Le règne deRamsès XI, l'un des plus difficiles à analyser, voit la guerre civile déchirer le pays. En effet, sur fond de rivalité économique, legrand prêtre d'AmonAmenhotep, alors en place depuis l'an 9 deRamsès IX, est chassé de son poste par lefils royal de KoushPanéhésy. Amenhotep demande alors l'aide du roiRamsès XI, qui envoie une armée commandée par un général non nommé (probablementPiânkh, bien qu'il puisse s'agir d'Hérihor) qui chassePanéhésy enNubie, devenantpersona non grata et subissant undamnatio memoriae, et rétablit Amenhotep dans ses fonctions, pour une courte période car il meurt peu après. Ces évènements ont probablement lieu autour des ans 17 et 19 deRamsès XI[3].
Hérihor, dont on a parfois fait le prédécesseur dePiânkh, mais à tort semble-t-il, devient l'homme fort de Thèbes. Il reprend l'ensemble des fonctions dePiânkh, y compris les titres degrand prêtre d'Amon etfils royal de Koush. Hérihor fait d'ailleurs décorer la salle hypostyle dutemple de Khonsou àKarnak en représentantRamsès XI, même s'il se présente comme l'égal du roi. Il est à noter qu'aucun des documents de Hérihor ne mentionne de date ou l'èreOuhem-mésout, ce qui a fait croire à certains qu'il était grand prêtre d'Amon puis roi sous le règne deRamsès XI[5].
À la mort discrète deRamsès XI, vers 1069 avant notre ère, Hérihor continue derégner à Thèbes en tant quegrand prêtre d'Amon etfils royal de Koush, tandis queSmendès se proclame roi à Tanis. Ainsi, avec la constitution d'un pouvoir militaro-religieux dans le sud du pays et le maintien d'une monarchie affaiblie au nord, c'est la création d'une véritable dyarchie asymétrique (les grands prêtres d'Amon au sud ne se proclameront rois qu'au début de la période)[6].
Nesbanebdjed Ier ou (Smendès) est donc le fondateur de la dynastie tanite.Mantéthon lui attribue vingt-six ans de règne ; bien qu'aucun document portant son nom ne soit daté, cette durée est probable car des documents thébains utilisant son comput d'années de règne indiquent pour la date la plus haute l'an 25 (voir lastèle du bannissement). Si son origine est inconnue, son nom indique qu'il devait venir deMendès, enBasse-Égypte. Son épouse,Tentamon semble être liée à la famille royale ramesside, ce qui permettrait de légitimer la prise de pouvoir de Smendès à la mort deRamsès XI[7].
Smendès semble être le fondateur deTanis. En effet, leRapport d'Ounamon, rédigé probablement au début de laXXIIe dynastie et rapportant des faits s'étant déroulés en l'an 5 de Smendès, fait de lui le fondateur de la cité avec son épouseTentamon, qui a dû avoir joué un rôle important pour être ainsi mentionnée dans le document. De plus, la tombeNRTI de lanécropole royale de Tanis semble antérieure àcelle dePsousennès Ier, ce qui pourrait faire d'elle la tombe initiale du souverain avant que le roiOsorkon II, ne se l'approprie deux siècles plus tard. Enfin, deux vases canopes du roi ont été trouvés, dont la provenance est inconnue mais qui était probablement Tanis[8]. Le seul texte d'importance du règne est une stèle provenant deGebelein et portant sur l'exploitation de carrières locales. Elle montre le roi dans son palais deMemphis, alors restée capitale administrative. Un petit relief montrant le roi a été gravé à Karnak-Nord, sur la porte dite deThoutmôsis Ier, et un vase votif portant son cartouche a été déposé autemple d'Osiris àAbydos[9].
