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Wole Soyinka

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Wole Soyinka
Wole Soyinka en 2018.
Fonction
Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Akínwándé Olúwọlé Babátúndé Ṣóyínká
Nationalité
Formation
Activité
Mère
Fratrie
Omofolabo Ajayi-Soyinka(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Folake Doherty Soyinka(d)()Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Olaokun Soyinka(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Genre artistique
Site web
Distinction
Archives conservées par
Bibliothèque de l'université de Leeds(d) (BC MS 20c Soyinka)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Wole Soyinka (prononcé[wɔléʃójĩnká]), né le àAbeokuta auNigeria, est unécrivain etmetteur en scène nigérian. Lauréat duprix Nobel de littérature en 1986, il est le premier auteur noir à en être honoré. Artiste prolifique et éclectique, il a écrit de nombreuses pièces de théâtre, mais aussi des récits autobiographiques, des recueils de poèmes et de nouvelles, des romans, ainsi que des essais politiques et littéraires. Réputé pour la richesse de son imagerie poétique et la complexité de sa pensée, il compte parmi ses chefs-d'œuvre la tragédie anticolonialisteLa Mort et l'Écuyer du roi (1975).

Biographie

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Après des études aux universités d'Ibadan et deLeeds, Wole Soyinka travaille auRoyal Court Theatre deLondres. Par la suite, il fonde plusieurs troupes théâtrales auNigéria dont « 1960, Masks drama troupe » et occupe de nombreux postes universitaires àIbadan,Ife etLagos.

Soyinka, auFestivaletteratura (it) deMantoue, le, à la sortie duTeatro Bibiena.

En1952, Soyinka crée l'association « The Pyrate » à l'université d'Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En1961, il participe à la création duMbari Club, un centre d’activités culturelles composé d’écrivains, d’artistes et de musiciens africains. En1962, il oppose au célèbre concept denégritude, fondé parAimé Césaire et repris parLéopold Sédar Senghor, le concept de « tigritude » à propos duquel il dira« qu'un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore[1]. » Il participe à une conférence controversée sur le sujet au sein de l'université Makerere (Ouganda), en1962. L'auteur est emprisonné au Nigéria entre1967 et1969 pour avoir soutenu le mouvement d'indépendance duBiafra[2]. Après sa libération, il reste au Nigéria et enseigne aux départements d'art dramatique d'Ife et Ibadan. Il voyage aussi à travers le monde pour mettre en scène ses pièces, donner des conférences et éditer des magazines littéraires commeTransition.

Au milieu desannées 1970, alors qu'il estfellow auChurchill College de l'université de Cambridge, il écrit sa premièretragédie sacrificielle,La Mort et l'Écuyer du roi, qui traite des questions ducolonialisme, de l'interventionnisme et explore les limites durelativisme culturel, à travers un événement historique de l'histoire coloniale nigériane[3]. L'auteur la met lui-même en scène en 1976 àChicago et auLincoln Center de New York en 1987.

En1994, il est contraint à l'exil après avoir été condamné à mort par le gouvernement deSani Abacha. Il ne peut rentrer au pays qu'après la mort du dictateur, en1998[1]. Il s'implique également auParlement international des écrivains[4] et a présidé la Communauté africaine de culture (CAC) à partir de 2006[5].

Le, il annonce la création de son parti, leDemocratic Front for a People's Federation (DFPF, Front démocratique pour une fédération des peuples)[6], en vue des élections générales, prévues soit en, soit en[7].

En 2014, il signe la préface d'une anthologie intituléeAfrica39: New Writing d'Afrique du Sud du Sahara, mettant en avant 39 jeunes écrivains africains, dans le cadre du projetAfrica39[8]. L'Union internationale humaniste et éthique l'honore du prix de l'Humaniste international de l'année[9], mais, malade, il ne peut se rendre à la remise du prix au Congrès du monde humaniste à Oxford et se voit contraint d'envoyer une version enregistrée de son discours[10]. Le, il révèle dans une conférence de presse au Centre culturel d'Abeokuta, dans l'État d'Ogun, qu'il vient de sortir victorieux de sa lutte contre lecancer du côlon et qu'il souhaite mettre sa notoriété à profit pour encourager la prévention contre tout type decancer[11].

