À partir des guerres desépoques napoléoniennes (1799-1815), l'Europe connut de nombreuses autres guerres qui dessinèrent sa nouvelle carte géopolitique. Parmi les phénomènes les plus importants de ce siècle figurent :
C'est aussi pour l'Europe, le siècle desrévolutions industrielles, qui vont bouleverser le paysage européen et apporter d'immenses richesses, mais aussi casser les anciennes structures sociales.
Enfin, pour l'Europe, c'est le siècle où ses élites intellectuelles vont la transformer, en un immense chaudron, dans lequel vont bouillonner toutes les idées et tous lesarts. Ses savants, ses artistes, ses intellectuels, vont porter la recherche technologique, la recherche scientifique, la recherche artistique, la recherche des idées, à un niveau jamais atteint auparavant.
La population française connaît une stagnation. Autrefois la nation la plus peuplée durant laRévolution et lePremier Empire, laFrance connaît une "grève des ventres" dans la seconde moitié du siècle. Entre 1890 et 1914, elle ne gagne que 1 300 000 habitants, contre 16 millions pour l'Allemagne et 5 millions pourl'Italie. De manière préoccupante, il y a des années où les décès surpassent les naissances (1898, 1900), entraînant un vieillissement de la population. En 1887, le docteurJacques Bertillon tire la sonnette d'alarme avec son enquête "Le Problème de la dépopulation". Ce vieillissement justifie la loi du service militaire de trois ans en 1913. Avec une main-d'œuvre de plus en plus rare, la France fait appel à des travailleurs étrangers (belges et italiens) pour répondre à ses besoins industriels. Cette dynamique démographique reflète apparemment un déficit collectif de confiance en l'avenir[4].
Sur le plan économique, la France, ayant pris du retard sur leRoyaume-Uni, se voit dépassée par la puissance industrielle de l'Allemagne dans les années 1880. Elle perd ainsi sa place de deuxième puissance économique européenne. Depuis 1870, elle subit une grande dépression marquée par de nombreux indicateurs alarmants : ralentissement de la croissance, crise agricole affectant sévèrement le monde rural qui reste prédominant (56 % de la population, avec plus de 40 % des actifs dans l'agriculture), krachs boursiers et financiers assortis de scandales, baisse des prix et chômage. Au début du XXe siècle, la France entame une nouvelle phase de reprise à partir de 1896. Entre 1906 et 1913, l'activité économique expérimente un taux de croissance sans précédent (4 à 5 %). Le retard industriel se réduit considérablement par rapport à laGrande-Bretagne et se stabilise ou diminue légèrement face à l'Allemagne, selon Asselain. Le développement industriel français privilégie toujours la grande entreprise par rapport à l'atelier. Le capitalisme français se renforce, avec la capacité de diriger l'épargne soit vers l'investissement industriel, soit vers des placements à l'étranger.
Bien que le pouvoir d'achat ait en général augmenté et que l'alimentation des familles ouvrières se soit améliorée, la répartition des richesses par la Semeuse républicaine est restée inégale. La société française demeure profondément inégalitaire et hiérarchisée, un contexte qui alimente les crises sociales et politiques. Les républicains, qu'ils soient modérés ou radicaux, ont instauré d'importantes libertés publiques sans pour autant édifier la république sociale vivement revendiquée par les mouvements politiques et syndicaux[5].
