en 2004, une rue du quartierIkebukuro àTokyo, connue pour ses nombreux magasins consacrés au BL[81]. Le lectorat masculin, jusqu'à présent minoritaire, est lui aussi en progression ; en 2008 certaines librairies estiment que leur lectorat masculin du BL se situe entre 25 et 30%[80].

Photo couleur d'une étagère remplie de mangas.
Section « yaoi » dans une librairieKinokuniya àSan Francisco.

La production du BL se développe à l'international, on parle alors de« global BL » ou de« gloBL » pour distinguer les productions non-japonaises de BL[82]. Le mouvement commence aux États-Unis en 2001 avec l'établissement de la conventionYaoiCon qui a lieu chaque année àSan Francisco enCalifornie[83],[84]. À partir de 2004 des éditeurs américains commencent à recruter des auteurs américains ou coréens afin de produire des mangas BL, tels queYaoi Press,801 Media, ou encoreYaoi House[84]. Un magazine américain, nomméYaoi Magazine débute en 2008[84]. Le développement du marché du BL et dugloBL aux États-Unis est très rapide au cours des années 2000, avant d'accuser une stagnation à partir de 2008. Cette stagnation est attribuée à la fois à lacrise économique mondiale mais aussi à l'exigence des fans : les éditeurs ne peuvent plus se contenter d'éditer le premier BL venu, ils doivent s'orienter vers des titres de qualité. Malgré cette stagnation, le marché américain continue à se développer lentement au cours des années qui suivent[85],[83].

LaCorée du Sud développe aussi ses propresmanhwas BL : en 2002 paraît l'anthologieYOUTH(야오이 단편집) intégralement constituée de BL[86], puis lamanhwaga Park Hee Jung commence à intégrer des élémentsyaoi dans ses manhwas, tels queMartin et John publié en 2006, et la même année paraît la série BLCrush on you de Lee Kyung Ha[87].

EnAllemagne, les éditeurs profitent du« manga boom » que connaît le pays pendant les années 2000 pour tenter de développer la bande dessinée allemande dont le marché peine à décoller. Ainsi les éditeursEgmont,Carlsen et la filiale allemande deTokyopop recrutent des auteurs locaux inspirés par les mangas japonais afin de créer des mangas allemands[88]. Les premiers mangas sont créés par des hommes et sont à destination d'un public masculin, mais ne rencontrent pas le succès, aussi les éditeurs se tournent alors vers les femmes mangakas et le lectorat féminin. Cette seconde génération de mangas allemands rencontre cette fois le succès, au point que Paul M. Malone de l'université de Waterloo compare ces femmes mangakas auGroupe de l'an 24. À l'instar du Groupe de l'an 24, ces mangakas investissent le genre du BL, qui ne rencontre aucune résistance de la part du lectorat ; le marché allemand de la bande dessinée étant déjà habitué à l'homosexualité, notamment grâce àRalf König, l'un des rares auteurs de bande dessinée allemande ayant connu le succès, qui dépeint l'homosexualité dans ses BD depuis les années 1980. Parmi cesyaoi mangas allemands, on peut citerShanghai Passion (2005) par Ying Zhou Cheng ou encoreStupid Story (2008-2012) par Anna Hollmann. Outre les gros éditeurs, de plus petits éditeurs se spécialisent dans le genre, tels queSchwarzer Turm,Fireangels ouThe Wild Side. Ces petits éditeurs ont la particularité d'être très liés à la scènedōjinshi allemande, leurs mangakas publiant sous le pseudonyme qu'ils utilisent auprès de la communauté.

