Yaël Braun-Pivet, née le àNancy (Meurthe-et-Moselle), est unefemme d'Étatfrançaise,présidente de l'Assemblée nationale depuis le 28 juin 2022.
Avocate etmilitante associative, elle adhère auParti socialiste (PS) dans les années 2000, alors qu'elle réside àTokyo.
Elle rejointLa République en marche (LREM) en 2016 et devientdéputée de lacinquième circonscription des Yvelines à l'issue desélections législatives de 2017. Durant laXVe législature, elle préside lacommission des Lois de l'Assemblée nationale.
En 2022, après avoir été nomméeministre des Outre-mer dans legouvernement Borne, elle est réélue députée et accède à la présidence de l'Assemblée nationale, devenant la premièrefemme à occuper cette fonction. Elle est réélue à la tête de la chambre basse après lesélections législatives de 2024, cette fois à lamajorité relative.
Yaël Braun naît le àNancy (Meurthe-et-Moselle).
Elle se présente comme descendante de« l'immigration slave,juive polonaise etjuive allemande »[1], son grand-père, tailleurjuifpolonais s'étant réfugié à Nancy dans lesannées 30 pour fuir l'antisémitisme[2],[3]. Après laguerre, il estmédaillé de la Résistance.Libération indique qu'elle n'est« ni pratiquante ni croyante », mais qu'elle« célèbre en famille lesfêtes juives comme le faisait son père[2] ».
Son père est cadre dans une entreprise publicitaire et sa mère, ancienne enfant placée en famille d'accueil par laDirection départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS), eststénodactylographe[4].
Elle est mariée à Vianney Pivet,cadre supérieur chezL'Oréal. Ils ont cinq enfants et, en 2017, résidaient auVésinet[5].
En, elle déclare être prise en charge depuis plusieurs années pour uncancer du sein détecté lors d'un contrôle médical de routine et encourage les femmes à se faire dépister régulièrement[6],[7].
Après des études à lafaculté de droit deNanterre, elle est d'abordavocate endroit pénal aubarreau de Paris puis aubarreau desHauts-de-Seine jusqu'en 2003[5] . Elle exerce d'abord sept ans en droit pénal au sein ducabinet d'avocat d'Hervé Temime[8], puis dans son propre cabinet avec deux associés àNeuilly-sur-Seine[9].
De 2003 à 2012, elle s'expatrie avec son mari et ses enfants en Asie (àTaïwan puis auJapon), puis auPortugal[10],[5].
À son retour en France en 2012, elle obtient unmaster en « droit des affaires etjuriste d'entreprise », puis crée unestart-up de courts séjours enchambre d'hôtes avant de s'orienter vers l'engagementbénévole[5],[10].
En 2014, elle s'investit dansLes Restaurants du Cœur desYvelines, en dirige bénévolement l'antenne deChanteloup-les-Vignes en 2015, puis crée le centre d'accueil deSartrouville, y encadre une centaine de bénévoles[1]. Membre du conseil d'administration des Restos du Cœur des Yvelines, elle devient en septembre 2016 la responsable nationale du déploiement de l'activité « accès à la justice »[11],[5].
Elle démissionne de ses fonctions bénévoles lors de son élection de députée en 2017[12].
Yaël Braun-Pivet esttrésorière de la section duParti socialiste àTokyo dans les années 2000[9]. Après avoir« toujours voté PS »[13], elle adhère à l'automne 2016 àEn marche[9], parti dans lequel elle dit avoir« retrouvé toutes [ses] idées profondes en termes de dépassement des clivages politiques et de pragmatisme »[12], convaincue par la position d'Emmanuel Macron contre leprojet de réforme de la déchéance de nationalité[8].
Le, lors du second tour desélections législatives, elle est élue députée avec 58,99 % des voix, devançant le député sortantJacques Myard[14].
Le, elle est élue présidente de lacommission des Lois de laXVe législature, une des huit commissions permanentes de l'Assemblée nationale[15] face à l'ex-PRGAlain Tourret[16].
Le Monde affirme que« son parcours tranche quand l'usage voulait que la fonction soit réservée à des députés expérimentés » et que« la volonté deparité n'est pas étrangère » à son élection[13]. D'aprèsLe Nouvel Obs, elle« n'avait pourtant pas les faveurs de l'Élysée »[9]. Elle déclare à ce sujet :« Je n'avais de relations spéciales avec personne, j'ai présenté mon parcours et été élue. Pour une fois, ce n'est ni un ami ni un « pressenti » et je trouve ça bien ! »[9]. Elle devient la première femme[17] à accéder à cette fonction après une première élection à l'Assemblée nationale[2] et la deuxième à accéder à la présidence de cette commission sous laCinquième République, vingt ans aprèsCatherine Tasca[13]. Elle souligne que cette dernière« était une ancienne ministre » et« avait donc déjà une stature politique », et juge ainsi« inédit d'avoir une inconnue à cette fonction-là »[18].

