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XXIIe dynastie égyptienne

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v. 943 AEC[1] – v. 715 AEC[1],[note 1]

Description de cette image, également commentée ci-après
Pendentif représentantHorus,Osiris, etIsis, portant le nom du roiOsorkon II, deuxième quart duIXe siècle avant notre ère.
Informations générales
StatutMonarchie
Religionmythologie égyptienne

Pharaon

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LaXXIIe dynastiepharaonique, de laTroisième Période intermédiaire, est unedynastie d'origineberbère amazighelibyque[2],[3], qui gouverne l'Égypte antique en commençant à la suite de laXXIe dynastie avecSheshonq Ier vers 943 AEC[1] (même si l'oncle de ce dernier,Osorkon l'ancien, avait déjà régné auparavant et est considéré comme faisant partie de laXXIe dynastie) et se terminant en plusieurs endroits à des dates différentes. En effet, cetteXXIIe dynastie règne d'abord sur une Égypte unifiée, puis en parallèle avec lesXXIIIe,XXIVe, etXXVe dynasties à la suite du morcellement du pays dès la fin du règne d'Osorkon II à partir de 834 AEC avec l'émergence d'un royaume àThèbes issu d'une branche cadette de la dynastie.

Histoire

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Origines

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Libyens,Nubien,Syrien et Égyptien peints sur la tombe deSéthi Ier.

LesLibyens, de la tribu desMâchaouach (ou) comme celle de la tribu desLibou, sont bien implantés dans ledelta du Nil, et ce depuis bien avant le règne deSheshonq Ier, peut-être dès le règne deRamsès III. En effet, les premiers sheshonqides exercèrent semble-t-il des fonctions militaires dans la région dePer-Sopdou[4]. Toujours est-il que, si les rois de la dynastie portent des noms libyens, ce n'est pas par une volonté de mettre en avant une culture libyque ancestrale maintenue sur plusieurs générations mais par tradition familiale (par exemple un fils se voyait attribuer le nom de son grand-père). Les Libyens devaient avoir été culturellement assimilés, parlant l'égyptien et honorant lesdieux égyptiens. Leurs titres de « Chef des Mâ » et de « Chef des Libou », s'ils ont bien une origine ethnique, ont bien plus pris la marque d'une fonction que la marque d'une ethnie et il est à noter que si les Hyksôs avant eux, et les Koushites, les Perses et les Grecs après eux ont bien une culture matérielle distincte de celle des Égyptiens, une culture matérielle libyque n'est en rien distinguable dans le registre archéologique[5].

La famille deSheshonq Ier faisait partie de la tribu desMâchaouach. Elle est inscrite sur lastèle de Pasenhor où lagénéalogie de Pasenhor, prêtre et lointain descendant deSheshonq Ier, est décrite, remontant à six générations avant le fondateur de laXXIIe dynastie. Comme dit précédemment, les premiers sheshonqides exercèrent semble-t-il des fonctions militaires dans la région dePer-Sopdou. Il est probable que la famille de entretenait des liens avec les dirigeants de laXXIe dynastie.Osorkon l'ancien, oncle deSheshonq Ier, a en effet régné pendant laXXIe dynastie, entre des rois égyptiens (Amenemopet (pharaon) etSiamon), sans que cela ne pose visiblement problème. Des liaisons matrimoniales sont possibles, même si cela reste spéculatif[6].

Avènement et règne sur une Égypte unifiée

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SheshonqIer

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Gravure d'unrelief de SheshonqIer trouvé àKarnak.

À la mort dePsousennès II, sous le règne duquel il semblait être le numéro deux ou trois de l'État (après le roi lui-même),Sheshonq Ier, neveu d'Osorkon l'ancien, monte sur le trône vers 943 AEC pour un règne d'environ vingt et un ans. Il s'allie avant même le début de son règne aux grandes familles thébaines et memphites : legrand prêtre de PtahChedsounéfertoum semble épouser une sœur de SheshonqIer nommée Méhytemousekhet tandis que son propre fils, le futurOsorkon Ier, avait épouséMaâtkarê, la fille dePsousennès II. Ces différents éléments assurent une transition sans heurt entre laXXIe dynastie et laXXIIe dynastie[7].

C'est sous son règne que sont transportées dans la tombeDB320 les momies de la famille des grands prêtres d'Amon de laXXIe dynastie ainsi que celles de plusieurs rois duNouvel Empire. Le roi inaugure une politique d'apanage en octroyant des fonctions importantes à ses fils, politique poursuivie par ses successeurs. Ainsi,Ioupout devient généralissime du Sud et grand prêtre d'Amon,Nimlot devient général d'Héracléopolis et grand prêtre d'Héryshef tandis queDjedptahiouefânkh, qui était peut-être son fils, devient troisième prophète d'Amon et chef du district autour de Thèbes. De plus, sa probable fille Méhytemouskhet devientdivine adoratrice d'Amon vers 940 AEC[8]. Il continue de s'allier au cours de son règne aux puissantes familles locales : sa fille Tashepenbastet épouse le général et troisième prophète d'Amon Djeddhéhoutyiouefânkh, une fille de Ioupout épouse le quatrième prophète d'Amon Djedkhousouiouefânkh et une autre fille du roi, Tanytsepeh, épouse legrand prêtre de PtahChedsounéfertoum deMemphis[9].

Première cour avec vue sur leIIe pylône d'Horemheb et le kiosque deTaharqa -Enceinte d'Amon-Rê.

