Roi |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle | |
Activité | |
Famille | Dynastie de Vortigern(d) ![]() |
Père | Gwidol ap Gwidolin ap Gloyw Wallt Hir(d) ![]() |
Conjoints | |
Enfants | Vortimer Cadeyrn Fendigaid Pascent Fauste de Riez Cyndeyrn ap Gwrtheyrn Gwrtheneu ap Gwidol ap Gwidolin(d) ![]() |
Vortigern (engallois moderneGwrtheyrn, en françaisVertigier) fut un roi de l’île de Bretagne duVe siècleapr. J.-C. La qualification de « roi » est contredite parGildas, qui le décrit plutôt soit comme « président », soit comme « principal du conseil des Bretons ». Si la réalité historique du personnage n’est pas remise en cause, il convient cependant d’être prudent, car ce qui nous a été transmis à son propos relève plus du légendaire de lamatière de Bretagne, d’autant qu’on le retrouve associé à lalégende arthurienne.
On retient l’année410 pour situer la fin de la présence romaine dans l’île de Bretagne. C'est peu après que Vortigern apparaît, à cette époque que l’historiographie anglaise nomme lesDark Ages (c’est-à-dire les « âges sombres »). Il est considéré comme un notablebritto-romain. Selon les sources, il est souverain de toute l’île, vers425, ou roi des Brittons-Romains duKent (leCantium antique), vers450.
L'Historia regum Britanniae raconte queConstant, fils deConstantin de Bretagne (peut être l'usurpateurConstantin III), retiré dans son couvent, laisse le gouvernement du royaume à Vortigern, sans qui rien ne se fait. Vortigern songe alors à s’emparer de la royauté. Tous les prétendants au trône sont trop jeunes pour régner. Il commence donc par s’emparer des trésors royaux, ainsi que des villes fortifiées, au prétexte de menaces étrangères (lesPictes, alliés auxSaxons et auxScots), et y place ses hommes. Il fait venir des Pictes d’Écosse et les place auprès du roi, tout en les traitant somptueusement. Par stratagème, il fait naitre chez les Pictes l’idée qu’il serait un meilleur roi que Constant.Constant est assassiné par les Pictes qui le décapitent et offrent sa tête à Vortigern, qui feint la douleur et fait châtier les meurtriers[1].
Vortigern devient roi et assujettit les seigneurs du royaume. Mais son forfait vient à être su, et les Pictes forment une coalition auroyaume d'Alba (ancien nom de l'Écosse).
Vers 430[2], une armée étrangère, menée par les frèresHengist et Horsa débarque dans leKent. Vortigern les prie de venir le rencontrer alors qu’il séjourne à Dorobernia (aujourd’huiCanterbury). Hengist lui apprend qu’ils sont originaires deSaxe enGermanie, dont ils ont été chassés selon une coutume en cas de surpopulation. Le roi les questionne sur leur religion, puis leur propose une alliance : en échange de leur aide, il fera leur fortune. LesSaxons acceptent et s’installent à la cour du roi. Les Pictes envahissent le royaume et pillent les terres du nord, Vortigern et ses guerriers se déplacent vers l’ennemi pour une terrifiante bataille. L’aide des Saxons est décisive, les Pictes sont défaits et s’enfuient.
Conformément à sa promesse, le roi donne des terres à Hengist, afin qu’il récompense ses guerriers. Considérant les dangers qui menacent le royaume, le Saxon propose de faire venir d’autres guerriers de Germanie. Le roi accepte et lui accorde le droit de se construire une forteresse, Castrum Corrigiae.
Dix huit navires arrivent de Germanie, pleins de guerriers saxons. Ronwen, la magnifique fille d’Hengist, est du voyage. Le Saxon invite le roi dans sa nouvelle résidence, ce dernier tombe instantanément amoureux de la jeune fille. Il l’épouse la nuit suivante en échange du territoire du Kent. Ce mariage n’est pas du goût des autres seigneurs, ni de ses trois premiers fils,Vortimer,Katigern etPascent. C’est à cette époque quesaint Germain, l’évêque d’Auxerre etsaint Loup, évêque deTroyes, viennent dans l’île de Bretagne combattre lePélagianisme.
Hengist demande à Vortigern de faire venir son fils Octa et son cousin Ebissa, afin qu’ils défendent les terres proches de l’Écosse. Ce sont 300 navires qui débarquent dans l’île. L’aide de cette puissante armée saxonne permet au roi de battre ses ennemis. Mais les Bretons demandent à Vortigern de se débarrasser des alliés saxons qui terrifient la population. Face à ses réticences, on lui retire la souveraineté et son fils Vortimer est proclamé roi. Ce dernier attaque les Saxons qui sont magistralement battus à quatre reprises et retournent en Germanie.