Alors que le début de sa présidence commence par une série de maladresses et de moqueries[19] et que l'opposition critique l'attitude dugroupe La République en marche lors des débats de la commission[13],[20], son travail est finalement salué par l'ensemble desgroupes parlementaires[21],[2]. Elle est notamment à l'origine de plusieurs visites de terrain (prisons,centres de rétention administrative) par les députés membres de la commission, simultanées et dans toute la France, qu'elle qualifie d'« emblématique d'une volonté nouvelle d'aborder les politiques publiques sur la base de contrôles exercés sur le terrain »[22]. En juin 2018, l'AFP estime qu'elle« incarne depuis un an le « renouvellement » à l'Assemblée par son style et son approche de terrain, mais son poids politique reste questionné »[1]. L'AFP commeLe Monde la présentent comme une présidente« atypique »[1],[23]. En janvier 2022,Libération estime qu'à l'Assemblée nationale, elle« a fini par convaincre de sa compétence, y compris dans l'opposition », et l'on salue son empathie et sa bienveillance[2]. Dans le même temps,Le Figaro évoque son« retour en grâce », estime qu'elle« s'est révélée une bûcheuse acharnée » et que« son engagement dans le suivi des textes anti-Covid lui a permis de se rendre incontournable à l'Assemblée nationale »[24].
Le quotidienLibération relève qu'« elle n'hésite pas […] à s'écarter des positions du gouvernement : on l'a vue protester contre la « commission » d'experts censée procéder à la réécriture de l'article 24 de laloi sécurité globale et elle était à la manœuvre, avec l'opposition, pour exempter les 12-15 ans dupasse vaccinal »[2].
En septembre 2018, après la nomination deFrançois de Rugy au gouvernement, elle se porte candidate à laprésidence de l'Assemblée nationale[25], mais se désiste pour soutenirRichard Ferrand qu'elle avait critiqué quelques heures avant[26]. Des proches de Richard Ferrand lui auraient signifié qu'elle serait « purgée » de la présidence de la commission des Lois si elle maintenait sa candidature[27].
En juillet 2019, lors de la remise en jeu des postes au sein du groupe LREM, elle est reconduite à la présidence de la commission des Lois contreLaetitia Avia[28].
Yaël Braun-Pivet est rapporteure duprojet de loi organique pour la confiance dans la vie politique,« un texte qu'elle défendait ardemment avant même d'accéder » à la présidence de la commission[13]. À son initiative, la commission adopte, le, avec le soutien du gouvernement, un amendement au texte, visant à durcir le régime des sanctions applicable aux parlementaires touchant illégalement des indemnités dans desentreprises publiques ou desautorités administratives, alors queMediapart relève de nombreuses situations de ce type[29].Le Journal du dimanche la classe alors parmi« les 10 députés qui vont peser dans le quinquennat »[30].
Yaël Braun-Pivet choisit de faire de la question desprisons un axe important de son mandat[31]. Le, une trentaine de députés membres de lacommission des Lois, issus de différents groupes politiques, se rendent, à son initiative, dans des établissements pénitentiaires dans toute la France[32], afin d'étudier de près la situation carcérale du pays. Dans le prolongement de ces visites, quatre groupes de travail sont créés au sein de la commission des Lois et confiés aux membres du bureau. Ces groupes émettent des recommandations sur la prise en charge des détenus présentant destroubles psychiatriques, la diversification des conditions de détention par le recours auxétablissements ouverts, l'activité en détention et le lien avec le tissu économique local dans une perspective deréinsertion[33].
Présidant le groupe sur la diversification des conditions de détention, Yaël Braun-Pivet s'est personnellement investie pour le développement de centres pénitentiaires de réinsertion, modèle français de prisons à sécurité allégée (dites « ouvertes »), défendant l'idée qu'« on ne peut pas calquer tout le régime de détention sur les profils les plus dangereux »[34]. La députée s'est rendue à la prison ouverte deHorserod (en) auDanemark[35], ainsi qu'aucentre de détention de Casabianda-Aléria enCorse[36], afin d'étudier le fonctionnement de ces établissements. Elle dit y avoir constaté de nombreux avantages :« coûts de construction et de fonctionnement moins élevés que pour une prison classique (sic) »,« détenus davantage responsabilisés »,« activité obligatoire »,« rapports entre les détenus ou avec les surveillants apaisés »,« conditions de détention infiniment meilleures que dans nos maisons d'arrêt surpeuplées »[34].
