
On appellexiao'erjing (小儿经, xiǎo'érjīng[1]),xiao'erjin (小儿锦, xiǎo'érjǐn[2],ثِیَوْعَرݣٍْ,Щёрҗин/ɕjàu.ǎɚ.tɕíŋ/) ouxiaojing (小经 ou消经[3]) la transcription deslangues chinoises telles que lemandarin (et en particulier ses dialecteslanyin (deLanzhou etYinchuan),zhongyuan (deplaine centrale) et dunord-est), lalangue doungane et levietnamien au moyen de l'écriture arabe. Cette transcription est utilisée par une partie desminorités ethniques de Chine qui ont adhéré à l'islam (c'est-à-dire essentiellement lesHui, mais également lesDongxiang et lesSalar). Elle était aussi utilisée par lesDounganes, des descendants des Hui installés enAsie centrale, avant que les réformes de l'écriture introduites par l'Union soviétique les obligent à utiliser d'abord l'alphabet latin, puis l'alphabet cyrillique pour transcrire leur langue, afin d'unifier l'alphabet dans l'Union soviétique — et les Dounganes continuent aujourd'hui à écrire en cyrillique.
Le xiao'erjing s'écrit de droite à gauche, comme toute écriture utilisant l'alphabet arabe. Il utilise le même principe que lesystème d'écriture actuel de lalangue ouïghour, dans lequel les voyelles sont aussi transcrites (ce qui n'est le plus souvent pas le cas dans l'écriture arabe). Ce n'est donc plus à proprement parler un alphabet consonantique (abjad), tel qu'on le trouve enarabe, enpersan ou enourdou. Cela est vraisemblablement dû à l'importance desvoyelles dans la langue chinoise, langue dont le grand nombre d'homophones constitue déjà une difficulté à l'oral ; simplifier davantage l'écrit par rapport à l'oral rendrait sans doute l'écriture incompréhensible[4].
Le xiao'erjing ne dispose pas d'une appellation standard. Dans les provinces duShanxi, duHebei, duHenan, duShandong, dans l'est duShaanxi ainsi qu'àPékin,Tianjin, et enMandchourie, cette écriture est appeléexiǎo'érjīng, appellation parfois raccourcie enxiǎojīng ouiāojīng (xiāo signifiant « revoir » dans ces régions). AuNingxia, auGansu, enMongolie-Intérieure, auQinghai, auShaanxi occidental et dans les provinces du nord-ouest, cette écriture est généralement appeléexiǎo'érjǐn. LesDongxiangs l'appellent généralement écriture dongxiang ou écriture huihui ; lesSalar l'appellent quant à euxécriture salar. LesDounganes d'Asie centrale utilisèrent une variation du xiao'erjing appeléeécriture hui, avant de devoir l'abandonner pour l'alphabet latin puis l'alphabet cyrillique.
Depuis l'arrivée de l'islam au cours de ladynastie Tang (à partir du milieu duVIIe siècle), de nombreux locuteurs delangue arabe ou delangue perse émigrèrent en Chine. Au fil des siècles, ceux-ci furent assimilés auxchinois Hans, gardant cependant leur religion musulmane, et étant désormais identifiés à l'ethnie Hui. Nombre d'entre eux fréquentèrent desmadāris (écoles coraniques) pour étudier l'arabe classique et leCoran. De par le fait que ces étudiants n'avaient qu'une faible connaissance de lalangue chinoise écrite et descaractères chinois, mais le chinois comme langue maternelle et une bonne connaissance de l'alphabet arabe, ils commencèrent à utiliser celui-ci pour écrire leur parler chinois. La première utilisation de cette pratique fut l'écriture dessourates du Coran pour permettre leur mémorisation. Cela permettait également d'utiliser directement du vocabulaire arabe ou perse utilisé dans les écoles coraniques. Dès lors, un système d'écriture du chinois en écriture arabe apparut, se structurant et se standardisant progressivement. La plus ancienne trace de cette écriture xiao'erjing est unestèle de la cour de lamosquée Daxue Xixiang (de) (大学习巷清真寺,Dà xuéxí xiàng qīngzhēnsì,doungane : Да щүәщи щён чинҗынсы) conservée àXi'an dans la province duShaanxi. La stèle comporte des versets du Coran en arabe, ainsi que les noms des étudiants inscrits en xiao'erjing. La stèle fut réalisée en l'an 740 ducalendrier islamique (entre le et le).