Sur la scène diplomatique la France a payé cruellement le coût de la politique internationale de prestige duSecond Empire. Pendant vingt ans, elle a subi la dure loi du système diplomatique bismarckien, qui visait justement à l'isoler. Or en 1914, elle a réussi à constituer autour d'elle pour sa sécurité l'un des deux grands systèmes diplomatiques existants enEurope : illustration du passage d'une France humiliée à une France sécurisée. En 1890, la disparition du chancelier de la scène politique européenne rend le jeu diplomatique plus souple. Le pays sort progressivement de l'isolement en faisant des choix souvent difficiles parmi les différentes cartes jouables. La France a d'abord éludé la tentation d'une entente bien hypothétique avec l'Allemagne, qui lui a été proposée par les représentants du "nouveau cours" ; une entente continentale à trois tête Allemagne - Russie - France avec comme objectif: freiner la puissance navale britannique.Guillaume II explore cette possibilité auprès du gouvernement français notamment lors de laguerre des Boers (1898) et au moment deFachoda (1898). Les gouvernements français ont su écarter également le danger d'un axe anglo-allemand, qui était exploré à l'initiative de l'Angleterre (1901)
Le premier grand succès diplomatique a été le rapprochement avec la Russie, d'abord sur le plan militaire, puis sous la forme d'un traité, résultat de plusieurs années d'efforts patients. En 1890, des contacts entre états-majors des deux pays eurent lieu ; en 1891, c'est la visite de l'escadre française àCronstadt ; c'est enfin le 18 août 1892 l'accord obtenu et signé, le texte disant clairement: "Si la France est attaquée par l'Allemagne, ou par l'Italie soutenue par l'Allemagne. Si laRussie est attaquée par l'Allemagne ou par l'Autriche-Hongrie soutenue par l'Allemagne, le France emploiera toutes ses forces disponibles pour attaquer l'Allemagne." L'entente franco-russe eut un grand retentissement dans l'opinion française qu'elle sécurisait, on parla dans la presse du rouleau compresseur russe, on célébra la Grande Alliance. En octobre 1893, la visite de la flotte russe à Toulon fut l'occasion de grandes festivités, la Russie devint à la mode.
L'autre événement décisif dut le choix imposé avec une certaine lucidité par Delcassé,ministre des Affaires étrangères de juin 1898 à juin 1905: le rapprochement historique avec l'Angleterre. En dépit de ceux qui souhaitaient trouver des accommodements avec l'Allemagne. En dépit aussi des heurts des intérêts français avec la puissance anglaise dans le monde et d'une tradition anglophobe séculaire. Il ordonna au capitaine Marchand, à Fachoda, de se retirer. Grâce à ce recul, le nouveau ministre des Affaires étrangèresDelcassé put progressivement déblayer les contentieux qui existaient entre les deux pays et aboutir à l'entente cordiale de 1904[6].
Si l'instruction élémentaire a été démocratisée, il n'en reste pas moins qu'une très infime minorité peut prétendre accéder aux études secondaires et supérieures. Il en résulte qu'une élite seule dispose du savoir, s'impose et décide. Certes la diffusion du livre et de la grande presse rencontre un public qui s'élargit sans cesse, mais cela favorise les campagnes de presse et les manipulations de l'opinion. Certes les citoyens votent, mais s'ils ont écarté les anciens notables, ils s'en sont donné d'autres. Dans la balance du régime malgré les crises et des contestations violents pèse la stabilité retrouvée.
Vers 1810-1840 : le royaumeLouba (Katanga) atteint son apogée sous le règne de Kumwimba Ngombe[7]. À sa mort, de sanglantes luttes de succession affaiblissent le pouvoir central. Ilunga Kabale (mort vers1870), qui a pris le pouvoir après avoir assassiné son frère Ndaye a Mujinga, passe la majeure partie de son règne à réprimer des révoltes et des complots.
Le roiChaka de l'empirezoulou. Esquisse par James King,1824.
Vers 1820-1850 : expansion duroyaume bamoun dans l’ouest du Cameroun sous le règne du roi Mbuembue, qui a développé au début du siècle une politique guerrière et multiplié par sept le territoire national autour deFoumban, la capitale, entre les rivièresMbam etNoun[8]. Vers 1850, un officier d’origine roturière, Nguwuo, s’empare du pouvoir. Le royaume, qui compte environ 20 000 habitants dont un tiers à Foumban, la capitale, vit du commerce régional, du trafic d’esclaves et de l’agriculture dans les vallées fertiles du Mbam et du Noun.
1856-1900 : invasionsZerma dans leGurunsi ; utilisés comme mercenaires par lesDagomba-Mamprusi du nord duGhana actuel pour razzier les paysGurunsi (1856) les Zerma s'installent en territoire Gurunsi sous la conduite de leurs chefs Alfa Hano (1857-1862), Gazari (1863-1872) et Babatu (1872-1900)[9].
La colonisation du continent africain se déroule principalement à partir desannées 1880[10].