À la suite de l'élection deDonald Trump à la présidence desÉtats-Unis d'Amérique en 2017, Soyinka déchire sacarte verte en signe de protestation, renonçant ainsi au privilège du droit à la résidence permanente aux États-Unis alors qu'il y enseignait dans plusieurs universités[12], et se réinstalle alors au Nigéria[13]. Interrogé sur son geste auSalon du Livre de Paris, il dénonce l'instrumentalisation d'une « vague de xénophobie latente qui existe dans toutes les sociétés » et compare la politique anti-migratoire de Trump aux expulsions d'étrangers perpétrées par le gouvernement nigérian pendant la crise du pétrole de 1983[14],[15].

En, il est accueilli comme professeur au sein de la Faculté d'humanités de l'université de Johannesbourg[16].

Fin octobre 2025, il annonce lors d'une conférence de presse que son visa américain a été annulé par le consulat desEtats-Unis àLagos, annulation dont il a assuré être très satisfait[17].

Son œuvre

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Soyinka s'est essayé à toutes les formes d'écriture. Il rend compte de la complexité du continent africain dont il restitue, sur le plan littéraire, la grandeur ancestrale et « l'âme noire ». Son œuvre, polymorphe et occidentalisée, est essentiellement rédigée enanglais et s'inspire des mythes et du folkloreyoruba dont il est issu. L'auteur a souvent recours à l'analepse et recherche dans sa prose un certain symbolisme[18]. Parfois fragmentaire et sensible à l'expérimentation, son style s'enrichit d'intrigues remarquablement construites et mêle légende, fantaisie et noirceur[18]. D'un pessimisme historique profond, ses textes tournent essentiellement autour du thème de la liberté bafouée et du concept de « viol des nations[19] ».

Ses productions théâtrales combinent généralement la tradition du spectacle africain à l'art classique et moderne du théâtre occidental. Parmi ses pièces les plus connues, on compte notammentLe Lion et la perle (1959) qui dépeint la vie de villageois ordinaires sur un mode humoristique,La Danse de la forêt (1960), écrite en l'honneur de l'indépendance nigériane, la comédieLes Tribulations de frère Jéro (1960),La Route (1965) qui met en parallèle accidents de voiture et forces divines et la satire politiqueLa Récolte de Kongi (1965). SuiventUn sang fort (1966) qui prend pour figure centrale le bouc émissaire,Fous et spécialistes (1970) qui évoque laguerre du Biafra,Bacchae (1973), transposition en Afrique desBacchantes d'Euripide,La Métamorphose de Jero (1973) etLa Mort et l'Écuyer du roi (1975).Opera Wonyosi (1981) s'inspire deL'Opéra de quat'sous deBertolt Brecht.

Soyinka est aussi l'auteur de nombreux recueils de poésie et de romans commeLes Interprètes (1965), satire féroce de la société nigériane pleine d'humour et d'ironie.Une Saison d'anomie (1973) revisite quant à lui le mythe d'Orphée dans le cadre des massacres commis auBiafra durant lesannées 1960. On doit également à l'auteur un récit autobiographique :Aké, les années d'enfance (1981) et quelques études critiques telles queMythes, littérature et le monde africain (1976) dans laquelle il expose ses théories artistiques et revient sur sa conception de lalittérature africaine.

En 2012, il a également prêté sa voix pour le documentaire deIshaya Bako, qui relate l'histoire du mouvementOccupy Nigeria, engagé dans la lutte contre la corruption et la pauvreté[20].

En 2021, le premier tome de son autobiographie figure au programme de français des classes préparatoires scientifiques françaises et il publie son dernier gros roman,Chronicles from the Land of the Happiest People on Earth[21].

Récompenses

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Prix Nobel de littérature

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Wole Soyinka a été le premier auteur africain et la première personnaliténoire à recevoir leprix Nobel de littérature, en1986. L'Académie suédoise salue ainsi un« écrivain qui met en scène, dans une vaste perspective culturelle enrichie de résonances poétiques, une représentation dramatique de l'existence[19]. » À propos de cette récompense, il déclare :« Il y a des gens qui pensent que le prix Nobel vous rend insensible aux balles, pour ma part, je ne l'ai jamais cru[1]. »

Prix Europe pour le Théâtre - Premio Europa per il Teatro

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En2017, il a reçu le Prix Spécial duPrix Europe pour le théâtre, àRome[22], avec cette motivation :

Un Prix spécial est décerné à Wole Soyinka, écrivain, dramaturge et poète, Prix Nobel de littérature en 1986, qui a su créer par son œuvre un pont idéal entre l'Europe et l'Afrique (...) Avec son art et son engagement, Wole Soyinka a contribué à renouveler la vie culturelle africaine et a participé activement au dialogue entre l’Afrique et l’Europe, en abordant des thèmes politiques de plus en plus actuels et en apportant, en anglais, de la richesse et de la beauté à la littérature, au théâtre et aux essais en Europe et aux quatre coins du monde[23].

