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William Henry Waddington, né le àSaint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir) et mort le àParis (Seine), est unhomme d'État,diplomate etarchéologuefrançais. Il a étéprésident du Conseil du au.
William Henry Waddington est le fils d'un filateurécossais établi en France. Il se fait naturaliser français, tout en ayant étudié àRugby et auTrinity College de Cambridge (Great Classics). En1849, il représenteCambridge dans laBoat Race, course d'aviron qui oppose chaque année cette université à celled'Oxford.
En 1861-1862, il voyage enSyrie en compagnie deMelchior de Vogüé, notamment en Syrie du Sud (Hauran) où il recopie nombre d'inscriptions grecques et latines qui sont à la base du premier recueil systématique d'inscriptions pour cette région. Élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en1865, il est un des fondateurs de l'École pratique des hautes études en1868.
En1871, il est éludéputérépublicain, président du conseil général de l'Aisne, et devient membre de laCommission des Trente, chargée de rédiger une constitution pour la France en 1873. Il devient proche deJules Dufaure qui le nomme ministre de l'instruction publique, poste qu'il ne conserve que sept jours. En1876, il est élu sénateur[1]. Au retour de Jules Dufaure, il est à nouveau ministre de l'instruction (1876/1877), puisministre des Affaires étrangères (1878/1879). Il est le représentant de la France auCongrès de Berlin (1878).
En1879, pendant la crise politique qui conduit à la démission du présidentMac Mahon, le président du Conseil,Jules Dufaure, chef des républicains, décide de démissionner à 81 ans. Pour le remplacer, le nouveau président,Jules Grévy, qui ne veut nommer niGambetta, figure historique de la République qui lui ferait trop d'ombre, ni son partisan,Ferry, tropprotectionniste pour cette majorité plutôtlibérale, leur préfère Waddington, une personnalité de second plan dugouvernement précédent.
Dans son cabinet, William Waddington conserve le ministère des Affaires étrangères et confirme plusieurs hommes dans leurs fonctions : legénéral Gresley à laGuerre,Léon Say auxFinances,Charles de Freycinet auxTravaux publics etÉmile de Marcère à l’Intérieur et aux Cultes. Il nomme Jules Ferry à l'Instruction et Le Royer (avocat de formation) à laJustice.
À la mi-février, la Chambre adopte, sans la voter,La Marseillaise comme hymne national officiel. En effet, en 1795, la Convention avait fait de ce chant le « chant national » par une loi qui n'avait jamais été abrogée, mais était seulement tombée en désuétude. Les députés n’ont fait que la confirmer. Dans les jours qui suivent, Waddington fait adopter par la Chambre une loi d'amnistie partielle concernant lesCommunards. Ces deux lois rapidement adoptées (Marseillaise et amnistie), frappent l'opinion et Waddington transforme ainsi son cabinet de transition en gouvernement durable. Il a désormais l'assise pour gouverner réellement. Début mars, Grévy fait nommer son frère Albertgouverneur d’Algérie en remplacement du général Chanzy.
Plusieurs ministres sont mis en difficulté. Son ministre de l'Intérieur,Émile de Marcère, est accusé de pression administrative afin de protéger un préfet et est contraint à la démission. Pour le remplacer, Waddington nomme le ministre de l'Agriculture,Charles Lepère (avocat et journaliste républicain). Le 8 mars, une commission d'enquête sur les événements du 16 mai 1877 (conflit entre Mac Mahon etJules Simon ayant entraîné la chute de ce dernier) met en accusation les deux tombeurs de Simon, legénéral de Rochebouët et leduc de Broglie ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur,Fourtou. Or, la Chambre refuse cette mise en accusation. Fin mars, le ministre des Finances,Say, est impliqué dans un vaste délit d'initié et est prêt à démissionner, ce qui entraînerait la chute de Waddington. Gambetta affirme alors qu'il souhaite que Waddington reste en place et réussit à sauver Say.