Le roi est l'auteur d'un important programme architectural, son nom ayant été retrouvé àTanis (sphinx usurpés et temples d'Amon et de Mout),Memphis (table d'embaumement des taureauxApis au niveau dutemple de Ptah, untemple des millions d'années est également connu par les textes mais n'a pas été retrouvé),Héliopolis,Athribis,Pithom, Tell Tebilleh,Héracléopolis (bloc portant un décret rappelant les donations des élites locales au temple d'Héryshef),El Hibeh (construction d'un temple d'Amon),Thèbes (première cour dutemple d'Amon de Karnak principalement) etÉléphantine tandis que le nom de son fils Ioupout a été retrouvé àAbydos (édifice s'apparentant à un cénotaphe)[10].

De plus, le roi a organiséa minima une campagne en Palestine, comme figuré sur le mur sud de la cour du temple d'Amon à Karnak. Cette campagne est encore assez floue, que ce soit sa raison d'être, la date et les lieux visités mais il semble qu'elle avait des raisons économiques, qu'elle a eu lieu vers 927-926 AEC et que les armées égyptiennes visitèrent leNéguev, la plaine côtière (Gaza,Gezer) et les confins de ce qui sera où était déjà leroyaume d'Israël (vallée deJezraël avecMegiddo et vallée moyenne duJourdain). Le roi a également noué des relations étroites avec les cités phéniciennes alors en pleine expansion, comme l'atteste un fragment debase d'une statue (en) de SheshonqIer portant le nom du roiAbibaal[11].

OsorkonIer

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Buste d'OsorkonIer découvert àByblos.

Osorkon Ier succède à son pèreSheshonq Ier vers 922 AEC, pour un règne d'environ trente-cinq ans. Le roi poursuit la politique initiée par son père d'apanage des principales fonctions clés à des fils royaux avec peut-être une petite entorse avec un certain Osorkon qui serait grand prêtre d'Héryshef à la suite de son père Nimlot et donc un petit-fils du roi SheshonqIer, mais peut-être est-il devenu grand-prêtre pendant le règne de son grand-père. Un texte daté d'OsorkonIer et retrouvé àBubastis précise bien ce fonctionnement où lorsque le détendeur d'une des principales fonctions du pays meurt, le roi (Osorkon et ses successeurs) doit alors le remplacer par l'un de ses propres fils. La famille d'Osorkon étant moins bien connu que celle de son père ou celle de son petit-filsOsorkon II, l'évaluation de la mise en pratique d'une telle politique est difficile. Toujours est-il que le fils qu'il a eu avec la reineMaâtkarê, fille dePsousennès II, nomméSheshonq comme son grand-père, devient grand prêtre d'Amon à la suite de son oncleIoupout[12].

Bas-relief représentant OsorkonIer, provenant du grand temple deBastet, àBubastis.

Le roi est bien attesté à travers l'Égypte : àBubastis, il construisit une cour et une colonnade hathorique en granit dans le temple deBastet ainsi que peut-être un petit temple dédié àAtoum ; àTanis, son nom est lié à son mobilier funéraire dans lanécropole royale ; àTell el-Yahoudieh, une statuette en bronze du roi a été retrouvée ; àMemphis, un linteau représentant le roi et deux notables locaux devantIsis etHorus a été retrouvé ; àAtfieh, un relief montre le roi allaité par Isis ; àEl Hibeh, il termine la construction du temple d'Amon commencé par son père ; àAbydos ont été trouvés des vases votifs à son nom ; enfin àThèbes, il continue la cour commencée par son père dans letemple d'Amon mais ne fait pas terminer les reliefs pour une raison inconnue[13].

Il semble, selon des stèles de donations, être l'auteur d'importantes donations d'or et d'argent sous forme de vaisselles (5 010deben d'or et 30 720deben d'argent) et de statues (15 345deben d'or et 14 150deben d'argent) aux temples de-Atoum àHéliopolis, deThot àHermopolis et d'Amon àThèbes. La valeur réelle dudeben pour cette période n'étant pas assurée et les quantités très importantes de métaux ne permettent pas de s'assurer de la réalité de ces dons : peut-être le roi a fait passer la quantité de métaux précieux possédée par les temples pour des donations[14].

L'activité internationale du roi est mal connue. Unbuste du roi trouvé àByblos et portant une dédicace du roi Elibaal serait un cadeau diplomatique du roi égyptien pour son homologuelevantin. LaBible mentionne également qu'un général Koushite nommé Zerah (inconnu par ailleurs) aurait mené une expédition égyptienne contre leroyaume de Juda où régnait alorsAsa. Si la réalité de l'évènement tel que décrit dans la Bible est loin d'être assuré, le texte étant bien plus tardif que le règne d'OsorkonIer, la réalité d'une intervention de ce dernier au Levant est possible, dans le but de maintenir les acquis obtenus par son pèreSheshonq Ier[15].

D'Osorkon Ier à Osorkon II

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Masque funéraire de SheshonqIIa, trouvé àTanis.

La succession des rois qui suitOsorkon Ier (mort vers 887 AEC) et précèdeOsorkon II (début du règne vers 865 AEC) est floue. Trois noms sont connus :Takélot Ier,Sheshonq II (ouIIa) etSheshonq IIb. Alors quetrois rois inconnus sont placés parManéthon entreOsorkon Ier etTakélot Ier[16].

DeTakélot Ier, très peu de choses sont connues : il est le fils d'OsorkonIer et le père d'OsorkonII, il aurait régné treize ans selonManéthon et il est le commanditaire d'une activité architecturale (seul un bloc inscrit porte son nom) auSérapéum deMemphis et de quatre stèles de donations trouvée àBubastis dont l'une d'elle porte la mention d'un anIX. Sa dernière demeure n'a pas été retrouvée mais il a été réenterré dans la tombe de son fils OsorkonII dans lanécropole royale de Tanis. Il semble que ce soit bien OsorkonII lui-même qui ait procédé à la réinhumation, ce qui indiquerait qu'il n'a pas succédé directement à son père[17].