Autres récompenses

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Œuvres

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En 2023 auLivre sur la place avecChristophe Ono-dit-Biot.

Théâtre

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  • Keffi's Birthday Treat (1954)
  • The Invention (1957)
  • The Swamp Dwellers (1958)
    Publié en français sous le titreLes Gens du marais, suivi deUn sang fort et deLes Tribulations de frère Jéro, Paris, P.J. Oswald, 1971 ; réédition, Paris, Harmattan, 1986
  • The Lion and the Jewel (1959)
    Publié en français sous le titreLe Lion et la Perle, Yaoudé, Édition C.L.É., 1968
  • The Trials of Brother Jero (1959)
    Publié en français sous le titreLes Tribulations de frère Jéro, précédé deLes Gens du marais, et deUn sang fort, Paris, P.J. Oswald, 1971 ; réédition, Paris, Harmattan, 1986
  • A Dance of the Forests (1960)
    Publié en français sous le titreLa Danse de la forêt, Paris, P.J. Oswald, 1971 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titreLa Ronde de la forêt, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1991
  • My Father's Burden (1960)
  • The Strong Breed (1964)
    Publié en français sous le titreUn sang fort, précédé deLes Gens du marais, et suivi deLes Tribulations de frère Jéro, Paris, P.J. Oswald, 1971 ; réédition, Paris, Harmattan, 1986
  • Before the Blackout (1964)
  • Kongi's Harvest (1964)
    Publié en français sous le titreLa Récolte de Kongi, Paris, Éditions Silex, 1988
  • The Road (1965)
    Publié en français sous le titreLa Route, Paris, Hatier, 1988
  • Madmen and Specialists (1970)
    Publié en français sous le titreFous et Spécialistes, Ivry, Éditions Nouvelles du Sud/Centre National des Lettres, 1993
  • The Bacchae of Euripides (1973)
    Publié en français sous le titreLes Bacchantes d'Euripide: Rite de communion, Paris, Éditions Silex, 1989
  • Camwood on the Leaves (1973)
    Publié en français sous le titreDu rouge sur les feuilles de cam, Ivry, Éditions Nouvelles du Sud/Centre National des Lettres, 1992
  • Jero's Metamorphosis (1973)
    Publié en français sous le titreLa Metamorphose de frère Jéro, Paris, Éditions Présence africaine, 1984
  • Death and the King's Horseman (1975)
    Publié en français sous le titreLa Mort et l'Écuyer du roi, Paris, Hatier, 1986
  • Opera Wonyosi (1977)
  • Requiem for a Futurologist (1983)
    Publié en français sous le titreRequiem pour un futurologue, Ivry, Éditions Nouvelles du Sud/Centre National des Lettres, 1993
  • Sixty Six (1984)
  • A Play of Giants (1984)
  • From Zia with Love (1992)
  • A Scourge of Hyacinths (1992), opéra
    Publié en français sous le titreLa Barrière de jacinthes, Genève, Édition Zoé, 1999
  • The Beatification of Area Boy (1996)
  • Document of Identity (1999), pièce radiophonique
  • King Baabu (2001)
    Publié en français sous le titreBaabou roi, Arles, Actes-Sud Papiers, 2005

Romans

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Recueils de nouvelles

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  • A Tale of Two (1958)
  • Egbe's Sworn Enemy (1960)
  • Madame Etienne's Establishment (1960)

Récits autobiographiques

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Recueils de poésie

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  • Idanre and other poems (1967)
  • A Big Airplane Crashed Into The Earth (ouPoems from Prison) (1969)
  • A Shuttle in the Crypt (1971)
  • Ogun Abibiman (1976)
    Publié en français sous le titreCycles sombre, recueil français composé à partir deIdanre and other poems,A Shuttle in the Crypt etOgun Abibiman, Paris, Silex, 1987
  • Myth, Literature and the African World (1976)
  • Mandela's Earth and Other Poems (1988)
    Publié en français sous le titreLa Terre de Mandela, Paris, Belfond, 1989
  • Early Poems (1997)
  • Samarkand and Other Markets I Have Known (2002)