Le,Nicole Belloubet,garde des Sceaux et ministre de la Justice, a annoncé le souhait du gouvernement qu'une quinzaine d'établissements de ce type puissent être ouverts au cours du quinquennat, selon des modalités qui seront définies sur la base des recommandations faites par la commission des Lois[37]. Dans son rapport, Yaël Braun-Pivet propose de construire dix-huit« centres pénitentiaires de réinsertion » (CPR) de 150 places maximum chacun, soit 2 700 nouvelles places en milieu ouvert. Elle souhaite y ajouter les treize entités présentes sur le territoire aujourd'hui, destinées aux peines courtes ou aménagées, classées en QPS (quartier de préparation à la sortie), QPA (quartiers pour peines aménagées) ou QNC (quartiers nouveau concept). Au total, 3 300 places de prison en milieu ouvert pourraient être créées, à destination essentiellement des détenus qui purgent une courte peine de moins de deux ans, sauf les plus dangereux qui auraient, par exemple, commis desviolences volontaires. Tous feraient l'objet d'une évaluation individuelle renforcée avant leur entrée dans un CPR[38].
En 2020, elle dépose, avecRaphaël Gauvain, uneproposition de loi visant à instaurer des mesures de sûreté pour lesterroristes sortant de prison[39]. Celle-ci prévoit une forme d'assignation à résidence pour des personnes sortant de prison après avoir purgé leur peine, à travers des mesures telles qu'un suivi par leservice pénitentiaire d'insertion et de probation, des obligations de pointage dans un commissariat, le port debracelet électronique, l'interdiction de quitter le territoire ou de paraître dans certaines communes ou catégories de lieux, l'obligation de déclarer son emploi et son domicile et de ne pouvoir en changer qu'avec l'autorisation préalable dujuge ; ces mesures pouvant durer jusqu'à 10 ans au plandélictuel et 20 ans au plancriminel[40],[39],[41]. De telles mesures étaient réclamées de longue date par une partie de ladroite et par leparquet national antiterroriste. Le texte est soutenu par le gouvernement[41], tandis que des défenseurs deslibertés publiques et leConseil national des barreaux contestent le texte, qui instaure selon eux une« peine après la peine » ; laCommission nationale consultative des droits de l'homme met en cause un dispositif disproportionné[40],[39],[41]. Consulté en amont, leConseil d'État considère que ces mesures de restrictions de libertés n'apportent aucune garantie en matière de prévention de larécidive terroriste et préconise que leur durée ne puisse excéder cinq ans[41]. LeConseil constitutionnelcensure l'essentiel du texte[42] qui n'aboutit qu'à une modification mineure de l'article 421-8 duCode pénal. Il indique néanmoins que les mesures proposées relèvent bien de mesures desûreté et ouvre la porte à un texte de remplacement en indiquant la voie à suivre[43].
Le, Yaël Braun-Pivet est nommée rapporteure du projet de loi constitutionnelle« pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace » aux côtés deMarc Fesneau, président dugroupe MoDem à l'Assemblée nationale. Elle est responsable du volet institutionnel du projet de loi (réforme duConseil supérieur de la magistrature, suppression de laCour de justice de la République, des membres de droit (anciens présidents de la République) du Conseil constitutionnel et baisse du nombre de députés pour la saisine duConseil constitutionnel, inscription du climat dans laConstitution)[44].
À partir du, Yaël Braun-Pivet assure la présidence de lacommission d'enquête parlementaire sur l'affaire Benalla, du nom duchargé de mission d'Emmanuel Macron[45],[46],[47]. Elle est très critiquée par l'opposition et sur lesréseaux sociaux pour son manque d'impartialité supposé[48],[49]. Dès le 28 juillet, elle estime ses travaux d'investigation terminés[48]. PourLe Monde, elle est l'une des principaux« perdants » de la crise née de l'affaire Benalla : selon le quotidien,« en tant que corapporteur [de la commission d'enquête], elle a eu le plus mauvais rôle, celui de questionner l'action de l'exécutif alors que la Macronie vivait sa première crise politique ; pendant dix jours, elle a été la cible répétée des critiques de l'opposition qui lui ont reproché d'être aux ordres de l'Élysée ». Le journal indique qu'après avoir« gagné le respect des oppositions en cherchant le consensus lors des travaux de sa commission », elle a révélé« un autre visage […] parce qu'elle refusait d'auditionnerAlexis Kohler, lesecrétaire général de l'Élysée »[50].