L'activité d'Hérihor se concentre sur la restauration des monuments, dont celle dudromos en face duXepylône dutemple d'Amon deKarnak, et de la salle hypostyle du même temple. Hérihor est également le commanditaire d'une nouvelle barque pour les processions solennelles d'Amon, évènement qu'il fera représenter sur les parois de la cour dutemple de Khonsou, sur lesquelles il se présente en tant que roi. Le voyage entrepris par Ounamon, tel qu'il le décrit dans sonrapport, est d'ailleurs destiné à importer du bois decèdre du Liban àByblos. Mais le roi lui demande de rapporter ce bois deux fois, les piratesSikala de la côtepalestinienne l'attaquent en chemin, montrant ainsi clairement la perte totale de domination de la région par les Égyptiens[11].
Pinedjem Ier est le fils du grand prêtre d'AmonPiânkh qui a exercé à la fin du règne deRamsès XI. Il épouseHénouttaouy Ire, fille royale dont la mère se nommeTentamon et dont le royal père doit êtreSmendès — et nonRamsès XI comme il a parfois été suggéré —. Avec cette dernière, ils auront plusieurs enfants dont le généralissime et grand prêtre d'AmonMenkhéperrê, ladivine adoratrice d'AmonMaâtkarê, le roiPsousennès Ier et lagrande épouse royaleMoutnedjemet et peut-être le grand prêtre d'AmonMasaharta ou bienDjedkhonsouefânkh, deux fils du roi et grands prêtres d'Amon dont on ne connaît pas la mère. Pinedjem a également pour épouse une certaineIsetemkheb Ire, qui pourrait être la mère de l'un de ces deux grands prêtres.Pinedjem Ier a également une fratrie puissante : ses frères Héqamaât, Héqaâa et Ânkhefenmout sont respectivement deuxième prophète d'Amon,prêtre-sem duRamesséum et intendant du domaine d'Amon[12].
Au plus tard en l'an 15 deSmendès, son filsMasaharta est nommégrand prêtre d'Amon. Il fait construire une porte au nord de la cour duIXe pylône dutemple d'Amon de Karnak. Puis le second fils de SmendèsDjedkhonsouefânkh lui succède sur une très courte période de temps, et enfin son troisième filsMenkhéperrê, qui restera en place pendant près de cinq décennies. Il est à noter que des troubles ont lieu vers la fin du règne de Smendès, soit au début du pontificat deMenkhéperrê, menant à l'expulsion de rebelles vers les oasis au début du règne d'Amenemnesout[14].
On ne sait pratiquement rien du règne d'Amenemnesout. Il n'est connu que par quatre documents, dont ceux de la tombe dePsousennès Ier. Son positionnement chronologique fait également débat, carMantéthon, qui lui accord quatre ans de règne, le place aprèsPsousennès Ier, alors que lastèle d'Ânkhefensekhmet indiquerait, selon l'interprétation la plus admise, que le règne est à placer avantPsousennès Ier, même si cette interprétation n'est pas certaine. Malgré tout, les éléments contemporains de cette période ne laissent pas de place pour un règne entrePsousennès Ier etAmenemopet[16]. SiAmenemnesout est bien situé entreSmendès etPsousennès Ier, alors il est probablement un fils deSmendès, ce qui ferait de lui un oncle dePsousennès Ier[17]. Il est en tout cas un roi tanite, car seuls les rois deBasse-Égypte sont cités par Manéthon, malgré l'épithètesouverain de Thèbes que porte Amenemnesout, marquant plutôt l'influence du culte d'Amon à cette période, ce que sonnom de Sa-Rê,Amenemnesout, montre aussi[16].
Pendant son court règne,Thèbes émerge d'une période de troubles politiques comme l'atteste lastèle du bannissement qui indique des troubles en l'an 25 deSmendès et l'exil des rebelles dans les oasis entre les ans 1 et 3[18].
Psousennès Ier (ouPasebakhaiennioutIer) est le roi le plus connu de la dynastie, bien qu'il reste malgré tout assez obscur. Il est le fils du roi deThèbesPinedjem Ier et de la reineHénouttaouy Ire, elle-même fille deSmendès.Psousennès Ier était donc lié aux deux familles principales du pays : les rois du nord et les rois-prêtres du sud. Il a deux épouses : sa sœurMoutnedjemet et une certaineOuiay. Si ses parents sont connus, ses descendants beaucoup moins : seul un fils, nomméÂnkhefenmout et enterré avec lui àTanis et sa filleIsetemkheb, qu'il a eue avecOuiay, sont connus avec certitude, cette dernière épouse d'ailleurs son oncleMenkhéperrê, frère dePsousennès Ier, leurs descendants formant la dynastie desgrands prêtres d'Amon. Son successeurAmenemopet est probablement son fils mais ceci n'est pas certain. Monté relativement jeune sur le trône,Mantéthon lui accorde quarante-six ans de règne, ce qui est faux mais proche de la réalité, la plus haute date connue étant l'an 49[19].