En France l'arrivée éditoriale duyaoi est plus tardive ; jusqu'au milieu des années 2000, les seuls titres disponibles sont des shôjo ou seinen comportant des romances homosexuelles sans être des yaoi au sens strict: Tokyo Babylon (paru en 1996), Zetsuai 1989 (paru en 2000 dans la collection éphémèreYahoi (sic) deTonkam ce qui en faitde facto le premier manga paru en tant que yaoi en France),Banana Fish (paru de 2002 à 2006),New York New York (paru en 2003),MW (paru en 2004), ouLudwig II (paru en 2004). FinalementKizuna deKazuma Kodaka, puisFake et Sanami Matoh, deux manga parus dans le magazine Be X Boy au Japon, paraissent tous deux en 2004 dans la collection Boys Love deTonkam.Gravitation paraît en 2005 chezTaifu Comics, qui est à l'époque un éditeur généraliste qui se spécialisera progressivement en yaoi.Le Jeu du chat et de la souris paraît le 24 mai 2007 chez Asuka, et obtient un grand succès, lançant définitivement la mouvance du yaoi en France[89]. À la suite de ce succès Asuka lance une collection de manga yaoi ; après le rachat parKazé en 2010 Asuka deviendra le nom du label yaoi de l'éditeur (jusqu'au rachat par Crunchyroll en 2022) ; c'est dans cette collection qu'est notamment éditéViewfinder. Taifu Comics de son côté finit par n'éditer plus que des yaoi (et desyuri) à l'aube des années 2010. Notons que quelquesmanhwa publiés dans les années 2000 à 2010 en France comportaient également des histoires homosexuelles les rapprochant du yaoi, notammentKiss Me Princess de Kim Se Young,Coy (Crush on You) de Kyung Ha Lee,Mille et Une Nuits et Seung-Hee Han et Jun Jin-Suk, ou encoreMartin & John dePark Hee Jung.

Ennovembre 2016 se tient en France àVillejuif (Île-de-France) une convention sur leyaoi, rassemblant plusieurs centaines de personnes, en grande majorité des jeunes femmes. Le yaoi ne fait par exemple pas l'unanimité dans des conventions plus générales consacrées à laculture japonaise contemporaine, comme laJapan Expo[90].

EnSuisse romande, des conventions annuelles existent depuis2017, mises sur pied àLausanne par l'association Yaoi Generation et l'auteure de yaoi MRB. Elles rassemblent plusieurs centaines de personnes, surtout des jeunes femmes, mais également des hommes. Étant donné le caractère explicite des ouvrages, la convention n'est ouverte qu'aux plus de 16 ans. Des artistes internationaux et des éditeurs de yaoi sont invités à chacune de ces conventions ; comme Hamlet Machine, auteure américaine de Starfighter[91] en 2017 et 2022, Amandine Martel, traductrice française de Manga en 2018, Creative Alchemy en 2020 et Clover Doe en 2020 et 2021. Depuis 2021, la presse suisse commence à s'intéresser au genre yaoi et aux conventions, avec des articles dans les journaux romands24 heures[92],l'Illustré[93] , LaTribune de Genève[94] mais aussi un article en allemand dans l'hebdomadaire nationalMigros Magazine.

Édition

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Japon

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Alors que les mangas japonais BL ont été adaptés au cinéma et en séries télévisées depuis le début des années 2000, ces œuvres étaient commercialisées auprès d'un public cible fans de BL plutôt que vers un public général. Lorsque ces œuvres étaient adaptées pour un public général, les scènes de romance homosexuelle étaient généralement minimisées ou entièrement supprimées, comme dans l'adaptation télévisée d’Antique Bakery diffusée surFuji Tv en 2001[95]. Le développement de nouvelles séries télévisées japonaises qui se concentrent explicitement sur les thèmes de la BL et de la romance homosexuelle a été stimulé par les critiques positives et du succès de la série téléviséeAsahiOssan's Love (2016), qui présente untriangle amoureux entièrement masculin comme intrigue principale[96]. Bien qu’Ossan's Love soit une série originale, elle a influencé la création d'œuvres BL adaptées à partir de mangas qui sont commercialisées auprès d'un public de masse. Des exemples notables incluent les séries téléviséesThe Pornographer (2018) sur Fuji Tv,What Did You Eat Yesterday? (2019) surTV Tokyo, etCherry Magic! Trente ans de virginité peuvent faire de vous un sorcier! (2020) sur TV Tokyo, et l'adaptation télévisée deLe Jeu du chat et de la souris (2020)[95].