Essais

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Opéra

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  • 1994, 1999 (en entier), sur une musique deTania León,Le Maléfice des jacinthes (A Scourge of Hyacinths) est le premier opéra dont le livret soit tiré d'une pièce de Wole Soyinka

Production théâtrale francophone

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En France

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Au Sénégal

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Notes et références

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  1. ab etcLe Monde des livres du 2 novembre 2007.
  2. Notice biographique portée sur l'éditionLa Mort et l'Écuyer du roi parue dans la collection « Monde Noir » en 2002.
  3. (en) AndrewGumbel, « Wole Soyinka on how he came to write Death and the King's Horseman », surthe Guardian,(consulté le).
  4. (en) « Wole Soyinka, Writer | Townsend Center for the Humanities », surtownsendcenter.berkeley.edu(consulté le).
  5. « Grioo.com : Alioune Diop fondateur de la maison d'édition Présence Africaine »,Grioo.com,‎(lire en ligne, consulté le)
  6. « Le Prix Nobel Wole Soyinka crée son parti au Nigeria », surlemonde.fr,Le Monde,(consulté le).
  7. Nigeria : Les élections générales entre janvier et avril 2011, sur afrique.kongotimes.info, consulté le 24 octobre 2010.
  8. (en) Margaret Busby, « Africa39: how we chose the writers for Port Harcourt World Book Capital 2014 »,The Guardian,‎(lire en ligne).
  9. (en) « Wole Soyinka wins International Humanist Award »,Humanists UK,‎(lire en ligne, consulté le)
  10. (en-US) « Wole Soyinka's International Humanist Award acceptance speech - full text | IHEU »,IHEU,‎(lire en ligne, consulté le)
  11. (en) « Wole Soyinka opens up on health status, says "I have cancer" [PHOTO] - Daily Post Nigeria »,Daily Post Nigeria,‎(lire en ligne, consulté le)
  12. James Barma, « Wole Soyinka sur Donald Trump : "Il surfe sur la xénophobie latente" »,Le Point Afrique,‎(lire en ligne, consulté le).
  13. « L'ECRIVAIN NIGERIAN SOYINKA A JETE SA CARTE VERTE »,SenePlus,‎(lire en ligne, consulté le).
  14. « Wole Soyinka, prix Nobel de littérature, quitte l'Amérique de Donald Trump »,FIGARO,‎(lire en ligne, consulté le).
  15. « Pour Wole Soyinka, les États-Unis de Trump ressemblent au Nigeria de 1983 – JeuneAfrique.com »,JeuneAfrique.com,‎(lire en ligne, consulté le).
  16. (en) « News & Events - Nobel Laureate prize winner, Prof Wole Soyinka, joins UJ », suruj.ac.za(consulté le).
  17. « Le Nigérian Wole Soyinka, Nobel de littérature, annonce que son visa américain a été annulé », surfrance24.com le 28 octobre 2025.
  18. a etbArticle Encarta sur Wole Soyinka.
  19. a etbArticle de Denise Coussy sur Wole SoyinkainLe Nouveau Dictionnaire des auteurs, de tous les temps et de tous les pays, Laffont-Bompiani,Paris,1994, volume 2, page 3031.
  20. (en) Ogechi Ekeanyanwu, « A review of the documentary ‘fueling poverty’ »,Premium Times,‎(lire en ligne, consulté le)
  21. Nils C. Ahl, « « Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde » : le Nigeria de Wole Soyinka, entre allégresse et dégoût »,Le Monde,‎(lire en ligneAccès payant, consulté le).
  22. (it) « XVI EDIZIONE », surPremio Europa per il Teatro(consulté le).
  23. « Catalogue XVI Prix Europe pour le Théâtre »Accès libre[PDF],p. 39.
  24. « Wole Soyinka | Les Archives du Spectacle », surLes Archives du Spectacle(consulté le).
  25. Abdou Rahmane Mbengue, « Sénégal : La Mort et l'Écuyer du roi - Tragédie au pays Yoruba », surfr.allafrica.com,allAfrica,(consulté le).

Annexes

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Bibliographie

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Filmographie

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  • Wole Soyinka poète citoyen : Nigéria juillet et, film de Bankolé Bello, produit en 1990 par 5 Continents, la Sept, FR3, BB film and Video, Ateliers de Diffusion Audiovisuelle et 5 Continents, 52 min (VHS)

Liens externes

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