Cet article est uneébauche concernant lemonde celtique et laBretagne.
Vorgium | ||
vestige de l'aqueduc romain de Vorgium. | ||
Localisation | ||
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Pays | ![]() | |
Province romaine | Haut-Empire :Gaule lyonnaise Bas-Empire : Lyonnaise troisième | |
Région | Bretagne | |
Département | Finistère | |
Commune | Carhaix-Plouguer | |
Type | Chef-lieu deCivitas | |
Coordonnées | 48° 16′ 42″ nord, 3° 34′ 02″ ouest | |
Histoire | ||
Époque | Antiquité (Empire romain) | |
Géolocalisation sur la carte :Rome antique | ||
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Vorgium est le nom latin de la cité gauloise qui a pris ensuite le nom deCarhaix (Finistère).
Huit voies romaines au moins en partaient, compte non tenu de leurs ramifications dans les campagnes plus ou moins proches[1].
Les premières traces d'occupation remontent auIVe siècle av. J.-C. Elle est mentionnée dans laTable de Peutinger et l'on pense qu'elle était la capitale de la cité gallo-romaine du même nom. Elle était le centre d'un réseau de voies antiques (gauloises et romaines) en étoile. Une voie venant deTours et d'Angers et allant jusqu'à l'Aber-Wrac'h, passait parRieux,Castennec, Carhaix[2].
De nombreux vestiges gallo-romains y ont été trouvés et ils ont intéressé en son tempsThéophile Malo Corret de la Tour d'Auvergne. Des fouilles récentes ont montré un développement urbain qu'on ne soupçonnait pas. À son apogée, c'est-à-dire dans la première moitié duIIIe siècleapr. J.-C., avec ses130 hectares, Vorgium était de très loin la plus vaste ville de la péninsule bretonne. À la même époque,Condate Riedonum (Rennes) ne couvrait que90 hectares,Fanum Martis (Corseul)50 hectares etDarioritum40 hectares. Toutefois elle demeurait une agglomération de taille moyenne en comparaison d'autres villes gauloises qui dépassaient200 hectares[3].
Les historiens s'accordent sur le fait que Carhaix était, à l'époque gallo-romaine, (et peut-être avant) la ville deVorgium, chef-lieu de la cité desOsismes, qui est mentionnée dans laGéographie de Ptolémée auIIe siècle (sous le nom deVorganium puis dans laTable de Peutinger[4]. L'assimilation de Vorgium à Carhaix a été proposée en 1874 par Robert Mowat au vu d'uneborne milliaire trouvée à Maël-Carhaix[5]. Cette thèse a été confirmée par Louis Pape[6] et est maintenant généralement admise par Jean-Yves Éveillard qui note que la distance entre Darioritum (Vannes) et Carhaix est exactement celle de la table de Peutinger (44 lieues romaines) et que, dans la liste des villes des Notes tironiennes[7],Vorgium suitOthismus comme son remplaçant[8].
Deux étymologies sont proposées pourVorgium. Soit un radical gaulois*verg qui désigne souvent un ouvrage fortifié, soit, pour ceux qui pointent qu'aucun lieu fortifié n'a été attesté à l'époque antique, le gaulois*worra désignant le saule.
L'agglomération gallo-romaine est donc une créationex nihilo résultant d'un choix délibéré de l'administration romaine, sans doute en raison de la situation centrale du lieu dans la cité desOsismes[9] et de l'existence d'un plateau favorable à l'urbanisation[10], même si la date de création de la ville reste inconnue.
Desfouilles archéologiques[11] commencées auXVIIIe siècle et maintenant méthodiques depuis 1995 font apparaître de plus en plus de restes de bâtiments. De nombreux vestiges gallo-romains y ont été trouvés et ils ont intéressé en son tempsThéophile Malo Corret de la Tour d'Auvergne.