Yaoi dōjinshi

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Global BL

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Le termeGlobal BL, ou sa version contractéegloBL, désigne les productions BL non-japonaises, qu'elles soient professionnelles ou amateurs, et dans une moindre mesure le terme s'applique aussi à la réappropriation et l’adaptation par les éditeurs et les fans non-japonais des BL japonais[85].

LesgloBL reprennent la plupart des conventions des BL, notamment la dynamiqueseme/uke et la« mise en couple » associée, les protagonistes de typebishōnen ou encore la fantaisie duyaoi[97]. Mais legloBL possède aussi certaines différences avec le BL, notamment la logique de l'exotisme est inversée ; si les BL font appel à l'exotisme occidental et arabe[98], lesgloBL font appel à l'exotisme extrême-oriental, principalement le Japon, mais aussi la Chine et la Corée[88].

Certaines différences entregloBL et BL dépendent du pays : en Allemagne les auteurs degloBL tentent de mimiquer le plus possible les mangas japonais au nom d'une« fausse authenticité » et au détriment de l'innovation[88]. Au contraire lesgloBL américains prennent des libertés par rapport aux mangas japonais, notamment le découpage des planches et le volume des textes suivent les standards desComics, de plus les scènes de sexe desgloBL américains tendent à être graphiquement plus explicites et à moins suivre la conventionseme/uke que leurs équivalents japonais[85]. En autre différence desgloBL américains : les éditeurs pratiquent une censure en évitant des thèmes relativement courants dans les BL japonais mais qui peuvent porter à controverse en Amérique, notamment les relationsincestueuses et leshotacon[85].

Une autre différence majeure entre lesgloBL et les BL concerne le traitement de l'homosexualité et de l'identité gay en elles-mêmes. Au Japon les BL ont une relation ambiguë avec la communauté LGBT et ne cherchent généralement pas à décrire l'homosexualité masculine ou une quelconque identité gay. Ils cohabitent avec les productions de typemen's love (ML), qui sont publiées dans des rayons voire boutiques différents[99]. Au contraire, que ce soit en Amérique, en Allemagne ou même auxPhilippines, les fans et éditeurs considèrent les BL etgloBL comme indubitablement gays, même s'ils connaissent la situation au Japon[85],[88],[97]. Ainsi les fans non-japonais ont des difficultés à appréhender le fait que lesbishōnen seraient des« femmes dans des corps d'hommes » ou un troisième sexe[97]. LesgloBL philippins ont tendance à avoir des protagonistes qui s'identifient comme "gay" et qui doivent faire face à l'homophobie de la société[97]. L'éditeur américainYaoi Press cherche à toucher le public gay en plus du public féminin[85]. En Allemagne l'éditeurMännerschwarm, spécialisé dans la vente de contenu LGBT, publie des productions BL au côté des productions LGBT typiquement occidentales[88]. Et d'une façon générale, les lecteurs non-japonais de BL soutiennent les causes LGBT et sont ouverts à l'homosexualité, ce qui est loin d'être le cas au Japon[97]. De plus les éditeurs occidentaux ne font pas de distinction entre les ML et BL : les rares ML publiés en Amérique ne sont pas publiés en tant que ML, mais en tant que BL[100].

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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Publications académiques

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Publications de vulgarisation

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Notes et références

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v ·m
Animation et bande dessinée asiatiques
Généralités
Public cible
Genre
Histoire…
Industrie
Années
Communautés de fans d'animes et de mangas
Convention d'anime
(liste)
En Amérique du Nord
En Europe
En Asie
En Océanie
v ·m
Drapeau du Japon Sexualité au Japon
Éthique
Fétchisme sexuel
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