Sheshonq IIa est connu uniquement par son inhumation (ou plutôt sa réinhumation) dans le tombeau dePsousennès Ier dans lanécropole royale de Tanis. S'il fait assurément partie de la famille royale, sa place au sein de cette famille est inconnue. Il a été auparavant assimilé au princeSheshonq, fils d'Osorkon Ier et deMaâtkarê et grand prêtre d'Amon, mais cette hypothèse a depuis été réfutée car jamais ce prince Sheshonq n'est mentionné comme étant roi par ses descendants[18].

Un second roi, ToutkhéperrêSheshonq IIb, n'est attesté que par un linteau àBubastis et un ostracon àAbydos. S'il fait lui aussi assurément partie de la famille royale, sa place au sein de cette famille est inconnue[19].

De plus, des documents du sud du delta contemporains de cette époque parlent d'un général Nimlot fils d'un roi Sheshonq. Si ce roi avait auparavant été assimilé àSheshonq Ier, il est possible qu'il s'agisse en fait de l'un de ces deux rois[19].

HorsaïsetIer

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Stèle d'Horsaïset suivi de Karomânâ, épouse du dieu, face à Amon-Kamoutef.

Un personnage assez énigmatique émerge à Thèbes à cette période : le roiHorsaïsetIer. Rien n'est certain : s'est-il proclamé roi avant ou au début du règne d'Osorkon II ? est-il un descendant d'une famille de grands prêtres thébains ou d'une lignée collatérale de la famille sheshonqides ? est-il un corégent plus ou moins officiel du roi bubastite ou un roi en révolte ?[20]

Sur l'une des statues de Nakhtefmout, trésorier et quatrième prophète d'Amon, sont gravées les titulatures d'OsorkonII et d'HorsaïsetIer, assurant ainsi que ce dernier a régné au moins en partie au cours du règne d'OsorkonII. De plus, OsorkonII n'est pas attesté avant l'anXII àThèbes. Ainsi, soit Horsaïset est un roi en révolte et a régné avant l'anXII d'OsorkonII, soit il est un roi en corégence, son règne peut donc être situé n'importe quand au cours du règne d'OsorkonII. Enfin, HorsaïsetIer a parfois été assimilé au fils nommé Horsaïset du grand prêtre d'AmonSheshonq, le fils d'Osorkon Ier et deMaâtkarê. Si un tel lien est possible, il n'est pas assuré[21].

OsorkonII

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Profil d'OsorkonII coiffé de la couronne blanche - Relief provenant deBubastis -Musée du Louvre.

Osorkon II, fils deTakélot Ier, succède donc à l'un de ces rois de cette période confuse pour un règne assez long (plus de trois décennies), même si la date la plus haute qui lui est attribuable est l'anXXIX. Sa famille est bien connue et il poursuit la politique d'apanage mise en place par SheshonqIer et poursuivie par OsorkonIer : son fils Sheshonq devient grand prêtre dePtah àMemphis, son propre fils Takélot lui succède à cette charge et prend également le titre de chef des Mâ ; un autre fils d'OsorkonII, Nimlot, devient dans un premier temps de Pisékhemkhéperrê près d'Héracléopolis ainsi que grand prêtre d'Héryshef, puis, probablement à la mort d'HorsaïsetIer ou de son fils...dou, il devient grand prêtre d'Amon à Thèbes et son propre fils Takélot lui succède à cette charge vers la fin du règne d'OsorkonII ; enfin,Karomama Mérytmout,divine adoratrice d'Amon, était probablement sa fille[22].

Le roi est également un grand bâtisseur. Il construit une nouvelle cour derrière celle de son grand-père OsorkonIer, des colonnes hathoriques et fait dresser deux colosses ramessides réinscrits à son nom et celui de son épouseKaromamaII dans le temple deBastet àBubastis. ÀTanis, un second pylône est ajouté devant le temple d'Amon, un bâtiment à colonnes palmiformes est connu à l'est du temple, mais il ne s'agit peut-être pas de son emplacement d'origine, enfin OsorkonII fait déplacer à Tanis énormément de statues et de blocs provenant dePi-Ramsès queRamsès II avait lui-même récupéré de constructions de antérieures datant duMoyen Empire. Il intervient également dans lanécropole royale en réaménageant un tombeau préexistant à son profit en y inhumant son fils Hornakht, mort à l'âge de huit ans, et en y réinhumant son pèreTakélot Ier. De plus, le réaménagement de la nécropole qui voit le déplacement des momies deSiamon,Psousennès II etSheshonq IIa dans la tombe dePsousennès Ier. ÀLéontopolis, un colosse duMoyen Empire regravé et des blocs inscrits laissent supposer une intervention dans le temple principal de la ville. De plus, la tombe de la reine Kama, de style très proche des tombeaux de la nécropole royale de Tanis, pourrait laisser penser qu'il s'agit de la dernière demeure de l'épouse principale d'OsorkonII, la reine KaromamaII[23].

Le roi est aussi connu en Haute-Égypte, mais plus faiblement : des vases votifs au nom du roi ont été trouvés àAbydos, tandis qu'àThèbes, les attestations se résument à un décret en faveur du temple d'Amon inscrit sur un mur dans la cour duVIe pylône et trois chapelles à Karnak-Nord, dont l'une était dédiée à Osiris Oup-ished et à Horus-fils-d'Isis, et une deuxième à Osiris Khnem-Maât, dans laquelle OsorkonII est associée à la divine adoratrice (et probablement sa fille) Karomama Mérytmout[24].