Le xiao'erjing renvoie en fait à deux systèmes d'écriture : l'« écriture des mosquées », et l'« écriture de tous les jours ». L'écriture des mosquées est le système utilisé par les élèves et lesimams dans lesmosquées et lesmadrasahs. Elle contient davantage de termes d'origine perse ou arabe. Elle est relativement standardisée et peut être considérée comme un vraisystème d'écriture. L'écriture de tous les jours est utilisée par les personnes d'une éducation moindre, pour les lettres et correspondances entre individus. Il s'agit généralement d'une langue simple, où l'écriture arabe est parfois associée à des sinogrammes simples, et aux thèmes ne relevant pas du religieux, et comportant dès lors peu de termes d'origine arabe ou perse. Peu formalisée, cette écriture peut varier fortement selon les personnes, en fonction d'une prononciation locale particulière, et peut donc ne pas être comprise par tous.
Le xiao'erjing est depuis quelques années en voie d'extinction, à cause de la multiplication des échanges économiques et culturels au sein de larépublique populaire de Chine, et d'un meilleur accès à l'enseignement dans les régions reculées. Lescaractères chinois et lehanyu pinyin ont désormais tendance à remplacer le xiao'erjing. Depuis le milieu desannées 1980, diverses recherches ont été menées en Chine et en dehors concernant le xiao'erjing. De nombreux travaux de collecte de documents, écritures et interviews de personnes pratiquant cette écriture ont été menés, notamment par des équipes de l'Université de Nankin.
Le xiao'erjing utilise 36 lettres, dont quatre pour représenter desvoyelles. 28 de ces lettres proviennent de l'arabe, 4 du persan et 2 modifiées du persan ; 4 sont spécifiques au xiao'erjing.
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Les voyelles dans les mots issus de l'arabe et du persan gardent leur forme originale, et dès lors seules les voyelles longues sont indiquées, les courtes étant omises.
Bien que le sukuun (
) puisse être omis dans les mots d'origine arabe ou persane, il ne peut être omis pour le chinois. La seule exception est le cas de mots monosyllabiques courants dont le sukuun n'est généralement pas indiqué à l'écrit. Par exemple, lorsqu'ils sont « emphasés », 的 et 和 sont écritsدِ et ﺣَ; lorsqu'ils ne sont pas emphasés, ils sont écrits avec les sukuunsدْ et ﺣْ, ou sans les sukuunsد et ﺣ.De même, le sukuun peut également représenter en chinois le -[ŋ] final. Il est parfois remplacé par le hatan gras (
), le kasratan (
), ou le dammatan (
).Dans les mots polysyllabiques, le 'alif final ( ﺎ) représentant la voyelle longue -ā peut être omis et remplacé par un hah gras(
) représentant la voyelle courte -ă.Le xiao'erjing utilise, comme lehanyu pinyin, des espaces pour séparer les mots (enchinois, il n'y a jamais d'espace entre les sinogrammes).
Lorsqu’il est utilisé dans les mots chinois, le signe shaddah indique un doublement de la syllabe qui le précède. Il a la même fonction que le caractère chinois 々.Les marques de ponctuation arabes peuvent être utilisées pour le xiao'erjing comme les marques deponctuation chinoise ; les deux peuvent être aussi mélangées (pause et périodes chinoises avec les points et les accents arabes).
Article premier de laDéclaration universelle des droits de l'homme en xiao'erjing, en chinois simplifié et en chinois traditionnel, hanyu pinyin et français :
Françoise Aubin, « L'art de l'écriture chez les musulmans de Chine », inHorizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, N° 35-36« Calligraphies. Hommage à Nja Mahdaoui », sous la direction de Mohammed Habib Samrakandi et Lucette Heller-Goldenberg, 1998, p. 29-43Lire en ligne (consulté le)]
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