Lors de l'affaire Benalla, elle reçoit des dizaines de messagesinjurieux ou menaçants sur les réseaux sociaux etporte plainte pour injuressexistes et menacesantisémites[51].
Le, Yaël Braun-Pivet refuse la réouverture de la commission d'enquête à la suite de la révélation par les médias de la poursuite de l'utilisation parAlexandre Benalla de deuxpasseports diplomatiques et de supposés liens professionnels persistants entre ce dernier et le président de la République[52],[53].
Candidate lors desélections municipales de 2020, en16e position sur la liste de Bruno Coradetti (investi par LREM) auVésinet, elle est élueconseillère municipale[54],[55].
Présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, elle s'était déjà fréquemment déplacée enOutre-mer tout en ayant étérapporteure d'une mission d'information sur l'avenir institutionnel de laNouvelle-Calédonie[56],[57].
Le, elle est nomméeministre des Outre-mer parEmmanuel Macron dans legouvernement d'Élisabeth Borne. Elle succède àSébastien Lecornu[58]. Sa nomination surprend, un autre ministère étant pressenti[56]. D'après des journalistes de la rédaction d'Europe 1,Richard Ferrand aurait directement« poussé » le président de la République à la nommer ministre pour la dissuader de briguer ensuite leperchoir de l'Assemblée nationale, à l'approche desélections législatives[59].
Le, après avoir été réélue députée, elle quitte le gouvernement pour présenter sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale. La Première ministre Élisabeth Borne récupère alors par intérim les fonctions de ministre des Outre-mer[60]. Plusieurs élus ultramarins déplorent une« attitude brutale » et font part de leur« déception » quant au faible intérêt que suscite ce portefeuille ministériel[61].
Yaël Braun-Pivet se représente auxélections législatives de 2022, dans lacinquième circonscription des Yvelines. L'Élysée annonce que les ministres battus dans leur circonscription devront quitter le gouvernement[62].
Après sa réélection avec 64,6 % des voix, elle explique être prête à travailler« avec tous ceux qui veulent avancer avec nous », y compris leRassemblement national :« C'est cela la beauté de la démocratie. Au Parlement lorsque l'on vote des textes, nous ne sommes pas nécessairement tenus par nos groupes »[63].
Quatre ans après sa première tentative, Yaël Braun-Pivet se porte à nouveau candidate à la présidence de l'Assemblée nationale dans les jours qui suivent lesélections législatives de.
Ses chances de succès sont augmentées lorsque le président sortant,Richard Ferrand, est battu dans lasixième circonscription du Finistère.
Le, elle remporte le second tour de la primaire ouverte aux groupes de l'alliance présidentielle par105 voix contre 85 voix à son collègueRoland Lescure[64]. Elle est élueprésidente de l'Assemblée nationale à l'issue du second tour avec242 voix sur462. L'abstention des députés duRassemblement national, après le retrait de leur candidat, est perçue comme un facteur de sa victoire[65]. Yaël Braun-Pivet devient ainsi la première femme à présider la chambre basse du Parlement français[66],[67].
En, après ses premiers mois au perchoir dupalais Bourbon,France Télévisions, citant des sources proches de la majorité, affirme qu'elle entretiendrait des relations froides avec les proches du président de la République, mais qu'elle a gagné le respect des groupes d'opposition par sa conduite des débats[68].
En, après avoir refusé de convoquer un bureau de l'Assemblée nationale pour statuer sur la recevabilité de la proposition de loi d'abrogation de la retraite à 64 ans, elle décide finalement d'endosser seule la responsabilité d'utiliser l'article 40 de la Constitution. Sa décision est immédiatement dénoncée par une grande partie des oppositions qui lui reprochent d'avoir suivi les consignes de l'Élysée[69].
Le même mois, elle se fait épingler par laHATVP pour avoir omis plus de 40 000 euros d'actions dans des sociétés commeTotalEnergies,BNP Paribas ou encoreLVMH dans sa déclaration d'intérêts effectuée en 2022[70].