Psousennès Ier semble avoir eu un rôle décisif dans la création de lanouvelle capitaleTanis, même s'il est probable que la ville existait dès le règne deSmendès. Cette ville était considérée comme uneThèbes du nord : ainsi, Psousennès a fait construire les premiers états des temples d'Amon et de Mout (états dont il ne reste presque rien) ainsi que l'enceinte du temple d'Amon, de quinze mètres d'épaisseur et de trente mètres de haut, à l'allure clairement défensive, signe des temps. Le roi utilise pour cette fondation les matériaux de la ville dePi-Ramsès, alors en voie d'abandon, dont des sphinx duMoyen Empire déjà remployés par lesRamsès[20]. Le roi y est également connu pour satombe inviolée et le trésor qu'elle renfermait[21]. Ailleurs, le roi fonde àGizeh une chapelle d'Isis, laDame des pyramides, une statue usurpée de Tell Tinnis lui appartient tandis qu'un bloc deTell el-Dab'a pourrait lui appartenir[22].
LorsquePsousennès Ier monte sur le trône, son pèrePinedjem Ier est encore roi àThèbes, tandis que son frèreMenkhéperrê estgrand prêtre d'Amon. SiPinedjem Ier disparaît quelque temps plus tard,Menkhéperrê ne prend pas sa place en tant que roi mais reste grand prêtre d'Amon jusqu'à la fin du règne de Psousennès (bien que son nom soit parfois entouré d'un cartouche et qu'il ait peut-être utilisé le comput des années de règne de son frère à son profit)[23]. En plus des troubles ayant eu lieu au début du règne de sonprédécesseur, les Libyens et les bandes de bédouins du désert environnant continuent de menacer la vallée du Nil (ce phénomène perdurera jusqu'à laXXIIe dynastie). Ainsi,Pinedjem Ier fait construire ou rénover des fortifications, comme celles deGebelein et Higazeh, tandis queMenkhéperrê restaure l'enceinte du temple d'Amon. C'est le troisième prophète d'Amon Âakhéperrê, qui était égalementfils royal de Koush, qui s'occupait des affaires nubiennes[24].
Dans la cour duXepylône de Karnak,Menkhéperrê et son filsSmendèsII, alors deuxième prophète d'Amon et héritier de son père, font installer une dalle à leurs noms, marquant peut-être l'emplacement d'un sol en argent recevant la barque sacrée lors des processions oraculairespeh-netjer. En l'an 40, une grande inspection des temples thébains est effectuée par le quatrième prophète d'Amon, Tjanéfer, gendre de Menkhéperrê et plus tard troisième prophète d'Amon. Un décret gravé dans la cour dutemple de Khonsou semble évoquer des réparations financières en faveur du personnel dudomaine d'Amon, qui avait été floué pendant des troubles, indiquant que l'insécurité régnait de manière endémique dans la région[25].
Masque funéraire en or d'Amenemopet trouvé dans son sarcophage àTanis.
Amenemopet est un roi assez obscur qui succède au long règne dePsousennès Ier. C'est peut-être le fils de ce dernier, mais ce n'est pas certain. En tout cas, l'analyse de sa momie montre qu'il était âgé à sa mort, ce qui expliquerait d'ailleurs la brièveté de son règne.Mantéthon indique neuf ans de règne, ce que la documentation contemporaine semble confirmer, la plus haute date conservée étant l'an 8. Aucun évènement ayant marqué son règne n'est connu, mais son nom a été trouvé un peu partout en Égypte : àTanis, des décorations de plusieurs temples portent son nom ; du côté deMemphis, plus particulièrement àGizeh, il fait poursuivre la décoration de la chapelle d'Isis, laDame des pyramides, qui avait été initiée sous le règne dePsousennès Ier ; dans l'enceinte de Mout àKarnak, des sphinx à tête de bélier sont gravés à son nom[26].
