Le terme « Yankee » a plusieurs significations, désignant généralement un natif ou un habitant desÉtats-Unis ou, à l'intérieur des États-Unis, un natif ou un habitant de laNouvelle-Angleterre.
Il est attesté pour la première fois en 1758 dans une lettre du généralbritanniqueWolfe, qui combattait alors les Français en Amérique du Nord[1].
En dehors desÉtats-Unis, le terme « Yankee » désigne tout citoyenaméricain de façon familière, parfois péjorative mais aussi parfois positive« grâce en partie à l'intervention américaine durant les deux Guerres mondiales duXXe siècle. »[7].
De nombreuses hypothèses ont été formulées quant à l'origine du mot « Yankee ». LelinguisteHenry Louis Mencken aurait recensé seize étymologies différentes qui ont été suggérées pour ce mot au cours du temps[5].
Trois de ces hypothèses reposent sur le fait que lesNéerlandais avaient colonisé la vallée de l'Hudson de Nieuw Amsterdam (New York) à Beverwijck (Albany) et font remonter le mot « Yankee » à des prénoms néerlandais ou à un surnom donné aux Néerlandais :
selon Michael Quinion[3], le mot « Yankee » dériverait du surnom néerlandais « Janneke » ou « Janke » (« Petit Jean », forme diminutive du prénom « Jan »), qui était également utilisé comme patronyme. Selon ces auteurs, après que les Anglais eurent pris le contrôle de la vallée de l'Hudson en 1664, les familles « Janke » de cette région commencèrent à écrire leur nom « Yanke » pour éviter que les Anglais ne déforment leur nom de famille, le « J » se prononçant « Y » en néerlandais mais pas en anglais, où il se prononce « DJ » comme dans « John ». Le patronyme « Yanke » fut ensuite anglicisé en « Yankee » et devint le surnom des américains néerlandophones à l'époque coloniale. On trouve encore aujourd'hui dans la vallée de l'Hudson des familles portant les patronymes « Yanke » et « Janke ».
selon certains linguistes comme Nicoline van der Sijs, « Yankee » dériverait du prénom néerlandais Jean-Cornelius, Kees étant le diminutif de Cornelius « Jan-Kees » en fut dérivé[1],[8],[9]. ou plus exactement des trois prénoms Jan (Jean), Cornelisz (Cornelius) et Jan Cornelisz (Jean-Cornelius), bien représentés parmi les immigrants néerlandais arrivés entre 1621 et 1664 : selon van der Sijs« il est très concevable que les Anglais de Nouvelle-Angleterre dénommaient de façon méprisante les Hollandais de la colonie voisine deNouvelle-Néerlande comme étant les « Jannen en Kezen » (les Jean et les Cornelius) ou les « Jan-Kezen ». Après que les Anglais aient annexé la Nouvelle-Néerlande (...) le nom « Jan-Kezen » continua à être utilisé mais pour désigner cette fois toute la population de Nouvelle-Angleterre, en ce compris sa composante anglophone : « Jan-Kezen » devint « Yankees ». »[10] ;
une hypothèse émise par Logeman en 1929« ne considère pas « Jan-Kees » comme étant un prénom double mais comme une variante de « Jan-Kaas » qui se traduit littéralement par « John Cheese » (« Jean fromage ») et est un terme général pour désigner un Néerlandais, quelqu'un venant du pays du fromage »[11].
Trois autres hypothèses attribuent au mot une origineamérindienne :
Nicoline van der Sijs rapporte qu'« en 1775, il a été suggéré que le mot dérivait du nom d'une tribuamérindienne, lesYankoos, qui signifait prétendument « les invincibles », mais ce nom n'a jamais été trouvé »[5] ;
selon van der Sijs, un officier britannique suggéra en 1789 que le mot viendrait du moteankke (« lâche ») par lequel lesautochtonesCherokee auraient désigné les colons de laNouvelle-Angleterre qui n'auraient pas aidé les Amérindiens durant laguerre d'indépendance des États-Unis, mais l'autrice estime que cet officier ne peut pas être considéré comme objectif car il avait lui-même participé à cette guerre du côté britannique[5] ;
enfin, et toujours selon van der Sijs,« en 1822, il a été suggéré que le mot était une altération du motEnglish, tel que prononcé par les Amérindiens septentrionaux »[5].
On trouve parfois, quoique rarement, la graphiefrancisée « yanqui » comme dans les livres et articles de l'écrivain, comparatiste et critique françaisRené Étiemble.
La graphieyanqui provient de l'espagnol, qui en fait beaucoup usage dans la raillerie.