Un fragment de statue assise d'OsorkonII retrouvée àByblos témoigne probablement de la continuité des cadeaux diplomatiques aux rois de Byblos faits par les prédécesseurs d'OsorkonII. De plus, une jarre au nom d'OsorkonII et trouvée dans le palais desOmrides àSamarie prouve les échanges commerciaux entre l'Égypte et leLevant, Levant qui s'est de plus en plus développé depuis l'époque du règne d'OsorkonIer. Enfin, alors que la menaceassyrienne commence à se faire sentir au Levant et à la suite de la conquête du nord de la Syrie par ces mêmes assyriens, une coalition composée des royaumes deHamath, deDamas et d'Israël se met en place et est rejoint par l'Égypte pour laquelle elle envoie seulement 1 000 soldats, Osorkon ne prenant peut-être pas la mesure de la menace assyrienne. La bataille a lieu àQarqar, sur l'Oronte, et se solde par une défaite assyrienne. L'Égypte reste par la suite spectatrice de ce qu'il se passe au Levant pour plusieurs décennies[25].

Il est à noter que si OsorkonII semble au début prendre la main sur l'ensemble du pays en nommant des fils à des postes importants àMemphis,Héracléopolis et Thèbes, il s'avère que ce sont les fils de ces derniers qui succèdent chacun à leur père. Cela montre la faible emprise d'OsorkonII sur ses propres fils à la fin de son règne et annonce la guerre qui s'ensuivra à sa mort entre les différentes factions de la dynastie, voire avant sa mort pourThèbes, car il semble que Takélot, fils de Nimlot et donc petit-fils d'OsorkonII, se proclame roi en Haute-Égypte avant même la fin du règne de son grand-père[26].

Division du pays

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Début de la division

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Avant même la fin du règne d'Osorkon II, l'un de ses présumés petit-fils,Takélot  II, alorsgrand prêtre d'Amon àThèbes, se proclame roi de Haute-Égypte vers 834 AEC et laisse son poste de grand prêtre d'Amon àHorsaïsetII, petit-fils présumé d'HorsaïsetIer. PuisSheshonq III, présumé fils d'OsorkonII (si SheshonqIII appartient incontestablement à la famille royale, le lien exact avec OsorkonII est inconnu), est couronné roi àBubastis vers 830 AEC à la suite de ce dernier. Commence alors une lutte entre les deux factions. SheshonqIII lance une politique énergique visant à reprendre en main la Haute-Égypte, il sera d'ailleurs reconnu en l'anVI de son règne à Thèbes sur une inscription nilométrique du quai du temple de Karnak sur laquelle il est associé au grand prêtre d'AmonHorsaïsetII. SheshonqIII semble donc avoir joué des rivalités entre TakélotII et HorsaïsetII pour s'imposer dans cette région. En réaction et dans des circonstances obscures, TakélotII fait remplacer HorsaïsetII par son fils Osorkon (le futurOsorkon III), et ce avant l'anXI de son règne (en effet, une révolte thébaine éclate contre Takélot et Orokon pendant les années 11 et 12 du règne de Takélot). C'est avec cette révolte qu'entre en lice un certainPétoubastis Ier (ou Padibastet), présumé frère d'HorsaïsetII et qui se proclame aussi roi tout en soutenant ce dernier en tant que grand prêtre d'Amon. Se met en place ainsi trois camps : SheshonqIII en Basse-Égypte et les duos TakélotII-OsorkonIII et PétoubastisIer-HorsaïsetII pour le contrôle de la Haute-Égypte[27].

Basse-Égypte à partir de SheshonqIII

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SheshonqIII
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Sheshonq III avecAtoum sur la barque des morts dans le Tombeau de SheshonqIII àTanis.

Roi basé dans àBubastis etTanis pendant près de quatre décennies, SheshonqIII n'a été reconnu que par intermittence en Haute-Égypte dans le cadre de la guerre en cours pour le contrôle de la région, se contentant d'appuyer un camp puis l'autre. Si Pétoubastis a été reconnu pendant un temps àHéracléopolis,Sheshonq III y est en tout cas reconnu en l'anXXVI de son règne, comme l'atteste une stèle. Le roi est relativement actif dans le domaine architectural, comme l'atteste de les monuments à son nom, particulièrement à Tanis[28].

Toutefois, son règne voit la montée en puissance dans le delta des chefs locaux portants des titres commechef des Mâ,chef des Libou etfils royal de Ramsès, cumulant fonctions administratives, militaires et sacerdotales. Ces dirigeants locaux sont souvent des fils royaux (Memphis avec Shéshonq puis Takélot puis Padiaset, fils, petit-fils et arrière-petit-fils d'Osorkon II,Athribis-Héliopolis avec Bakennefy etBousiris (Égypte) avec Takélot, tous deux fils de SheshonqIII), pratique d'apanage bien connue depuis le début de la dynastie mais dont les personnes concernées cumulent plus de fonctions qu'auparavant, particulièrement les fonctions sacerdotales, auparavant prégoratives roayles. Il s'agit peut-être d'une volonté de décentralisation du pouvoir par SheshonqIII. Certains de ces chefs ne sont toutefois pas d'ascendance royale, comme HornakhtIer àMendès et Iouferâa àPharbaethos[29].