Fin mai, Waddington qui entend continuer son train de réformes, demande au parlement de modifier la constitution afin de permettre le retour de la Chambre des députés à Paris (en effet, elle se trouve toujours àVersailles depuis la Commune), mais le Sénat refuse et Waddington doit s'incliner. Le, leprince Napoléon, alors engagé dans l'armée britannique, effectue une patrouille en Afrique australe et est tué par desZoulous. La mort de ce prince jeune, intelligent et populaire parmi le peuple français réduit grandement les chances de restauration impériale auxquelles les bonapartistes commençaient à croire depuis qu’ils étaient devenus la première force politique d'opposition du pays. À la mi-juin, Waddington joue son va-tout et menace le Sénat de démissionner si la Chambre des députés ne revient pas à Paris : le Sénat s'incline et accepte. Dans les jours qui suivent, la Chambre adopte le projet de loi présenté par Jules Ferry qui interdit l'enseignement aux congrégations non autorisées. Rapidement, le parlement décide de faire officiellement revenir la Chambre à Paris et affecte lePalais du Luxembourg au Sénat et lePalais Bourbon à la Chambre. Fin juillet, la Chambre adopte une loi interdisant l'entrée dans les conseils d'administration des hospices à toute personne occupant des fonctions dans le clergé.
À la mi-octobre, les Allemands s’allient à l’Autriche : c’est laDuplice. Le 2 décembre, l'extrême-gauche radicale menée parClemenceau attaque violemment Waddington et demande unvote de confiance vis-à-vis du gouvernement. Par cela, Clemenceau espère que la droite arrêtera de s'abstenir systématiquement comme elle le fait depuis deux ans et qu'elle votera avec les radicaux contre le gouvernement. Mais la droite reste neutre. Résultat : pour Waddington 221 voix ; contre 97. Clemenceau récidive le 16 décembre et cette fois, la droite se range derrière lui. Résultat : pour Waddington 250 voix ; contre 175. Waddington l'emporte à nouveau, mais le score est nettement plus serré et Waddington entrevoit alors le moment où il sera désavoué par la Chambre; il préfère démissionner dès ce moment. Le président Grévy doit donc le remplacer et veut en profiter pour changer de stratégie. Son principal but est d'empêcher Gambetta d'arriver au pouvoir, et il sait qu’il n'aura pas deux fois la chance qu'il a eue avec Waddington (c'est-à-dire de nommer un personnage de troisième plan qui se révèle un réel homme d'État et un chef très populaire). Il décide donc de mettre à la tête du gouvernement un homme déjà populaire, compétent et expérimenté : son choix se porte sur le ministre des Travaux publics,Charles de Freycinet.
De 1883 à 1893, Waddington occupe les fonctions d'ambassadeur de France à Londres, ce qui constitue un cas unique d'un sujet britannique représentant un autre pays auprès du sien propre.
Waddington meurt des suites d'unealbuminurie dont il souffrait depuis longtemps et qui s'était subitement aggravée. Il est inhumé aucimetière du Père-Lachaise à Paris (16e division).
Frère deRichard Waddington et cousin deCharles-Pendrell Waddington, il épouse Mathilde Lutteroth, fille deHenri Lutteroth, puisMary Alsop King. Son fils, Francis Richard Waddington, épousera la fille de l'amiralSallandrouze de Lamornaix.
William Henry Waddington était possesseur d'une importante collection numismatique, acquise en1897 par leCabinet des médailles de laBibliothèque nationale de France.
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| Présidence de | |
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Gouvernement Dufaure V (13 décembre 1877 - 30 janvier 1879) | |||||
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| Sous la présidence dePatrice de Mac Mahon | |||||
| Justice | Jules Dufaure | Jules Dufaure Président du Conseil | |||
| Affaires étrangères | William Waddington | ||||
| Intérieur | Émile de Marcère | ||||
| Finances | Léon Say | ||||
| Guerre | |||||
| Marine etColonies | Louis Pierre Alexis Pothuau | ||||
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GouvernementsDufaure III etIV (23 février 1876 - 3 décembre 1876) | |||||
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| Sous la présidence dePatrice de Mac Mahon | |||||
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| Affaires étrangères | Louis Decazes | ||||
| Intérieur | |||||
| Finances | Léon Say | ||||
| Guerre | |||||
| Marine etColonies | |||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | |||||
| Travaux publics | |||||
| Agriculture etCommerce | |||||
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| Justice | Jules Dufaure | Jules Dufaure Vice-président du Conseil | |||
| Affaires étrangères | |||||
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| Marine etColonies | Louis Pierre Alexis Pothuau | ||||
| Instruction publique, Cultes et Beaux-Arts | |||||
| Travaux publics | |||||
| Agriculture etCommerce | |||||
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