Flinders Petrie est prénommé du nom de son grand-père, le capitaineMatthew Flinders, explorateur qui le premier trace la carte géographique de l'Australie.
En 1883,Amelia Edwards lui confie une mission pour laSociété d'exploration de l'Égypte (Egypt Exploration Society, EES) qu'elle venait de créer. En 1884, Petrie est déjà à pied d'œuvre sur les chantiers de fouille. Ne s'entendant pas avec les membres du comité de la société, qu'il estime être des bureaucrates incompétents, il démissionne en 1886. Il travaille seul pendant les trente-sept ans qui suivent dans presque tous les endroits les plus importants du pays.
Considéré comme le père de l'égyptologie moderne, il est le premier à utiliser des méthodes defouilles scientifiques en Égypte, comme lastratigraphie, qui consiste à relever les objets couche par couche (ce qui permet d'effectuer des datations plus précises), méthode qui est toujours en vigueur.
Petrie fouille une douzaine de sites archéologiques majeurs au cours de sa carrière. Il fouille le cimetière d'Hauwarâ el-Maqta dans leFayoum, renommé pour les magnifiques portraits de défunts momifiés, ainsi qu‘Amarna, lacapitale d'Akhenaton, et lapyramide de Meïdoum.
De 1880 à 1883, il fouille très méticuleusement la grande pyramide de Gizeh. Il étudie chaque couche du sol, ce qui le rend célèbre en tant que novateur dans les méthodes de fouilles scientifiques.
En 1884, Petrie découvre des fragments d'une statue colossale deRamsès II lors de fouilles du temple deTanis. En 1896, il découvre lastèle de Mérenptah (Mineptah), appelée aussi stèle de la Victoire, ou encore stèle d'Israël, dans le temple funéraire du pharaonMérenptah, dans la région thébaine.
Pendant l'hiver 1895-1896, alors qu'il fouille leRamesséum, Petrie rencontre le jeune égyptologue strasbourgeoisWilhelm Spiegelberg, avec qui il sympathise. Dorénavant, Spiegelberg édite de nombreux textes découverts par Petrie, tandis que celui-ci offre à l'université de Strasbourg plusieurs lots très importants d'objets exhumés lors de ses fouilles. En remerciement, la Kaiser-Wilhelms-Universität Straßburg lui décerne le titre dedocteur honoris causa[1].
William Matthew Flinders Petrie devient membre de la Royal Society le. Il est fait chevalier (Sir) en 1923 pour services rendus à l’archéologie et à l’égyptologie britanniques[2].
À partir de 1927, il fouille enPalestine (par exemple le site deTell el-Ajjul, de 1930 à 1934) où il reste jusqu'à sa mort à Jérusalem le à l'âge de quatre-vingt-neuf ans.
Au cours de sa carrière, Petrie a écrit plus de cent volumes de rapports sur ses fouilles, et presque neuf cents articles et revues. Les conceptions historiques de Petrie étaient fortement marquées par des hypothèses eugénistes et des convictions racistes. Il fut un correspondant deFrancis Galton et il croyait fortement en un déterminisme biologique et en une hiérarchie raciale[3],[4].
Il est le maître de nombreux égyptologues, et a eu sous ses ordres un certainHoward Carter, avec lequel il ne s'entendit pas. Petrie est le premier à découvrir lescultures préhistoriques égyptiennes.
William Matthew Flinders Petrie,Objects of daily use, with over 1800 figures from University College, Londres, British School of Archaeology in Egypt, 1927
↑FrédéricColin, « Comment la création d’une 'bibliothèque de papyrus' à Strasbourg compensa la perte des manuscrits précieux brûlés dans le siège de 1870 »,La revue de la BNU,no 2,,p. 28-29 ; 33 ; 40-42
↑Margaret S. Drower, « Petrie, Sir (William Matthew) Flinders (1853-1942) », dansOxford Dictionary of National Biography (en ligne, version 2012.
↑Ramsey, J.D., 2004. Petrie and the Intriguing Idiosyncrasies of Racism.Bulletin of the History of Archaeology, 14(2), pp.15–20. DOI:http://doi.org/10.5334/bha.14203 qui insiste sur l'originalité des conceptions de Petrie