Osorkon, ditl'ancien, est un roi assez obscur, dont le règne a pendant longtemps été remis en cause. Il ne semble pas lié directement à la famille régnante, mais être le précurseur de laXXIIe dynastie en tant qu'oncle de son fondateurSheshonq Ier. Il est issu d'une famille de militaires d'origine libyenne (lesMâchaouach), devenue très puissante en cette fin deXXIe dynastie. SiMantéthon lui accorde six ans de règne, la date la plus haute est l'an 2, attestée sur les annales des prêtres deKarnak. Une autre attestation du roi se trouve àAtfieh, où un relief le représente faisant offrande aux dieux, indiquant peut-être qu'il faisait attention aux temples locaux même en cette période difficile. Il est possible que les quelques documents au nom d'Âakhéperrê Osorkon datent de son règne, et non pas de celui d'Osorkon IV bien plus tardif. À sa mort, ce n'est pas son frèreNimlot qui lui succède, maisSiamon[28].
Siamon a laissé plus de traces que ses prédécesseurs. Elles indiquent un déploiement inédit d'activités à travers tout le pays depuis le règne dePsousennès Ier. Si rien n'est connu de ses origines, son nomamonien le rattache sans conteste à ses prédécesseurs (Amenemnesout, Amenemopet, Psousennès).Mantéthon lui attribue neuf ans de règne, mais ceci est contredit par la documentation (stèle privée datée de l'an 16 à Memphis et deux inscriptions datées de l'an 17 àKarnak etAbydos). Une durée de dix-neuf ans est plus probable[29].
Le règne de Siamon marque probablement le retour de l'Égypte sur la scène internationale : un relief découvert à Tanis montre le roi massacrant des ennemis à l'allureégéenne (probablement desPhilistins). MaisNimlot, frère d'Osorkon l'ancien, mène aussi une expédition dans lepays du dieu, probablement à situer auLevant. Enfin, la Bible indique (IRois, 9, 6) que Pharaon a pris la ville deGezer pour l'offrir en dot à sa fille qui devait épouserSalomon. Si la véracité du récit est difficile à établir, la chronologie d'un tel évènement désignerait le règne deSiamon ou de son successeurPsousennès II[32].
Psousennès II (ouPasebakhaiennioutII) est très mal connu.Mantéthon indique quatorze ans de règne pour ce roi, ce que semblent attester les divers documents datant de son règne : un texte des annales sacerdotales daté de l'an 11 d'un Psousennès ne peut que lui correspondre, tandis que des bandelettes de momies thébaines indiquent l'an 13 pour la datation la plus élevée. Rien n'est connu de ses origines, il est peut-être le fils de son prédécesseurSiamon, mais cela reste à démontrer. Sous son règne, par l'action du grand prêtre d'AmonPsousennès III déjà en poste sous le règne deSiamon, les activités se multiplient sur la rive ouest deThèbes pour protéger les tombeaux des pillages[33].
Les personnages les plus importants du royaume sont alors legrand prêtre d'AmonPsousennès III et surtout la famille d'Osorkon l'ancien : son frère, le grand chef des MâNimlot, le fils de Nimlot, le grand chef des Mâ Sheshonq (le futur roiSheshonq Ier) et le fils de Sheshonq, le chef des archers du roi Osorkon (le futur roiOsorkon Ier). Cette famille est la plus puissante du royaume à ce moment-là, et obtient d'ailleurs du roi l'établissement d'un culte àAbydos pourNimlot lorsque ce dernier meurt au cours du règne (c'est probablement à cette occasion quePsousennès II etPsousennès III ont laissé leurs titulatures dans letemple funéraire deSéthi Ier, et des jarres votives près dutombeau d'Osiris dans la nécropole d'Oumm el-Qa'ab)[33].