LesLibou, absents de la documentation égyptienne depuis l'époque ramesside, refont leur apparition et affichent une certaine unité avec la présence d'un seul chef, contrairement aux chefs de Mâ qui sont contemporains les uns des autres. Ceci pourrait attester d'une nouvelle poussée d'immigration libyenne pendant le règne de SheshonqIII. Ces Libou se seraient installés dans l'ouest du delta et leur premier chef reconnu est un certain Inamonnayefnébou, qui officie dans une donation èa la triade osirienne en l'anXXXI du règne de SheshonqIII. À partir de lui, toutes une série de chefs est documentée, montrant l'expansion de leur territoire dans l'ouest du delta à partir d'un noyau centré surBouto, Imaou etSaïs[30]. Le règne de SheshonqIII marque clairement la fin d'un pouvoir centralisé et le début de ce queFrédéric Payraudeau appelle lapolyarchie, ce phénomène de montée en puissance des dirigeants locaux ira en s'accentuant avec ses successeurs[31].

SheshonqIIIa et PamyIer
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Stèle de l'Apis enterré en l'anII de PamyIer trouvée auSérapéum de Saqqarah -Musée du Louvre.

Le successeur de SheshonqIII était un certainSheshonq IIIa (aussi numérotéIV), il règne environ treize ans. Peu de choses sont connues de lui si ce n'est quelques éléments portant son nom, dont un socle de statue en quartzite trouvé àTanis. S'il est toujours reconnu, du moins nominalement dans l'ensemble du delta et Memphis (voire peut-être jusqu'àAtfieh, SheshonqV y étant reconnu plus tard), son influence ne semble par aller plus loin vers le sud. Au chef de Mâ HornakhtIer à Mendès lui succède son fils SmendèsIV tandis que le Nimlotpyd est le seul chef des Libou attesté de son règne[32].

Le successeur de SheshonqIIIa estPamy Ier, qui peut être un fils de l'un de ses deux prédécesseurs. Son règne est relativement court (entre sept et onze ans selon les reconstitutions) et, tout comme son prédécesseur, son autorité centrée surBubastis etTanis ne semble pas dépasserMemphis (où il est attesté sur des stèles représentant l'arrière-petit-fils d'Osorkon IIPadiaset - cité précédemment - avec ses fils Horsaïset et Takélot) au sud (voire peut-êtreAtfieh, SheshonqV y étant reconnu plus tard), cette même autorité restant toute nominale avec les chefs locaux de l'ensemble de la Basse-Égypte[33].

SheshonqV
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Stèle dubœuf Apis, enterré(e) en l'anXI du règne de SheshonqV (Musée du Louvre à Paris).

À PamyIer lui succède son fils SheshonqV. Il devait être relativement jeune, puisque son règne duraa minima 38 années. À partir de son règne débute un mouvement archaïsant à plusieurs niveaux comme la titulature ou la statuaire, qui renvoie clairement aux modèles desAncien etMoyen Empires. S'il reste bien reconnu àMemphis, où vont se succéder les descendants de Padiaset (ses fils Horsaïset et Takélot et le fils du premier Ânkhefensekhmet) et même un peu plus au sud àAtfieh, son autorité est sérieusement remise en doute, par exemple à Mendès où HornakhtII, qui a succédé à son père SmendèsIV, réalise une inscription utilisant le comput d'années de règne de SheshonqV mais sans le nommer, et plus tard où SmendèsV, fils d'HornakhtII, n'utilise même plus le comput d'années de règne de SheshonqV mais plutôt celui d'Ioupout II, ne reconnaissant ainsi plus du tout le roi SheshonqV[34]. En effet,Ioupout II se déclare roi àLéontopolis au cours du règne de SheshonqV,Léontopolis étant une ville relativement proche du cœur du territoire de SheshonqV[35].

Du côté de l'ouest du Delta, totalement hors du contrôle de SheshonqV dont seul le comput des années de règne est utilisé pour dater les inscriptions, le chef des Libou Nimlotpyd est remplacé par un certain Te(te)r au plus tard en l'anVII de SheshonqV. Toutefois, un chef des Mâ émerge en la personne d'Osorkon C àSaïs etBouto. Puis un certain Ker, chef à la fois des Libou et des Mâ est reconnu au plus tard en l'anXIX de SheshonqV, les deux entités ayant dû fusionner à un moment donné. Lui succède un certain Roudamon au plus tard en l'anXXXI de SheshonqV. Un certain Ânkhhor, attesté en l'anXXXVIII à Memphis et portant également les titres de chef des Mâ et de chef des Libou, a peut-être succédé à Roudamon. Toujours est-il qu'à la fin du règne de SheshonqV voit l'émergence deTefnakht qui fera de Saïs l'une des plus grandes puissances du delta et mènera une coalition contre l'expansion Koushite quelques années après la fin du règne de SheshonqV[36].

À la mort de SheshonqV vers 731 AEC, le territoire égyptien est plus que jamais fractionné, avec au nord de multiples principautés et royaumes et au sud un territoire soumis aux Koushites de laXXVe dynastie. À SheshonqV semble lui succéder un certainPétoubastis II de laXXIIIe dynastie[37].

Haute-Égypte à partir de TakélotII

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Lutte en Haute-Égypte
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Dessin d'un relief représentant le pharaon TakelotII (à gauche) avec le dieuAmon (à droite), temple deKarnak.

