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L'Yères est unfleuve côtierfrançais dudépartement de laSeine-Maritime, dans larégionNormandie, situé dans lePetit Caux, et qui se jette dans laManche.
Le nomEra fluvius (devenu Yères) est attesté depuis1034, terme hérité probablement de l'ancien toponymeAtura[4].

L'Yères prend sa source dans la basseforêt d'Eu, àAubermesnil-aux-Érables, au sud deFoucarmont, à un kilomètre au nord-ouest du mont Gournoy (209 m), à 128 mètres d'altitude. Son cours, de 40 kilomètres[1], adopte rapidement la direction sud-est/nord-ouest, selon un axe parallèle à celui de laBresle avant d'aboutir à laManche àCriel-sur-Mer. Le fleuve côtier coule entre des contreforts formés descraies marneuses duTuronien, et des craies à silex duConiacien[5]. La vallée, dont le fond est formé d’alluvions sablo-graveleuses récentes, est bordée par des plateaux couverts delimons lœssiques, enrichis enargiles etsilex sur les pentes[5].
Sans sortir des limites de laSeine-Maritime, l'Yères arrose quatorze communes[1] et trois cantons.
Il prend sa source àAubermesnil-aux-Érables puis traverseVillers-sous-Foucarmont,Foucarmont,Fallencourt,Saint-Riquier-en-Rivière,Dancourt,Grandcourt,Villy-sur-Yères,Sept-Meules,Cuverville-sur-Yères,Saint-Martin-le-Gaillard,Canehan,Touffreville-sur-Eu etCriel-sur-Mer, où se situe son embouchure.
Pour ce qui est des cantons, le cours de l'Yères prend sa source dans celui deBlangy-sur-Bresle, traverse lecanton de Londinières, et se jette dans laManche dans lecanton d'Eu, le tout dans l'arrondissement de Dieppe.
L'Yères a donné son nom aux deux communes suivantes :Villy-sur-Yères,Cuverville-sur-Yères.
Sa vallée encaissée, occupée par des prairies, aux coteaux boisés dehêtres et dechênes, est peu urbanisée et offre des possibilités de randonnées pédestres[6] et équestres. Près deTouffreville-sur-Eu, unviaduc en brique (de l'anciennevoie ferrée de Eu à Dieppe) offre un point de vue sur le cours du fleuve.
À proximité de sa source, le gros bourg deFoucarmont conserve les vestiges de l'abbayecistercienne Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste« Abbaye de Cisterciens Notre-Dame, Saint-Jean à Foucarmont », noticeno IA00057423, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture, édifiée auXIIe siècle (à partir de 1130), par le comteHenri d'Eu et, en majeure partie, détruite lors de laRévolution. Non loin de là, àAubermesnil, les habitants n'eurent sans doute jamais conscience que la spécialité de leur village durant l'Ancien Régime, la fabrication de perles deverre, les rendait acteurs de latraite négrière (la verroterie servant de monnaie d'échange dans le cadre ducommerce triangulaire)[7]. Une quarantaine demoulins, destinés essentiellement à moudre les céréales, jalonnent ensuite le cours de l'Yères : quatre àSaint-Riquier-en-Rivière, sept àSept-Meules comme son nom l'indique, deux àCuverville-sur-Yères. Le moulin de Villerelle dans le premier village cité et celui de Becquerelle àSaint-Martin-le-Gaillard sont encore les témoignages de cette activité meunière. Un des moulins deSaint-Martin-le-Gaillard animait une scierie qui fonctionna jusqu'auxannées 1960[8].
ÀCriel-sur-Mer, l'Yères longe lemanoir de Briançon, château édifié auXVIe siècle, enbrique et en pierre, et transformé, en 1685, parMademoiselle de Montpensier en école de jeunes filles à laquelle fut adjoint un hospice. Plus en aval, unenécropolemérovingienne, riche de plusieurs centaines de tombes, fut découverte en 1990 sur les pentes du Mont Joli-Bois qui domine, de ses 107 mètres (plus haut point desfalaises de lacôte d'Albâtre), l'embouchure du petit fleuve[9],[10].