Début 2024, le siteMédiapart publie un article notant son usage intensif des sanctions, l'opposition de gauche étant particulièrement ciblée. Elle détient ainsi le record de sanctions prises à l'encontre des députés de l'opposition, ayant, en son seul mandat, dépassé le cumul des sanctions décidées par ses prédécesseurs[71], son groupe parlementaire d'origine étant globalement épargné. Questionnée à ce sujet, Yaël Braun-Pivet affirme son intention de continuer à pratiquer les sanctions de manière intensive. L'opposition s'inquiète d'une pratique visant à« réduire la liberté d'expression des parlementaires », citant à l'appui des périodes de l'histoire où les débats étaient agités sans que la présidence ne prenne particulièrement de sanctions[71].
Le, elle suspend les questions au gouvernement quand le député insoumisSébastien Delogu brandit le drapeau palestinien. Elle demande contre lui la sanction « la plus sévère qui puisse être prononcée à l'encontre d'un ou d'une députée », une exclusion de deux semaines, invoquant les « manifestations troublant l'ordre ou une scène tumultueuse », cas prévus par l'article 70 du règlement intérieur[72]. Cette sanction est vivement critiquée et jugée disproportionnée par legroupe La France insoumise, mais aussi parOlivier Faure etValérie Rabault, du Parti socialiste.Naïma Moutchou, vice-présidenteHorizons de l'Assemblée, juge également cette sanction trop sévère[73]. Le député saisit laCour européenne des droits de l'homme deux jours plus tard[74].
Le, à la suite de l'attaque du Hamas contre Israël, elle prononce un discours dans lequel elle déclare :« Je veux redire ici qu'Israël est un pays ami à qui je veux réaffirmer, au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel[75]. » La formule est critiquée par l'opposition de gauche, mais aussi dans les rangs de la majorité[76].« Le soutien inconditionnel à se défendre peu importe le prix, non. De l'autre côté on a des civils innocents qui n'ont rien demandé (...) C'est un véritable massacre à ciel ouvert (...) Le droit international pose des règles, ce n'est pas sans condition », déclare ainsi l'ancienne ministreNadia Hai, qui écrit une tribune dansL'Opinion, co-signée par soixante députésRenaissance, qui fait allusion à cette formule, en lançant le un« appel à la protection immédiate et inconditionnelle des populations civiles - de toutes les vies civiles »[77]. Le député Renaissance du Bas-RhinCharles Sitzenstuhl, pourtant non signataire de la tribune, déclare dans un entretien auFigaro publié le :« Soutien à Israël, oui, inconditionnel, non ». Il reconnaît par la même occasion« un malaise » dans la majorité lié à« une tonalité « ultra Israël » qui ne correspond pas à la ligne du président de la République »[78].
Le, Yaël Braun-Pivet assure qu'elle n'a,« en aucun cas, apporté [s]on soutien ou le soutien de l'Assemblée nationale au gouvernement israélien », mais« à l'existence d'Israël »[79], puis explique le que« lorsque [elle a] apporté [s]on soutien inconditionnel à Israël, Israël n'avait pas riposté », ce qui, selon la revue "Regards" serait démenti par les faits[80]. Plus précisément, si l'invasion terrestre débute le 27 octobre, labande de Gaza est rapidement bombardée et le 13 octobre, l'armée israélienne exhorte les civils palestiniens du nord de la bande de Gaza d'évacuer la zone. Le 10 avril 2025, elle déclare :« Je vois bien que j'ai eu tort de choisir ce mot, parce qu'il ne reflétait pas ma pensée et il a été compris de telle sorte que ça ne correspond pas à ce que je voulais dire »[81].
Une nouvelle polémique a lieu lorsqu'elle se rend[82] le dans les kibboutz en bordure de la bande de Gaza où ont eu lieu les massacres du 7 octobre[83] aux côtés du président de la Knesset et de l'armée israélienne, accompagnée des députésÉric Ciotti,Meyer Habib etMathieu Lefèvre. Elle déclare sur place qu'« il faut (...) préserver » les civils à Gaza,« rien ne doit empêcher Israël de se défendre. La France, aujourd'hui, soutient pleinement Israël »[84]. Alors que la riposte deTsahal a déjà commencé et tué plusieurs milliers de civils palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants,François Ruffin juge que« Yaël Braun-Pivet justifie des crimes de guerre, le meurtre de civils palestiniens à Gaza, quantité négligeable, dommages collatéraux »[85]. Jean-Luc Mélenchon pour sa part considère que la présidente de l'Assemblée nationale ne parle« pas au nom du peuple français » et l'accuse de« campe[r] àTel Aviv pour encourager le massacre ». Au sujet dumandat d'arrêt de la CPI contre Benjamin Netanyahou, Yaël Braun-Pivet déclare qu'« à partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, […] elle doit appliquer les règles qui en découlent » et qu'« il n'y a pas de raison d'y déroger »[86].
