Étymologiquement, les noms de la « Weser » et de la « Werra » découlent d'une même source, la différenciation étant due à l'ancienne frontière linguistique entre le Haut-allemand et le Bas-allemand qui toucha la région deMünden, ville de la confluence des deux rivières.
Le nomWeser est, en 2008, féminin en français, à l'image de sa dénomination allemande (die Weser), mais en1811 l'administrationnapoléonienne créa un département nomméBouches-du-Weser[1].
Cours de la Weser et des cours d'eau de son bassin de plus de 25 km, voir aussicarte interactive des cours d'eau de son bassin de plus de 100 km.
Carte présentante le projet de la correction dessinée et publiée par Franzius même.
La « correction » (hydraulique) ourescindement de la Weser s’est traduite par la rectification du lit du fleuve entre l’Embouchure àBremerhaven enmer du Nord et lesports deBrême. Ce chantier permit auxcargos de plus de5 m de tirant d'eau de rallier àflot les ports de Brême.
La correction de la Weser répondait à une nécessité économique, car l’envasement croissant du lit du fleuve avait rendu le port de Brême inaccessible aux grands bateaux maritimes : c'était le port deVegesack, à 20 km en aval qui servait jusque-là dehâvre de mouillage. C'est là qu'il fallait décharger les navires pour transborder les marchandises sur despéniches ou desbarges capables, elles, d'atteindre Brême. Et comme le port de Vegesack menaçait désormais de s’envaser lui-même, on rechercha une solution globale et durable au problème.
Ce fut le directeur général des constructions de Brême,Ludwig Franzius, qui se chargea en 1875 de cette mission. Pendant des années, il contrôla le lit aval du fleuve, faisant mesurer le débit, la direction des courants et la profondeur en différents points. Dès 1878-79, il put faire dresser descartes détaillées de l'estuaire, et à la fin de 1881 son projet était suffisamment élaboré pour qu'on puisse passer à la phase de réalisation. Toutefois, les travaux ne démarrèrent vraiment qu'en, après l'inauguration de la nouvelle darse à la mer de Brême, leFreihafenno 1 (actuelle « darse de l'Europe »).
Ludwig FranziusBattage à lasonnette d'un rideau continu de pieux dans le cadre du rescindement de la Weser, entre 1887 et 1895.
Il fallut remuer d'énormes masses de terre. Lesdragages permirent d'extraire 30 millions dem3 desable dulit du fleuve, qui retrouva unmouillage de 5 m. On rectifia les méandres, lesberges furent renforcées au moyen de pieux en bois et de 1,2 million de mètres cubes d’enrochements, et le chenal fut stabilisé par desépis. En près de huit années de travaux, d’un lit marécageux et erratique ponctué debancs de sable et de bras secondaires, il émergea un grand canal aux berges rectifiées, dont la largeur allait diminuant de façon à concentrer le débit des marées et à remonter jusqu’au port de Brême.
Au terme du chantier, en, Franzius avait réussi à conformer le lit aval dufleuve en un gigantesque entonnoir. Le coût des travaux se monta à30 millions demarks pour la rectification du lit entre Bremerhaven et Brême, et encore à peu près autant pour le tronçon de Bremerhaven à la Mer du Nord.
Aujourd'hui lastatue du maître d’œuvre de cet énorme chantier domine la Weser au niveau du pont Wilhelm-Kaisen de Brême. Elle porte l'inscription suivante :« Ludwig Franzius... ouvrit au monde la route vers Brême[2]. »
Par suite ducharriage, le volume de sédiments à draguer pour l'entretien du chenal et du lit mineur est devenu considérable. L'amplitude de lamarée est passée de 1 m auXIXe siècle (niveau mesuré au pont sur la Weser) à plus de 5 m (niveau mesuré àOslebshausen). Pour freiner les progrès de l’érosion dans le cours moyen de la Weser, on édifia entre 1906 et 1911 unbarrage à Bremen-Hastedt (qui a été reconstruit en 1993).