Réactions d'une véritable arméezarma contre lesPeul, au milieu du siècle sous la conduite d’Issa Korombe. La victoire sur les Peuls mettra fin aux invasions deSokoto dans le Sud duZarmatarey avec l'arrivée d'un nouvel empereur.
Les guerres de conquêtes des territoires amérindiens et mexicains au nord duRío Grande.
L'accueil d'une très importante population d'immigration en provenance de toute l'Europe et même de l'Asie, prête à s'investir, avec tout son dynamisme et toutes ses capacités dans ce nouveau pays, où tout semble possible.
L'accroissement d'une importante population d'esclaves en provenance d'Afrique : c'est la poursuite de laTraite des noirs malgré son abolition officielle en1807.
La découverte sur le sol américain d'immenses ressources minières (laruée vers l'or), naturelles, et agricoles, et leur mise en exploitation.
Les États-Unis aborderont leXXe siècle complètement transfigurés, par rapport à ce qu'ils étaient en1800. Ils ne sont certes pas encore, et de loin, le plus puissant des pays, mais c'est celui qui a le potentiel de développement le plus élevé. À la suite de laguerre américano-mexicaine de 1848, les États-Unis acquièrent les futurs États de l'Utah, de l'Arizona, du Nevada, du Nouveau-Mexique, du Texas, de la Californie et du Colorado, territoires auparavant mexicains.
Avec l'affaiblissement et le retrait de l'Espagne et du Portugal de la scène européenne en tant que nations majeures, les liens tri-centenaires qu'elles avaient avec leurs colonies américaines, aussi se cassent les uns après les autres, et de nombreux nouveaux pays vont faire leur apparition sur la scène internationale, tout au long de ceXIXe siècle.
, Maximilian Ferdinand Joseph von Habsburg devient l'empereurMaximilienIer du Mexique et son épouse Charlotte de Belgique (1840-1927) devient l'impératrice du Mexique, ils règneront jusqu'au. À cette dateBenito Juárez rétablit la république.
Lamusique instrumentale prend plus de place et d'amplitude par rapport à lamusique vocale, elle est plus libre et sort des conventions :marche des Davidsbûndler contre les Philistins (Robert Schumann).
Un instrument prend une place très importante dans les œuvres musicales, et est utilisé par les compositeurs comme un instrument soliste avec ou sans orchestre : le piano (Chopin, Busoni, Liszt, etc.).
Les concerts ou récitals se développent, ils s'adressent le plus souvent à un public bourgeois allant dans des salles de concert. Les instrumentistes cherchent à développer la virtuosité (Liszt,Paganini).
Invention de la photographie parNicéphore Niépce etLouis Daguerre. Première image photographique réalisée par Niépce en 1827. Diffusion du procédé photographique en France parFrançois Arago, associé à Daguerre, en 1833. En AngleterreWilliam Henry Fox Talbot invente le négatif, permettant la reproduction des images.
Déclin de l'anglicanisme en Angleterre et du catholicisme en France (sauf sous l'empire napoléonien et sous la Restauration où la religion est remise en avant dans le champ politique).
Aux États-Unis, forte montée de groupes évangélistes (fondation de l'Eglise desMormons dans les années 1830).
↑Jean-Claude Caron et Michel Vernus,L’Europe au 19e siècle. Des nations aux nationalismes (1815 – 1914), Paris, A. Colin,, 493 p.(ISBN978-2 -200-24901-4),p. 316, 317, 318
↑Jean–Claude Caron et Michel Vernus,L’Europe au 19e siècle. Des nations aux nationalismes (1815 – 1914), Paris, A. Colin,, 493 p.(ISBN978-2 -200-24901-4),p. 316, 317, 318
↑Voir par exemple les deux cartes, datées de1880 et1914, de l'ouvrage collectifHistoire duXIXe siècle, sous la direction deSerge Berstein etPierre Milza, édition Hatier, 1995, page 499
↑Cole Harris,Le pays revêche, Québec, Presses de l'Univerté Laval,, 459 p.
↑Michel Ducharme,Le concept de liberté au Canada à l'époque des Révolutions atlantiques, Montréal et Kingston, McGill-Queen's University Press,, 350 p.