Le, dans le cadre d'une campagne d'hommages rendus dans de nombreux pays, et après la demande des députés Renaissance Caroline Yadan etRNJulien Odoul, elle fait illuminer la colonnade dupalais Bourbon enorange afin de rendre hommage à la famille Bibas,enlevée lors de l'attaque du 7 octobre, et dont les enfants roux et la mère sont enterrés ce jour-là[87],[88]. Cette initiative lui sera reprochée quand, le, elle annonce son intention de prendre des« sanctions » contre les députés dugroupe insoumis ayant brandi des photos d'enfants palestiniens tués dans les récents bombardements israéliens en séance[89].[pertinence contestée]
Yaël Braun-Pivet se montre critique de la décision d'Emmanuel Macron dedissoudre l'Assemblée nationale le 9 juin 2024. Selon elle, l'Assemblée nationale fonctionnait malgré la majorité relative dont jouissait le gouvernement[90]. Yaël Braun-Pivet estime qu'un« autre chemin » était possible passant par plus de coopération« avec LR, avec les socialistes [ou] avec les écologistes »[91].
Dès le lancement de la campagne des législatives, elle rend public son souhait de conserver sa présidence de l'Assemblée nationale dans l'hypothèse d'une reconduction de la majorité sortante[92],[93]. Le 7 juillet 2024, elle est réélue au second tour desélections législatives anticipées avec 49,10 % des suffrages dans la5e circonscription des Yvelines, devançant le candidat duNouveau Front populaire, Yassine Benyettou, arrivé deuxième avec 28,16 % des voix[94],[95].
Le, elle est reconduite dans ses fonctions de présidente de l'Assemblée nationale. Sa réélection au perchoir se fait dans un contexte politique tendu[96], Yaël Braun-Pivet étant accusée d'avoir noué une« entente tacite » avec les députés duRassemblement national, ce qu'elle conteste[97]. Elle est élue avec220 voix, au3e tour, devançantAndré Chassaigne (207 voix) etSébastien Chenu (141 voix)[98]. Alors que son groupe politique n'est plus majoritaire, elle réussit une alliance avec les députésLR[99]. L'élection est remise en question par la gauche qui l'estime inconstitutionnelle dans la mesure où des députés siégeant encore au gouvernement ont pris part au scrutin[100], ce qui remet en question laséparation des pouvoirs entre le législatif et l'exécutif[101].Le Conseil constitutionnel rejette un recours similaire déposé parLa France insoumise[102], puis un autre déposé parMarine Le Pen[103].
Elle est la cible d'injures et menacessexistes etantisémites, notamment en 2018 lors de l'affaire Benalla[51],[104],[105] ou, en 2021, lors du débat sur lapolitique sanitaire française face au Covid[51]. « Twitter France refuse de coopérer avec les services depolice judiciaire chargés de l'enquête » en 2018[106], mais elle reçoit le soutien unanime de la classe politique[2],[107]. Ces menaces se renouvellent lors du débat sur laréforme des retraites de 2023[108],[109], ainsi qu'en 2024 lors de laguerre entre Israël et le Hamas[110], puis également en mars 2025 dans des courriers qu'elle a reçu[111].
| Année | Groupe | 1er tour | 2e tour | 3e tour | Issue | |||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | ||||
| [112] | LREM | 238 | 42,35 | 1re | 242 | 52,38 | 1re | Élue | ||||
| [113] | EPR | 124 | 21,75 | 3e | 210 | 36,90 | 1re | 220 | 38,66 | 1re | Élue[a] | |
| Année | Parti | Circonscription | 1er tour | 2d tour | Issue | |||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | |||||
| 2017[114] | LREM | 5e des Yvelines | 18 299 | 47,15 | 1re | 19 684 | 58,99 | 1re | Élue | |
| 2022[115] | 14 483 | 36,59 | 1re | 23 336 | 64,62 | 1re | Élue | |||
| 2024[116] | RE | 22 874 | 42,79 | 1re | 25 400 | 49,10 | 1re | Élue | ||
En2025, le concertAu pays des Enfoirés ! comporte un tableau mettant en scène la comédienneMichèle Laroque dans le rôle de la présidente de l'Assemblée nationale[118].
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