Le nouveau roi confisque et redistribue les biens des Saxons à son peuple, mais il est empoisonné par Ronwen, l’ancienne reine. Il est inhumé dans la cité deTrinovantum. Vortigern reprend sa place royale et il apprend qu’Hengist, en Germanie, s’apprête à revenir dans l’ile avec 300 000 soldats. La crainte d’une nouvelle invasion saxonne et la ruse d’Hengist débouche sur la décision d’une réunion à Ambrius. Lors de cette conférence où l’on devait parler de paix, Hengist saisit Vortigern et les Saxons égorgent 460 seigneurs bretons, ils sont enterrés à Kaercaradoc (aujourd’huiSalisbury).
Il s’ensuit une bataille entre les deux camps, dont les Saxons sortent vainqueurs, non sans dommage. Vortigern est retenu comme otage, on lui laisse la vie et on lui accorde la liberté en échange de l’occupation du royaume. De nombreuses villes sont investies et les habitants massacrés. Le roi se réfugie enCambrie.
L'existence de Vortigern, personnage mystérieux, n'est même pas scientifiquement avérée. Sa postérité cambrienne indique peut être une origine galloise (peut être deViroconium) et vu son rang et son importance, il est soit un chef de clan breton soit un notable britto-romain (Vitalinus serait son vrai nom, bien qu'il puisse s'agir simplement d'une latinisation ou d'un nom de famille).
Marié à Sevira, fille deMagnus Maximus selon lePilier d'Eliseg, il aurait eu une descendance puissante, régnant sur le royaume dePowys jusqu'auXe siècle. Sa relation avecRowena et son titre de roi font partie de la légende.
Malheureusement pour l'historien, une querelle généalogique entre les sources au Moyen âge rend son arbre généalogique plus complexe. À ses trois fils légitimes s'ajoutent des filles et d'autres fils, dont des rois fantômes créés uniquement pour asseoir une certaine légitimité, ou combler un vide généalogique.
Après le départ desRomains de l'île de Bretagne, les chefs de clans se réunirent àLondinium pour gouverner le territoire tout entier. Il est alors fort possible que Vortigern soit un évêque ou un clerc (le conseil de Bretagne était sous l'autorité de l'évêque de Londres) ambitieux, parvenu au titre de président du conseil. De là, il est mentionné dans l'Historia Britonum qu'un certain "Vitalinus" s'opposa àAmbrosius Aurelianus (l'ancien), dont le pouvoir était immense (chef romain, peut être gouverneur): ainsi se déroula labataille de Guoloph, mentionnée dans l'Adventus Saxonum.Gildas le Sage semble faire allusion à Vortigern dans sonDe excidio et conquestu Britanniae, lorsqu'il qualifie leur souverain « d’orgueilleux roi »[3]
La fin historique de sa vie n'est que peu connue et les historiens hésitent entre trois hypothèses : il serait mort dans l'incendie de sa tour, exécuté ou en exil.
Le nomVortigern est indiscutablementbrittonique : composé deUor-,gwr-, grand, supérieur ettigern, traduit prince, son nom signifie donc « Grand Souverain »[4].Tigern,tiern enbreton, signifie littéralement chef de maison,ti, c'est-à-dire chef de clan. Le terme désigne au Moyen Âge un sénéchal, responsable d'une division territoriale. Le mottigern n'implique pas nécessairement une origine royale, ni même aristocratique, vu le fait que-tigern fût aussi employé en Irlande pour des noms de communs - cependant on le retrouve dans les noms de deux roisTigernach Tetbannach Mac Luchta etTigernmas. L'origine supposée romaine est sans fondement.
Bède le Vénérable auVIIIe siècle le mentionne sous le nom de « Vurtigirnus ». La latinisation de son nom quatre siècles plus tard ne suffit pas à en faire un Romain d'origine, comme pouvait l'êtreAmbrosius Aurelianus.
SelonGeoffroy de Monmouth dans sonHistoria regum Britanniae, il serait devenuroi, après avoir assassinéConstant le fils duroiConstantin (Constantin (III) - en réalité coempereur), et se serait allié auxSaxons pour combattre lesPictes venus du nord.
Cette alliance avec desGermains lui a conféré une réputation de traître dans le mondeceltique. Il aurait été destitué par son peuple au profit de son filsVortimer (en galloisGwerthefyr), et se serait réfugié auPays de Galles, où, selon la légende, il aurait rencontréMerlin l'Enchanteur. Il aurait ensuite assassiné son fils afin de récupérer le trône.
Selon l'Historia Brittonum deNennius la postérité de Vortigern fut la suivante:
De plus un quatrième fils serait issu de sa relation incestueuse avec sa fille unique, ce qui est sans doute une propagande des milieux religieux pour le discréditer:
Lepilier d'Eliseg, mentionne par ailleurs « Britu, fils de Vortigern, béni par Germanus et enfanté par Servira, fille du roi Maximus » assimilable à un certain "Brydw", peut être roi de Powys après la mort prématurée deCadeyrn Fendigaid.
Un récit irlandais dulivre d'Armagh mentionne sa fille présumée Scothnoe et son petit fils Foirtchern, sans fondement vérifiable.
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