La révolte des ansXI etXII contre TakélotII et son fils le grand prêtre d'Amon Osorkon ne semble toutefois pas fonctionner car si PétoubastisIer se proclame roi, TakélotII reste reconnu à Thèbes jusqu'en l'anXV. PétoubastisIer a dû s'installer ailleurs, pendant cette période avant de revenir plus tard. En effet, une deuxième révolte, soutenue par les élites thébaines, éclate à Thèbes en l'anXV (soit l'anXI de SheshonqIII et l'anIV de PétoubastisIer), ceci associé à l'alliance momentanée entre SheshonqIII et PétoubastisIer permet de vaincre TakélotII et Osorkon. Pétoubastis réinstalle donc HorsaïsetII comme grand prêtre d'Amon tandis que Takélot et Osorkon se réfugient dans un lieu inconnu. L'alliance a dû durer un certain temps car une première inscription sur le quai de Karnak montre ces deux rois avec le grand prêtre HorsaïsetII et une seconde inscription sur leXe pylône de Karnak indique que le général Pasedbastet, fils de SheshonqIII, a restauré ce pylône tout en s'associant avec Pétoubastis. La Moyenne-Égypte était également soumise aux aléas politiques, car Héracléopolis, verrou stratégique entre la Haute et la Basse-Égypte, a reconnu à un moment donné Pétoubastis comme roi alors que la ville était auparavant sous domination bubastite. La domination de Pétoubastis sur la Thèbes ne dure qu'environ une décennie car TakélotII et son fils Osorkon dominent à nouveau Thèbes en l'anXXIV de Takélot[38].

Fragment d'une statue de PétoubastisIer.

Toujours est-il qu'à la mort de TakélotII en l'anXXVI de son règne, c'est un certainIoupout Ier, autre membre de la famille royale (un fils d'Osorkon II ou de PétoubastisIer ?), qui lui succède et non le fils de Takélot, le grand prêtre d'Amon Osorkon. Ce règne dureraa minima douze ans. Si certains pensent que IoupoutIer et PétoubastisIer étaient alliés sur la base d'une inscription nilométrique sur laquelle les deux rois sont mentionnés (l'anII de Ioupout correspondant à l'anXVI de Pétoubastis), ceci n'est pas certain. C'est alors qu'Osorkon s'allie à SheshonqIII, probablement parce que Pétoubastis menaçait le pouvoir de Shéshonq. Ainsi, de l'anXXII à l'anXXV de son règne, Osorkon est rétabli comme grand prêtre d'Amon à Karnak sous la suzeraineté toute théorique de SheshonqIII. En effet, en l'anXXV du règne de SheshonqIII (c'est-à-dire l'anXVIII du règne de Pétoubastis), Osorkon est chassé de la ville par une troisième révolte soutenue par Pétoubastis qui rétablit une fois de plusHorsaïsetII au poste de grand prêtre d'Amon. En l'anXXVII du règne de SheshonqIII, Osorkon revient à nouveau à Thèbes en conquérant la ville à l'aide d'une flotte venue du sud et reste au poste de grand prêtre d'Amon jusqu'en l'anXXIX du règne de SheshonqIII (c'est-à-dire l'anXXII du règne de Pétoubastis). En effet, Pétoubastis reconquiert la ville à l'aide de ses troupes[39].

L'année suivante, en l'anXXIII du règne de Pétoubastis, un certain Takélot dont rien n'est connu (peut-être un fils d'HorsaïsetII) est reconnu grand prêtre d'Amon à Thèbes. Pétoubastis disparaît peu après et un certainSheshonq IV prend lui succède. Peu de choses sont connues de lui. Toujours est-Il qu'Osorkon revient une dernière fois à Thèbes et rétablit définitivement son autorité contreSheshonq IV et le grand prêtre Takélot pour devenir le roiOsorkon III, cet évènement se déroule en l'anXXXIX du règne de SheshonqIII et l'anVI du règne de SheshonqIV. Après cet évènement, le pays est séparé en deux et plus jamais un roi bubstite de la dynastie ne sera reconnu à Thèbes[40].

Le règne d'OsorkonIII
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Bas relief érodé d'OsorkonIII, donnant une statuette deMaât àAmon.

Osorkon se proclame roi peu après la reconquête de Thèbes. Son règne est semblet-il calme. Il est attesté jusqu'au nord d'Hermopolis, ainsi il n'est pas certain qu'Héracléopolis, verrou stratégique entre le nord et le sud, ait fait partie de son royaume. Il nomme son fils Takélot, le futurTakélot III, comme grand prêtre d'Amon et un autre fils, Djedptahiouefânkh, commechef des pays étrangers du sud, probablement pour gérer depuisÉléphantine (limite sud de son royaume) les relations avec leroyaume de Koush alors en plein essor. De plus, sa filleChepenoupet Ire est nomméedivine adoratrice d'Amon vers 765 AEC, elle inaugure unelignée de divines adoratrices au rayonnement bien supérieur à celles qui l'ont précédée. Le roi, à la fin de son règne, octogénaire, règne en corégence avec son filsTakélot III pendant cinq ans[41].

Fin de la lignée
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Takélot III, déjà âgé, règne donc seul après la mort de son pèreOsorkon III et une corégence de cinq ans, la seule reportée de manière indiscutable de l'histoire égyptienne[42]. La plus haute date connue de son règne date de l'anXIII (incluant donc la corégence avec son père) sur une stèle trouvée dans l'oasis de Dakhla, montrant que le pouvoir thébain était reconnua minima dans cette oasis. Peu de choses sont connues de son règne et laisse le trône à son frèreRoudamon[43]. Peu de choses sont connues du règne de Roudamon, si ce n'est qu'il semble plus présent àHermopolis en Moyenne-Égypte qu'enthébaïde, signe peut-être d'une première prise de contrôle de cette région par lesKoushites. Toujours est-il qu'aucun de ses fils ne lui succède sur le trône, mettant fin à la ligné thébaine de laXXIIe dynastie[44], à moins qu'un potentielSheshonq VII[45],[46],[47].

