Presbytérien très croyant, il a foi dans les valeurs américaines et se veut le défenseur de l'Américain ordinaire. Il s'oppose aussi résolument à lathéorie de l'évolution et à l'impérialisme.
En1896, âgé de 36 ans, il est désigné par leParti démocrate pour briguer la présidence face aurépublicainWilliam McKinley[5] après sondiscours de la Croix d'or lors de la convention du parti. Il reçoit alors le soutien duParti populiste. La quasi-totalité de la presse mène contre lui une campagne dépréciative, le présentant comme un extrémiste[6]. Il fait également l'objet d'attaques xénophobes[7]. William Jennings Bryan est alors un adversaire politique du dernier président démocrate, le conservateurGrover Cleveland.Arthur Sewall est choisi pour être le candidat démocrate à la vice-présidence. William McKinley, fortement soutenu parMarcus Hanna et les milieux financiers[8], remportal’élection avec 51,03 % des voix et 271 votes degrands électeurs contre 46,70 % des voix et 176 à Bryan.
En1900, William Jennings Bryan est de nouveau le candidat démocrate avecAdlai Ewing Stevenson comme candidat à la vice-présidence. Il est de nouveaubattu par McKinley avec 45,52 % des voix (et 155 grands électeurs) contre 51,64 % au président sortant.
En1908, il est encore le candidat démocrate à la présidence.John Worth Kern est le candidat démocrate à la vice-présidence. Il n’obtient que 43,04 % des suffrages et 162 grands électeurs contre 51,57 % au républicainWilliam Howard Taft[9].
Influence majeure dans la vie politique américaine
Bien que n’ayant gagné aucune élection depuis 1892, William Jennings Bryan garde une influence très importante au sein du Parti démocrate. Il appartient à l'aile gauche du parti, qui est opposée au colonialisme et à toute visée impérialiste[10]. Il s’oppose notamment à l’annexion desPhilippines.
En 1912, fort de son capital politique, il contribue à assurer la nomination deWoodrow Wilson à la candidature démocrate à l’élection présidentielle. La popularité de Bryan porte le nouveau président à le nommer secrétaire d'état où les deux hommes s'entendent pour ne pas continuer la diplomatie du dollar deWilliam Howard Taft. Ils collaborent sur les politiques internes[11],[12]. Il signe entre autres letraité Bryan-Chamorro avec leNicaragua[13]. Malgré les oppositions de Bryan aux interventions étrangères, il participe aux interventions enHaïti, enRépublique dominicaine et auMexique[14].
Cependant, son engagement envers lespetits agriculteurs était principalement axé sur lesBlancs pauvres. Il nourrissait des préjugés similaires contre les Afro-Américains comme presque tous les politiciens blancs de son temps. Son mépris s'est manifesté dans une remarque qu'il a faite lors del'intervention militaire américaine en Haïti en 1916 : « Pensez simplement - des nègres qui parlent français ! » Il n'a pas non plus réussi à gagner les électeurs urbains (par exemple, les ouvriers de l'industrie) et les immigrants qui, comme les Noirs, devaient constituer la base de la victoire du démocrate Woodrow Wilson àl'élection présidentielle de 1912.
Il s’établit ensuite enFloride où il évolue au sein de nombreuses organisationschrétiennes fondamentalistes. En 1920, il est l’un des plus ardents critiques de lathéorie de l’évolution et un des partisans de laprohibition. Il apporte son soutien à un amendement constitutionnel visant à interdire l’enseignement de l’évolution dans les écoles et certains États adopteront de telles restrictions à la suite de ses campagnes.
Il meurt le, en plein combat contre les théories deDarwin et de l’évolution, peu après le procès contreJohn Thomas Scopes, ditprocès du singe, à l’issue duquel ce dernier se voit condamné à une amende symbolique.