L'importance de l'agglomération a longtemps été mesurée par le réseau en étoile de voies antiques et le fait qu'unaqueduc, forcément coûteux et dont il reste plusieurs éléments a été construit pour capter l'eau d'une source située à13 kilomètres.
Les fouilles sur le site de l'hôpital ont révélé que les modèles architecturaux romains ont été importés et adaptés pour une petite ville disposant des bâtiments officiels (forum,thermes,temples) et des équipements habituels dans la romanité de l'époque, dont un quartier regroupant des artisans.
Le forum n'a pas pour l'instant été découvert, mais Louis Pape pense qu'il se trouvait au croisement des actuelles rues Brizeux et G.-Lambert, qu'il présente comme étant respectivement lecardo et ledecumanus, mais ce n'est qu'une hypothèse pour l'instant.
Unfanum a été découvert à Kerdaniel et un escalier monumental mis au jour en 2004 au champ de foire appartenait peut-être à desthermes romains. Mais la trace la plus importante du passé gallo-romain de Carhaix trouvée jusqu'à présentreste les aqueducs : un premier aqueduc fut construit pendant la seconde moitié duIer siècle de notre ère, acheminant les eaux d'un ruisseau distant de 11 km ; il contournait les inégalités du relief afin de suivre une pente régulière, mais il fallut toutefois construire à l'entrée deVorgium un pont-aqueduc long d'un kilomètre et haut de14 mètres pour que l'eau parvienne à un château d'eau situé en haut de l'agglomération.
Ce premier aqueduc fut construit en partie enconduits de bois reliés par des plaques de fer et pour partie maçonné[12]. Le second aqueduc[13] qui date de la fin duIIe siècle, partant des actuelles communes dePaule etGlomel, parcourt un tracé sinueux de 27 km[14], avec une pente moyenne de 0,27 m par kilomètre, pour acheminer l'eau au prix de quelques prouesses techniques comme la construction d'un tunnel long de 0,9 km (près du lieu-dit Kervoaguel auMoustoir) et d'un aqueduc de même longueur et haut de 13 mètres près du lieu-dit Kerampest.
Cet aqueduc, long de 27 km a fait l'objet d'une étude globale menée par A. Provost et L. Aubry, qui a restitué l'ensemble de son tracé. « La conduite était constituée d'un canal maçonné enduit de mortier detuileau de teinte rose, rendu plus étanche par les morceaux de tuile pilée qui y ont été incorporés. L'aqueduc était le plus souvent couvert de dalles de schistes recouvertes d'une mince couche de terre. Ainsi pouvait-on facilement accéder à la conduite pour les opérations d'entretien ». Un tunnel long de900 mètres fut foré dans le schiste à25 mètres de profondeur sous une colline à Kervoaguel enLe Moustoir pour permettre le passage de l'eau, des puits espacés de 20 à 44 mètres ayant servi à évacuer les déblais lors du creusement du tunnel[12].
Deux trésors monétaires trouvés dans la ville, tous deux datés de la fin duIIIe siècle, illustrent un enfouissement monétaire lié à la crise économie de cette époque. L'aqueduc est abandonné également auIVe siècle. La cité ne semble pas toutefois avoir été complètement abandonnée, une grandedomus duIVe siècle a été trouvé à l'emplacement de l'actuel centre hospitalier, abandonnée toutefois dans le troisième quart duIVe siècle. La ville est au cours desIVe et Ve siècles rebaptiséeOthysmus ouCivitas Osismorum[15]. L'absence de fortifications duBas-Empire laisse supposer la perte d'importance de Vorgium au profit deBrest, pour répondre aux attaques des pirates scots, puis, deSaint-Pol-de-Léon et des ports d'estuaires bien abrités commeMorlaix etQuimper.
Une « réserve archéologique » a été décidée en l'an 2000 rue du Docteur-Menguy (sur le site des anciens établissements Le Manac'h vins), pour protéger les ruines de Vorgium trouvées au sud-ouest du centre-ville. Ces terrains sont désormais la propriété duconseil départemental du Finistère[16].
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