Chute de la dynastie

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Détail de la stèle dePiânkhy montrant celui-ci recevant l'hommage des rois (à droite) et chefs (à gauche) du Delta

Alors que la lignée thébaine s'arrête vers 750-745 AEC pour laisser place aux Koushites de laXXVe dynastie[48], des gouverneurs locaux de Moyen-Égypte se proclament rois :Peftjaouaouibastet, gendre de Roudamon, àHéracléopolis,Djéhoutyemhat puisNimlot III àHermopolis,Ioupout II. Enfin, le dernier roi de la branche bubastite,Sheshonq V laisse place à laXXIIIe dynastie avecPétoubastis II puisOsorkon IV. En parallèle, si les dirigeants locaux ne se proclament pas rois, ils agissent en toute indépendance de ces rois, il s'agit principalement de : Bakennefy puis son fils Padiaset d'Athribis, Sheshonq puis son fils Pmouï deBousiris, Smendès (V) puis Djedamoniouefânkh deMendès et son fils le général Ânkhhor àHermopolis Parva, Akanash deSebennytos et Patjenfy dePer-Sopdou et enfin surtoutTefnakht deSaïs[49].

C'est dans le cadre de la lutte contre l'expansion koushite en Égypte que se forme une coalition de rois et chefs menée parTefnakht. Les faits sont relatés sur lastèle des victoires dePiânkhy (XXVe dynastie) qui voit la défaite de la coalition et la soumission à Piânkhy de l'ensemble des rois et chefs égyptiens.[50]. Le successeur de Tefnakht à Saïs,Bakenranef se proclame roi (XXIVe dynastie) et impose son autorité sur la Basse-Égypte et jusqu'à semble-t-ilHéracléopolis[51]. Ceci mène à une nouvelle campagne Koushite vers 712 AEC, cette fois-ci mené par le fils et successeur de Piânkhy, le roiChabataka, qui vainc Bakenranef et impose son autorité à l'ensemble de territoire égyptien, mettant fin aux diverses dynasties locales desXXIIe,XXIIIe etXXIVe dynasties[52], bien que des rois locaux réémergeront plus tard àTanis (voir les successeurs de laXXIIIe dynastie) etSaïs (XXVIe dynastie)[53].

État, société, culture

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Registre supérieur : le prêtre Padiouset offre de l'encens en l'honneur de Rê-Horakhty-Atoum ; registre inférieur : formule d'offrande à Osiris. Bois enduit et peint, vers 900 AEC (XXIIe dynastie).

Les rois de cette dynastie se placent sous la protection du dieuAmon (visible notamment dans leurtitulature avec de nombreuxMéry-Amon, « l'aimé d'Amon ») et délégueront une partie de leurs pouvoirs auxgrands prêtres d'Amon àThèbes. Mais ils font également référence au passé glorieux représenté parRamsès II, car de nombreux rois portent son nom de couronnement,Ousermaâtrê, « puissante est la justice (Maât) de », à commencer parSheshonq Ier.

On qualifie souvent cette dynastie de « bubastite » (de la ville deBubastis), mais bien qu'elle fût la ville d'origine du fondateur de cette dynastie, et même si ses successeurs y agrandirent le grand temple deBastet, il semble que le palais royal se trouvait toujours àTanis (c'est là, en tout cas, que se trouvent les tombes des rois de cette dynastie). Durant cette période, lacapitale administrative demeure àMemphis.

Les temples, qui avaient profité des largesses royales sous leNouvel Empire, sont devenus des relais indispensables en Égypte, depuis la déliquescence du pouvoir royal à la fin de laXXe dynastie. Ils ont assumé, à travers des modifications institutionnelles, la fonction de garants de l'ordre cosmique liée à la perception traditionnelle du monde. Ils ont développé de nouveaux aspects de la théologie, par exemple les cultes des dieux enfants, visant à permettre le renouvellement des grands cycles de l'univers égyptien.

Parallèlement, ils apparaissent comme les médiateurs par excellence entre hommes et dieux, dans la mouvance du développement de la piété personnelle. La montée considérable du culte des animaux sacrés s'inscrit dans ces évolutions, de même que la pratique officielle de l'oracle, et sa diffusion dans la sphère privée. Les Libyens s'assurent le soutien des clergés, en respectant scrupuleusement les obligations religieuses traditionnelles du pouvoir royal : ils reprennent une politique monumentale en faveur des temples, notamment àBubastis, mais aussi dans les grands sanctuaires deKarnak,Héliopolis,Hermonthis,Abydos, etTanis qui reste la capitale du nord.

L'art de la période marque la volonté des souverains de se rattacher à la grandeurramesside, tant dans l'architecture que dans la sculpture monumentale. Il se développe un art du bronze de grande qualité (cf. une statue de la divine adoratriceKaromama).

Pharaons de laXXIIe dynastie

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Voir l’article annexe :arbre généalogique de la XXIIe dynastie égyptienne.
Pour approfondir sur cette période, voir l'article :grand prêtre d'Amon.

La chronologie suivante est issue de l'ouvrage de Frédéric Payraudeau[1], à l'exception deSheshonq VII, non mentionné par ce dernier.

