Lavuvuzela, appeléelepatata[1] ensetswana, dont le nom est parfois francisé envouvouzela[2], est unecorne d'environ 70 centimètres de long, popularisée dans les années1990 par les supporters des deux clubs defootball deSoweto enAfrique du Sud : lesKaizer Chiefs (équipés du modèle jaune) et lesOrlando Pirates (équipés du modèle noir et blanc)[3],[4]. Elle a acquis une renommée internationale lors de laCoupe des confédérations 2009 et est omniprésente lors de laCoupe du monde de football de 2010, organisées toutes les deux par l'Afrique du Sud, et devenant un symbole de la Coupe du monde 2010, en même temps qu'un sujet de controverses à cause du bourdonnement incessant qu'elle génère pendant les matchs et leur retransmission.
L'étymologie du nom est imprécise, soit du motzoulou pour « faire du bruit », soit d'une onomatopée (« vou-vou ») imitant le son produit[5].
Fabriquée à l'origine enétain, la vuvuzela est apparue en Afrique du Sud dans les années1960 ; en 2001, l'entreprise sud-africaineMasincedane Sport a commencé à commercialiser des modèles enmatière plastique[6].
Bien que n'ayant pas été conçue en tant qu'instrument de musique à la base, la vuvuzela a une fondamentale ensibémol et peut parfois être utilisée comme uninstrument de musique, notamment avec la technique ducall and response, c'est-à-dire avec des instruments qui se répondent. Elle peut être intégrée à unefanfare[7]. Il existe même unorchestre composé de 60 vuvuzelas regroupées par groupe de dix[8].
Sa pratique nécessite un souffle puissant qui permet d'émettre un son monotone qui s'apparente à celui d'unecorne de brume, d'un barrissement d'éléphant ou d'un bourdonnement d'essaim d'abeilles[9].
Néanmoins son utilisation a suscité la controverse et est proscrite dans certains stades[12] (notamment dans le championnat de France)[13], car son son assourdissant aurait tendance à perturber les joueurs et les entraîneurs. De même, le son de cet instrument est tellement fort qu'il peut provoquer des troubles auditifs chez la personne qui y est exposée durablement[14].
Un supporteur sud-africain soufflant dans une vuvuzela.Des supporteurs sud-africains soufflant dans des vuvuzelas.
La FIFA envisageait d'interdire son utilisation pour les grandes rencontres internationales, mais laSouth African Football Association (SAFA) a défendu son utilisation comme une composante essentielle de l'ambiance dans les stades. La FIFA a finalement accepté l'argument en juillet 2008, permettant son utilisation pour laCoupe des confédérations 2009 et laCoupe du monde de football de 2010 au nom de la« culture du bruit »[15]. Outre que le règlement de la FIFA ne permet d'interdire que les objets pouvant servir d'armes[16], un des arguments a été de considérer que la vuvuzela est une coutume locale des supporters. Il a donc simplement été demandé à ces derniers de ne pas utiliser les vuvuzelas pendant les cérémonies, les hymnes et les discours[17].
Vendues aux alentours de 150 rands (environ 15 euros) aux abords des stades et de3 euros dans les marchés[réf. nécessaire], les vuvuzelas ont été accusées, selon une étude publiée avant la Coupe du monde par le fabricant de prothèses auditivesPhonak, d'être la cause de l'événement sportif le plus bruyant de l'histoire[18], ce qui aurait entraîné une rupture de stock chez les commerçants vendeurs de bouchons d'oreilles achetés en grand nombre par les spectateurs[19].
Sur le plan sportif, le bruit des vuvuzelas rend très difficile la communication vocale entre les joueurs ou avec leur entraîneur[18], ce dernier pouvant néanmoins bien sûr communiquer par gestes[14],[20].
L'usage de la vuvuzela a entraîné des modifications dans les dispositifs habituels entourant la Coupe du monde : ainsi, certains journalistes et commentateurs sportifs ont été équipés demicrophones spéciaux censés atténuer le vacarme[14], ou sont équipés de casques utilisés pour les retransmissions deformule 1[21]. Une chaîne de télévision française a mis en place un filtrage du son des vuvuzelas afin d'améliorer le confort des téléspectateurs tout en conservant l'ambiance sonore générale du stade[22],[23]. De même, des modèles de vuvuzelas moins bruyants ont été proposés par les fabricants afin d'atténuer le bruit de 20 dB[24].
Du côté du public, on assiste de plus en plus aux port decasque antibruit, qui sont vendus depuis à proximité des stades[25],[26]. Un tutoriel pour atténuer les tonalités de l'instrument sur ordinateur a été publié[27].
Avertissement incitant à respecter l'ouïe des autres supporteurs.
De nombreuses personnes se sont plaintes des nuisances sonores provoquées par les vuvuzelas. En effet, selon différentes études, plusieurs personnes ont rencontré des problèmes auditifs à la suite de l'utilisation prolongée des vuvuzelas[33],[34].Avec un son pouvant atteindre 127dB à la sortie de l'instrument[34], soit près de 113 dB à deux mètres de distance ou aux oreilles de la personne qui en joue[35], cette trompette a été mal accueillie lors de la Coupe du monde 2010, notamment par les sportifs ou spectateurs non originaires d'Afrique du Sud. De nombreuses pétitions ont ainsi été lancées et appellent à son bannissement total ou partiel des stades[36].
En outre, selon un médecin de la faculté de médecine et d'hygiène tropicale de Londres, par leur flux d'air, les vuvuzelas pourraient aider à la propagation derhumes et degrippes[14].
Selon ledécret religieux émis par l'Autorité générale des affaires islamiques desÉmirats arabes unis, la vuvuzela n'est pas autorisée car son volume sonore dépasse les 100décibels ; la fatwa ajoute qu'une vuvuzela émet jusqu'à 127 db[40],[41],[42].