L'organisme gestionnaire est le SMBVYC ou Syndicat Mixte du Bassin Versant de l'Yères et de la Côte, ou syndicat intercommunal du bassin versant de l'Yères et de la Côte, créé depuis le 13 novembre 2000[3], sis àCriel-sur-Mer. Le SMBVYC a été labelliséEPTB en 2012, et unSAGE a été lancé en 2013[3]
L'Yères a sixtronçons affluents référencés[1], tous de moins de cinq kilomètres de longueur :
Lerang de Strahler est donc de deux.
Ledébit de l'Yères, dans le cadre d'unrégime typiquementpluvialocéanique, ne dépasse pas 3 m3/s à l'embouchure (environ 2,7 m3/s àTouffreville-sur-Eu).
Sa relative indigence[2],[12] s'explique par la faible superficie de sonbassin versant et donc du caractère réduit de son réseau tributaire, surtout composé de rus.
ÀTouffreville-sur-Eu, à guère plus de 5 kilomètres de sonembouchure, le débit de l'Yères, observé depuis(60 ans), atteint en moyenne 2,75 m3/s, à 14 m d'altitude, pour unbassin versant de 267 km2 (soit près de 85 % de sa superficie totale).

Le fleuve côtier présente des variations modérées dumodule[2] : la période des hautes eaux correspond à la période hivernale et au début du printemps, la moyenne mensuelle atteint en février des chiffres compris entre 3,43 m3/s et 3,69 m3/s ; les basses eaux interviennent à la fin de l'été et au début de l'automne avec des débits de 1,82 m3/s à 1,93 m3/s, le minimum étant enregistré en septembre.
Les périodes d'étiage, tout comme les crues, sont limitées. À l'étiage, c'est-à-dire aux basses eaux, leVCN3, ou débit minimal du cours d'eau enregistré pendant trois jours consécutifs sur un mois, en cas dequinquennale sèche s'établit à 1,3 m3/s, ce qui reste très confortable[note 2],[2].
Sur cette période d'observation, le débit journalier maximal a été observé le pour 10,50 m3/s. Le débit instantané maximal a été observé le[note 3] avec 12,50 m3/s en même temps que la hauteur maximale instantanée de 1 090 mm soit 1,09 m[2].
LeQIX 2 est de 6,1 m3/s, le QIX 5 est 8,3 m3/s, le QIX 10 est de 9,7 m3/s, le QIX 20 est de 11,0 m3/s et le QIX 50 est de 13,0 m3/s[2]. Le QIX 100 n'a pas pu être calculé vu la période d'observation et de mesure de 56 ans.
En établissant une comparaison entre le débit et lebassin versant, l'Yères présente un module tout à fait honorable ainsi que l'atteste unelame d'eau de 320 mm/an (légèrement supérieure à la moyenne nationale qui est de 300 mm/an, mais supérieure à celle du bassin de laSeine qui atteint 225 mm/an) et undébit spécifique (ou Qsp) de 10,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin, des chiffres très proches de sa voisine, laBresle (pour comparaison : 9,5 l/s/km2 pour l'ensemble des cours d'eau français, 7,1 l/s/km2 dans le cas du bassin de laSeine)[13].
D'autre part, l'A28 traverse l'Yères, au nord deFoucarmont sur la commune deFallencourt[note 4].
Au sud deFoucarmont se trouve labasse forêt domaniale d'Eu (2 800 ha) tandis qu'au nord, et en rive droite de l'Yères, se situe lahaute forêt domaniale d'Eu (3 500 ha).
L'Yères est un cours d'eau poissonneux, abritant notamment destruites farios, deslamproies de Planer etde rivière, deschabots ; elle présente les caractéristiques permettant la remontée dessaumons, malheureusement cette dernière est rendue impossible par le busage du cours au niveau de l'estuaire[14].
TreizeAAPPMA en Seine-Maritime permettent de pécher le long de L'Yères[15].
La basse vallée de l'Yères est classée enzone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de type I[16].
L'Yères est référencée sur le site Natura 2000 FR2300137, de type ZSC et pour 442 ha de superficie[14].
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