Pharaon Règne[note 2] Capitale Tombe Momie
Rois deBubastis-Tanis
HedjkhéperrêSheshonq Ier943 à 922 AECBubastis-TanisTanis ?Bubastis ?Memphis ??
SékhemkhéperrêOsorkon Ier922 à 887 AECBubastis-TanisNécropole royale de Tanis ??
HedjkhéperrêTakélot Ier887 à 873 AECBubastis-TanisPillée :
Nécropole royale de Tanis,NRTI
Réduite à l'état d'ossements
ToutkhéperrêSheshonq IIb873 à ? AECBubastis-TanisNécropole royale de Tanis ??
HéqakhéperrêSheshonq II
(ouIIa selon Payraudeau)
? à 865 AECBubastis-TanisPartiellement pillée :
Nécropole royale de Tanis,NRTIII
Réduite à l'état de squelette
OusermaâtrêOsorkon II Sa-Bastet865 à 830 AECBubastis-TanisPillée :
Nécropole royale de Tanis,NRTI
Réduite à l'état d'ossements
OusermaâtrêSheshonq III Sa-Bastet830 à 791 AECBubastis-TanisPillée :
Nécropole royale de Tanis, tombe originelleNRTV puisNRTI
Réduite à l'état d'ossements
HedjkhéperrêSheshonq IIIa Sa-Bastet
(ouIV selon Payraudeau)
791 à 778 AECBubastis-TanisPillée :
Nécropole royale de Tanis, tombe originelleNRTV puisNRTI
Réduite à l'état d'ossements
OusermaâtrêPamy Ier Sa-Bastet778 à 769 AECBubastis-TanisPillée :
Nécropole royale de Tanis, tombe originelleNRTII
Réduite à l'état d'ossements
ÂakhéperrêSheshonq V Sa-Bastet769 à 731 AECBubastis-TanisPillée :
Nécropole royale de Tanis,NRTV
?
Rois deThèbes
HedjkhéperrêHorsaïsetIer870 à 860 AECThèbes??
HedjkhéperrêTakélot II834 à 809 AECThèbes??
Ioupout Ier809 à 798 AECThèbes??
OusermaâtrêOsorkon III Sa-Iset791 à 764 AECThèbes??
OusermaâtrêTakélot III Sa-Iset768 à 756 AECThèbes??
OusermaâtrêRoudamon756 à 750 AECThèbes??
HedjkhéperrêSheshonq VII Sa-Iset ?vers 750 à 745 AEC ?Thèbes??
Menkhéperrê Iny750 à 745 AEC
ou
720 à 715 AEC
Thèbes??
Rois concurrents deThèbes
OusermaâtrêPétoubastis Ier823 à 797Thèbes??
OusermaâtrêSheshonq IV
(ouVI selon Payraudeau)
797 à 792 AECThèbes??
Roi deLéontopolis
OusermaâtrêIoupout II Sa-Bastetvers 735 à 715 AECLéontopolis??
Roi d'Héracléopolis
NéferkarêPeftjaouaouibastetvers 750 à 720 AECHéracléopolis??
Rois d'Hermopolis
NéferkhéperrêDjéhoutyemhatvers 745 à 735 AECHermopolis??
Nimlot IIIvers 735 à 720 AECHermopolis??

Notes et références

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Notes

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  1. On trouve par exemple :
  2. Plusieurs dates peuvent exister ; voir le détail à la page de chaque pharaon.

Références

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  1. abc etdPayraudeau 2020,p. 555-556.
  2. McLachlan 1997.
  3. Oden 2011.
  4. Payraudeau 2020,p. 95-96.
  5. Payraudeau 2020,p. 409-412.
  6. Payraudeau 2020,p. 85-86.
  7. Payraudeau 2020,p. 96-98.
  8. Payraudeau 2020,p. 558.
  9. Payraudeau 2020,p. 98-99.
  10. Payraudeau 2020,p. 99-100.
  11. Payraudeau 2020,p. 100-106.
  12. Payraudeau 2020,p. 106-109.
  13. Payraudeau 2020,p. 110-111.
  14. Payraudeau 2020,p. 109-110.
  15. Payraudeau 2020,p. 111.
  16. Payraudeau 2020,p. 112-114.
  17. Payraudeau 2020,p. 112-113.
  18. Payraudeau 2020,p. 113-114.
  19. a etbPayraudeau 2020,p. 114.
  20. Payraudeau 2020,p. 115-116.
  21. Payraudeau 2020,p. 116-117.
  22. Payraudeau 2020,p. 117-122.
  23. Payraudeau 2020,p. 124.
  24. Payraudeau 2020,p. 124-125.
  25. Payraudeau 2020,p. 120-121.
  26. Payraudeau 2020,p. 115-127.
  27. Payraudeau 2020,p. 130-132.
  28. Payraudeau 2020,p. 138-139.
  29. Payraudeau 2020,p. 139-141.
  30. Payraudeau 2020,p. 141.
  31. Payraudeau 2020,p. 142.
  32. Payraudeau 2020,p. 142-143.
  33. Payraudeau 2020,p. 143-145.
  34. Payraudeau 2020,p. 145-147.
  35. Payraudeau 2020,p. 150-151.
  36. Payraudeau 2020,p. 147-150.
  37. Payraudeau 2020,p. 151-152.
  38. Payraudeau 2020,p. 132-135.
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  40. Payraudeau 2020,p. 136-137.
  41. Payraudeau 2020,p. 155-158.
  42. Payraudeau 2020,p. 158-159.
  43. Payraudeau 2020,p. 158-160.
  44. Payraudeau 2020,p. 160-162.
  45. Broekman 2005,p. 75-89.
  46. Broekman 2006,p. 245-255.
  47. Hornung, Krauss et Warburton 2006.
  48. Payraudeau 2020,p. 556.
  49. Payraudeau 2020,p. 164 et 179-180.
  50. Payraudeau 2020,p. 177-181.
  51. Payraudeau 2020,p. 182-183.
  52. Payraudeau 2020,p. 186-187.
  53. Payraudeau 2020,p. 208-213.

Bibliographie

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Liens externes

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