La crise politique profonde de la fin de l'époque ramesside entraîne une remise en cause du modèle du roi tout puissant, garant de laMaât. C'est l'avènement d'une sorte de théocratie, où le seul vrai roi d'Égypte est le dieuAmon-Rê lui-même, dont l'origine remonte dans les évolutions théologiques de l'époque ramesside, commencée à partir de la fin de lacrise amarnienne. Ainsi,Amon-Rê, roi des dieux et dont le nom est parfois entouré d'un cartouche, devient roi au-dessus du roi, qui estrétrogradé en tant que serviteur du démiurge. Les serviteurs directs du dieu, lesgrands prêtres d'Amon, s'arrogent alors des prérogatives royales. Il est à noter qu'ils viennent de familles de militaires s'étant appropriées les charges sacerdotales comme légitimation de leur pouvoir et en tant qu'outil politique. Les décisions sont prises par des oracles, qui distribuent châtiments et récompenses. Des décrets oraculaires concernant les héritages des personnes de l'élite, commeMaâtkarê, mais aussi le maintien en poste d'un grand intendant d'Amon très contesté, nommé Dhéhoutymès à l'époque dePinedjem II accentuent la faiblesse du pouvoir royal. Des prérogatives royales sont également utilisées par des particuliers, comme l'usage du décorum royal dans les représentations de certains membres de l'élite (emploi ducartouche parMenkhéperrê par exemple) ou encore la diffusion de certains éléments duLivre des Morts à l'élite. L'hypogamie des princesses, présente à l'Ancien Empire, n'est attestée ni auMoyen Empire ni auNouvel Empire, mais revient en force dès le début de la dynastie, avec le mariage de princesses avec des membres de l'élite, et se poursuivra pendant laXXIIe dynastie[35].
À la cour royaletanite, la haute administration des Ramsès semble perdurer : des hauts fonctionnaires sont attestés enBasse-Égypte, particulièrement dans la nécropole de Tanis. À l'inverse, dans le sud, l'administration passe sous la coupe de celle dutemple d'Amon deKarnak. Toutefois, l'administration locale tend à relever de plus en plus des temples locaux, entraînant une décentralisation de plus en plus accrue et préfigurant la politique d'apanages deSheshonq Ier au début de laXXIIe dynastie[36].
La crise profonde et durable qui a débuté à l'époque ramesside et l'incursion répétée de bandes de Libyens dans la vallée du Nil entraînent une insécurité permanente et la construction de nombreuses forteresses. La pauvreté, devenue importante et due en partie aux bouleversements économiques engendrés par l'évolution géopolitique de la période (perte de la Nubie et du Levant, changements géopolitiques radicaux dans l'ensemble du Proche et du Moyen-Orient) entraîne des pillages répétés, et même le réemploi régulier des éléments de mobiliers funéraires, y compris pour les rois[37].
Ceci mène par ailleurs à un mouvement que l'on peut nommerpiété personnelle, où le commun des mortels passe par lui-même, et non plus par les temples ou le roi, pour interagir avec les dieux. Cela entraîne une évolution dans l'onomastique : l'individu devient par exemple undon du dieu (Pa-di-[nom du dieu concerné][Lequel ?]). Ilappartient au dieu (Nésy-[nom du dieu][Qui ?], Pa-en-[dieu concerné][Qui ?]), ou encore sa naissance a étéproclamée par le dieu (Djed-[dieu]-iouef-ânkh)[37].
Un autre changement observé est l'évolution de la famille. Auparavant large et horizontale, elle devient verticale, issue d'un lignage : ainsi, la place dans la société repose moins sur le réseau que sur l'hérédité. Ceci sera illustré à merveille pendant laXXIIe dynastie par les stèles exposant les longues lignées de tel ou tel individu, comme lastèle de Pasenhor oucelle d'Ânkhefensekhmet[37].
La chronologie suivante est issue de l'ouvrage deFrédéric Payraudeau[1]. Il faut prendre en compte que la situation chronologique deHérihor est encore débattue, certains le plaçant avantPiânkh, sous le règne deRamsès XI, même si cette position plus précoce est aujourd'hui jugée moins probable[38].