Débutant sa carrière dans le documentaire au début des années 1960, il est connu pour ses filmsFrench Connection (1971), qui remporte cinqOscars, dont ceux demeilleur film et demeilleur réalisateur, etL'Exorciste (1973) qui lui vaut une autre nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur.
Ses autres films dans les années 1970 et 1980 incluent le drameLes Garçons de la bande (1970), considéré comme une étape importante ducinéma queer, le remake duSalaire de la peur,Le Convoi de la peur (1977), la comédie policièreTêtes vides cherchent coffres pleins (1978), le thriller controverséLa Chasse (1980)[2],[3], et le thrillernéo-noirPolice fédérale, Los Angeles (1985). Même si les œuvres de Friedkin ont connu un déclin commercial et critique à partir de la fin des années 1980, ses trois derniers longs métrages, tous adaptés de pièces de théâtre, ont été accueillis positivement par la critique : le film d'horreur psychologiqueBug (2006), le film policierKiller Joe (2011), et le drame juridiqueL'Affaire de la mutinerie du Caine (2023), sorti deux mois après sa mort. Il a également beaucoup travaillé comme metteur en scène d'opéra de 1998 jusqu'à sa mort, et a réalisé divers téléfilms et épisodes de séries pour la télévision.
William David Friedkin naît auxÉtats-Unis de parents immigrants juifs d'Ukraine, Raechael et Louis Friedkin. La plus grande partie de sa famille a fui ce pays à la suite depogroms en 1903. Sa mère est infirmière de bloc opératoire, son père, ancien de la marine marchande, est semi-professionnel desoftball et travaille dans un magasin de vêtements[4]. La famille est pauvre[4]. Le jeune William a une grande admiration pour sa mère et il estimera par la suite que c'est elle qui l'a empêché de mal tourner[4].
Scolarisé à l'école Senn High School, William Friedkin se fait apprécier bien plus pour ses qualités au basketball que pour son assiduité. Après avoir vuCitizen Kane d'Orson Welles, Friedkin se découvre une vocation pour le cinéma et plus précisément pour la réalisation[4], mais ses parents ne peuvent lui payer des études et il devient coursier pour la chaîneWGN-TV[4]. Beaucoup de chaînes locales se créant à cette époque, William Friedkin parvient à devenir réalisateur d'émissions en direct, puis de documentaires[5]. Il se fait souvent renvoyer des chaînes où il travaille mais n'a pas de difficultés à trouver un autre emploi[5].
En 1965, William Friedkin produit et réalise le documentaireThe People vs. Paul Crump, sur un condamné à mort en attente de son exécution. Le film, qui tente de mettre en lumière les défaillances de l’enquête policière, entraîne une réévaluation du dossier et le héros,Paul Crump(en), voit sa sentence commuée en prison à vie (il sera finalement libéré en 1993)[6]. Le film gagne leGolden Gate award auFestival international du film de San Francisco en1962[5]. William Friedkin décide en1965 de quitter Chicago et devient réalisateur pour la série téléviséeAlfred Hitchcock présente[5].
[à développer]William Friedkin réalise ensuite coup sur coup deux très gros succès commerciaux, maintenant considérés comme des classiques du cinéma américain : le drame policierFrench Connection en 1971. Le film a remporté cinq Oscars, dont celui du meilleur réalisateur, ainsi que trois Golden Globes. Ensuite, le drame fantastiqueL'Exorciste, sorti en 1973, connaît un succès planétaire.
La suite de sa filmographie sera moins riche en succès au box-office, mais pas en réussites artistiques, tellesLe Convoi de la peur, son plus gros échec à Hollywood, remake étonnant duSalaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot,La Chasse (Cruising) avecAl Pacino qui fait scandale pour sa description très crue des milieux homosexuelsS.M.,Police fédérale, Los Angeles, le plus gros succès de William Friedkin des années 1980, polar halluciné autour d'un personnage de flic antipathique et suicidaire.
En 2007, son filmBug est une plongée cauchemardesque au cœur de la schizophrénie.
William Friedkin est un cinéaste des excès, du malaise et de la violence. Souvent stigmatisé pour son caractère difficile et ses lubies sur certains tournages houleux, cet enfant prodige duNouvel Hollywood demeure une référence dans le cinéma d'action contemporain[non neutre].
En 2007, il était annoncé à la réalisation du film françaisCoco Chanel et Igor Stravinsky[7], avant de finalement quitter le projet en raison de désaccords avec les producteursClaudie Ossard et Chris Bolzli[8].
En 2012, William Friedkin renoue avec le succès au cinéma avec son filmKiller Joe, adaptation à l'écran de la pièce éponyme deTracy Letts et avecMatthew McConaughey dans le rôle-titre. En 2016, Friedkin révèle qu'il travaille sur une adaptation de son film en série télévisée avecNicolas Cage dans le rôle de Joe.
William Friedkin et sa femme Sherry Lansing en 2008.
Pendant le tournage deL'Exorciste, William Friedkin fait la rencontre de la danseuseJennifer Nairn-Smith(en) avec qui il entame une liaison[9]. Il déclarera par la suite avoir éprouvé une forte attirance physique pour elle, mais n'en avoir jamais été réellement amoureux[10]. Grâce aux recettes deL'Exorciste, ils s'installent ensemble dans une superbe demeure que le réalisateur achète à Los Angeles, dans le quartier deBel Air[11]. Jennifer Nairn-Smith rejoindra Friedkin sur le tournage duConvoi de la peur pour lui annoncer qu'elle est enceinte et désire l'épouser, ce qu'il refusera[10]. L'enfant, Cedric, naît en[12]. William Friedkin commence par refuser de croire qu'il en soit le père, mais après queWalon Green, scénariste surLe Convoi de la peur, lui a affirmé que l'enfant est« son portrait craché », il fait un test sanguin pour s'assurer de cette paternité, reconnaît l'enfant et accepte de s'en occuper[12].
Un matin d'automne 1980, alors qu'il se rend en voiture à son bureau de Warner Bros, William Friedkin est victime d'une crise cardiaque. Il parvient à rouler jusqu'au studio mais s'effondre à l'entrée du bâtiment. Il est sauvéin extremis[13].