LaXXVIe dynastie égyptienne est la première dynastie de laBasse Époque (ou Époque tardive[1]) de l'histoire de l'Égypte antique[2],[3] et couvre la période d'environ 680 à 526 avant l'ère commune[4]. De 680 à 656, cette dynastie règne en parallèle de laXXVe dynastie. De 656 à 526 (période saïte, traditionnellement commencée au début du règne dePsammétique Ier en 664 malgré une réunification effective seulement à partir de 656), elle règne seule sur l'Égypte[5]. Le qualificatifsaïte est une référence àSaïs, une ville du delta occidental dont elle fera la capitale de l'Égypte unifiée. LaXXVIe dynastie est peut-être liée à laXXIVe dynastie, également saïte.
Une armée deNékao II se constitue contre la nouvelle puissance babylonienne vers l'Euphrate en se heurtant au passage auroyaume de Juda pris tour à tour entre Égyptiens et Babyloniens[9],royaume de Juda qu'il va tenter de soumettre par la force comme par la rançon[10] ; ce qui amènerapharaon à se heurter ensuite plus directement aux Babyloniens qui le battront à labataille de Karkemish. Nékao, comme plus tard ses successeurs directs, se trouvant alors retranché à l'ouest du « Torrent d'Égypte »[11] (le Nil plutôt que l'actuelle Mer rouge ?...), entreprend des initiatives de désenclavement de son pays : par le creusement d'uncanal destiné à relier leNil à lamer Rouge et qui a fonctionné avant d'être ensablé ; et par l'envoi d'uneexpédition phénicienne d'exploration de l'actuel continent africain par ses côtes à partir dudelta du Nil et qui va ainsi en accomplir la premièrecircumnavigation (a priori dans le senshoraire des actuels mer Rouge - cap de Bonne-Espérance - détroit de Gibraltar etc.).
Plus que jamais, la société égyptienne et tout particulièrement son armée apparaissent très cosmopolites et métissées.Grecs etCariens s’ajoutent auxNubiens etLibyens anciennement intégrés, et aussi aux contingentsjuifs,syriens etphéniciens, ces derniers très présents avec les Grecs d’Ionie dans la marine militaire comme dans la flotte marchande voire d'exploration.
On note le développement d’un armement et d’un négoce international d’initiatives privées, surtout d’origineorientale. Dans l’armée l’influence des clans militaires d’origines libyennes reste réelle mais est équilibrée par ces nouvelles forcesmercenaires. Cette ouverture accrue sur la Méditerranée entraîne un renforcement des liens militaires et commerciaux avec les Grecs (comptoir commercial deNaucratis). L’État saïte profite de ces évolutions, pour assurer sa sécurité et sa prospérité économique il perçoit des taxes avantageuses sur le négoce international. Il le favorise aussi en aménageant lecanal des pharaons qui permet de relier la Méditerranée à la mer Rouge par le delta nilotique. La bureaucratie saïte réussit à encadrer cette expansion économique fructueuse entre importations de l’Égée et du Proche-Orient et exportations égyptiennes de céréales, tissus de lin et papyrus.
On assiste à une renaissance culturelle pendant cette seconde période saïte. L’art d’État, qui avait précédemment repris sous les Kouchites (ouKushites) de laXXVe dynastie, se développe grâce à une restauration de l'ordre et à une prospérité économique. On voit réapparaître sur les sarcophages des notables des séquences des ancienstextes des pyramides et le déplacement du centre du pouvoir deSaïs àMemphis fait du classicisme memphite de l’Ancien Empire le modèle artistique plus que jamais imité pour affirmer cette grandeur retrouvée.
L’activité monumentale est forte à Memphis, où leSérapéum de Saqqarah est agrandi, alors que culmine le culte du taureauApis dans le mouvement général de dévotion aux animaux sacrés, réceptacles de la puissance divine incarnée sur terre et substituts d’une royauté sujette à tant de soubresauts pour garantir la marche de l’univers.
Les constructions sont nombreuses aussi à l’intérieur du delta, en particulier à Saïs berceau de la dynastie, où le grand temple de la déesseNeith devient un des principaux centres de la vie religieuse et culturelle spécialement réputé pour son école de médecine. C’est auprès de lamaison de vie du temple de Neith qu’au milieu duVe siècle avant notre ère l'historien et géographe grecHérodote cherche à pénétrer le savoir desscribes. C’est aussi à l’époque saïte que se codifient nombre de grands corpus de textes religieux et funéraires (recension saïte duLivre des morts développé auNouvel Empire).
Les chercheurs aujourd'hui pensent que, de par son épithète, le premier,Ammeris, serait plutôt un gouverneur de Saïs nommé par les rois koushites de laXXVe dynastie[15]. De plus,Néchepsos est aujourd'hui plutôt considéré comme un doublon deNékao II[16].
↑Bible,2R 23, 29-35, extrait qui parle précisément duPharaon Neko (Nékao),roi d'Égypte, mais sans préciser qu'il s'agit du deuxième roi / gouverneur deSaïs à porter le nomNeko.
↑Bible,2R 24, 7, extrait qui n'évoque pas nommément leroi d'Égypte (sic).
Antoine Hermary,« Le corps colossal et la valeur hiérarchique des tailles dans la littérature et la sculpture grecque archaïque », dans Francis Prost et Jérôme Wilgaux dir.,Penser et représenter le corps dans l'Antiquité, Presses universitaires de Rennes,(ISBN2-7535-0205-6) ;
Sabine Fourrier,« Divinités égyptiennes à Chypre à l’époque archaïque », dans D. Michaelides, V. Kassianidou and R. S. Merrillees,Proceedings of the International Conference "Egypt and Cyprus in Antiquity" (Nicosia, 3–6 April 2003), Oxbow Books,, 97-103 p.(ISBN978-1-84217-339-8,lire en ligne).